mardi 19 janvier 2010

Sound of noise, d’Ola Simonsson & Johannes Stjarne Nilsson (Suède, 2010)



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Note :
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Sortie nationale le 29 décembre 2010



 



Malgré d'évidentes prédispositions pour la musique (un père maestro et un prénom révélateur), Amadeus Warnebring, contrairement à son jeune frère devenu chef d'orchestre, ne suivra pas la voie
musicale et deviendra policier. Pire que tout : il se révèle même allergique à la musique... Quel calvaire alors, lorsqu'il doit s'occuper d'une étrange affaire, où les criminels commettent leurs
forfaits en musique, métronome à l'appui... En réalité, ils sont six batteurs, tous décidés à libérer la ville de sa pollution sonore en interprétant une pièce musicale à la fois originale et
hors norme en quatre mouvements, sobrement intitulée « partition pour une ville et six percussionnistes ».

Joyeusement fantaisiste, le projet fou de ces musiciens d’un autre genre vise finalement à transformer le bruit (des objets, de la vie quotidienne…) en son mélodique, le fameux « sound of noise »
du titre… Et question musicalité et bande sonore, le film est d’ailleurs une vraie réussite : les passages « musicaux » sont à la fois drôles et inventifs, révélateurs revendicatifs et politiques
d’une nouvelle façon de faire de la musique. Ils transforment finalement le long métrage en véritable « expérience » visuelle et sonore, en espèce de « performance arty » flirtant souvent avec
l’univers de la musique concrète. Les six batteurs ne s’imposent visiblement aucune limite dans ce domaine, prêts à jouer de tout, avec tout et sur tout ! Leurs mélodies sont interprétées sur de
nombreux objets du quotidiens, mais aussi avec des véhicules (magnifique ballet de pelleteuses mécaniques !) ou même avec des corps humains… On assiste alors à quelques séquences assez
incroyables et poétiques, comme par exemple ces six lignes à haute tension sur lesquels les personnages se juchent pour les transformer en cordes de guitare ou mieux encore en portée musicale
vierge, qui reste encore à écrire… La réflexion musicale est même poussée encore plus loin quand le film nous démontre peu à peu les possibilités infinies de la musique et sa puissance
universelle, celle-ci pouvant permettre par exemple de braquer une banque (« Que personne ne bouge : ceci est concert ! » devrait très vite devenir une pure réplique culte). C’est bien là tout
l’enjeu de l’action d’agitprop de nos musiciens : se servir de la musique comme d’une arme (des trompettes sonores assourdissantes pouvant stopper un homme dans sa course poursuite), une arme
capable de tuer, même inintentionnellement ou temporairement, comme c’est le cas d’un patient avec lequel les batteurs « jouent » en salle d’opération.

Mais outre son émerveillement auditif, « Sound of noise » se révèle un polar musical ludique et habile, qui sait garder son fil rouge narratif à vue, soit le récit d’un homme allergique à la
musique qui va mener son enquête comme une thérapie… Le personnage subira d’ailleurs une perte sonore progressive, puisque tout ce avec quoi jouent les terroristes mélomanes devient
mystérieusement inaudible à ses oreilles. Ce qui lui permettra au final de pouvoir enfin assister à un concert de son frère sans souffrir et resserrer par là même ses liens avec sa famille… Un
divertissement fin et attachant !































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