mercredi 6 janvier 2010

Contes de l’âge d’or : Partie 1 (Roumanie, 2009)

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Réalisation : Cristian Mungiu, Ioana Uricaru, Hanno Höfer, Razvan Marculescu et Constantin Popescu

Note :
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Après sa palme d’or à Cannes pour l’électrochoc « 4 mois, 3 semaines, 2 jours », le roumain Cristian Mungiu revient avec tout un collectif de nouveaux cinéastes de son pays, parmi lesquels ils se
fond modestement… A vrai dire, la forme utilisée dans ces « Contes de l’âge d’or » semble d’abord teintée d’une profonde « ostalgie », cette nostalgie involontaire de l’ex-bloc soviétique chez ceux
qui l’ont connu. Du coup, cette série de sketchs est avant tout « collective » : 4 courts-métrages, 5 cinéastes et l’impossibilité toute communiste de savoir qui a réalisé quoi exactement… Tous les
scénarios sont cependant signés par Mungiu, ce qui donne à l’ensemble une forte cohésion, d’habitude assez rare dans les films à sketchs… L’utilisation de la musique et des illustrations des
génériques renforcent également ce côté très attaché au parti et aux « camarades » de l’ancien temps.

Pourtant, un humour décalé et ironique ne tarde pas à miner le film d’une réjouissante autocritique ! Ces « légendes urbaines » qui nous sont racontées sont en réalité des histoires que se
racontaient les habitants des régimes communistes prenant le chemin du totalitarisme, histoire de décompresser face à l’absurdité et la pauvreté de leurs mondes… On assiste alors à un univers de
visites officielles à préparer dans le moindre détail, de cochons si rares qu’on doit les tuer sans réveiller les voisins pour ne pas être dénoncé ou d’illettrisme galopant d’un pays arriéré et
passéiste. La chute de toutes ces histoires se terminent toujours sur un bon mot parfaitement hilarant, et la farce est déjà bien lancée quand on assiste aux retouches d’une photo officielle de
Ceausescu avec Giscard d’Estaing, jusqu’à ce qu’on se rende compte, un peu tard, de la grossièreté de la correction apportée… La distance est des plus amusantes et permet de porter un regard à la
fois sévère sur ces anciens gouvernements finissants, tout en conservant une vraie tendresse sur ces habitants…






























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2 commentaires:

  1. Je viens de le voir ce film, ils sont très forts ces Roumains dans l'autodérision, tu avais vu 12h08 à l'Est de Bucarest (de 2007, il me semble) et aussi Comment j'ai fêté la fin du monde ?

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  2. je n'ai vu ni l'un ni l'autre, mais j'en ai entendu parlé...
    il faudra qu'on en discute ! :)

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