vendredi 31 août 2012

[Jeu] Who's this shark ? Part X : L'assaut final !


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"Who's this Shark ?", c'est le jeu de l'été sur le blog de Phil Siné, dans le cadre de "The
Shark Attacks Summer
" ! Environ une fois par semaine jusqu'à la fin du mois d'août, il vous faudra reconnaître trois requins en photo et surtout dire en commentaires dans quels films vous les
avez déjà vu... Le premier requin, trop facile à reconnaître, vous rapportera 1 point ; le second, un peu moins facile à trouver, vous créditera de 2 points ; et le troisième, encore moins facile
à deviner, vous fera remporter carrément 3 points ! Vous êtes prêts ? Alors feu, c'est parti... et bonne chasse aux requins à tous pour cette dernière manche du jeu !



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28 - Pour 1 point



Réponse : Les Sharks (vs les Jets) de West Side Story (trouvé par π)



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29 - Pour 2 points



Réponse : Sharktopus (trouvé par Papa Tango Charlie)



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30 - Pour 3 points



Réponse : Malibu Shark Attack (trouvé par π)



A la fin de l'été, les joueurs se voyant crédités du plus grand nombre de points, gagneront bien évidemment de super cadeaux, à découvrir dans la liste ci-dessous...



1er prix : 1 DVD au choix (Shark Attack III ou Killing Sharks ou Peur bleue ou Raging Sharks) + 1
requin "collector" en origami
+ 1 goodie requin marteau + 1 marque-page requins en 3D relief + 1 badge I ❤ Phil Siné



2e prix : 1 DVD au choix parmi les 3 qui n'auront pas été choisis par le 1er prix + 1 requin "collector" en origami
+ 1 badge I ❤ Phil Siné



3e prix : 1 DVD au choix parmi les 2 qui n'auront pas été choisis ni par le 1er prix ni par le 2e prix + 1 requin
"collector" en origami
+ 1 badge I ❤ Phil Siné



4e et 5e prix : 1 requin "collector" en origami + 1 badge I ❤ Phil Siné



6e au 10e prix (et peut-être un peu plus...) : 1 requin "collector" en origami + rien d'autre



Le point sur les points (les résultats finaux seront donnés à l'issue de cette ultime partie) :



π : 39 points (!!!)



Titoune : 14 points



MaxLaMenace_89 : 4 points



Papa Tango Charlie : 3 points































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[Sortie] Mobile Home, de François Pirot



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(France, Belgique,
2011)



Sortie le 29 août 2012




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"La chronique douce amère de deux trentenaires qui n’ont pas encore réussi à trouver leur voie… et leur vie !" Avec deux acteurs très attachants... Voilà en substance l'idée que développe Phil
Siné dans sa critique, que vous pouvez lire dans son intégralité en suivant ce lien !































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jeudi 30 août 2012

[Critique] Les dents de la mer 5, de William Snyder (alias Bruno Mattei)



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(Italie, 1995)



The Shark Attacks Summer, c'est tout l'été sur le blog de Phil Siné !




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« Jaws 5 » (plus connu en France sous le titre « Cruel Jaws ») est probablement le pire épisode de la saga des « Dents de la mer », d’abord parce qu’il atteint des sommets de médiocrité (oui,
oui, il fait encore pire que les troisième et quatrième opus !), mais surtout parce qu’il n’est pas du tout une suite
« officielle »… Ce film italien (déjà, ça pose question pour la continuité d’une tétralogie 100% made in USA), dont la plupart des gens n’ont d’ailleurs jamais entendu parler (allez-y, essayez
d’évoquer « Les dents de la mer 5 » autour de vous, personne ne vous croira !), est signé par un obscur metteur en scène au nom américain, pseudonyme derrière lequel se cache en réalité
l’inénarrable et boute-en-train Bruno Mattei, ce bon vieux « cinéaste » roublard, qui se complait souvent à monter des remakes à deux balles de grands films à succès : on se souvient notamment de
son improbable version de « Predator » sous les traits de son « Robowar »
!

Une fois bien resituée cette indigne suite dans son véritable contexte, on peut finalement s’en amuser et remplacer la consternation que l’on commence par éprouver à la vue du spectacle qui nous
est ici offert par une forme d’amusement décalé et moqueur… Car Bruno Mattei excelle ici à se montrer une nouvelle fois comme l’un des pires réalisateurs de cinéma au monde (au point de détrôner
Ed Wood ?) : montage confus pour masquer sans doute la pauvreté des effets spéciaux (les attaques du requin deviennent du coup parfaitement illisibles et incompréhensibles), aucune notion de
dramaturgie (le requin apparaît comme une merde dès le début de la moindre scène d’action, ne laissant aucune place au moindre suspense), musique de merde plaquée sur les images comme de la merde
ou alors honteusement pompée ailleurs (on reconnaît à plusieurs reprises l’introduction d’un morceau de « Star Wars »…), acteurs piteux et ridicules (incarnant notamment une jeunesse complètement
décérébrée où les filles sont toutes des salopes à gros nichons folles de cul), faux raccords à foison, mise en scène hyper statique offrant un ensemble hyper figé et jamais spontané… sans
oublier des dialogues ineptes et d’une débilité souvent impressionnante : « Partons tous les deux ! – Mais comment ?! – C’est facile, il suffit de décider de s’en aller… »

Bref ! Tout sonne faux et sans imagination dans « Cruel Jaws », avec des transitions généralement brutales ou mal amenées, mais surtout avec de multiples séquences ou lignes de dialogues qui
résonnent comme un pillage pur et simple des précédents épisodes de la saga des « Dents de la mer »… On retrouve ainsi des situations très exactement calquées sur les quatre premiers films, mais
cette fois-ci très mal jouées et mal filmées ! La structure de base de ce qu’on a du mal à appeler un scénario s’inspire principalement du film originel de Spielberg : figures archétypales du maire ou du chef de la police
(« Il faut fermer les plages ! – Mais, et la saison touristique alors ? »), la découverte d’un corps sur la plage puis son autopsie (débat acharné pour savoir si c’est un requin ou une hélice de
bateau qui a fait ça)… La séquence de la régate de voiliers évoque en outre un peu « Les dents de la mer 2 » et le pseudo parc aquatique avec deux pauvres dauphins et
une otarie fait bien sûr penser aux « Dents de la mer 3 » ! Mais le plus
incompréhensible reste ces passages où le film plagie des scènes entières de « La
mort au large
», qui était déjà un abominable plagiat des « Dents de la mer » : peut-on parler alors de plagiat au carré ? On est très surpris d’ailleurs d’avoir parfois l’impression de voir
des stock-shots de cet autre navet transalpin dans « Jaws 5 », notamment dans la première scène où l’on voit le requin boucher avec son museau l’entrée d’une grotte sous-marine où se sont
réfugiés deux plongeurs ou encore dans la maquette de tête de requin qui pointe à la surface de l’eau que l’on observe à de nombreuses reprises… Troublant !



Perspectives :



- Les dents de la mer, de Steven Spielberg



- Les dents de la mer 2, de Jeannot Szwarc



- Les dents de la mer 3, de Joe Alves



- Les dents de la mer 4 : la revanche, de Joseph Sargent































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mercredi 29 août 2012

[Critique] House of boys, de Jean-Claude Schlim



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(Luxembourg, 2010)



Sortie le 7 novembre 2012




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En fuyant à Amsterdam sa vie familiale et étriquée du Luxembourg avec son amie, Frank entend enfin vivre pleinement sa vie et ses choix, notamment ses préférences sexuelles, visiblement plutôt
orientées vers les autres garçons… Après des débuts festifs et grisants, fleurant bon la liberté, il faut cependant bien finir par gagner son pain, et Frank découvre alors le « House of boys »,
un club de strip-tease gay qui cherche justement un nouveau danseur… Logé sur place, il fait alors la connaissance des autres garçons : un tagueur punk sensible, un jeune travesti rêvant de
devenir femme, et surtout Jake, un hétéro dont il tombe immédiatement amoureux… Pour gérer tout ce petit monde, il y a le patron intraitable (un vieux transformiste qui se fait appeler « Madame
»), mais aussi la gentille et attentionnée Emma, jeune femme seule qui cache bien évidemment une faille, elle aussi…

La première partie du film nous plonge presque dans un univers merveilleux et insouciant, celui finalement du début des années 80 (l’action s’étend de 1984 à 1986), où tout le monde s’entend avec
tout le monde, fait la fête toute la nuit et couche sans souci avec le premier venu ! Le club de strip-tease prend presque des allures de « maison du bonheur », mais c’est fait de façon tellement
simple et spontanée que c’est finalement plutôt plaisant à regarder… Pour incarner ce monde de la nuit très très gay, les acteurs campent à merveille des personnages haut en couleurs, certes un
peu archétypaux, mais tous aussi touchants qu’intéressants, jusqu’au moindre second rôle : les jeunes Layke Anderson et Benn Northover forment un couple épatant, mais ils sont aussi très bien
entourés par d’autres jeunes talents… sans compter qu’Udo Kier en personne se glisse dans la peau de « Madame » pour des shows de travestissement tout bonnement incroyables !

Mais l’insouciance cède peu à peu la place à la tragédie : le film qui se révélait jusque-là tout à fait charmant se transforme peu à peu en drame bouleversant… Car l’univers du sexe, de la
prostitution et le milieu gay furent en ce temps-là rattrapés par le terrible fléau d’aimer que demeure encore aujourd’hui le SIDA : le « House of boys » le voit arriver à travers le corps de
Jake, bientôt défiguré par la maladie… Frank continuera de l’aimer malgré tout et de l’accompagner jusqu’au bout : à travers lui, le réalisateur Jean-Claude Schlim tenait justement à livrer son
propre témoignage sur ces années noires, en racontant une partie de sa propre histoire et la mort de son amant… En gagnant en gravité, le long métrage en devient plus intense et touchant encore.
Plus réaliste aussi, dans sa vision du monde gay des années 80… On y voit même des hommages et des références à tous ceux qui en ont parlé avant lui, notamment aux « Nuits fauves » à travers
l’ultime chanson du film, « Là-bas », sur un texte de Cyril Collard































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[Shark Attack Summer] Un été requinquant !


10Quand j’ai lancé mon été « spécial requins au cinéma » fin juin, j’étais loin d’imaginer que le monde entier me
suivrait sur ce coup en se saisissant du sujet avec autant de passion et d’enthousiasme, à croire que mon blog n’a plus aucune frontière et possède désormais une audience supérieure à celle des
JO de Londres (où les performances des beaux nageurs de France et d’ailleurs n’avaient d’ailleurs rien à envier à la flottabilité exceptionnelle de certains squales !)

En effet, combien revêtaient cette année sur les plages des débardeurs et des maillots de bain à l’effigie de ces superbes créatures des mers ? Combien de cinéphiles arboraient dans les salles
clairsemées de la saison estivale des t-shirts et des casquettes affichant fièrement « Les dents de la mer » ? Combien de requins, si joyeux que l’on évoque ainsi leurs
talents de 16festoiement carnassier, se sont mis à dévorer des surfeurs à
foisons aux abords de l’île de la Réunion ? Même Steven Spielberg a suivi le mouvement que j’avais initié ici même en ressortant mi-août son chef-d’œuvre sur le sujet dans une édition Blu-Ray complètement restaurée et
bourrée à bloc de bonus, alors c’est dire !

Mais il est pourtant temps de rectifier certains mythes sur les requins que le cinéma a très largement exagéré au fil des diverses productions que nous avons passé en revu cet été sur ce blog… Si
ces animaux admirables et extraordinaires, au sommet de la chaîne alimentaire dans tous les océans, ont fait bombance cet été aux abords des plages réunionnaises, il faut tout de 04même rappeler qu’il n’y a généralement que cinq humains tués par
un requin chaque année, ce qui n’est qu’une broutille comparé par exemple aux 100 millions de requins tués par les hommes au cours de la même année ! Sans compter que seules trois espèces (sur
quelques 440 !) sont à l’origine de 99 % des attaques sur l’homme : le requin tigre, le requin bouledogue et le grand blanc… Et si le requin baleine peut mesurer jusqu’à 20 mètres de long, sachez
cependant que c’est un poisson tout à fait adorable ! (enfin presque…)

Dépourvu de squelette, le requin est structuré par du cartilage et possède des organes étonnants : son foie, par exemple, peut atteindre 25 % de son poids et prendre 90 % de l’espace intérieur !
Son zizi n’est en fait qu’une nageoire pelvienne qu’il introduit dans le cloaque de la femelle… (ça vous excite, n’est-ce pas ?) Quant à son organe épigonal, exclusif aux requins et aux raies, on
ignore un peu à quoi il sert… Certaines facultés exceptionnelles (son odorat ou des cellules électriques sur son museau) lui permettent de repérer des poissons (ou des nageurs…) à des kilomètres
à la ronde ! Comme l’extrapolent un peu des films comme « Sharkman » ou « Peur bleue », un composé appelé angiogénine sécrété par leur cartilage permettrait aux 24requins de lutter contre le cancer et d’autres maladies
dégénérescentes ou tout du moins de ralentir leur développement…

Il est en outre bien connu que si le requin s’arrêtait de nager, il mourrait, car sa respiration est liée au mouvement de l’eau qui entre puis sort par ses branchies, filtrant l’oxygène
nécessaire à l’animal… Du coup, le squale ne peut jamais dormir complètement : il est capable cependant de se reposer dans un « demi-sommeil », au sens propre du terme, puisqu’il peut endormir en
alternance une moitié de son cerveau pendant que l’autre demeure vigilante… classe, non ? Quant au Mégalodon, l’ancêtre du requin en vedette de films aussi inspirés que « Shark Attack 3 » ou « Killing Sharks », si aucun fossile de l’animal entier n’a
jamais été retrouvé, des traces de dents ou de vertèbres tendent néanmoins à confirmer son existence passée, avec une taille trois fois supérieure à celle du grand requin blanc ! Mais même
11en se contentant du requin actuel, on peut lui trouver une
puissance de prédateur préhistorique, dans la mesure notamment où sa morsure aurait une force bien plus importante que la puissance que l’on attribue à celle du T-Rex de « Jurassic Park » !

On pourrait encore s’étendre sur les capacités incroyables de cet animal devenu légendaire grâce à l’histoire et au cinéma, mais l’été touche à sa fin et il est déjà temps de remiser les
maillots, les bonnets de bain à aileron, les bouées en forme de requin et les planches de surf potentiellement mortelles… contrairement à ce que promettait les films que l’on a vu cet été, nos
petits corps bronzés ne serviront pas encore de festin aux requins cette année !































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mardi 28 août 2012

[Critique] Cornouaille, d’Anne Le Ny



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(France, 2011)



Sortie le 15 août 2012




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Suite à la mort de sa tante, Odile hérite d’une grande maison sur la côte bretonne. Partagée entre son agence de voyages qui marche bien et un homme marié dont elle est la maîtresse, elle se rend
sur place avec la ferme intention de la vendre le plus rapidement possible et d’en être débarrassée. D’un tempérament assez froid et parfaitement urbain, pour ne pas dire parisien, elle n’a que
faire d’une villa dans une région aussi sauvage, quand bien même celle-ci renferme tant de souvenirs familiaux…

Les premiers instants dans la maison se révèlent d’ailleurs douloureux pour Odile, celle-ci se remémorant la mort de son père sous ses yeux, alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. Orpheline
avant l’heure, elle s’est alors complètement renfermée sur elle-même, ayant bien du mal aujourd’hui à exprimer ses sentiments… Pourtant, ce séjour en Cornouaille se transforme peu à peu en
véritable thérapie, notamment au gré des rencontres qu’Odile y fait. D’abord méfiante, elle comprendra bien vite qu’il lui reste encore beaucoup à faire avec ses morts : tous ceux qu’elle a
laissé enterrer son enfance… L’apparition d’un mystérieux ami d’enfance, peut-être son premier amour, ou de cousins venus d’on ne sait où, semble comme autant de revenants pour lui rappeler son
passé, jusqu’à ce que les fantômes de son père et de sa mère viennent eux-mêmes lui taper la causette… L’incertitude entre le fantasme et la réalité rend le film ambigu, nous laissant
progressivement glisser dans le monde intérieur de son beau personnage principal…

C’est cette atmosphère semi-fantastique qui frappe et que l’on aime dans « Cornouaille » : Vanessa Paradis est touchante dans ce mélange de drame intimiste et de fantastique discret… Anne Le Ny
évoque avec un charme subtil les légendes et les mythes celtiques, tous à base de morts et de fantômes… Le merveilleux s’invite avec une grâce surprenante dans ce film à la tension toujours
apaisée, comme si l’acceptation d’évènements surnaturels par l’héroïne était aussi la résolution d’une partie de son mal-être et de ses difficultés à communiquer avec l’autre… La réalisatrice
réussit par touches successives la description intime d’une faille tout autant que celle d’un monde où survivent la magie et des croyances en lien avec l’au-delà : entre deux mondes, mais aussi
entre deux styles, liant miraculeusement le film d’auteur et une atmosphère moins réaliste… et si c’était cela, au fond, le véritable cinéma de genre à la française ? D’avantage l’union a priori
impossible de partis pris que l’on croyait jusqu’alors opposés que l’imitation pure et simple des codes du cinéma anglo-saxon comme d’autres exemples peu glorieux l’avait tenté jusqu’alors…
Faisant toujours fi des clichés et changeant de cap avec un bel air de défi à chacun de ses films, Anne Le Ny surprend une nouvelle fois avec ce film unique et enthousiasmant !



Perspective :



- Les invités de mon père, d’Anne Le Ny































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lundi 27 août 2012

[Critique] Magic Mike, de Steven Soderbergh



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(Etats-Unis, 2012)



Sortie le 15 août 2012




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Inspiré par la propre expérience de Channing Tatum (qui fut un temps strip-teaseur avant de devenir acteur), « Magic Mike » raconte le parcours du brave Mike, 30 ans, qui multiplie depuis 10 ans
les petits boulots en espérant un jour monter son entreprise de meubles artisanaux… Mais si c’est fabriquer des tables avec des restes d’os de dinosaures qui l’intéresse le plus, c’est pourtant
grâce à la boîte de strip-tease où il s’exhibe le soir qu’il gagne le mieux sa croûte ! Là, des jeunes femmes en transe se jettent sur lui pour lui glisser des billets dans le string d’où elles
espèrent probablement voir sortir le loup…

Réalisé par le très prolixe Steven Soderbergh (qui déclarait pourtant il y a peu vouloir arrêter la mise en scène), « Magic Mike » se déploie sur un scénario certes très classique, construit par
exemple autour de deux figures opposées (celle de Mike, chargée d’expériences, et celle du « kid » Adam, sa nouvelle recrue d’à peine 20 ans, qui a encore tout à apprendre), mais pourtant bien
construit et plutôt agréable à suivre… Le film tire même sa plus grande force dramatique de la simplicité de sa narration et des caractères qu’il décrit : les personnages partent tous dans des
trajectoires bien précises, qui les transforment en archétypes non pas caricaturaux mais au contraire exemplaires, comme autant de psychologies humaines identifiées… Si Mike a le cœur sur la
main, par exemple, prenant Adam sous son aile ou essayant de gagner sa vie honnêtement, il s’oppose en tout point à Dallas, le patron de la boîte de strip-tease, qui, lui, incarne le businessman
américain dans toutes son horreur déshumanisée, pétri d’avidité, d’assurance nauséeuse et d’opportunisme, autant en affaires qu’en « amitiés »… Quant au petit Adam, il incarne le jeune homme
innocent en plein parcours initiatique, si euphorique du monde qui l’entoure qu’il est prêt à tout essayer au point de vite s’égarer du droit chemin que Mike lui indique pourtant !

Si tout a l’air ainsi très calibré dans « Magic Mike », le film ne s’empêche pourtant pas de gratter ici et là un certain vernis de l’« American Way of Life » en cours de disparition (la crise
est passée par là…), sans compter que cela semble fait avec une honnêteté sincère et une belle spontanéité, que l’on voit d’ailleurs transparaître dans le jeu des acteurs plutôt décomplexé…
Channing Tatum révèle justement des talents insoupçonnés, comme une forme de sensibilité émergeante sous une tonne de muscles ; Alex « Numéro 4 » Pettyfer demeure certes parfaitement inoffensif mais néanmoins tout à fait charmant ;
et Matthew McConaughey est terrible dans le rôle de ce patron ambigu et tristement vénal ! Le spectacle se situe pour beaucoup dans leurs numéros de strip-tease à la fois audacieux et savoureux,
à l’ironie souvent plaisante, au cours desquels on pourra mater sans déplaisir leurs physiques des plus avantageux, à eux comme à leurs petits camarades d’effeuillage...



Perspective :



- Contagion, de Steven Soderbergh































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dimanche 26 août 2012

[Critique] Mega Shark vs Crocosaurus, de Christopher Ray



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(Etats-Unis, 2011)



The Shark Attacks Summer, c'est tout l'été sur le blog de Phil Siné !




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Après un « Mega Shark vs Giant Octopus » pas terrible terrible apparemment, la société spécialisée dans le nanar assumé The Asylum remet le couvert avec ce « Mega Shark vs Crocosaurus »… Il
semblerait que le Mega Shark du film précédent ne soit finalement pas complètement mort comme l’armée le pensait : en effet, un cuirassé ne tarde pas à se faire attaquer par le mastodonte, qui
n’en fait presque qu’une bouchée ! Du coup, vite, il faut lui trouver un nouvel ennemi pour réaliser un nouveau film incroyable : et pourquoi pas le Crocosaurus, justement, qui zigouille les
pauvres petits mineurs du Congo ? Difficile de les réunir peut-être, d’autant plus qu’un jour du saigneurcrocodile vit dans l’eau douce des rivières quand
un requin préfère s’ébrouer dans l’eau salée des océans ? Qu’à cela ne tienne ! Voilà qu’une sorte d’Indiana Jones local, l’un des deux héros de l’aventure avec un militaire gentil, capture le
Crocosaurus pour le faire traverser la mer sur un cargo… et plouf ! Notre ami reptilien tombe à l’eau et rencontre le Mega Shark ! L’affrontement titanesque peut maintenant commencer…

Vous aurez compris que le scénario de cette production respire le grand shark attacks summern’importe quoi, ce qui en soit peut être
une chose hautement réjouissante pour tout amateur de série B bien débile… Sauf que tout demeure trop mal fichu ici pour que le spectateur apprécie quoi que ce soit du second degré 100 %
revendiqué du film ! La mise en scène est aberrante, les personnages respirent le cliché mais sont surtout très mal présentés et caractérisés, leurs interprètes sont nuls comme il se doit, les
effets spéciaux (parfois répétés ad libidum à l’image, une fois dans un sens et une fois dans l’autre histoire de faire croire discrètement à un nouveau trucage…) relèvent généralement de
l’animation pour jeux vidéos vintage (et encore !), le montage multiplie les faux raccords et les erreurs diverses… « Mega Shark vs Crocosaurus » aurait certes tout le potentiel pour nous faire
rire, derrière sa tonalité Z décomplexée, mais il se révèle surtout navrant et chiantissime ! Les séquences sont mises bout à bout sans imagination et le tout respire plus la fumisterie complète
plutôt que le « bon mauvais goût » du plaisir coupable… Las, on passe !



Index du Jour du Saigneur































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[Jeu] Gagnez 10 places de ciné et 5 affiches pour le film "Wrong"



wrong
En partenariat avec Le K, Phil Siné vous propose de
gagner 5x2 places de cinéma et 5 affiches pour le film "Wrong" de Quentin Dupieux, qui sortira dans les salles le 5 septembre 2012... Si cela est essentiel pour vous, découvrez ce que Phil Siné pense du film en cliquant ici.



Pour remporter l'un des lots mis en jeu, il vous suffit de répondre à la question suivante : Quel est le titre du premier long métrage de Quentin Dupieux sorti au cinéma ? Puis
d'envoyer la réponse par mail à 3615philsine@free.fr, accompagnée de vos coordonnées postales, avant le mardi 4
septembre 2012. Il vous est également possible de préciser si vous préférez gagner les places de ciné ou l'affiche, le cas échéant...



10 personnes parmis les bonnes réponses seront tirées au sort à l'issue du concours et recevront alors leurs lots à l'adresse qu'elles auront communiquée.



C'est donc maintenant à vous de jouer : bonne chance à toutes et à tous !



Synopsis du film :



Dolph a perdu son chien, Paul.
Le mystérieux Master Chang pourrait en être la cause. Le détective Ronnie, la solution.
Emma, la vendeuse de pizzas, serait un remède, et son jardinier, une diversion?
Ou le contraire. Car Paul est parti, et Dolph a perdu la tête.



[Jeu terminé : la bonne réponse était "Steak" - Bravo aux gagnants !]































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vendredi 24 août 2012

[Critique] Renoir, de Gilles Bourdos



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(France, 2011)



Sortie le 2 janvier 2013




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En situant l’action de son film à Cagnes-sur-Mer, sur le Côte d’Azur en 1915, le cinéaste Gilles Bourdos nous fait pénétrer la dernière retraite du peintre Auguste Renoir dans une campagne
verdoyante, exactement là où il a peint ses dernières toiles et où il a fini sa vie… Tout a l’air calme et apaisé dans ce monde, et pourtant la guerre gronde au lointain, surtout lorsque Jean, le
fils cadet d’Auguste, revient du front blessé à la jambe, mais pourtant avec en tête la seule obsession de retourner se battre auprès de ses camarade d’armes ! Si son père tente de l’en
dissuader, en lui montrant que l’art est plus constructif que la guerre, c’est surtout à travers Andrée, la nouvelle jeune modèle du peintre, que Jean a le plus de chance de voir ses perspectives
sur la vie et le monde se transformer…

Si le tableau que propose le réalisateur ressemble à un portrait de famille champêtre et bucolique des Renoir (on apercevra également les deux autres frères de Jean dans la résidence familiale :
l’aîné acteur et le plus jeune, encore enfant, qui deviendra plus tard peintre comme le patriarche…), sa mise en scène rappelle par bien des aspects l’univers de la peinture, justement : les
cadres sur des paysages quasi impressionnistes ou sur les diverses poses d’Andrée figurant des nus sensuels, le sens des couleurs d’une nature généreuse et opulente… L’art pictural est ainsi
largement présent dans « Renoir », dans les regards du peintre Auguste, bien sûr, mais aussi dans ses réflexions et sa philosophie de la vie… Tout comme dans sa nécessité de travailler, et
travailler vite même (avouant désormais chercher à « simplifier » pour aller droit au but quand il peint !), en dépit de la maladie qui le fait souffrir, notamment dans ses mains aux
articulations affreusement douloureuses : mais le repos est impossible lorsqu’il s’agit de créer !

L’intelligence du film, et peut-être sa plus grande force, se révèle probablement à travers le personnage d’Andrée, qui sert dans un premier temps de chair fraîche au peintre, puis qui deviendra
objet de désirs aussi bien pour le père que pour le fils… A la fois source d’inspiration et révélation des sens pour les deux hommes, Andrée symbolise comme un pont entre Auguste et Jean, capable
finalement de les faire se rejoindre, malgré leurs perspectives en apparence opposées sur la vie… Si le film demeure évasif sur le sujet, elle sera notamment celle qui convaincra Jean de faire du
cinéma afin de devenir elle-même actrice devant sa caméra… Tous deux finiront d’ailleurs ensemble et Jean recevra à travers elle le regard d’artiste de son père : la femme se transformant en
véritable révélateur de vocations picturales, qu’elles soient figées dans une toile ou animées sur un écran de cinéma… « Renoir » nous présente finalement autant la fin d’une carrière que les
prémices d’une autre, encore en gestation, au sein d’une même famille : des visions du monde qui s’affrontent, mais qui finiront par se rejoindre à travers l’art… Sous son esthétique en partie
contemplatif et son scénario d’une simplicité rare, le long métrage propose ainsi des réflexions souvent passionnantes, incarnées par des acteurs non moins merveilleux : Michel Bouquet joue à
merveille le vieux peintre mourant, Vincent Rottiers demeure toujours aussi lumineux et magnétique, et Christa Theret est tout simplement charmante de grâce et de naturel…



"Renoir" au Festival Paris cinéma 2012































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jeudi 23 août 2012

[Sortie] A perdre la raison, de Joachim Lafosse



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(Belgique,
France, Luxembourg, Suisse, 2011)



Sortie le 22 août 2012




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Phil Siné affirme qu'"A perdre la raison" est "un film marquant et maîtrisé" ! Pour savoir si ses arguments ne sont en rien fallacieux, je vous invite à consulter sa critique qui se trouve ici...































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mardi 21 août 2012

[Sortie] Du vent dans mes mollets, de Carine Tardieu



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(France,
2012)



Sortie le 22 août 2012




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Pour Phil Siné, « Du vent dans mes mollets » est "un pur moment de bonheur inattendu"... Afin de savoir pourquoi, consultez donc sa critique en ne cliquant pas plus loin qu'ici même !































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lundi 20 août 2012

[Jeu] Who's this shark ? Part IX


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"Who's this Shark ?", c'est le jeu de l'été sur le blog de Phil Siné, dans le cadre de "The
Shark Attacks Summer
" ! Environ une fois par semaine jusqu'à la fin du mois d'août, il vous faudra reconnaître trois requins en photo et surtout dire en commentaires dans quels films vous les
avez déjà vu... Le premier requin, trop facile à reconnaître, vous rapportera 1 point ; le second, un peu moins facile à trouver, vous créditera de 2 points ; et le troisième, encore moins facile
à deviner, vous fera remporter carrément 3 points ! Vous êtes prêts ? Alors feu, c'est parti... et bonne chasse aux requins à tous !



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25 - Pour 1 point



Réponse : Les dents de la mer (trouvé par π)



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26 - Pour 2 points



Réponse : Shark Attack 3 (trouvé par π)



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27 - Pour 3 points



Réponse : Killer Shark / Swamp Shark (trouvé par Papa Tango Charlie)



A la fin de l'été, les joueurs se voyant crédités du plus grand nombre de points, gagneront bien évidemment de super cadeaux, à découvrir dans la liste ci-dessous...



1er prix : 1 DVD au choix (Shark Attack III ou Killing Sharks ou Peur bleue ou Raging Sharks) + 1 requin "collector" en origami + 1 goodie
requin marteau
+ 1 marque-page requins en 3D relief + 1 badge I ❤ Phil Siné



2e prix : 1 DVD au choix parmi les 3 qui n'auront pas été choisis par le 1er prix + 1 requin "collector" en origami
+ 1 badge I ❤ Phil Siné



3e prix : 1 DVD au choix parmi les 2 qui n'auront pas été choisis ni par le 1er prix ni par le 2e prix + 1 requin
"collector" en origami
+ 1 badge I ❤ Phil Siné



4e et 5e prix : 1 requin "collector" en origami + 1 badge I ❤ Phil Siné



6e au 10e prix (et peut-être un peu plus...) : 1 requin "collector" en origami + rien d'autre



Le point sur les points :



π : 36 points (!!!)



Titoune : 14 points



MaxLaMenace_89 : 4 points 































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dimanche 19 août 2012

[Critique] Raging Sharks, de Danny Lerner


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(Etats-Unis, 2005)



The Shark Attacks Summer, c'est tout l'été sur le blog de Phil Siné !




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Grand spécialiste des films de requins et de n’importe nawak, les productions Nu Image mettent le paquet côté scénario avec « Raging Sharks ». Il faut dire qu’un film d’attaques de requins qui
commence dans l’espace, c’est peu commun ! Dans un improbable prologue, on assiste donc à une collision de deux vaisseaux spatiaux aliens et à l’expulsion d’une mystérieuse capsule de l’un d’eux,
qui va terminer sa course – quel drôle de hasard – en plein dans notre Triangle des Bermudes terrestre, heurtant au passage un bateau qui passait pas là sans jour du saigneurrien demander à personne… c’est ballot ! La suite de l’histoire ne sera pas non plus avare en rebondissements, mêlant des requins surexcités par la
fameuse capsule tombée au fond de l’océan et libérant d’étranges cristaux rouges à des scientifiques dans une station sous-marine en perdition (à cause des requins fous, donc…), à des militaires
dans un sous-marin nucléaire venu à la rescousse (tant qu’à faire…) et à un sale type qui se révèlera issu d’une organisation gouvernementale secrète (tiens donc !) et venu là pour zigouiller
tout le monde (comme si « tout le monde » n’avait pas autre chose à faire)…

shark attacks summerBon, malgré (ou à cause de ?) ses multiples points d’entrée narratifs, « Raging Sharks » n’est quand même pas terrible
terrible, laissant une impression mitigée de film brouillon, pas forcément beaucoup aidé par ailleurs par ses scènes d’attaques de requins (ce que l’on attend en priorité d’un pareil film, tout
de même !), qui mêlent souvent de façon parfaitement illisible des stock-shots d’autres films Nu Image avec quelques plans inédits avec les acteurs (forcément…) dans un montage épileptique
rendant chaque séquence parfaitement incompréhensible ! Mais si la cohérence n’est largement pas le souci du film, il a cependant le mérite de nous livrer une large part de scènes d’action bien
fun, avec des requins de toutes les espèces, chassant en meute (!) à cause de la substance alien qui les rend fous… Bien sûr, il y a les scientifiques de la station, qui sortent les uns après les
autres nager dans l’océan infesté de requins pour on ne sait trop quelles raisons obscures : mais bon, l’essentiel est qu’ils se fassent bouffer, non ? Mais il y a aussi des scènes absolument
gratuites et laissant le long métrage se parer d’une atmosphère complètement différente, qui sont bien sûr complètement connes mais qui font rudement plaisir à voir, à l’image de cette plage
remplie de baigneurs et de surfeurs, sans doute à proximité de la station (?), qui se font attaquer et dévorer par les squales affamés en un clin d’œil !

Du coup, on ne peut pas reprocher à « Raging Sharks » de manquer de rythme, même si l’histoire qu’il nous narre se révèle de plus en plus débile et infestée d’incohérences au fur et à mesure
qu’elle se déroule sous nos yeux ébaubis… Du moins, on dira ça de la première heure du film, assez riche en festins de requins ! La suite se gâte un peu toutefois, avec le développement
totalement inutile et à côté de la plaque de l’intrigue concernant l’agent censé venir contrôler la station et se révélant finalement là pour tuer tout le monde et effacer les traces de la
capsule, qui contient en réalité une substance énergétique incroyable, qui sera super pour le gouvernement américain ! Tout ça gâche du coup un peu la dernière demi-heure, avec une
course-poursuite répétitive et ridicule dans la station sous-marine isolée, heureusement sauvée par un finale hallucinant de bêtise et d’action décérébrée, avec le retour des extraterrestres et
des requins, rugissant comme jamais ! Ah oui, car j’ai oublié de signaler que Nu Image invente avec « Raging Sharks » les requins qui rugissent (oui, oui, comme des lions !), et cela noyés en
plein fond océanique… Trop fort !



Index du Jour du Saigneur































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samedi 18 août 2012

[Critique] Total Recall : Mémoires programmées, de Len Wiseman



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(Canada, Etats-Unis, 2012)



Sortie le 15 août 2012




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Il est toujours un peu curieux de découvrir un remake d’un film que l’on a aimé
plus jeune au point de le connaître presque par cœur
… On joue alors au jeu des sept erreurs : on compare les scènes identiques, les variations, les scènes manquantes… Dans le cas de « Total
Recall », on pourrait même ajouter la comparaison à la nouvelle originale de l’auteur de science-fiction Philip K. Dick, ce que je ne ferai pas dans la mesure où je ne l’ai point lu : n’empêche,
cette nouvelle adaptation pourra paraître étrange dans la mesure où l’on ne se retrouve pas sur la planète Mars, mais c’est pourtant une donnée parfaitement spécifique au premier film… Bref !
Tout ça pour dire qu’il est pour le coup difficile de s’attacher à un film qui nous semble être une imposture et surtout une immense trahison d’une œuvre initiale que l’on avait érigé au rang de
« culte »… Et si les jeux de mots à la « Total Rectal », histoire de signifier que le film de Len Wiseman est une merde, ne sont pas pour autant justifiés, cette version souffre néanmoins
indiscutablement de sa comparaison avec le film de Paul Verhoeven, dans lequel Arnold Schwarzenegger incarnait notamment un héros rudement plus charismatique que Colin Farrell !

Certes, ce « Total Recall 2012 » se montre plutôt soigné et bien réalisé : les décors évoquent une image plutôt sombre du futur, les effets spéciaux sont réussis et une forme de réalisme
s’insinue avec élégance dans l’atmosphère générale… et pourtant, peut-être paradoxalement, on a souvent bien du mal à y croire, et plus encore à se laisser emporter par le rythme tempétueux de
l’action ! Si la vision de Verhoeven proposait une image du futur high-tech et parfaitement outrée, au point parfois de verser dans un humour délirant, elle conservait pourtant un intérêt
philosophique assez fin et réfléchi… Ici, les concepts de rêve et de réalité, de la perte d’identité, ne semblent pas véritablement intéresser le réalisateur, qui privilégie souvent l’action ou
les rebondissements un peu attendus. C’est dommage, car le film ne possède du coup aucun sens malgré les efforts des acteurs et des technicien pour le rendre éminemment crédible : on se retrouve
alors devant un film d’action inoffensif et archi conventionnel, qui emprunte d’ailleurs de nombreuses idées à d’autres films, de « Star Wars » (l’armée de policiers humanoïdes) à « Blade Runner » (pour la noirceur de ses décors), nous laissant tristement humer
le parfum du poncif et du déjà-vu…



Perspective :



- Total recall, de Paul Verhoeven (Etats-Unis, 1990)































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jeudi 16 août 2012

[Critique] Les dents de la mer 4 : la revanche, de Joseph Sargent



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(Etats-Unis,
1987)



The Shark Attacks Summer, c'est tout l'été sur le blog de Phil Siné !




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Faisant allègrement l’impasse sur le volet précédent de la saga, « Les dents de
la mer 4 » ne se gêne pas pour resituer entièrement les personnages de Mike et Sean, les enfants Brody, incarnés d’ailleurs ici par d’autres acteurs que dans le troisième chapitre. Ainsi, Sean,
qui avait une peur panique de l’eau dans le film qui précède, est intronisé ici chef de la police nautique d’Amity en digne successeur de son père défunt (Roy Scheider ayant refusé de reprendre
le rôle), et Mike, marié avec enfant, qui était déjà ingénieur dans « Jaws 3 », achève désormais ses études en préparant un doctorat sur les promenades de santé des palourdes aux Bahamas qui
devrait réjouir tous les scientifiques du monde entier ! Oubliant l’incident du parc aquatique comme s’il s’était agit d’un mauvais rêve (et d’un mauvais film ?), Joseph Sargent croit sans doute
réaliser son chef-d’œuvre en se remettant plus directement sur les pas du film
original de Spielberg
, dont il a réussi à débaucher l’actrice Lorraine Gary dans le rôle de la mère Ellen Brody… Il en pille d’ailleurs sans rougir quelques images, comme des flash-back
balourds censés donner une certaine émotion aux spectateurs et surtout une plus grande cohérence d’ensemble à son intrigue… Vu le résultat final, autant dire que c’est raté !

Si le ridicule ne tue pas, comme on dit, on peut dire qu’il n’aide pas vraiment ces « Dents de la mer 4 », affublé d’un sous-titre assez débile qui respire le Z à plein nez ! Cette « revanche »,
ce serait celle d’un requin à l’égard de toute la famille Brody, qui aurait effrayé le père au point de lui faire avoir une attaque, qui ne ferait qu’une bouchée du petit Sean au début du film,
et qui suivrait la mère l’air de rien d’Amity jusqu’au Bahamas où elle part rejoindre Mike après la mort de son autre fils, et cela alors même que les grands blancs ne s’aventurent jamais dans
ces eaux tempérées… Mais quand un requin est déterminé à ce point, après tout… On image qu’il s’agit peut-être d’un cousin hargneux des requins tués par ce bon vieux Brody dans les deux premiers
épisodes ! A moins bien sûr que cette vengeance ne soit en réalité celle de la mère, qui pourchasse avec véhémence le vilain poisson à la fin du long métrage ?!

Mais peu importe son intrigue ridicule et truffée d’incohérences, ou même le degré zéro de la psychologie de ses personnages, « Les dents de la mer 4 » est bien plus rigolo dans son grand
n’importe quoi visuel ! D’abord, Joseph Sargent montre son faux requin tant qu’il peut (pour amortir le coût de la maquette ?), au point de le faire jaillir hors de l’eau dans des excès
d’irréalisme savoureux, lui faisant mordre et bouffer à pleines mâchoires à peu près n’importe quoi ! Si la mise en scène de la première attaque (la mort de Sean) est incroyablement nulle
(montage épileptique rendant le tout irregardable, incohérence entre la position du requin et les blessures qu’il engendre…), on reste carrément pantois devant un finale hallucinant de connerie !
La palme à l’attaque de l’avion, à l’explosion du requin et surtout aux survies miraculeuses : celle de Mario Van Peebles encore en vie après un séjour prolongé dans la gueule du monstre, mais
surtout celle du nouveau petit copain de la mère, qui après avoir été enseveli avec son avion par le requin réapparaît tranquillement aux abords du bateau et provoque un dialogue mémorable du
genre « Mais comment as-tu fait pour survivre ? – Oh ! Trop long pour le dire, mais ça n’a vraiment pas été facile… » Devant un achèvement aussi piteux d’une saga qui avait pourtant si
fastueusement commencée, on se dit qu’il vaut mieux en rire qu’autre chose…



Perspectives :



- Les dents de la mer, de Steven Spielberg



- Les dents de la mer 2, de Jeannot Szwarc



- Les dents de la mer 3, de Joe Alves































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