mercredi 30 novembre 2011

[Vite vu !] Tous au Larzac, de Christian Rouaud



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Tous au Larzac, de Christian Rouaud (France, 2011)
Sortie le 23 novembre 2011



Note :
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Réunissant de nombreux témoignages tour à tour drôles, émouvants, militants, « Tous au Larzac » est un documentaire complet et instructif sur la lutte des paysans contre l’envahisseur militaire
qui s’est déroulée dans le Larzac depuis 1971. Ce combat de ces David contre Goliath, du petit peuple irréductible contre l’Etat tout puissant, est une démonstration pleine de ferveur et de
fortes personnalités de l’intérêt et de l’importance de la solidarité entre les hommes, qui montre avec éclat que c’est en s’unissant que les petits trouvent la force nécessaire pour ne pas
toujours se laisser faire !































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mardi 29 novembre 2011

[Vite vu !] Contracorriente, de Javier Fuentes-Leon



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Contracorriente, de Javier Fuentes-Leon (Pérou, 2009)
Sortie le 23 novembre 2011



Note :
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Un pauvre pêcheur marié et bientôt papa a une liaison secrète avec un peintre dans un petit village au Nord du Pérou… Cette étonnante romance gay-friendly se révèle là où on ne l’attend pas
forcément : bien sûr, il y a un évident message, à la fois touchant et militant, sur la difficulté d’être homosexuel dans un environnement macho et catholique… Mais le film surprend véritablement
par la disparition prématurée du peintre, qui revient hanter le pêcheur sous la forme d’un fantôme : c’est finalement post-mortem qu’il finira par convaincre son ami de faire son coming-out… Trop
tard, comme la mort qui surprend la vie toujours bien trop tôt. De très belles séquences, poétiques ou sensuelles, parcourent cet univers marin : le moment où les deux hommes traversent le
village main dans la main aux yeux de tous, alors que l’un d’eux demeure justement invisible, est une pure trouvaille !































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[Critique] Time out, d’Andrew Niccol



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Time out, d’Andrew Niccol (Etats-Unis, 2011)



Sortie le 23 novembre 2011



Note :
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Andrew Niccol s’est déjà souvent servi par le passé du concept d’anticipation pour nous parler avec beaucoup d’intelligence et d’intérêt des dérives de notre présent… On se souvient de « The
Truman Show », dont il a signé le scénario, mais surtout de « Bienvenue à Gattaca », son chef-d’œuvre, et dans une moindre mesure de « Simone ». Il revient avec « Time out » à une thématique très
« SF réflexive », à travers la description d’un monde où l’humanité entière a été figée dans une jeunesse éternelle (la génétique a permis aux hommes de stopper leur vieillissement à 25 ans), à
condition de « créditer » son corps de suffisamment de temps pour vivre… Chaque être humain possède en effet au bras une horloge à 13 chiffres, sorte de compte à rebours du moment de sa mort, que
l’on peut recharger à loisir, ou plutôt en fonction de ses moyens, dans une société où le temps a littéralement remplacé l’argent : tout se monnaie en effet en temps, depuis le café du matin (4
minutes) jusqu’à la journée de salaire (environ 1 jour, en fonction de sa productivité)…

Si l’on peut regretter que le cinéaste ne fouille pas plus avant les idées que pose le monde qu’il décrit, restant finalement souvent à la surface des choses, on ne peut cependant pas dire que «
Time out » se révèle idéologiquement insignifiant, bien au contraire… En effet, la vision de cette humanité sans âge marquée sur son visage lance quelques pistes de réflexion, faisant notamment
un rapprochement troublant avec la quête actuelle de la jeunesse permanente via la chirurgie esthétique, et, plus déconcertant encore, brouillant toutes les notions de liens familiaux, un parent
et un enfant ayant l’air d’avoir le même âge… Mais le plus beau sujet du film demeure cette représentation sociale qui critique le libéralisme sauvage : une partie de l’humanité, très riche,
accumule tranquillement les siècles d’existence sur les vies des masses laborieuses, sans cesse en train de courir après le temps qui leur reste, vivant au jour le jour, n’ayant généralement
guère plus de 24h à la fois sur leur compte épargne temps !

On pourra en outre reprocher au cinéaste de nous emporter dans une intrigue assez classique et « chronométrée », comportant forcément ses étapes et ses épreuves plus ou moins attendues, n’empêche
que le scénario fonctionne plutôt bien, au point de se laisser facilement entraîner dans la folle cavale du héros… « Time out » emprunte d’ailleurs pas mal à la série B, soignant cependant ses
scènes d’action et ses effets spéciaux plutôt sobres et classieux, ce qui devrait ravir allègrement les amateurs ! Très sympa, d’ailleurs, le design de l’horloge marquée directement sur le bras
de chaque être humain, et très sensuel, aussi, cette façon qu’a tout le monde de se toucher pour s’échanger du temps d’une horloge à une autre… Le héros, sorte de Robin des bois du futur, volant
du temps aux riches pour le redistribuer aux plus pauvres, se révèle plutôt cool et cinégénique : géniale, la scène qui se répète au début et à la fin, où il doit courir vers quelqu’un sur le
point d’être « arrêté » (en manque de temps) afin de vite pouvoir lui en donner… Si la mère succombe la première fois, la petite amie vivra forcément la seconde : rappel probable de la
génération, comme une mise en garde sur l’ordre du temps et des choses… Reste enfin un avantage non négligeable dans un film où tous les personnages sont jeunes : un casting rudement appétissant
! Amanda Seyfried et Justin Timberlake sont très frais, Cillian Murphy plutôt cool, et on s’amuse même à retrouver Alex Pettyfer (le héros de « Numéro 4 ») jouer les méchants rigolards et indéniablement sexy…































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lundi 28 novembre 2011

[Sortie DVD] Deep End, de Jerzy Skolimowski



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Deep End, de Jerzy Skolimowski
(Grande-Bretagne, Allemagne de l’Ouest, 1970)



Sortie en DVD et Blu-Ray le 28 novembre 2011 chez Carlotta Films



 Note :
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Premier film britannique de Jerzy Skolimowski, tout juste exilé de sa Pologne natale,
« Deep end » est une étonnante et troublante évocation des mœurs d’une société pervertie. On y fait la connaissance du jeune Mike, un adolescent de 15 ans ayant fraîchement quitté
l’école et n’ayant trouvé d’autre moyen de subsistance que de travailler dans le milieu crasse d’un établissement de bains publics. Au milieu des regards vicieux et concupiscents des clients et
des clientes âgés à son égard, il s’amourache passionnément de sa collègue Susan, plus âgée que lui et collectionnant les aventures… Deux sensibilités s’affrontent alors : la pureté et
l’innocence de Mike, et la nature volage et déjà corrompue par un environnement contaminant de Susan.



 



A travers « Deep end », Skolimowski s’attache d’abord à décrire une atmosphère
sociétale particulièrement dégoûtante, dominée par la sexualité et une dépravation apparemment permanente… Les personnages traversent des décors où règnent la prostitution ou le commerce
protéiforme du sexe : les fameux bains où ils travaillent, les cinémas projetant des films pornographiques, des établissements de nuit à l’érotisme dégoulinant dès leurs devantures…
Cependant, dans sa façon repoussante et presque violente de filmer la chair et ses désordres, il n’oublie jamais de distiller une dose d’humour bienvenue, si ce n’est salvateur. La façon dont les
vieilles rombières agrippent le corps du pauvre Mike dans leurs cabines, avec un grotesque pléthorique, demeure par exemple assez tragiquement risible. On pense également à cette délicieuse scène
dans le cinéma, où Mike caresse Susan alors qu’elle est avec son fiancé, ces séquences burlesques où les personnages déposent des plaintes auprès de policiers, ou encore la recherche éperdue des
personnages d’un diamant tombé dans la neige…



 



Mais ce qui reste le plus captivant et le plus émouvant dans « Deep end », c’est
la description du parcours largement initiatique de Mike. Exalté par l’incarnation lumineuse et radieuse de l’acteur John Moulder-Brown, beau et sensible comme un ange, le personnage représente
symboliquement l’éveil des sens propre à l’adolescence : le film possède en cela une modernité et une atemporalité hallucinante, qui font parfaitement oublier ses 40 ans d’âge ! A
travers cet amour intense et romantique qu’il voue à la belle mais inconstante Susan, Mike fait l’apprentissage de la cruauté de l’amour confronté à une réalité corrompue. On le voit souvent se
perdre dans ses fantasmes, comme lorsqu’il nage dans la piscine avec un simulacre photographique en carton de sa dulcinée, en imaginant faire l’amour avec elle dans l’eau… L’eau semble d’ailleurs
posséder une place centrale dans cet univers amplement sensuel, puisque si c’est dans une piscine vide que Mike fait finalement l’apprentissage de la chair, c’est à la mort qu’il sera confronté
lorsque celle-ci se remplira à nouveau : l’amour absolu qui conduit à la mort, dénouement tragique de cette histoire délicatement universelle et métaphysique… Gracieux et de toute
beauté !



 



Bonus DVD :



Le DVD du film réunit trois documents absolument passionnants. Le premier est un documentaire d'1h15 sur le tournage du film, rassemblant essentiellement les témoignages récents du réalisateur,
des deux acteurs principaux (bizarre de les revoir aujourd'hui aussi âgés, surtout John Moulder-Brown qu'on imaginait comme un adolescent éternel), et d'autres maillons importants de l'équipe du
film... Le second bonus revient sur les séquences coupées au montage final, qui n'ont malheureusement pas été conservées au fil des années mais dont les participants au film se souviennent
aujourd'hui. Et un dernier supplément plus court s'avère une véritable déclaration d'amour d'Etienne Daho au film : pur moment poétique !



 



Disponible chez Carlotta































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dimanche 27 novembre 2011

[Critique] Robowar, de Vincent Dawn (alias Bruno Mattei)


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Robowar, de Vincent Dawn (alias Bruno Mattei) (Italie, 1988)



Note : C'est une blague ?



Surfant sur la vague du « Predator » de John McTiernan, duquel il s’inspire visiblement directement sans se soucier un instant de l’éventuelle question de
plagiat, « Robowar » est un incommensurable navet, tourné sans moyens et surtout avec les pieds, par une bande de nullards du cinéma bis !



 



Mettant en scène un escadron de militaires « super entraînés » parti en pleine jungle pour affronter un robot sanguinaire, dont l’armée a perdu le
contrôle après l’avoir elle-même créé, le film est surtout l’occasion d’enfiler consciencieusement les pires dérives de la série B, Z et au-delà ! On a droit entre autres merveilles à une
bande son à pseudo suspense hyper répétitive (autant dire qu’elle tourne en boucle d’un bout à l’autre du métrage) et très vite horripilante, à une pixellisation monochrome (rouge !) façon
préhistoire du jeu vidéo pour imiter la vision du robot, à une voix robotique débile et ridicule, à un scénario ultra minimaliste (voire inexistant : on le cherche encore après la fin du
film !), à des effets spéciaux honteux (à commencer par la « carcasse » miséreuse du soi-disant robot destructeur !) ou encore à certains plans répétés plusieurs fois de
suite, notamment dans les séquences de bastons, où l’on peut voir certains individus mourir plusieurs fois…



 



Côté interprétation, ça donne quelque chose d’assez ahurissant, qu’il vaut mieux voir pour le croire ! Les « z’héros » sont une belle brochette de
gros bourrins décérébrés, bodybuildés à mort, s’insultant en permanence lors d’affrontements verbaux hyper testostéronés, courant comme des débiles parmi les fougères dans les bois et toujours
prêts à mitrailler à tout crin sur tout ce qui bouge, sans forcément savoir ce que c’est… Les « acteurs » ont tous cette même tête de vainqueur et excellent dans une interprétation
figée et inexpressive au possible, toujours la moins naturelle du monde !



 



Les dialogues, ineptes et démonstratifs, recèlent de nombreuses pépites nanardeuses et limite cultes : « On traque quoi ? – J’en sais rien… Est-ce
que ça fait une différence ? », « Y’a quelqu’un là-bas ! - J’crois bien qu’y a personne… », « Comment un seul homme peut faire tout ça ? – Parce que c’est pas
un homme »… On retiendra aussi un magnifique « Il n’a plus de poul sur le visage » pour déclarer la mort d’un homme ou un tout aussi inutile « Attention le voilà » de
l’héroïne pour prévenir son compagnon de l’arrivée du robot, alors que ceux-ci sont déjà en train de se battre sévère… Sans compter que certaines répliques frôlent de très près le sous-texte
intensément philosophique : « La vie est moche et ensuite tu crèves… » ou bien « La technologie ne fait pas de sentiment » pour ne garder que les plus
explicites…



 



Histoire d’appâter le chaland et de rendre son film un peu plus « international », malgré un budget à sec qui transpire sur chaque image, Bruno Mattei
l’affuble d’un titre vaguement anglo-saxon et signe surtout la réalisation sous le pseudonyme de Vincent Dawn. Mais l’illusion ne dure même pas le temps du générique : on sait déjà dans quel
traquenard on est tombé dès le premier plan du film !



 



Dans les précédents jours du Saigneur...































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samedi 26 novembre 2011

[Vite vu !] Sleeping Beauty, de Julia Leigh


 




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Sleeping Beauty, de Julia Leigh (Australie, 2011)



Sortie le 16 novembre 2011



Note :
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Si le postulat narratif ne manque pas d’intérêt (une jeune fille offre son corps endormi à des hommes,
sans savoir ce qu’ils font vraiment d’elle au bout du compte), le traitement formel est certes très joli, illustré par toute une série de scènes à la beauté froide et hypnotique, mais il souffre
probablement d’un manque d’audace et paradoxalement d’une trop grande sagesse dans l’érotisation de toute cette beauté bien trop endormie…































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[Vite vu !] Hideaways, d’Agnès Merlet



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Hideaways, d’Agnès Merlet (Irlande, 2011)



Sortie le 23 novembre 2011



Note :
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De ce bien joli conte pour adolescents (remède parfait à l’inquiétant prosélytisme mormon de la saga « Twilight »), certes pas toujours très bien équilibré, émane une
douce aura de romantisme tendre et naïf… Alternant la noirceur aux frontières de l'horreur (la malédiction du jeune homme, condamné à fuir les hommes pour ne plus provoquer de drames) et le
fantastique écolo-poétique, le film trouve un certain charme, très probablement aidé par les figures juvéniles et attachantes des interprètes : Rachel Hurd-Wood et Harry Treadaway sont de
bien beaux arguments cinégéniques !



 































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vendredi 25 novembre 2011

[Vite vu !] Les Neiges du Kilimandjaro, de Robert Guédiguian



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Les Neiges du Kilimandjaro, de Robert Guédiguian (France, 2011)



Sortie le 16 novembre 2011



Note :
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Si le film observe avec une admirable acuité la complexité des rapports sociaux et la désespérance qui s’instaure sournoisement dans notre civilisation (notamment dans les sous-couches du
prolétariat), la dimension cinématographique de l’ensemble pèche un peu et la démonstration politique se veut parfois trop didactique. Mais la force du discours est sans ambigüité et les acteurs
sont tous admirables : qu’il s’agisse des habitués du cinéma de Guédiguian (Jean-Pierre Darroussin, Ariane Ascaride) ou des nouvelles recrues (Grégoire Leprince-Ringuet, Robinson Stévenin),
et jusqu’aux tous petits rôles, à l’instar d’un Pierre Niney en délicieux petit
serveur de café…































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[Sortie] Les adoptés, de Mélanie Laurent



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Les adoptés, de Mélanie Laurent (France, 2010)



Sortie le 23 novembre 2011



Note :
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Adoptez un regard neuf sur "Les adoptés" grâce à Phil Siné !































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jeudi 24 novembre 2011

[Hommage] His name is Joe !


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Ce fut une soirée grandiose... ou plutôt non : ce fut une soirée épique ! Mais non, que dis-je ? Ce fut une soirée « dantesque » ! Samedi 19 novembre dernier,
l'équipe de la « Panic cinéma » consacrait en effet toute une soirée hommage au grand Joe Dante, avec rien de moins que la présence du bonhomme
coincé en sandwich entre deux de ses chef-d'oeuvres offerts au septième art...



 



Tout commence par la grande salle du Nouveau Latina archi-bondée dès 20h, avec du mogwai à tous les rangs, du « piranha » rosi à l'écran
(la bande annonce française (et vieillie) du film, carrément tordante !) et forcément de la « Panic (cinéma) sur Florida Beach » !



 



La projection du premier film de la soirée, « Small soldiers », fut une pure révélation pour moi, puisque (shame on me) je ne l'avais encore jamais vu... Il faut dire que le long
métrage fut un échec commercial cuisant en son temps, symptomatique de la déflagration chronique de la carrière du réalisateur dans les années 90 (le fameux « pic de Dante » inversé),
au cours desquelles il ne put réaliser que trois films (et encore, à condition d'y inclure « Gremlins 2 » en 1990, qui marque surtout l'achèvement des glorieuses années 80 du cinéaste).
Pourtant, cette histoire de jouets animés par une puce créée à l'origine à des fins militaires, qui vont bouleverser le morne quotidien d'un jeune garçon et de la ville où il habite, reste une
petite merveille de film de terreur pour la famille, même si son atmosphère le connote tout de suite très 80's !



 



Et après cette délicieuse mise en bouche put enfin apparaître sous nos yeux ébahis l'illustre Joe Dante, probablement l'un des plus grands cinéastes pour les jeunes cinéphiles déviants qui ont
grandit dans les années 80... Je précise « déviant », car le parcours de Dante l'a toujours laissé apparaître comme une forme d'antithèse d'un cinéaste comme Spielberg, prenant non pas
la série B pour en faire un cinéma léché et respectable, mais plutôt pour en revendiquer la marginalité et l'irrévérence intrinsèque !



 



« Big Joe » était donc bel et bien là devant nous, en chair, en os et en sang, et des questions que l'on pouvait déposer dans l'urne du gentil Gizmo en début de séance allaient lui être
posées à bâtons rompus... Ces échanges furent comme autant d'instants inoubliables dans la mémoire cinéphage du petit être sensible que je suis... car Joe Dante est quand même un putain de
symbole dans le cinéma de genre : le symbole d'une époque complètement décomplexée capable de produire des étrangetés aussi excitantes ou improbables qu'« Hurlements »,
« Explorers » ou « L'aventure intérieure »...



 



Au cours de cet entretien magique et élégiaque, nous avons notamment pu apprendre que « Gremlins » devait à l'origine être un petit film d'horreur fauché, avant de se transformer, au
fil de la production des effets spéciaux de plus en plus coûteux, en cinéma de luxe... Il fut alors nécessaire de faire quelques retouches au script, notamment d'édulcorer des séquences bien trop
gores, afin de transformer une monstruosité à ne pas mettre devant tous les yeux en spectacle familial : c'est ainsi qu'est né le premier « film d'horreur pour enfants » de
l'histoire du cinéma, une sorte d'aberration paradoxale dont le concept même sied pourtant très bien à cet étonnant et passionnant cinéaste !



 



Après avoir avoué, non sans humour, ne pas avoir vu le remake de son
« Piranha » par Alexandre Aja
, au prétexte que les premières images du film lui rappelaient trop le sien et ne lui donnaient du coup pas du tout envie de le voir (comprendre qu'il
considère son propre film comme assez médiocre : une œuvre de jeunesse, au fond, réalisée avant même les glorieuses années 80...), il a montré autant d'envie et de motivation que nous à la
perspective prochaine d'un « Gremlins 3 »... tout en nous rappelant sardoniquement que les studios, eux, ne partageaient malheureusement pas notre enthousiasme ! Mais cela
n'empêche pourtant pas l'immense Joe Dante de multiplier les projets et de poursuivre son petit bonhomme de chemin pour notre plus grand plaisir...



 



Cette fantastique soirée s'est achevée par la projection de « Gremlins », œuvre culte du cinéaste par excellence, que je découvrais d'ailleurs pour la première fois sur grand écran et
en VO... Grandiose !



 



(Un grand merci à Yann et à l'équipe de « Panic cinéma » pour l'accueil et la gratuité!)































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mercredi 23 novembre 2011

[Sortie] Donoma, de Djinn Carrenard



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Donoma, de Djinn Carrenard (France, 2010)



Sortie le 23 novembre 2011



Note :
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Lisez sans tarder la critique de Phil Siné sur "Donoma" !































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mardi 22 novembre 2011

[Jeu] Le Ciné-rébus # 15


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  Réponse : Sacré Graal



(sac - raie - grrr - halle)



Trouvé par Marc Shift



Jouez et gagnez plein de cadeaux avec Phil Siné : guettez la publication des jeux sur le blog, soyez le premier à donner la bonne réponse en commentaire et accumulez un maximum
de points afin de choisir le lot que vous convoitez parmi la liste mentionnée un peu plus bas…




Règle du « Ciné-Rébus » : Déchiffrez le titre d’un film dans le rébus ci-dessus et gagnez un point si vous parvenez à être le premier à donner la bonne réponse en commentaire
!

A partir de 3 points cumulés, vous pourrez choisir un cadeau parmi les suivants :
- 1 badge collector « I [love] Phil Siné » (3 points)
- 1 badge collector « I [star] Phil Siné » (3 points)
- 1 lot des 2 badges collector (4 points)
- DVD « The calling » de Richard Caesar (5 points)
- DVD « L’étrange créature du lac noir » de Jack Arnold
(accompagné du documentaire "Retour sur le lac noir") (5 points)
- DVD « Flandres » de Bruno Dumont (dans une superbe édition collector digipack
double-DVD, débordante de bonus passionnants !) (5 points)
- DVD  "Karaté Dog", de Bob Clark (5 points)
- DVD "Ally McBeal" (les 4 premiers épisodes de la saison 1) (5 points)
- DVD « Tropical Malady », d’Apichatpong Weerasethakul (5
points)
- 1 TV écran plasma 100 cm (1000 points)
- 1 voyage pour 2 personnes à Hollywood (1300 points)



Scores actuels :
Romainst : 8 points
Titoune : 4 points
Foxart : 4 points
Cachou : 4 points
Violaine : 3 points
Docratix : 2 points
Bruce Kraft : 1 point
Niko (de CinéManga) : 1 point
Squizzz : 1 point
FredMJG : 1 point



Bonne chance à toutes et à tous !































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lundi 21 novembre 2011

[Critique] 50/50, de Jonathan Levine



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50/50, de Jonathan Levine (Etats-Unis, 2010)



Sortie le 16 novembre 2011



Note :
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Si le film de Jonathan Levine n’a a priori rien de super attirant ou de super original, si ce n’est son duo d’acteurs formidables, sa vision surprend très vite par une profondeur tout à fait
inattendue dans ce que l’on aurait pu prendre pour une comédie un peu bourrine, genre auquel Seth Rogen est d’ailleurs plus habitué… Il faut dire que le scénariste Will Reiser s’est servi de son
expérience personnelle pour écrire le film, ce qui se ressent dans une description plutôt fouillée et crédible des relations et des réactions des divers protagonistes…

« 50/50 » tient toujours le juste équilibre entre drame et comédie, et les gags le disputent bien souvent à l’émotion dans cette histoire d’amitié ébranlée par la maladie de l’un des deux amis :
celui-ci se fait diagnostiquer un grave cancer au bas du dos, avec une chance sur deux d’y passer au final : c’est le fameux « 50/50 » du titre…

On est vraiment étonné par l’ambiance qui se dégage de ce film, que l’on se prend à aimer par surprise… ce qui ne le rend au final que plus attirant encore ! Chaque scène relève à la fois d’un
réalisme très humain et d’un registre de comédie humaine à la fois drôle et émouvant, qui porte vraiment tout le long métrage avec force et élégance. On ne s’ennuie jamais et l’on s’attache sans
mal aux personnages… Le film s’avère tenir sur un fil dans un parfait équilibre, gardant constamment le ton juste, sans jamais en faire trop ni dans le pathos ni dans le comique appuyé… Le
scénario se permet même quelques audaces casse-gueule qui finissent par le rendre plus attachant encore, comme sa façon de capter cette juste ironie insouciante de ceux qui savent qu’ils vont
mourir (les séquences de chimio à l’hôpital, notamment).

Le tout est bien sûr porté par des acteurs vraiment aimables, qui offrent au film son état de grâce. On pense notamment au magnifique Joseph Gordon-Levitt, qui se paie même le luxe de demeurer le
plus sexy des acteurs du moment même quand il se rase le crâne ou quand il vomit sous nos yeux ébahis !































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dimanche 20 novembre 2011

[Critique] Délivrance, de John Boorman


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Délivrance, de John Boorman (Etats-Unis, 1972)



Note :
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Quand quatre américains crétins et arrogants s’échappent un week-end de leur civilisation bourgeoise pour descendre en canoë une rivière menacée de disparaître par la construction d’un barrage,
ça donne le film culte de John Boorman, l’un des premiers véritables « survival » de l’histoire du cinéma : « Délivrance ». Le film comporte plusieurs scènes emblématiques qui sont encore
aujourd’hui restées comme des « modèles » du genre, véritables moments d’horreur au réalisme cru, qui terrifient bien plus encore de part leur « vraisemblance » qui les rend parfaitement
possibles…




Le film de Boorman mène tranquillement sa barque pour arriver au fil de l’eau à une passionnante réflexion sur le choc de la nature et de la civilisation. En livrant de parfaits petits clichés de
l’homme moderne, qui croit que ses techniques ou ses lois le protègent de tout, à une nature hostile et sauvage, le cinéaste renverse les rapports de force et démontre que le mythe d’une nature
généreuse et protectrice demeure une pure aberration de l’imaginaire collectif. Avec la présence malsaine des « rednecks », ces êtres arriérés qui peuplent les contrées désolées à travers
lesquels passent les quatre « aventuriers », c’est aussi le mythe du bon sauvage qui se retrouve profondément écorné : le peuple indigène est décrit comme primitif, malveillant et dégénéré…

Même si l’on pourra trouver aujourd’hui le film en partie vieilli et « innocent », notamment à cause de films récents de plus en plus violents dans le domaine du « survival » (ces films
présentant une humanité plongée dans l’horreur d’une nature malveillante à son égard), la fameuse scène de l’humiliation et du viol des américains par les rednecks conservent toujours une
certaine puissance ! Si l’on considère également le duel musical mémorable entre un jeune redneck curieusement inexpressif et un des américains, ainsi que les séquences où les personnages,
impuissants, se retrouvent assaillis en pleine nature par un ennemi invisible, « Délivrance » semble nous décrire en fin de compte la supériorité définitive de la nature sur une civilisation
fragile et arrogante, qui finit de toute façon toujours par s’effacer dès qu’elle est confrontée à la brutalité de l’état sauvage…

Mais là où le film se fait plus pertinent encore, c’est dans l’ambiguïté qu’il impose au message qu’il délivre à son spectateur. Car en effet, qui sont vraiment les victimes et les bourreaux dans
cette histoire ? Si les sauvages commencent à s’en prendre aux américains, ce n’est pourtant pas faute de les avoir averti auparavant de ne pas descendre la rivière… Sans compter que le premier
meurtre est commis par le groupe symbole de la « civilisation » ! Impossible alors de savoir qui a tort et qui a raison : nature et civilisation sont simplement renvoyées l’une et l’autre dos à
dos, comme définitivement irréconciliables, avec pourtant une certitude terrifiante sur la frontière sensible et poreuse qui les sépare… L’homme moderne confronté à la nature peut très vite
retomber lui-même dans la barbarie de laquelle il se croyait définitivement extirpé, persuadé de certitudes idiotes et illusoires...



 



Mise en perspective :



- Insane (Storm warning), de Jamie Blanks



- Territoires, d’Olivier Abbou



 



Dans les précédents jours du Saigneur...































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samedi 19 novembre 2011

[Vite vu !] Intouchables / Toutes nos envies / Mirages / Mon pire cauchemar



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Intouchables, d’Eric Toledano et Olivier Nakache (France, 2011)
Sortie le 2 novembre 2011



Note :
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« Intouchables », film consensuel en diable et sans imagination, enfile des clichés grossiers comme d’autres des perles… Les réalisateurs tiennent pourtant la formule adéquate pour rassembler des
millions de français comme des moutons bien bêêêtes : un sujet "intouchable" sur le handicap (plutôt mal traité par ailleurs, un comble !), la caution "histoire vraie" qui à force d'adaptation ne
veut plus dire grand chose, un humour mielleux et parfois suspect sous des airs bien faux de pseudo-impertinence, le tout porté quasi-intégralement par un acteur / humoriste populaire du petit
écran (Omar Sy). C’est parfois (facilement) drôle, mais ennuyeux et consternant la plupart du temps…



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Toutes nos envies, de Philippe Lioret (France, 2010)
Sortie le 9 novembre 2011



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Voici un film qui mériterait de remplir les salles, bien plus que le fadasse « Intouchables » ! Il possède en effet tous les aspects du mélo bien fait, capable de conquérir les masses qui
auraient envie de pleurer et de se divertir de conserve… et en même temps, il a suffisamment de charme et de subtilité pour conquérir des êtres plus sensibles et moins formatés : Marie Gillain et
Vincent Lindon forment notamment un duo très touchant. Même si le réalisateur du très réussi « Welcome » se perd un peu entre plusieurs sujets (une tumeur au cerveau pour rajouter du pathos au
pathos ?), il a toujours le mérite d’affubler à son film un fond social utile et citoyen : il accuse ainsi ici les sociétés de crédits à la consommation, capable d’escroquer sans état d’âme de
pauvres gens, afin de se faire du fric sur le dos de ceux qui n’en ont pas… Honte d’une société régie par la création d’« envies » illusoires, qui pousse à acheter toutes ces choses inutiles dont
on n’a pas besoin.




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Mirages, de Talal Selhami (France, Maroc, 2009)



Sortie indéterminée



Note :
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En attente de distributeur, cette étonnante tentative de film de genre à la marocaine n’est pas sans intérêt. Malgré des longueurs en forme de longue traversée du désert et un scénario un brin
décousu, une réflexion inattendue sur le monde du travail et ses nauséabondes méthodes de recrutement perce cet univers entre « survival » et film fantastique…




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Mon pire cauchemar, d’Anne Fontaine (France, Belgique, 2011)
Sortie le 9 novembre 2011



Note :
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Une comédie décapante et savoureuse entre critique sociale et parodie de mœurs endiablée ! Malgré un scénario nonchalant (mais rythmé !), on y adore les acteurs plus que jamais : André Dussollier
est super, mais il faut voir le duo Isabelle Huppert / Benoît Poelvoorde en train de faire la brouette ou le cheval complètement bourré sur la moquette pour vraiment le croire…































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vendredi 18 novembre 2011

[Sortie] L’ordre et la morale, de Mathieu Kassovitz



ordre et morale



L’ordre et la morale, de Mathieu Kassovitz (France, 2010)



Sortie le 16 novembre 2011



Note :
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Phil Siné vous explique ici pourquoi "L'ordre et la morale" est l'un
des films majeurs de cette année...































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