samedi 30 juin 2012

[Sortie DVD] Oslo, 31 août, de Joachim Trier


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(Norvège, 2011)



Sortie en DVD et Blu-Ray le 3 juillet 2012 chez Memento films



Note :
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coeur


Tout commence par une balade solitaire en forêt… et puis une tentative de suicide ratée à la Virginia Woolf, au beau milieu d’une nature romantique : un jeune homme regarde l’onde comme s’il
voulait y plonger, puis s’enfonce doucement dans le lac, armé d’une lourde pierre contre le corps… Il coulera et refera surface, essoufflé. Trempé, il rentre au centre de désintoxication où il
termine mornement sa cure… Dès les premiers plans, « Oslo, 31 août » transpire un style atypique et hypnotique, tout à la fois beau et tragique, poétique et contemplatif, duquel on ne ressortira
certainement pas indemne…

Ce second long métrage de Joachim Trier (après « Nouvelle donne » sorti en 2008) raconte l’errance dans Oslo d’Anders, ce jeune toxico autorisé à sortir pour une journée du centre où il a presque
terminé sa cure de désintoxication… Il doit passer un entretien d’embauche, mais va surtout en profiter pour revoir sa famille et ses amis, tous ces proches auprès desquels il pourra peut-être
trouver une deuxième chance… Après une vie gâchée par la drogue, parviendra-t-il, ou plus précisément « voudra-t-il » tenter ce nouveau départ que la vie lui offre ?

Avec une grâce intime et précieuse, « Oslo, 31 août » se révèle sur la longueur, avec sa mise en scène douce et lente, qui agit comme une élégie tendre et fascinante sur la fragilité humaine… Le
réalisateur sait se faire discret pour isoler son personnage dans des décors urbains protéiformes, dans lesquels il erre comme dans les méandres de sa propre intériorité. On le sent aussi à
l’écoute des autres, à travers des scènes absolument remarquables et fascinantes où il observe les habitants anonymes d’Oslo, dont on entend des fragments d’idées, dont on vit des parcelles
d’existence… Anders cherche sa place dans ce monde, mais sait qu’il ne pourrait se contenter d’une vie « normale » : la longue conversation qu’il a avec son meilleur ami, désormais marié avec
enfants, possède une justesse infinie et révèle une vérité des âmes sublime… Son ami semble lui-même étonné et désespéré de la vie qu’il mène, quand Anders finit par lui décrire finalement ce
vers quoi il tend désormais, et ce vers quoi il nous mènera surtout jusqu’à la fin du film… Evoquer la mort avec un calme impressionnant et une atonie déchirante : le long métrage trouble au
moins autant qu’il sidère et envoûte…

Joachim Trier parvient à nous parler de la vie elle-même avec une mélancolie bouleversante, à travers le regard de ce jeune homme déchu qui n’aspire plus à rien et qui choisit de ne plus
participer à l’absurdité de ce monde… Malgré l’espoir d’une nouvelle vie qui se dessine au fur et à mesure de ses pérégrinations à travers la ville, il va pourtant volontairement tout détruire :
il quitte son entretien d’embauche alors même qu’il avait si bien commencé, il se détourne peu à peu de ses amis, ou même de cette belle inconnue qu’il vient de rencontrer, promesse d’une belle
relation… Mais Anders pense à une autre fille, vestige désormais muet de sa vie révolue… A quoi bon recommencer tout ça lorsque l’on se sent déjà usé par la vie à 30 ans, lorsque l’on ne trouve
plus de sens à rien… Pour incarner le personnage principal, l’acteur Anders Danielsen Lie irradie l’écran de sa douceur triste et de son charme ambigu, masque d’une faille profonde… Le monde et
les gens semblent désormais passer sur lui sans que plus rien ne se passe en lui : voici le touchant portrait d’une jeunesse à la dérive…



Bonus DVD :



Deux forts sympathiques entretiens avec le cinéaste Joachim Trier, accompagnés d'une filmographie et d'une revue de presse, servent de bonus à la superbe édition DVD du film, présentée dans un
classieux digipack... L'occasion inespérée de faire entrer sans attendre l'un des plus beaux films de l'année dans sa vidéothèque !































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vendredi 29 juin 2012

[Jeu] Gagnez 10 codes VOD pour voir "Oslo, 31 août"


univers cineGrâce à UniversCiné, Phil Siné vous offre 10 codes VOD pour
voir sur internet (en vous
oslo 31 aoutconnectant depuis la plate-forme d’UniversCiné)
l'un de ses premiers films coup de coeur de l'année : le vibrant et mélancolique "Oslo, 31 août" de Joachim Trier...



Pour participer, il vous suffit de laisser un vibrant commentaire ci-dessous d'ici le jeudi
5 juillet 2012 à minuit, en n’oubliant pas de préciser votre mail dans le champ dédié du formulaire (le mail n’apparaîtra pas à la vue des autres internautes). Si vous êtes trop nombreux, un
tirage au sort désignera les 10 heureux gagnants.



A vos marques… Prêt ? Commentez !































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[Critique] Starbuck, de Ken Scott



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(Québec, 2011)



Sortie le 27 juin 2012




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« Starbuck » est un petit miracle du cinéma québécois : à partir d’un sujet plutôt casse-gueule, qui aurait pu sombrer dans le graveleux assez facilement, Ken Scott en tire une comédie de mœurs
drôle, plutôt couillue et même contre toute attente des plus émouvante… Le personnage principal du film, David Wosniak, est ce qu’il convient d’appeler un looser : endetté, menacé par ses
usuriers, sans emploi, voilà qu’il apprend que sa copine, qui le quitte persuadée qu’il ne pourra jamais être un bon père, est enceinte de lui… Sa paternité va être le grand sujet du long
métrage, d’autant plus qu’on lui annonce parallèlement qu’il est déjà le père de 533 enfants suite aux nombreux dons de sperme qu’il a fait plus jeune, et que plus d’une centaine d’entre eux
souhaiteraient le connaître !

Cette manne aussi soudaine qu’excessive d’enfants, qui vaut au personnage son surnom de « Starbuck » (du petit nom d’un taureau génétiquement exceptionnel qui a révolutionné l’insémination
artificielle), David commence par la rejeter, avant de laisser sa curiosité l’emporter… Cette dernière lui permettra de découvrir toute une ribambelle de jeunes gens issus de son patrimoine
génétique : enthousiasmant lorsqu’il s’agit d’un jeune joueur de football très prometteur, un peu plus flippant quand il se retrouve devant une jeune fille droguée en train de faire une overdose…
Mais en prenant à chaque fois des moyens absurdes et détournés pour croiser leur route, il choisit de faire tout son possible pour les aider, aussi modeste que puisse être sa contribution à leur
vie… Pour chacun d’eux, il se comporte finalement comme un père, afin de finir par assumer lui-même son propre rôle de père auprès de l’enfant que porte son ex-copine…

Bien sûr, cette initiation à la paternité n’a rien de très subtile, tout comme de nombreux passages du film, souvent un peu balourds dans leurs gags ou leurs propos… Mais il y a une telle
conviction derrière « Starbuck », une telle volonté d’amuser avec une belle originalité, que l’on pardonne aisément ses défauts au film. Et puis il y a surtout cette conclusion formidable et
tellement humaine, qui rend l’inconfortable situation du héros presque enviable, tant cette multitude de descendants n’est finalement rien d’autre qu’une source d’amour infini et inépuisable !
Amour par ailleurs merveilleusement symbolisé par ce câlin géant (à 100 !) dans l'une des dernières séquences à l'hôpital... L’acteur Patrick Huard interprète à merveille ce rôle de perdant qui
transforme sa déchéance en force… une simple question de volonté ou de point de vue, certainement… ou de générosité et d’humanité, plus simplement !































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jeudi 28 juin 2012

[Jeu] Who's this shark ? Part I


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"Who's this Shark ?", c'est le jeu de l'été sur le blog de Phil Siné, dans le cadre de "The
Shark Attacks Summer
" ! Environ une fois par semaine jusqu'à la fin du mois d'août, il vous faudra reconnaître trois requins en photo et surtout dire en commentaires dans quels films vous les
avez déjà vu... Le premier requin, trop facile à reconnaître, vous rapportera 1 point ; le second, un peu moins facile à trouver, vous créditera de 2 points ; et le troisième, encore moins facile
à deviner, vous fera remporter carrément 3 points ! Vous êtes prêts ? Alors feu, c'est parti... et bonne chasse aux requins à tous !



01.jpg1 - Pour 1 point



Réponse : Les dents de la mer (trouvé par Titoune)



02.jpg2 - Pour 2 points



Réponse : La mort au large (trouvé par Titoune)



03.jpg3 - Pour 3 points



Réponse : Shark Attack 3 (trouvé par π)



A la fin de l'été, les joueurs se voyant crédités du plus grand nombre de points, gagneront bien évidemment de super cadeaux, dont la liste ci-dessous est encore susceptible d'évoluer...



1er prix : un séjour aux abords de la Mer Rouge pour servir de nourriture aux requins



1er prix : 1 DVD au choix (Shark Attack III ou Killing Sharks) + 1 badge Phil Siné



2e prix : le DVD qui n'aura pas été choisi par le 1er prix + 1 badge Phil Siné



3e au 5e prix : 1 requin "collector" en origami (modèle élaboré) + 1 badge Phil Siné



6e au 10e prix (et peut-être un peu plus...) : 1 requin "collector" en origami (modèle simple)































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mercredi 27 juin 2012

[Critique DVD] The hunters, de Chris Briant


the_hunters.jpg(France, 2010)



Sortie en DVD le 29 juin 2012 chez BAC films




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Il faut bien dire que « The hunters » débute plutôt mal. En cherchant visiblement à élaborer une intrigue complexe et crédible, le cinéaste-acteur Chris Briant (qui réalise et tient en même temps
le premier rôle de ce premier film) réussit finalement tout le contraire : la mise en place de l’action devient alors emberlificotée à souhait, avec une profusion de personnages dont l’ancrage
dans l’histoire se révèle assez chaotique et des enjeux scénaristiques embrouillés et mal amenés… Quand le personnage principal arrive enfin aux abords du mystérieux « Fort Goben », l’action et
la « chasse » à l’homme commence enfin, permettant au film de redresser un peu la barre, malgré une première demi-heure carrément décourageante… C’est bien dommage pour cette énième tentative de
« cinéma de genre » français, réalisée par un français mais tournée en anglais et avec des acteurs internationaux, qui sort directement en vidéo et qui n’a finalement de « brillant » que le nom
de son réalisateur…

Si le film n’est pas foncièrement mauvais et révèle une jolie sincérité dans sa mise en scène, qui fleure d’ailleurs bon l’urgence qui a du régner sur le plateau de tournage, on reste néanmoins
assez sceptique devant un ensemble très inégal, souvent pas très cohérent et globalement trop long… Par amour pour son film, le cinéaste n’a visiblement pas voulu trop couper dans le vif de la
pellicule, alors que le tout aurait certainement gagné à bénéficier d’un montage nettement plus resserré ! L’ennui règne souvent dans des scènes de dialogues inutiles, qui n’aident même pas
forcément à mieux comprendre les motivations de personnages aux psychologies très mal caractérisées… On se demande d’autre part l’intérêt de certains rôles, à commencer par celui tenu par la
jolie Dianna Agron (de la série « Glee »), si ce n’est de
permettre une présence et une respiration féminine dans un univers brutal et éminemment masculin…

L’atmosphère de « The Hunters » est parfois réussie, dans ce qu’elle peut avoir de sombre et de violent, mais on reste souvent sur notre faim en matière de violence : mis à part une scène
vaguement gore à base de têtes tranchées, l’ensemble du long métrage demeure plutôt édulcoré… Des scènes d’action sont en partie efficaces, même si elles traînent la plupart du temps en
longueurs, souffrent de mauvais raccords ou du manque de crédibilité de la majeure partie du casting… Des séquences entières semblent enfin chercher le sensationnel ou le seul effet visuel sans
avoir pourtant la moindre justification dramatique… dramatique, vous avez dit ? Oui et non, tant on peut observer que le film avait un sacré potentiel… malheureusement sous-exploité et sabordé
par un manque évident d’expérience et d’autocritique !



Bonus DVD : Making of































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mardi 26 juin 2012

[Critique] Wrong, de Quentin Dupieux



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(Etats-Unis, 2012)



Sortie le 5 septembre 2012




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« Dolph a perdu son chien, Paul. Le mystérieux Master Chang pourrait en être la cause. Le détective Ronnie, la solution. Emma, la vendeuse de pizzas, serait un remède, et son jardinier, une
diversion? Ou le contraire. Car Paul est parti, et Dolph a perdu la tête. » Il faut bien reconnaître que « Wrong » se révèle intrigant dès son synopsis… Et si vous n’y comprenez rien, à vrai dire
ce n’est pas très grave, car il n’y a pas grand chose à comprendre ! « Wrong » est tout simplement l’histoire d’un type dont le chien a disparu et qui évolue dans un monde parfaitement étrange,
un peu comme une dimension parallèle à la notre… The Twilight Zone ?

Une nouvelle fois après « Rubber », Quentin Dupieux signe ainsi un film décalé, dont
l’atmosphère poético-absurde fascine et parvient à elle seule à imposer un style, une signature parfaitement propre au cinéaste-musicien-expérimentateur… Dans « Wrong », la patte du réalisateur
s’avère constamment identifiable, à travers tout un enchaînement de situations étranges et inattendues : le réveil du héros déclenche l’alarme à 7h60, un sapin a remplacé un palmier dans son
jardin, il pleut en permanence dans le bureau où il travaille (synonyme de l’ennui d’une profession bureaucrate monotone ?), un détective parvient à obtenir des images de la mémoire d’un étron
canin (sic)… Mais ce qui surprend le plus, c’est probablement la faculté des personnages à accepter tout à fait « normalement » cette réalité sans queue ni tête ! C’est d’ailleurs de là que vient
l’effet comique du long métrage, ainsi que de dialogues capables de dériver à l’infini : la conversation que le héros a au téléphone avec la standardiste d’une pizzeria est à ce titre un « must »
!

Si ce film atmosphérique est plutôt plaisant à suivre et amuse à de nombreuses reprises, on pourra néanmoins lui reprocher son aspect pour le moins statique, résultat d’une mise en scène assez
figée : « Wrong » menace alors régulièrement de sombrer dans l’ennui ou le systématisme, phénomène bien heureusement sauvé par les nombreuses pirouettes et rebondissements de son scénario, dont
la mise bout à bout des saynètes est suffisamment rapide pour faire illusion…

A propos d’illusion justement, si Dupieux se révèle un virtuose de la forme, on est aussi en droit de s’interroger sur le fond qu’il cherche à véhiculer dans ses films… Si la vague mise en abyme
du cinéma déjà en place dans le dispositif de « Rubber » se poursuit un peu ici, avec
une réflexion sur le non-sens et le principe du « no reason », on pourra néanmoins trouver la démonstration un peu courte et entrevoir une forme de vacuité idéologique s’immiscer peu à peu dans
ce cinéma-là… Certes, « Wrong » commence avec la scène d’un pompier qui défèque en public (l’image possible d’un cinéaste qui ferait de la merde pour ses spectateurs ? Dupieux critiquerait alors
tous ceux qui se contentent de faire un cinéma calibré qui ne sort jamais des clous…), mais la suite déroule surtout 90 minutes de tripotage de nouille… une nouille par ailleurs enroulée sur
elle-même ! (difficile de bien pisser avec ça…)



Perspective :



- Rubber, de Quentin Dupieux































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lundi 25 juin 2012

[Critique] The Dictator, de Larry Charles (vu par Kim Kardashian-il)



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(Etats-Unis, 2012)



Sortie le 20 juin 2012




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La pulpeuse dictatrice zwaltek Kim Kardashian-il nous oblige à publier propose de diffuser ce communiqué à propos du biopic officiel de
Monsieur le Président Aladeen, de la nouvelle République démocratique de Wadiya...


Les films de Sacha Baron Cohen (même s'ils sont réalisés par un autre : Larry Charles – rendons à César ce qui appartient à César, quoiqu'il n'y ait pas vraiment de laurier à attendre de cette
mise en scène) les films de Sacha Baron Cohen, donc, sont à double tranchant : d'un côté, il y a ce qui est drôle, et sur ce plan, on n'a jamais eu à se plaindre ; de l'autre, il y a la réalité
de notre société, dont on a d'autant plus honte qu'elle nous fait rire. Ses faux documentaires, « Borat » et « Brüno », jouaient sur les deux côtés de la lame, d'une part en s'amusant d'un
personnage dégueulasse mais touchant, de l'autre en ridiculisant la réaction des « vrais gens » face à ce personnage, lesquels en sortaient rarement grandis. C'était drôle, et malin, parce que le
personnage était trop gros pour être vrai, mais qu'il s'incluait pourtant très bien dans notre réalité.

L'utilisation de la fiction pure et simple change beaucoup de choses mais pas l'essentiel : Sacha Baron Cohen est drôle. Et à plus d'un titre. Il y a bien sûr des gags scatos qui pourraient être
dignes d'un « Scary movie », mais qui sont heureusement beaucoup plus variés et inventifs. Il y a un comique de répétition qui peut être mal dosé mais qui fonctionne quand même parce que rare (le
nom inventé en lisant des écriteaux, la tête décapitée « surprise », le mot « aladeen » et ses significations contradictoires). Il y a même un peu d'humour subtil, si, si. Justement, ce dialogue
surréaliste avec un médecin : « J'ai une aladeen nouvelle et une aladeen nouvelle. Je commence par laquelle ? » « La aladeen. » « Vous êtes séro-aladeen. » Woody Allen aurait pu écrire ça en
début de carrière.

Bon, la comparaison avec Allen s'arrête là. Globalement, on est dans le sexe (le plus déviant possible), les poils, l'injure raciale et un amour immodéré pour les bienfaits d'une bonne dictature
sur le karma. Quelques références à de véritables dictateurs parsèment le film. Le : « T'as gagné un herpes. » après un coït rapidement mené peut faire penser à Mao, qui ne se gênait pas pour
refiler ses maladies. Le discours hilare sur l'utilisation pacifique de l'uranium enrichi renvoie bien sûr à Ahmadinejad, le modèle le plus proche sans doute avec Kadhafi, même si cette fois on
ne se mouille pas et on invente tout pour ne pas froisser une nation entière comme à l'époque de Borat avec le Kazakhstan.

De toute manière, la nation qu'a toujours voulu froissée Baron Cohen, ce sont les U.S.A. Dans cette optique, la fiction est beaucoup moins efficace. On utilise ici les codes de la « success story
fiction » à l'américaine mais en les pervertissant : la conversion à l'American way of life du dictateur a lieu lorsqu'il découvre les bonheurs de l'onanisme ; la première rencontre fortuite de
sa main avec la main de sa bien-aimée a lieu... dans un vagin. Ça pourrait être très subversif mais certains poncifs du genre sont présents malgré eux. Peut-être par flagellation
judéo-chrétienne, ce genre de films voit toujours quelqu'un qui a mal agi se retrouver puni et contraint d'apprendre à aimer les autres, et les écouter, et leur donner tout ce qu'il a pour
remonter la pente. On est en plein dedans sans qu'il y ait, je crois, le moindre second degré. Méchant dehors, tendre à l'intérieur, il s'avère en cours de film que le dictateur en question n'a
jamais tué personne (!!!) Et puis comment choisir entre la tyrannie de certains États et un modèle démocratique corrompu qu'il faut évidemment condamner ? La course poursuite finale du « héros »
pour sauver son pays de la démocratie est savoureuse. Son discours à la « Monsieur Smith au Sénat » renvoyant dos à dos ces deux modèles relève de cette catégorie subtile d'humour dont j'ai
parlé, associée à un engagement qui ne manque pas d'éclat. Reste qu'après avoir essayé d'importer son modèle tyrannique dans l'entreprise de sa chérie écolo, le dictateur consent à importer la
démocratie dans son pays, mais sous une forme plus juste. Les valeurs sont sauves. Certes, l'épilogue démontre que rien ne change vraiment et que certains clivages demeurent malheureusement
indépassables pour les esprits étroits. Il n'empêche qu'on ne sait pas toujours sur quel pied danser, et comme on commence à être habitué aux provocations de l'acteur, son côté bien-pensant
transparaît sans doute de manière plus flagrante de film en film.

Alors oui, tout n'est pas réussi. Comme dans « Borat » ou « Brüno », certaines scènes sont bâclées, d'autres ne sont là que pour la blague, et (nouveauté de la fiction) ça peut paraître parfois
consensuel ou hypocrite. Peut-être. Mais au final, on se dit que l'acteur fait de son mieux pour être cohérent et se sortir des difficultés de son message politique, et on l'excuse bien
volontiers. On admire sa capacité à incarner jusqu'au bout les personnages les plus odieux, y compris en dehors des tournages (en témoigne ce mini-bêtisier où il garde son accent pour signaler à
un figurant qu'il n'est pas obligé de lui toucher réellement les fesses). Mais l'essentiel, encore et toujours, est que Sacha Baron Cohen reste l'un des comiques les plus drôles de la planète
depuis la séparation du duo Bush-Ben Laden.































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dimanche 24 juin 2012

[Critique] Shark Attack 3, de David Worth


shark attack 3(Etats-Unis, 2004)



The Shark Attacks Summer, c'est tout l'été sur le blog de Phil Siné !




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Les productions « Nu image », responsables de très nombreuses « nulles images », sont très fières de vous présenter le dernier né de leur franchise phare avec ce « Shark Attack III » ! Comme pour
les deux précédents, le scénario de ce troisième volet pille allègrement dans les classiques du genre que l’on a pu voir depuis l’inégalable « Les dents de la mer » de Steven Spielberg au beau
milieu des années 70… On retrouve bien ici tous les poncifs relatifs aux films mettant en scène des jour du saigneurattaques de requins : des plaisanciers débiles qui se font bouffer et à qui on ne dit rien, des plages qu’on ne ferment pas pour protéger les
intérêts économiques des méchants patrons, un héros bellâtre et sa blonde scientifique à gros nibards qui partent à la chasse au requin… et bien sûr – et peut-être surtout – des attaques de
requins avec un animal la gueule grande ouverte et des nageurs qui se font couper les membres de façon plus ou moins variée (du genre une jambe par-ci, un bras par-là, etc.) Le petit plus de
shark attacks summercette histoire, c’est que le requin en question est en réalité un ancêtre préhistorique de l’espèce : le « mégalodon », qui du
coup est carrément plus gros que toutes les espèces de requins existantes de nos jours !

Bien sûr, comme dans toute production fauchée digne de ce nom, on fait avec les moyens du bord et ça donne évidemment un film bien pourri et bien dégueulasse : acteurs pitoyables qui surjouent
honteusement, répliques ineptes et débiles, clichés à la pelle, effets spéciaux numériques bâclés… Une telle accumulation aurait de quoi faire fuir tout spectateur normalement constitué si ce
n’était que le tout se révèle tellement nase qu’il en devient absolument savoureux ! Sans compter que les scènes d’action sont très nombreuses, ne nous laissant pas le temps de nous ennuyer, avec
quelques moments que l’on pourrait même qualifier de culte ! A vrai dire, le requin étant tué au bout d’une heure de métrage et n’étant finalement pas aussi gros qu’annoncé, on aurait pu croire à
une escroquerie… sauf que exactement comme dans « Les dents de la mer 3 » (entre autre !), on comprend que le mégalodon mort n’est en fait qu’un bébé, ce qui permet du coup à sa maman de surgir
soudainement pour se venger… et il faut bien convenir que c’est alors un vrai bonheur, celle-ci avalant à peu près tout ce qu’elle trouve, comme par exemple un jet ski (avec un méchant dessus…
bien fait !) ou encore un hors-bord en une seule bouchée ! (ce qui est quand même bien triste pour le gentil ami du héros qui se trouvait encore dessus…)

Au milieu de tout ça, et même si leurs collègues et amis meurent tout autour d’eux, les deux héros s’offrent même une belle partie de jambes en l’air, puisqu’une scène de boules bien chaude, avec
nichons à l’air libre, se devait de figurer dans le cahier des charges d’un film pareil ! Entre des faux raccords gros comme des maisons (ou des mamans mégalodons, au choix !) et des stock-shots
de documentaires aquatiques sur des requins permettant au monstre de changer de tête ou de taille quatre ou cinq fois par scène, on se marre du coup rudement bien dans cette série Z de malade,
comme on n’oserait même pas en imaginer dans nos rêves les plus fous de cinéphiles déviants !



Index du Jour du Saigneur































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samedi 23 juin 2012

[Critique] Rebelle, de Mark Andrews et Brenda Chapman



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(Etats-Unis, 2012)



Sortie le 1er août 2012




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« Rebelle » n’est malheureusement révolutionnaire que par son titre… Il faut dire que cette histoire de princesse qui refuse son rang, préférant l’aventure et le maniement des armes au choix d’un
piteux prétendant pour faire un « bon » mariage, on l’a un peu déjà vu cent fois, si ce n’est plus ! Et même si la métaphore qui se cache derrière la pseudo-rébellion de la petite Merida aurait
pu se révéler un peu audacieuse ou sulfureuse (on imagine bien une lesbienne frustrée cachée derrière une chevelure aussi rousse et un comportement aussi butch), l’enfoncer dans autant de
circonvolutions stériles, de rebondissements inutiles et de guimauve puérile finit par la rendre parfaitement inoffensive et acceptable pour un public que les producteurs espèrent visiblement le
plus large – et le plus bête ? – possible…

Car il faut dire que la bêtise et les enfantillages sont constants au sein de « Rebelle » : les gags sont la plupart du temps parfaitement idiots et éculés, et leur grâce pachydermique ne devrait
guère plus faire rire que les fœtus de 6 ou 7 mois qui seront peut-être amenés à voir le film à l’œil (mais sans leurs yeux, ah ah !), un enfant qui n’étant pas encore sorti de vos entrailles ne
payant pas encore de tickets en caisse… Un bénéfice ? Pas sûr tant l’ensemble peut vite s’avérer horripilant pour l’adulte qui porterait cet enfant et tant « Rebelle » croule sous le poids
écrasant de la niaiserie… L’humour très premier degré ou encore les chansons sirupeuses qui inondent jusqu’à l’insupportable certaines séquences finissent par faire lorgner le film bien plus du
côté Disney que du côté Pixar… Le rachat du studio aux merveilles (dont « Toy
Story 3
») par l’éléphant aux allures de souris qui écrase tout sur son passage a fini par faire accoucher la firme d’un enfant aussi monstrueux et dégénéré que ce « Rebelle » calibré et
triste à mourir… et même une maman ours n’y pourrait rien changer ! La tentation du miel, sans doute…



Perspective :



- Retrouvez la critique plus positive de Vance sur le film !































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vendredi 22 juin 2012

[Critique] Adieu Berthe ou l’enterrement de mémé, de Bruno Podalydès



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(France, 2012)



Sortie le 20 juin 2012




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A partir d’une expression populaire signifiant généralement la fin des haricots (héhé), les frères Podalydès tissent avec « Adieu Berthe » une nouvelle comédie poético-hilarante et joliment
funambule sur l’impact de la mort d’une grand-mère quasiment déjà oubliée (dans la solitude d’une maison de retraite) sur la vie d’un homme, éternel indécis, partagé entre sa femme et sa
maîtresse… Cet homme, c’est Armand. Mais ça pourrait tout aussi bien être Albert Jeanjean, le héros hésitant et maladroit du désopilant « Dieu seul me voit », à un âge plus avancé et une nouvelle
fois incarné par le merveilleux Denis Podalydès, dont le jeu tout en charme lunaire et en fébrilité gracieuse demeure toujours aussi fin ! On adore le cinéma à la fois si drôle et si touchant de
ces frères-là, que l’on a déjà volontiers suivi depuis « Versailles rive gauche » (1992) et jusqu’à « Bancs publics (Versailles rive droite) » (2009), sans oublié leur irrésistible détour par «
Liberté-Oléron » (2001). L’univers que ces deux garçons complémentaires se sont construits est unique et se révèle à chaque fois qu’on le pénètre d’une fraîcheur badine que l’on n’oublie pas
!

Il y a d’ailleurs de quoi faire, question délires, dans « Adieu Berthe » ! Il y a bien sûr d’abord cet humour pas complètement noir mais pour sûr existentiel sur la mort, puisque l’enterrement de
mamie Berthe est un peu le fil rouge du film. Armand cherche à tout prix un autre entrepreneur de pompes funèbres que celui que recommande sa belle-mère détestée, qu’il appelle « mère supérieure
» et qui loge dans le même immeuble que le sien, et il tombe sur des propositions pas piquées des vers : entre une promo trouvée sur internet (du genre un cercueil pour le prix de deux !) et un
numéro téléphonique limite mafieux, il finit par opter pour l’entreprise « Obsècool », dont le slogan « La mort hop c’est fait, hop c’est cool ! » annonce bien le programme… Mais l’humour sait
aussi se faire plus subtil, à travers des dialogues extraordinairement bien écrits, des tournures langagières tordantes, des lapsus ou des néologismes autant comiques que lyriques. Les crises de
fou rire ne manquent vraiment pas d’un bout à l'autre de ce film délicieusement rythmé et composé…

Mais si l’on rit beaucoup pour cet enterrement, il ne manque pas moins à « Adieu Berthe » une profondeur généreusement humaine, déroulant progressivement et discrètement une philosophie de la vie
qui fait un bien fou… Les indécisions d’Armand qui se retrouvent dans le devoir de philo (sur la question du choix) de son fils, avec lequel il essaie de reprendre le dialogue : un échange
étonnant entre un père et son fils, croyant chacun que l’un ne connaît pas l’autre, alors que… bref, une scène vraiment surprenante ! Tout comme ce final en suspens, que l’on pourrait qualifier «
final de la disparition », avec la notion de magie qu’elle contient et qui parcourt sans cesse les aspirations du héros…

Profondément humain, tous les personnages le sont d’ailleurs, révélés par des acteurs de talent, depuis Valérie Lemercier à Pierre Arditi, en passant par Samir Guesmi ou Bruno Podalydès lui-même,
sans oublier ce rôle mélancoliquement absurde de Noémie Lvovsky qui hante les cimetières en pleurant et en s’agrippant à qui voudra bien la consoler… L’humanité est constamment prégnante en
chacun de ces acteurs, de leurs personnages et des situations qu’ils traversent : les échanges de textos d’Armand à sa maîtresse en pleine nuit, qui ressemble soudainement à un grand adolescent
amoureux, l’épisode extravagant du mulot dans le parc de la maison de retraite (ça, il faut le découvrir !), ou encore l’enterrement de Berthe dans l’une des dernières séquences du film,
véritable hymne à l’amour, bien plus qu’à la mort… La vie passe, l’amour passe, adieu Berthe… Pauvre mémé !































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jeudi 21 juin 2012

[Eté 2012] The Shark Attack Summer !



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C’est l’été ! Et comme chaque été, Phil Siné met les petits plats dans les grands pour vous permettre d’égayer une saison souvent bien triste en cinématographie digne de ce nom… Aussi, après
l’été « Oh my Godzilla » en 2010 et celui des « Cartes blanches estivales » de 2011, vous allez très certainement adorer « The Shark
Attacks Summer » de cette année, en particulier si vous partez en vacances à la mer (et que vous comptiez peut-être vous y baigner…) ou tout simplement si vous adorez voir du touriste se faire
bouffer toute mâchoire dehors par des hordes de requins affamés !

Un été fun et sanguinaire s’annonce ainsi sur le blog de Phil Siné, grâce au héros mal-aimé pourtant le plus populaire parmi la foultitude de films mettant en scène des attaques animalières ! Car
du film de requin vorace qui déchiquette tout ce qui bouge, vous allez en bouffer tout l’été par ici, en grande partie au sein (Saint ?) de la rubrique du « Jour du Saigneur », que vous retrouverez comme d’habitude tous les dimanches d’août et de juillet… (si je mets
août devant juillet, c’est juste que ça me semblait plus plaisant à lire… qu’en pensez-vous ?) Du piteux « La mort au large » à l’excellent « The Reef », en passant par des choses aussi
étonnantes et improbables que « Sharkman », c’est un pan tout entier du cinéma de genre qui vous sera proposé d’explorer au fil des chaudes semaines estivales…

Mais les origines d’un genre dont le filon a largement été surexploité jusqu’à aujourd’hui se trouvent bien sûr dans la saga (plus ou moins) culte des « Dents de la mer », initiée en 1975 par un
certain Steven Spielberg, qui y trouva d’ailleurs le moyen parfait de faire décoller la carrière qu’on lui connaît aujourd’hui ! Et pour rendre hommage à cette célèbre série de films, Phil Siné
s’est sacrifié pour en revoir les cinq (très inégaux) volets, dont les critiques seront égrenées rien que pour vous un jeudi sur deux dès le 5 juillet…

Et comme aucune thématique estivale n’est parfaitement réussie sans son jeu de malade, vous pourrez jouer dès la semaine prochaine au concours déjà culte « Who’s this shark ? » (rien que le nom
vous laisse songeur, n’est-ce pas ?), qui vous sera proposé environ une fois par semaine à date aléatoire jusqu’à la fin août et qui vous permettra de remporter des cadeaux forcément
extraordinaires ! Quoi de mieux pour passer un été complètement « squaliforme » sur la Cinémathèque de Phil Siné ? Je crois que vous allez tous en rester scotchés (et mordus bien sûr) !



Récapitulatif de tous les films de requins chroniqués cet été































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mercredi 20 juin 2012

[Sortie] Jitters, de Baldvin Z.


jitters(Islande, 2010)



Sortie le 20 juin 2012




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Premier film du réalisateur islandais Baldvin Zophoniasson, « Jitters » a déjà fait la tournée des festivals de cinéma gay et lesbien… Pourtant, même si le récit du film est construit autour d’un
jeune personnage qui se découvre homosexuel, il ne se cantonne pourtant largement pas à ce sujet-là, se montrant au contraire souvent bien plus large et universel… En réalité, « Jitters » propose
de vivre un été déterminant dans la vie d’une bande d’adolescents en pleine entrée dans l’âge adulte… Le film brasse ainsi de multiples sujets propres à leurs préoccupations quotidiennes, à
commencer bien sûr par les relations amoureuses, [mais] aussi des thèmes plus graves. [...] L’éveil à la sexualité, à l’amour et à la vie d’adulte est vraiment joliment filmé ici, entre scènes
sensuelles et plans plus crus, et le tout reste surtout très gracieusement incarné par une bande de jeunes acteurs inconnus, à la beauté discrète et à la douceur pleine de charme...



Retrouvez la critique complète de Phil Siné en suivant ce lien...































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lundi 18 juin 2012

[Critique] Blanche-Neige et le chasseur, de Rupert Sanders



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(Etats-Unis,
2012)



Sortie le 13 juin 2012




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Dans le genre « variations sur un même thème », l’histoire de « Blanche-Neige » aura eu son compte (conte ?) au cinéma cette année ! Après le pas terrible et esthético-kitscho-chiant long métrage
de Tarsem (Singh ?) sorti il y a deux mois seulement, cette nouvelle version signée Rupert Sanders (clipeur dont c’est le tout premier long) fait preuve de la même volonté de complètement
renouveler le conte initial des frères Grimm, en usant de multiples tours pour transformer en partie l’histoire originale tout en y incluant les indices et références incontournables, mais pas
forcément dans le contexte attendu, comme la pomme empoisonnée (offerte par une reine transformée en… prince !), le miroir magique (une bien curieuse représentation…), le prince charmant (ici
dédoublé : putain, quelle chance elle a la pucelle !), les nains, etc.

Plastiquement, on peut dire que cette « Blanche-Neige et le chasseur » est une belle réussite, mélangeant agréablement et finalement plutôt audacieusement des univers a priori inconciliables,
comme le fantastique à forte tendance « heroïc fantasy », le film d’aventures médiéval à la « Robin des bois » et la fable kitscho-new-age à tendance animalière (oh, les blaireaux et les
écureuils qui se prennent tous par la main pour faire une ronde dans la clairière !) Pour selon, la mièvrerie homéopathique du film demeure très joliment représentée et aussitôt contrebalancée
par la noirceur d’ensemble d’une mise en scène qui rappelle plus des univers à la Ridley Scott (et à ses scènes de batailles orchestrales) qu’à la Walt Disney ! D’ailleurs, c’est une belle
gageure du film que d’avoir transformé ainsi l’héroïne - que l’on imagine traditionnellement en princesse attendant benoîtement son prince charmant en faisant la lessive des sept nains – en
véritable battante, voire en guerrière en armure à la Jeanne D’Arc, prête à bouter sa vilaine marâtre hors du trône !

Rien à redire côté casting (Kristen Stewart fait sa moue habituelle mais on l’aime bien quand même, Charlize Theron est plutôt classe en méchante reine et on a toujours très envie d’épouser Chris
Hemsworth, voire même le petit Sam Claflin, son concurrent direct !), mais autant dire que le plan-planisme et la légèreté du scénario, allié à un manque d’originalité général, risque de
condamner « Blanche-Neige et le chasseur » à un joli petit film sympa qu’on a pris plaisir à voir mais qui ne fera pas long feu dans les mémoires de cinéphiles… On reste en outre assez pantois
devant une fin à la mords-moi-le-gland, qui certes réhabilite la belle princesse mais ne résout en rien un dilemme amoureux à peine esquissé… Faut-il encore redouter une suite pour évoquer ce
petit triolisme par trop conventionnel ?



Dom, lui, n'a pas aimé cette version de "Blanche-Neige", à laquelle il reproche de
manquer d'âme !































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dimanche 17 juin 2012

[Critique] Freddy 3 : les griffes du cauchemar, de Chuck Russell


freddy_3.jpg(Etats-Unis, 1987)




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Une épidémie de suicides se répand chez les adolescents, dont certains se retrouvent dans un hôpital psychiatrique qui servira de cadre à l’action de ce troisième opus de la saga culte du
terrifiant Freddy Krueger… La première bonne idée du film est d’y faire intervenir le personnage de Nancy Thompson (toujours campée par Heather Langenkamp), l’héroïne et survivante du premier épisode, qui a grandit et intervient ici comme psychiatre
débutante auprès de ces jeunes gens suicidaires. Elle ne tardera pas à comprendre qu’ils sont les victimes de leurs propres cauchemars, hantés par son vieil ennemi, et elle jour du saigneurfera de son mieux pour les aider à le combattre…

Écrit puis réécrit par Wes Craven (réalisateur du film original), Chuck Russell ou encore Frank Darabont, le scénario des « Griffes du cauchemar » revient ainsi en partie aux origines de la saga
et permet même aux spectateurs d’en apprendre un peu plus sur les origines même de Freddy : une mystérieuse nonne, qui apparaît aussi vite qu’elle disparaît, se révèlera notamment être le fantôme
de la mère du monstre, tombée enceinte suite au viol qu’elle a subi jadis par une horde de psychopathes, qui peuplaient la prison abandonnée aux abords de l’hôpital psychiatrique et du cimetière…
ambiance !

Même si l’amateur d’horreur pourra sans doute rester un peu sur sa faim, tant le film est un peu avare en hémoglobine, ce « Freddy 3 » se révèle ainsi quand même plutôt inventif, autant dans son
histoire (Kristen, l’une des jeunes héroïne, a par exemple le pouvoir de réunir tous ses camarades dans un même rêve) que dans la mise en scène des interventions du tueur sanguinaire… Les scènes
de cauchemar et de mises à mort sont en effet pour la plupart assez originales et soignées en terme d’effets spéciaux : un adolescent somnambule se fait arracher les veines dont Freddy se sert
comme de ficelles pour le manipuler à la façon d’une marionnette ; une fille qui rêve de devenir actrice à la télé se fait littéralement « mettre en boîte » par le croquemitaine, qui lui encastre
la tête dans l’écran ; une jeune droguée se fait injecter une dose létale de drogue en intraveineuse, grâce aux griffes du monstre transformées en seringues pour l’occasion… L’ironie de Freddy
est également encore plus présente qu’à l’accoutumée, à travers des répliques à l’humour morbide du tueur mais aussi grâce à ses métamorphoses étonnantes, en serpent géant ou en récepteur de
télévision… Inventif et amusant, « Les griffes du cauchemar » évite bel et bien à la saga de lasser et l’emporte même vers de nouveaux horizons à l’aide du développement de sa « mythologie ».



La saga Freddy :



- Freddy : les griffes de la nuit, de Wes Craven (1984)



- Freddy 2 : la revanche de Freddy, de Jack Sholder (1985)



- Freddy : les griffes de la nuit (reboot), de Samuel Bayer (
2010)



Index du Jour du Saigneur































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samedi 16 juin 2012

[Critique] Annalisa, de Pippo Mezzapesa



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(Italie, 2011)



Sortie le 1er août 2012




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Veleno et Zazà sont deux ados que tout oppose, à commencer par leur appartenance à des milieux sociaux qui d’habitude ne se croisent jamais : le premier est le fils d’un petit bourgeois quand le
second évolue dans une famille de criminels et de dealers, situation qui le place d’ailleurs souvent dans des situations délicates… Pourtant, les deux garçons vont contre toute attente devenir
les meilleurs amis du monde, d’une amitié pure et belle, qui va bien au-delà des disparités d’apparat qui pourraient les éloigner l’un de l’autre. Ce miracle a probablement lieu avant tout grâce
à Veleno, qui cherche justement à fuir ce milieu étriqué et favorisé dans lequel il évolue : il accepte alors de se confronter à la classe populaire et saute sur l’occasion lorsque Zazà le fait
intégrer son équipe de foot comme gardien. Si Zazà joue dans l’espoir de se faire un jour remarquer par un sélectionneur de la Juventus et quitter enfin cette vie de misère, Veleno lui est là
pour se confronter à la « vraie vie », tout simplement…

« Annalisa » porte le nom d’un personnage féminin qui va semer le trouble chez les deux garçons : une femme étrange et imprévisible, à peine mariée et déjà veuve, au comportement fantasque, sans
doute un peu folle et probablement un peu pute aussi… Si sa présence risque de faire vaciller leur belle amitié, elle est surtout le révélateur de leurs désirs et de leurs fantasmes… Ce premier
film de Pippo Mezzapesa se montre en cela une superbe chronique de l’adolescence et de l’éveil des sens… On suit les pérégrinations des garçons avec un regard bienveillant, parfois amusé,
d’autres fois un peu outré devant leur connerie juvénile, mais on se laisse toujours porter par la finesse de la description, assez juste et délicate…

Formellement, le film est superbe ! « Annalisa » propose un travail esthétique et photographique magnifique, avec une belle lumière et des couleurs chaudes qui impriment la pellicule d’une
moiteur propre à l’éveil du désir… On félicite aussi le réalisateur d’avoir aussi bien su choisir ses jeunes acteurs : Nicolas Orzella, Luca Schipani ou encore Aylin Prandi dans le rôle titre… Le
tout n’a bien sûr rien d’extrêmement novateur et reste plus charmant que véritablement troublant, mais on reste subjugué par cette grâce émouvante qui irradie le long métrage…































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vendredi 15 juin 2012

[Fil ciné] Les films de mai 2012


Index des sorties ciné



Semaine après semaine, suivez le fil des sorties ciné et des films vus par Phil Siné. Les liens renvoient aux critiques des films présentes sur le blog...



 



Semaine du 2 mai 2012



- Babycall, de Pal Sletaune (Norvège, 2012)
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- La cabane dans les bois, de Drew Goddard (Etats-Unis, 2011)
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- Margin Call, de J.C. Chandor (Etats-Unis, 2011)
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- Miss Bala, de Gerardo Naranjo (Mexique, 2011)
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- Walk Away Renée, de Jonathan Caouette (France, Etats-Unis, 2011)
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Semaine du 9 mai 2012



- Dark Shadows, de Tim Burton (Etats-Unis, 2012)
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- Chercher le garçon, de Dorothée Sebbagh (France, 2011)
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- Saya Zamuraï, de Hitoshi Matsumoto (Japon, 2011)
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- W.E., de Madonna (Grande-Bretagne, 2011)
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- The Theatre Bizarre (Etats-Unis, France, Canada, 2011)
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- Indian Palace, de John Madden (Grande-Bretagne, 2011)
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Semaine du 16 mai 2012



- De rouille et d’os, de Jacques Audiard (France, Belgique, 2012)
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- Moonrise Kingdom, de Wes Anderson (Etats-Unis, 2012)
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Semaine du 23 mai 2012



- Sur la route, de Walter Salles (France, Etats-Unis, Grande-Bretagne, 2012)




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- Cosmopolis, de David Cronenberg (France, Canada, 2012)
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- Men in black 3, de Barry Sonnenfeld (Etats-Unis, 2012)
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Semaine du 30 mai 2012



- Je fais feu de tout bois, de Dante Desarthe (France, 2012)
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- Woody Allen : a documentary, de Robert B. Weide (Etats-Unis, 2011)
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- Les femmes du bus 678, de Mohamed Diab (Egypte, 2011)
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- Prometheus, de Ridley Scott (Etats-Unis, 2012)
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