samedi 31 mai 2014

[Fil ciné] Les films de mai 2014

Semaine après semaine, suivez le fil des sorties ciné et des films vus par Phil Siné. Les liens renvoient aux critiques des films présentes sur le blog...

Semaine du 7 mai 2014

- Gilda, de Charles Vidor (Etats-Unis, 1946)
- Sarah préfère la course, de Chloé Robichaud (Canada, 2013)
- L'armée du salut, de Abdellah Taïa (France, Suisse, Maroc, 2013)
- Libre et assoupi, de Benjamin Guedj (France, 2013)
- La Frappe, de Sung-hyun Yoon (Corée du Sud, 2010)

Semaine du 14 mai 2014

- Ligne d'eau, de Tomasz Wasilewski (Pologne, 2013)
- Godzilla, de Gareth Edwards (Etats-Unis, 2014) ☝☹
- Grace de Monaco, de Olivier Dahan (France, Etats-Unis, Belgique, Italie, 2014) ☝☹
- La chambre bleue, de Mathieu Amalric (France, 2014)
- Michael Haneke : Profession réalisateur, de Yves Montmayeur (France, Autriche, 2013)
- The Homesman, de Tommy Lee Jones (Etats-Unis, 2014)

Semaine du 21 mai 2014

- Deux jours, une nuit, de Jean-Pierre et Luc Dardenne (France, Belgique, 2014)
- Maps to the stars, de David Cronenberg (Canada, Etats-Unis, France, Allemagne, 2014)
- Adieu au Langage, de Jean-Luc Godard (Suisse, 2014)
- Adieu au Langage, de Jean-Luc Godard (un autre point de vue par R.C.)

Semaine du 28 mai 2014

- Johnny s’en va-t-en guerre, de Dalton Trumbo (Etats-Unis, 1971)
- Ugly, de Anurag Kashyap (Inde, 2013)
- Les drôles de poissons-chats, de Claudia Sainte-Luce (Mexique, 2013)
- Dressé pour tuer (White Dog), de Samuel Fuller (Etats-Unis, 1982)
- Caricaturistes : Fantassins de la démocratie, de Stéphanie Valloatto (France, Belgique, Italie, 2014)
- La vie de château, de Jean-Paul Rappeneau (France, 1965)
- Partie de campagne, de Jean Renoir (France, 1936)

vendredi 30 mai 2014

[Autre critique] Adieu au Langage, de Jean-Luc Godard (vu par R.C.)

Adieu au Langage
de Jean-Luc Godard
(Suisse, 2014)

Sortie le 21 mai 2014



Puisque le dernier (dans tous les sens du terme ?) (non-)film de Jean-Luc Godard en vaut visiblement la peine, Phil Siné vous offre un autre point de vue que le sien sur le film, celui du fameux R.C., dont vous pouvez retrouver les autres contributions via les liens sous l'article...

Au sujet du dernier film de Jean-Luc Godard, à Cannes, Jane Campion exprimait ainsi son avis : « Un film tellement moderne : il n’y a plus de récit, c’est une sorte de poème, voilà un homme vraiment libre ». Et puis Mao disait : « la liberté, c'est un peu comme une ogive nucléaire : il faut la laisser entre de bonnes mains ou elle explose. » Mao n'a jamais dit ça, mais on s'en fout.

À Cannes toujours, un prix fut (enfin) attribué à Godard, un prix qu'il devra partager avec Xavier Dolan. Cette récompense commune conforte ma vision du cinéma, qui n'est ni celle de Godard, nicelle de Dolan. De tous les maîtres en exercice, ces deux-là sont certainement ceux qui m'exaspèrent le plus. Les deux ont en commun d'être trop conscient d'eux-mêmes et de leur cinéma. Dolan a une grande sensibilité, il cadre très bien, filme très bien les visages, les tourments, possède un vrai sens du récit et de la dramaturgie. Tout cela est gâché par des effets de style ostentatoires. Il ajoute des images sur les images, de la musique sur la musique, du sens au sens et on ne peut s'empêcher de penser que c'est pour montrer qu'il sait faire. De film en film, cette attitude s'estompe, donc on garde bon espoir pour le prochain.

Godard fut le premier responsable de l'équation « cinéma = fantasme = image = rien du tout ». La plupart des cinéastes s'arrêtent judicieusement au fantasme ; quand ils vont plus loin, c'est beau, c'est glorieux, ils sont très contents d'eux-mêmes, mais ils ne font qu'atteindre la vacuité. À la différence de Dolan, Godard n'a jamais vraiment filmé ni l'intime, ni le sentiment, ni même une histoire. Il n'a filmé que des images. Sur ces images, il parle. Quand ses personnages parlent, c'est lui qui parle. Petit à petit, il fut amené à ne filmer que le langage. Images, personnages, récit : tout est devenu langage. Godard était voué à la vidéo : à l'apparition de la HD correspond une nouvelle période de son œuvre. À partir d’ « Éloge de l'amour », les aphorismes et les jeux de mots pourris se sont vus incrustés à l'image, il a pu construire des tableaux plus ou moins abstraits avec trois fois rien, triturer l'image et le texte dans tous les sens. Tout lui était permis. Libre !

Libre, oui, mais la liberté a un prix et c'est nous qui le payons.

Comme Lynch avec « Inland Empire », Godard a dépassé sa limite. Ce n'est pas pour rien que son film s'appelle « Adieu au langage » : même le langage, il y a renoncé. C'est beau, c'est glorieux, mais qu'est-ce que c'est pénible ! Ainsi, les dialogues, les musiques et les plans s'interrompent subitement, se superposent, s'enchaînent, dirait-on, aléatoirement, on ne va jamais au terme d'une idée. Dire qu'on ne comprend pas serait en dessous du ressenti. Il y a une différence entre ne pas comprendre et ne pas faire sens : on ne comprend pas toujours Lynch ou Greenaway (pour prendre un autre intellectuel-cinéaste) mais une émotion est transmise par le sens. Ici, les images ne font même plus sens. Ce n'est pas non plus surréaliste car ce n'est plus du langage et il n'y a plus d'articulation avec le réel. Quant au fantasme et au rêve, on l'a dit, ils sont pour Godard dépassés depuis longtemps. On pourrait chercher pendant des heures, impossible de savoir à quoi renvoie tel concept, mais, plus grave, impossible de ressentir quoi que ce soit devant ce flot de... de quoi, au juste ? D'images ? Non. Dépassées aussi, les images. À un moment dans le film, il est question de zéro et d'infini, « les deux plus grandes inventions ». On sait en mathématiques que l'un et l'autre sont équivalents. Godard le prouve s'il en était besoin. Un aphorisme de plus. Presque un axiome.

On pourrait penser qu'il se fout de notre gueule mais je crois qu'il est très sincère dans sa démarche. Peut-être sommes-nous trop con, après tout ? La sincérité a un prix et c'est nous qui le payons.

Le film a de grandes qualités formelles : le montage est génial, le chien est bon acteur, il y a de jolies couleurs et un jeu esthétique constant. En petit dictateur, c'est Godard qui décide quand le jeu cesse, ou non. Pareil chez Dolan, ou Honoré, Donzelli, parfois Desplechin, bref : tous ceux qui se revendiquent de la Nouvelle Vague, ceux qui filment des images. Ceux-là semblent dire quelquefois : « Vous n'y croyez pas ? Parfait, moi non plus. Passons à autre chose. Essayons autre chose et on verra bien. » Pour ces cinéastes, par ailleurs talentueux, le hors-champ existe à peine, il vaut mieux en montrer trop que pas assez. Et leur film va ainsi de surprise en surprise, d'une tentative formelle à une autre, toujours gratuites, quelquefois exaltantes. Mais il en va de même avec les surprises que pour le fantastique : j'avais lu une critique de « Quoi ? » de Polanski, laquelle expliquait qu'à force de tout rendre possible on ne croyait plus en rien. Comment appréhender le domaine des possibles quand on admet d'emblée que tout est permis ? Comment s'inquiéter du sort d'un personnage si n'importe quel deus ex machina peut le tirer d'affaire ? Bien sûr, les personnages n'existent pas chez Godard – seul Godard existe chez Godard –, et j'ai sans doute tort de tout rapporter au cinéma narratif ; mais sur le plan visuel aussi : comment s'émerveiller d'une surprise si un effet chasse l'autre ? On dit souvent que Godard est punk mais il s'en tient à sa formule pépère tout au long du film. C'est beau, c'est glorieux, mais est-ce vraiment de l'audace ?

La seule vraie innovation, c'est la 3D. Il faut dire pour le coup qu'elle est particulièrement réussie. Quitte à s'infliger la 3D, mieux vaut peut-être voir celle-ci que celle des X-Men ou de Godzilla. Mais attention : la 3D a un prix et c'est nous qui le payons ! En l'occurrence, les lunettes étaient gratuites (petite pub pour le cinéma du Panthéon [à Paris, ndlr] : les lunettes sont prêtées gratuitement, les cartes illimités sont acceptées mais en contrepartie il n'y a pas de tarif réduit pour ceux qui en bénéficient d'habitude). Non, le prix de la 3D est avant tout physique : Godard ne prend pas toujours la peine d'ajuster la distance entre les deux caméras. Donc on souffre, on se demande si on n'aura pas besoin de passer chez l'ophtalmo après la séance. Mais par moment, le jeu avec le point ou la profondeur est brillant. Il y a aussi et surtout cette idée, si bête que l'on s'étonne que personne ne s'en soit jamais servi : des personnages réunis dans le champ se séparent ; une des deux caméras reste sur le premier, l'autre caméra suit le second tandis que leur dialogue se poursuit. Si on garde les deux yeux ouverts, les deux images se superposent (mal de crâne garanti !) Mais si on ferme un œil, l'image est nette sur l'un des personnages. Si on ferme l'autre, on voit le contrechamp, l'autre personnage. L’œil droit voit une image, l’œil gauche une autre. C'est donc à nous de faire le montage à notre guise. Voilà la vraie liberté ! Celle qui nous est offerte et non pas celle dont on abuse.

Sur ce plan-là, grande audace, donc, et modernité, c'est vraie, et une certaine poésie (mais qui a un prix... et que nous payons...). Car la liberté... la vraie liberté, pour Godard, n'est-elle pas celle de faire chier les autres ? À l'écran, en tout cas, ça se vérifie – par deux fois l'adepte de la métaphore n'a pas peur d'être très littéral. Du côté des spectateurs, en plus de nous crever les yeux, Godard nous broie les tympans : quand Mary Shelley écrit « Frankenstein » (allez savoir pourquoi il y a Mary Shelley dans le film), le passage de sa plume sur le papier est aussi crispant qu'une craie stridente sur un tableau, et ce pendant une à deux bonnes minutes. Au moins, on ne risque pas de s'endormir : on a trop mal aux yeux et, environ toutes les trente secondes, des variations d'intensités sonores nous réveillent. On imagine Godard le sadique, Godard le facétieux, Godard l'intransigeant, apprenant que lui aussi a un prix, finalement – le Grand Prix du Jury. Au prophète du cinéma, au cuistre sublime on n'a heureusement pas fait l'affront de remettre une palme pour l'ensemble de sa carrière – c'eût été d'autant plus bête qu'il ne montre aucun signe de fatigue –, mais quand même, avouons-le, il va bien nous manquer.

Contrepoint :

Autres films de Jean-Luc Godard :

Autres contributions de R.C. :

mercredi 28 mai 2014

[Critique pouetique] Adieu au Langage, de Jean-Luc Godard

Adieu au Langage
de Jean-Luc Godard
(Suisse, 2014)

Sortie le 21 mai 2014



Un film de Jean-Luc Godard, en 3D relief. C’est une expérience stéréoscopique nouvelle, avec des audaces et des manquements sans doute volontaires aux règles élémentaires de la syntaxe tridimensionnelle, pour mieux faire diverger les yeux du spectateur. Dix vergers, dix verges. J’ai eu mal aux yeux en regardant le nouveau film de Jean-Luc Godard. Ah, Dieu ! Ah, d’yeux ! Et puis il y a des acteurs, et puis il y a des dialogues… Adieu, oh ! langage… comme tu nous parles !

Il y a encore de la mise en scène. Ici et là. Si l’on peut appeler cela de la mise en scène. Et qu’est-ce que la mise en scène sinon le film lui-même ? Mais c’est un film d’art. Un film de Godard. Ca cite à tous les plans, parfois la phrase s’arrête ou continue, et il y a du bruit… pour réveiller le spectre à teur ? Il y a de jolies couleurs aussi. Et de la musique… Notre musique ? On ne sait pas. L’Europe n’existe pas. Et qu’est-ce que l’Histoire ? N’est-ce que le cinéma ? Est-ce la fin de l’histoire du cinéma ? J’ai eu bien mal à la tête en regardant le nouveau film de Jean-Luc Godard. Adieu aux langues… âge de Godard ?

Cette chienne de Roxie est quand même rudement bonne… devant la caméra ! Il y a une chienne, oui, et puis il y a une chatte, c’est normal. Il y a des images, de la poésie, des mots. Des gens qui disent des mots dans les toilettes. Il y a de la merde donc. La poésie de la merde. C’est flou. C’est beau. C’est laid. C’est long. C’est lent. Ceylan ? La palme dort… et qui dort dîne ! J’ai dormi en regardant le nouveau film de Jean-Luc Godard. Quelqu’un m’a même dit que j’avais un peu ronflé… mais ça participe à la poésie de la projection. Car qu’est-ce qu’une projection sans spectateurs, même endormis, même ronflant ?

La dernière projection d’un film de godes d’art. Branlette intellectuelle. C’est beau comme un Godard, on reste même si on ne comprend pas. Godard parle à Godard, et comprenne qui pourra. Tant
pis ! Et puis c’est un peu bien aussi. Mais uniquement parce que c’est un Godard. Un film peut-être. Une toile de maître sans doute, même si elle pique les yeux… On regarde, mais on n’entend pas. Ou on entend ronfler le spectateur. Ah, Dieu ! Oui, disons tout de même Adieu Godard !

Contrepoint :

Autres films de Jean-Luc Godard :

lundi 26 mai 2014

[Critique] Maps to the stars, de David Cronenberg

Maps to the stars
de David Cronenberg
(Canada, Etats-Unis, France, Allemagne, 2014)

Sortie le 21 mai 2014

★★

David Cronenberg revient avec une œuvre qui comme toujours attise les contraires : « Maps to the stars » est remplie de cette « inquiétante étrangeté », de ce mélange d’attraction et de répulsion que suscite toujours son cinéma si particulier. Si le titre évoque ces cartes que l’on distribue aux touristes à Los Angeles pour localiser les maisons des stars à travers la ville fantasmée, c’est bien à cette intrusion dans leurs vies intimes que se livre le cinéaste ici… Il propose alors une vision proprement terrifiante du rêve hollywoodien, définitivement détruit et perverti par une réalité déliquescente, composée de drogues, de perversité, de violence et de moult comportements pathétiques…

"Ce n’était pas un scénario fait pour être tourné tel quel, explique Cronenberg, Bruce [Wagner] le décrivait comme une catharsis, quelque chose qu’il devait faire". Une « catharsis » pour affronter les affres et les dépravations de Hollywood, véritable Sodome ou Gomorrhe du cinéma actuel… « Maps to the stars » baigne dans un cynisme hallucinant, en décrivant une galerie de personnages tous bien atteints ! Julianne Moore, qui n’a pas volé son prix d’interprétation à Cannes, incarne d’ailleurs incroyablement Havana, cette actrice vieillissante, terrifiée à l’idée d’être remplacée par d’autres jeunes starlettes et dont la gloire même a toujours été en partie éclipsée par le fantôme de sa mère, elle-même star adulée… Mais il y a aussi le personnage de Benjie, enfant star de 13 ans déjà en prise aux drogues et à la mégalomanie de ce milieu d’ego démesurés, ou encore celui de Agatha, une mystérieuse jeune fille au visage brûlée qui deviendra l’assistante de Havana et qui cache visiblement un secret… Tous sont prêts à tout pour arriver à leur fin, quitte à laisser s’exprimer leur folie !

Le cynisme de Cronenberg est toujours tempéré par un humour noir, aussi froid et clinique que sa mise en scène comme toujours magistrale et visionnaire… Que penser de l’enthousiasme irrationnel de Havana quand elle apprend la mort de l’enfant de celle dont elle pourrait reprendre le rôle ? Et l’on ne dira rien du déchaînement de violence final, qui viendra clore un film grandiose sur la décadence hollywoodienne… Une décadence apparemment basée sur un des interdits majeurs de nos sociétés, l’inceste, qui revient étrangement et régulièrement dans le scénario du film… Le réalisateur lui-même en explique très exactement les enjeux et le sens : « C’est un type d’inceste assez spécial. On connaît mieux les relations père-fille, ou mère-fils. Le monde du cinéma est incestueux en ce qu’il est très limité, même si sa diffusion est mondiale… C’est un tout petit groupe de gens qui ne cessent de se rencontrer, dans les mêmes restaurants, les même quartiers, ou dans les festivals, par exemple. Tout le monde a les mêmes problèmes, les mêmes discussions, les mêmes centres d’intérêt. Et Hollywood est une communauté incroyablement petite. Donc l’inceste est dans le business, la sensibilité et la créativité. Les résultats tendent à confirmer la nature dangereuse de l’inceste telle qu’un généticien pourrait la définir : prenez les grands studios hollywoodiens, les films qu’ils produisent semblent être le fruit d’une union incestueuse. »

Reste une légère note d’espoir à travers les vers du poème de Paul Eluard, récité à plusieurs reprises par les personnages, sur le mode « J’écris ton nom : Liberté ». Sauf que ce rêve de liberté, perverti par leur rêve de gloire par l’annihilation de toute concurrence, n’est bien sûr qu’illusoire… ajoutant encore du pathétique au pathétique de tous ces piteux personnages, dont l’existence de « stars » ne nous fait définitivement plus rêver…

Autres films de David Cronenberg :

samedi 24 mai 2014

[Série] X-files : Aux frontières du réel, créée par Chris Carter (4/5)

X-files : Aux frontières du réel
créée par Chris Carter
(Etats-Unis, 1993-2002)

★★★

[Panorama en 5 épisodes de la série culte des années 90]

4. Une série "out there"

« The truth is out there » clame le générique de la série « X-files ». Cette sentence, traduit en français par "la vérité est ailleurs", est le fondement même de la philosophie de la série. Elle pose d'emblée le précepte que rien, sans exception, ne peut être acquis, et que toute vérité demeure instable et par là même insaisissable...

Depuis son commencement, le feuilleton se veut inquiétant et la meilleure façon qu'il trouve pour y parvenir est de laisser constamment le spectateur dans le doute et le questionnement, balisant son chemin de multiples chausse-trappes et de faux-semblants. Il demeure probablement l'une des seules fictions télévisuelles de l'ambiguïté pure ! La vérité et les savoirs vacillent incessamment ; tout change et tout bascule quasiment à chaque nouvelle scène.

Ce que le spectateur voit à l'écran, c'est uniquement les morceaux d'un tout, perçus par une conscience subjective. Non seulement, il ne connaît jamais le tout (la Vérité inatteignable), mais en
plus on ne lui propose que des interprétations des faits. Seuls les hypothèses et les convictions des divers personnages sont rapportées. Les épisodes se suivent et ne font qu'accumuler les incertitudes, à force justement de multiplier les explications possibles, dont aucune n'est définitive ! Scully le dira elle-même à propos des « affaires non-classées » (le service du FBI dans lequel travaillent les agents) : celles-ci ont finalement pour rôle d'ouvrir des portes qui mènent à d'autres portes...

Multipliant les incertitudes, la série n'est ainsi jamais rassurante. Le parti pris artistique n'arrange guère les choses, puisque chaque épisode se révèle virtuose dans l'art de l'ellipse et de nombreux personnages demeurent désespérément insaisissables, jouant double ou triple jeu et répandant contrevérités sur contrevérités.

Tout ne semble que faux-semblants dans les « X-files ». Le spectateur reçoit des bribes d'informations éparses, qu'il doit de lui-même tenter de rassembler et de lier pour essayer de comprendre... Seulement comme les choses ne sont jamais ce qu'on croit qu'elles sont, il demeure bien souvent impossible de saisir la vérité. Est-ce à dire qu'elle n'existe pas ? Ou alors qu'elle est propre à chaque être humain ?

Ce qui est fascinant, c'est qu'à chaque rebondissement et qu'à chaque nouvelle découverte, les nouvelles théories échafaudées tiennent la route par rapport à tout ce qui a précédé. A ce propos, les critiques, qui ont accusé au bout de plusieurs saisons la série de se perdre en incohérences et invraisemblances, sont dans l'erreur la plus complète... Tout simplement parce que dans « X-files », rien n'est jamais dit ou montré clairement, tout ce qui est montré à l'écran n'est que le résultat de l'appréhension de personnes simplement "témoins" d'évènements et la vérité demeure ainsi masquée par la multitude des possibles. La vérité est définitivement ailleurs, et c'est très bien comme ça... Sans explication définitive, la série gagne paradoxalement en crédibilité et en qualité !

(A suivre...)

The X-files, retour sur une série culte :

mercredi 21 mai 2014

[Critique] Deux jours, une nuit, de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Deux jours, une nuit
de Jean-Pierre et Luc Dardenne
(France, Belgique, 2014)

Sortie le 21 mai 2014

★★★

Comme tous les autres films des frères Dardenne, « Deux jours, une nuit » relève quasiment du miracle : le miracle d’une mise en scène qui parvient l’air de rien à nous imposer des choses insoupçonnées ! A partir d’une histoire étonnamment simple et dépouillée, pour ne pas dire banale, les réalisateurs réussissent non seulement à la transcender pour décrire avec précision et vérité la réalité du monde, mais ils le font en offrant aux spectateurs un film aux allures de thriller, qui tient en haleine d’un bout à l’autre…

L’excellence de la mise en scène des cinéastes belges bi-palmés à Cannes se repère en outre à leur direction d’acteurs, au service constant des personnages qu’ils décrivent… A l’instar d’une Cécile de France dans « Le gamin au vélo », les Dardenne emploient ici de façon très inhabituelle dans leur cinéma une star, Marion Cotillard, qu’ils parviennent à rendre extrêmement malléable à leurs désirs. Que l’on aime ou non l’actrice, au fond peu importe, puisqu’on oublie parfaitement ici Marion Cotillard, qui s’efface totalement derrière son personnage, comme ce que tout acteur devrait pouvoir faire à chaque rôle qu’il « habite »…

Et quel personnage on suit à l’écran dans « Deux jours, une nuit » ! La caméra ne quitte jamais de son champ Sandra, filmée de dos, de face ou sous toutes les coutures, une jeune femme tout juste sortie de dépression que l’on s’apprête à licencier de son entreprise… à moins que la majorité des employés accepte de renoncer à leur prime afin de conserver l’emploi de Sandra. Aidée par son mari, Sandra va passer tout son week-end à « travailler » à convaincre ses collègues de voter pour qu’elle reste, dans un mélange de fragilité et de combativité, de résignation et d’espoir, de culpabilité et de haine…

Tous ces sentiments sont montrés avec subtilité via les réactions des personnages que Sandra va croiser. Des réactions multiples et contrastées qui évoque l’infinité des êtres qui composent ce monde… mais qui décrivent surtout l’horreur dans laquelle le libéralisme et le patronat enferme les salariés modestes. Bien sûr que tout le monde a besoin de cette prime de 1000 euros, bien sûr que tout le monde est dans la merde… choisir entre l’argent et une collègue, voilà ce que le monde moderne oblige à faire. Comment juger les comportements parfois pas très classe de ces pauvres gens ? Les émotions sont constamment à fleur de peau : la culpabilité d’un jeune travailleur qui s’effondre en larme devant Sandra parce qu’il a voté contre elle et qu’il s’en veut, la violence d’un autre jeune qui accuse Sandra de vouloir leur prendre « leur » argent alors qu’elle était absente lors de sa dépression… Avec peu de mots et des confrontations apparemment simples, les Dardenne posent des questions profondes et pertinentes sur le délabrement du monde, sur la compétitivité irrationnelle imposée aux entreprises, sur la destruction inéluctable des solidarités…

De « solitaire » à « solidaire », il n’y a pourtant qu’une lettre que certains ne sont pas près à remplacer, abruti et effrayé par la misère qu’on leur impose… Mais si Sandra se sentira bien seule, souvent découragée et prête à commettre le pire, elle ressortira grandie de cette histoire. Peu importe l’issue du vote à son travail, une forme d’espoir, porté par certaine personne qu’elle aura croisé, se sera tout à coup immiscé en elle… Comme avec « Le gamin au vélo », tout n’est plus aussi noir et désespéré dans le cinéma des frères Dardenne avec « Deux jours, une nuit » : tout va mal, certes, mais une forme de volonté de changer les choses semble poindre… Contrairement à une « Rosetta » par exemple, Sandra n’est pas prête à prendre la place d’un autre pour rester : elle refuse de participer à un système qui détruirait les parcelles d’humanité qui vivent encore en elle… Déchirant !

Perspective :

dimanche 18 mai 2014

[Sortie DVD] Nymph()maniac, de Lars von Trier


nymphomaniac_br.jpgNymphomaniac



de Lars von Trier



(Danemark, Allemagne, France, Belgique, 2013)



Sortie en DVD et Blu-Ray chez Potemkine Films et Agnès B. DVD




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Et si l’héroïne de « Nymphomaniac » n’était au fond pas une femme perverse mais bel et bien une simple femme de chair, humaine et « normale » qui ne fait que se livrer à l’appel « naturel » des
sens… Seul le regard des autres, les considérations sociales, religieuses ou pseudo-morales de la société font de sa vie l’enfer qu’elle devient… Ce n’est pas elle qui a tort, mais la
civilisation où elle est née, qu’il convient alors de condamner !

Pour vous faire une idée plus précise du passionnant et profondément intelligent contenu du nouveau chef-d’œuvre de Lars von Trier, vous pouvez bien sûr lire ou relire sur ce blog les critiques
proposées par Phil Siné, du volume 1 et du volume 2 du long métrage… Mais le mieux est quand même de vous procurer les
supports vidéos et de regarder par vous-mêmes ce film désormais essentiel !

Le calendrier de leurs sorties semble compliqué, mais en fait non : côté DVD, Nymphomaniac volume 1 est sorti le 6 mai 2014 et le volume 2 sortira le 3 juin 2014 ; côté Blu-Ray, les deux volumes
sortent sur un même support le 3 juin 2014.

En bonus, vous trouverez une petite heure d’interviews globalement intéressantes, voire carrément passionnantes : celle de Stellan Skarsgard (qui joue Seligman dans le film) propose notamment une
brillante analyse de la carrière entière de Lars von Trier ! Et on lui doit ces bons mots drôlissimes, pour expliquer combien il n’est pas logique que le cinéma se montre si prude d’habitude : «
ça ne devrait pas être plus étrange de voir une bite pénétrer une chatte qu’une cuillère pénétrer une bouche avec du porridge »… Les autres interviews de Stacy Martin, Shia Labeouf et Charlotte
Gainsbourg, ainsi que l’entretien entre Jorgen Leth et Philippe Rouyer, valent eux aussi le détour, même si l’on reste frustré d’un nombre de bonus finalement assez limité…

Précisons enfin qu’une édition collector de la « version longue et non censurée » (le montage initial de Lars von Trier, donc… du moins, on suppose !) sortira elle en octobre 2014… L’occasion de
proposer un bonus de boni, avec pourquoi pas un making of et les bons mots de Lars en personne ?! I want to believe…



Perspectives :



Nymphomaniac : Volume 1, de Lars von Trier



Nymphomaniac : Volume 2, de Lars von Trier































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jeudi 15 mai 2014

[Best Of] Festival de Cannes


festival_cannes_2014.jpgA l'occasion du 67e Festival de Cannes,
petit passage en revue des films primés dont Phil Siné vous a parlé en ces pages... Bonnes (re)lectures !



Palme d'or :



2013 La vie d’Adèle, d’Abdellatif Kechiche



2012 Amour, de Michael Haneke



2011 The tree of life, de Terrence Malick



2010 Oncle Boonmee (celui
que se souvient de ses vies antérieures), d’Apichatpong Weerasethakul



2000 Dancer in the dark, de Lars von Trier



1990 Sailor et Lula, de David Lynch



1976 Taxi Driver, de Matin Scorsese



1974 Conversation secrète, de Francis Ford Coppola



1964 Les Parapluies de Cherbourg, de Jacques Demy



1963 Le Guépard, de Luchino Visconti



Grand Prix :



2013 Inside Llewyn Davis, d’Ethan et Joel Coen



2011 Le gamin au vélo, de Jean-Pierre et Luc Dardenne



2010 Des hommes et des dieux, de Xavier Beauvois



2006 Flandres, de Bruno Dumont



1971 Johnny s’en va-t-en guerre, de Dalton Trumbo



Prix d'interprétation féminine :



2013 Bérénice Bejo dans Le passé, d’Asghar Farhadi



2011 Kirsten Dunst dans Melancholia, de Lars Von Trier



2010 Juliette Binoche dans Copie conforme, d’Abbas Kiarostami



2000 Björk dans Dancer in the dark, de Lars von Trier



1958 Bibi Andersson, Eva Dahlbeck, Barbro Hiort af Ornäs et Ingrid Thulin dans Au
seuil de la vie, d’Ingmar Bergman



Prix d'interprétation masculine :



2012 Mads Mikkelsen dans La chasse, de Thomas Vinterberg



2011 Jean Dujardin dans The Artist, de Michel Hazavanicius



2010 Javier Bardem dans Biutiful, d’Alejandro González Inárritu



2009 Christopher Waltz dans Inglorious basterds, de Quentin
Tarantino



Prix de la mise en scène :



2011 Drive, de Nicolas Winding Refn



2010 Tournée, de Mathieu Amalric



2009 Kinatay, de Brillante Mendoza



1987 Les ailes du désir, de Wim Wenders



1986 After Hours, de Martin Scorsese



1979 Les moissons du ciel, de Terrence Malick



1958 Au seuil de la vie, d’Ingmar Bergman



Prix du scénario :



2013 Jia Zhang-Ke pour A Touch of Sin, de Jia Zhang Ke



2009 Mei Feng pour Nuits d’ivresse printanière, de Lou Ye



1974 Steven Spielberg, Hal Barwood et Matthew Robbins pour Sugarland Express, de
Steven Spielberg



Prix du Jury :



2011 Polisse, de Maïwenn



2010 Un homme qui crie, de Mahamat Saleh Haroun



2009 Les herbes folles, d'Alain Resnais



2004 Tropical Malady, d’Apichatpong Weerasethakul



1972 Abattoir 5, de George Roy Hill



Queer Palm :



2013 L’inconnu du lac, d’Alain Guiraudie



2012 Laurence Anyways, de Xavier Dolan



2010 Kaboom, de Gregg Araki































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lundi 12 mai 2014

[Série] X-files : Aux frontières du réel, créée par Chris Carter (3/5)


x-files_2.jpgX-files : Aux frontières du réel



créée par Chris Carter



(Etats-Unis, 1993-2002)




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coeur



[Panorama en 5 épisodes de la série culte des années 90]

3. Une série culte



La dimension totalement inédite de la série « X-files » la transforme très vite à l'époque en phénomène de société. Au fil des saisons, elle atteindra un véritable statut de "série culte", au
même titre que les « Star Wars » et autres « Star Trek ».

Tout dans la série semble la prédestiner à devenir un feuilleton mythique : les histoires à la croisée du fantastique et de la science-fiction, la construction résolument nouvelle de ces
histoires, les personnages complexes et troublants (à la fois archétypaux et bicéphales, à l'image de ces vrais méchants régulièrement titillés par l'envie de faire le bien), le récit principal
de la série dans lequel les personnages principaux sont intimement impliqués ou encore les dialogues grandioses et jouissifs à base de métaphores sibyllines, de références multiples et parfois de
délicieuse ironie. On retiendra entre autres les « Ne faites confiance à personne », « Rien ne disparaît sans laisser de traces », « Tuer Mulder risquerait de transformer en Croisade la religion
d’un seul homme », « Vous pensez que l'homme qui cesse de croire aux miracles cesse aussi de croire en Dieu ? », « Tout ne doit pas mourir, agent Mulder »… Souvenirs, souvenirs !

Le spectateur a toujours envie d'en savoir davantage et un lien intime parcouru de désir se crée entre lui et la série. « X-files » invente d'ailleurs les "accroches de fin de saison", divisant
une intrigue entre le dernier épisode d'une saison et le premier de la suivante, astuce depuis reprise par la plupart des séries, avec plus ou moins de bonheur il faut bien le dire...

Le phénomène du culte sera bien sûr entretenu par les nombreuses publications (livres, magazines, fanzines...) et produits dérivés (à noter qu'« X-files » est la première série à être éditée en
vidéo, puis en DVD dans des coffrets hyper léchés et agrémentés de bonus parfaitement choisis), mais surtout par des communautés qui se créent sur internet, bien au-delà des divers fans-clubs nés
dans de nombreux pays. Les épisodes sont ainsi décortiqués en long, en large et en travers sur les multiples forums et sites internet qui pullulent sur la toile. Un nouveau langage est même créé
pour l'occasion, avec des mots comme "spoilers" (désignant les informations sur des épisodes non encore diffusés) ou bien encore des débats intenses entre "shippers" et "noromos" (soit entre ceux
qui souhaitent une aventure entre Mulder et Scully et ceux qui prônent le "no romance").



(A suivre...)



The X-files, retour sur une série culte :



1. Une série accidentelle



2. Une série révolutionnaire



3. Une série culte



4. Une série "out there"



5. Une série messianique































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samedi 10 mai 2014

[Critique] Libre et assoupi, de Benjamin Guedj



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Libre et assoupi



de Benjamin Guedj



(France, 2013)



Sortie le 7 mai 2014




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Quelle surprise que cet étrange et surprenant premier film… Certes, il convient d’emblée de dire qu’il ne s’agit là que d’une toute petite chose sans prétention ni esbroufe, mais une toute petite
chose quand même pleine de respirations et de moments savoureux qui font vraiment du bien !

Soit Sébastien, un jeune homme bardé de diplômes, qui n’a qu’une seule ambition dans la vie : ne rien faire… Mais entendons-nous bien : on ne peut pas dire qu’il ne « fait rien » dans la mesure
où il a beaucoup travaillé pour ses dix ans d’études post-bac (et accumulé ainsi une importante culture qu’il fait resurgir avec humour ici et là au détour d’une scène), qu’il met la main à la
pâte pour le ménage dans l’appartement qu’il occupe avec deux colocs et surtout qu’il a quasiment toujours un livre à la main pour bouquiner paisiblement… Ce que notre civilisation appellerait «
fainéantise » n’est en fait qu’un nouvel art de vivre, paisible et heureux, que prône notre attachant anti-héros : une forme de contentement, de « simplicité volontaire » (osons le mot) proche
d’Epicure ou de Diogène… Ce fameux « hédonisme », que notre société obnubilée par sa valeur « travail » (définir quelqu’un plus par ce qu’il FAIT que par ce qu’il EST) a transformé en « paresse
». Sébastien est ainsi le parfait « assisté social » selon l’opinion contemporaine, d’autant qu’il profite éhontément et sans culpabiliser du RSA, cette mirobolante manne de 475 euros mensuels
que l’Etat verse aux glandeurs…

Certes, tout le côté subversif qu’aurait pu proposer « Libre et assoupi » n’est guère exploité et développé (on n’est pas non plus dans le post-soixante-huitard « An 01 » de Jacques Doillon,
Alain Resnais et Jean Rouch), mais le film se révèle constamment sympathique et drôle, avec cette légèreté et cette fantaisie qui le fait verser dans la comédie entre potes, mi-potache
mi-poétique… Parler allemand pour apprivoiser un ours, se glisser sur les photographies des touristes pour avoir l’impression de voyager, se balader en slip dans un musée la nuit (en citant une
réplique des « Valseuses » de Blier, ce qui ne gâte rien) : le long métrage de Benjamin Guedj est truffé de surprises et d’inattendus ! Si l’on regrettera une conclusion relativement consensuelle
(assimilant finalement d’une certaine façon le personnage principal dans les conventions sociales), on gardera un vrai plaisir à avoir vu « Libre et assoupi », porté par trois jeunes acteurs
délicieux : Baptiste Lecaplain, Charlotte Le Bon et Félix Moati (découvert dans « Télé
Gaucho
»)… Les apparitions de Denis Podalydès ou Bernard Ménez rendent le tout plus réjouissant encore. Si seulement toutes les comédies françaises étaient si joliment et légèrement écrites
et dialoguées !































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jeudi 8 mai 2014

[Jeu] Le Ciné-rébus # 36


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Réponse : Les habitants



(lait - z - a - bitte - an)



Trouvé par Tiopirat



Jouez et gagnez plein de cadeaux avec Phil Siné : guettez la publication des jeux sur le blog, soyez le premier à donner la bonne réponse en commentaire et accumulez un maximum
de points afin de choisir le lot que vous convoitez parmi la liste mentionnée un peu plus bas…



Règle du « Ciné-Rébus » : Déchiffrez le titre d’un film dans le rébus ci-dessus et gagnez un point si vous parvenez à être le premier à donner la bonne réponse en commentaire !



A partir de 3 points cumulés, vous pourrez choisir un cadeau parmi les suivants en en faisant la demande à 3615philsine@free.fr :
- 1 badge collector « I [love] Phil Siné » (3 points)
- 1 badge collector « I [star] Phil Siné » (3 points)
- 1 lot des 2 badges collector (4 points)
- DVD « The calling » de Richard Caesar (3 points)
- DVD  "Karaté Dog", de Bob Clark (5 points)
- DVD « Tropical Malady », d’Apichatpong Weerasethakul (5
points)
- 1 TV écran plasma 100 cm (1000 points)
- 1 voyage pour 2 personnes à Hollywood (1300 points)
- DVD « Sugarland Express » de Steven Spielberg (6 points)
- DVD « Le candidat » de Niels Arestrup (5 points)
- DVD "Killing Sharks" de Pat Corbitt et Gary J.
Tunnicliffe
(5 points)
- DVD "Jack Frost" de Michael Cooney (5 points)
- Coffret DVD Série "Le Caméléon" Saison 1 : épisodes 1 à 11 (8 points)
- DVD L’avion de l’Apocalypse, d’Umberto Lenzi (5 points)
- DVD Monster Brawl, de Jesse T. Cook (5 points)
- DVD Subwave, d'Anton Megerdichev (5 points)
- Double DVD Godzilla : Godzilla vs Biollante et Godzilla vs Mechagodzilla II (8 points)



Scores actuels :
π : 12 points
MaxLaMenace_89 : 7 points
Cachou : 7 points
Titoune : 4 points
Foxart : 4 points
Mister Loup : 3 points
Docratix : 2 points
Papa Tango Charlie : 2 points
Adèle de Saint-O : 2 points
Bruce Kraft : 1 point
Niko (de CinéManga) : 1 point
Squizzz : 1 point
FredMJG : 1 point
Marc Shift : 1 point
Cinédingue : 1 point
Maitre Savalle : 1 point
Dom : 1 point
Ronnie : 1 point
Stanley Schnitzler : 1 point
Romainst : 1 point
Zo : 1 point
Didi : 1 point
Martin : 1 point
Alceste : 1 point



Bonne chance à toutes et à tous !































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mardi 6 mai 2014

[Best Of] De Super-héros à Super-zéro


super_heros_obeses.pngAvec « The Amazing Spider-Man » dans les
salles, il convenait de faire un point sur le traitement des Super-héros sur ce blog…

On le sait tous, cette nouvelle version de « Spider-Man » est un reboot honnête d’une trilogie pourtant nettement plus réussie et subtile signée Sam Raimi…
Lire la critique de Spider-Man, de Sam Raimi
Lire la critique de The Amazing Spider-Man, de Marc Webb
Lire la critique de The Amazing Spider-Man 2 : le destin
d’un héros, de Marc Webb


Quelques autres super-héros ont été évoqués en ces pages, comme l’incroyable « Hulk » ou le sombre « Batman » dans sa dernière version « Dark Knight »… Il y a même eu « The Avengers », où les
héros se mettaient à plusieurs à l’assaut du box-office, histoire d’assurer un max de thunes…
Lire la critique de Hulk, de Ang Lee
Lire la critique de The Dark Knight Rises, de Christopher Nolan
Lire la critique de Avengers 3D, de Joss Whedon

Mais les super-héros que l’on préfère ici, ce sont surtout les « anti » super-héros, pour ne pas dire les « super-zéros » ! Ce sont souvent des personnages sans super-pouvoir (ou alors des
pouvoirs qui leur tombent dessus par accident comme dans « Chronicle »), qui s’improvisent super-héros juste pour le fun ou pour passer le temps… De « Kick-Ass » à « Super », en passant par « Le
frelon vert » ou le génial « Scott Pilgrim », ils n’auront pas manqué de nous faire marrer sur écran géant ces dernières années…
Lire la critique de Kick-Ass, de Matthew Vaughn
Lire la critique de The Green Hornet (Le Frelon vert) 3D, de
Michel Gondry

Lire la critique de Super, de James Gunn
Lire la critique de Scott Pilgrim, d’Edgar Wright
Lire la critique de Chronicle, de Josh Trank































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dimanche 4 mai 2014

[Critique] Sharknado, de Anthony C. Ferrante



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Sharknado



de Anthony C. Ferrante



(Etats-Unis, 2013)



Le Jour du Saigneur # 141




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En matière de « nanars volontaires », les productions The Asylum ne reculent décidément devant rien avec ce « Sharknado », dont le « titre concept » se décline avec générosité durant près d’1h30
d’aberrations navrantes et de débilités hilarantes. Bon, si vous avez du mal avec les contractions foireuses, il faut vous expliquer que « Sharknado » est en fait la fusion entre les mots « shark
» et « tornado », soit rien de moins qu’une « tornade de requins » ! Délire, non ?

Si le scénario demeure la simplicité même, l’enchaînement à l’écran de nombreuses scènes à effets spéciaux foireux est tout bonnement un délice de chaque instant ! Le moment où la tornade se
forme en aspirant les requins de la mer, les vagues de requins qui inondent Los Angeles (et laissent ainsi barboter tranquillou des requins au gré des rues de L.A.), les pluies de requins (qui
pris dans la tempête ne pensent évidemment qu’à une seule chose : jour_du_saigneur_bis.jpgbouffer les gens !), les bombes
envoyées depuis un hélico dans les tornades pour les anéantir (mais bon sang, mais c’est bien sûr !), les maisons qui s’effondrent en CGI pourris, un requin qui bouffe la toiture d’une voiture,
les lettres de la colline de « Hollywood » qui s’envolent pour venir s’écraser sur un personnage dont la mort nous fait de toute façon marrer, une grande roue qui se décroche et poursuit des gens
paniqués qui crient… Eh oui, comme vous le comprenez, on a du lourd avec ce « Sharknado » ! Et dans ce « chef-d’œuvre » du Z signé Anthony C. Ferrante, il pleut bien sûr des clichés comme des
requins : on assiste notamment à des sauvetages miraculeux tel que celui d’un chien coincé dans une voiture (la vie d’un chien, il n’y a rien de plus humain au cinéma !) ou d’un bus plein
d’enfants immobilisé par les eaux montantes…

Côté récit, on nage vraiment dans l’esquisse la plus galvaudée qui soit : après une vague histoire mafieuse à propos de la vente d’ailerons de requins sur un bateau première victime de la tempête
(on aime le méchant qui pense à récupérer son fric plutôt que sauver sa peau alors que les requins bouffent tout le monde autour de lui !), on suit la survie d’une petite bande qui décide de
sauver l’ex-femme et les enfants de l’un d’eux, le « héros », incarné par un certain Ian Ziering, qui n’est autre que le sympa Steve Sanders de la cultissime série des ados des 90’s « Beverly
Hills 90210 » ! Il a le cœur sur la main, toujours prêt à sauver tout le monde, et c’est pour ça que toute sa famille le déteste : il ne pense pas assez à eux… comme c’est triste !

Bref, les personnages sont tous de pures caricatures comme on adore, leur psychologie est tellement inexistante qu’elle atteint des niveaux négatifs (les gens et les amis meurent, mais on oublie
aussitôt !), tout est finalement taillé à la serpe et c’est justement ça qui est beau et bon ! Une certaine forme de subtilité vient néanmoins (très) discrètement se montrer quand le héros
s’engouffre dans un requin qui tombe sur lui (et l’avale tout cru !) en tenant une tronçonneuse à bout de bras : il s’en extirpe bien sûr avec vaillance, sortant du requin comme un nourrisson qui
renaîtrait… une vision presque freudienne, très vite ramenée à des données plus basiques, quand il retire aussi du corps du requin « l’héroïne » qui venait de se faire bouffer quelques plans plus
tôt… Ahurissant ! Comme s’exclame l’un des personnages à la fin de l’aventure : « Sacrée journée ! » Tu l’as dit, bouffi !



Perspective :



- Les requins au cinéma































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samedi 3 mai 2014

[Série] X-files : Aux frontières du réel, créée par Chris Carter (2/5)


x-files_1.jpgX-files : Aux frontières du réel



créée par Chris Carter



(Etats-Unis, 1993-2002)




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coeur



[Panorama en 5 épisodes de la série culte des années 90]

2. Une série révolutionnaire

Si « X-files » n'aurait jamais dû exister, sa
naissance "accidentelle"
entamait pourtant une véritable révolution dans le domaine des fictions à la télévision... En matière de séries TV, les aventures de Mulder et Scully s'imposent comme
une rupture évidente : désormais, il y a un avant et un après « X-files ».

D'abord, les règles narratives et scénaristiques jusque-là propres aux feuilletons explosent littéralement avec la série de Chris Carter, qui fait entrer la fiction télévisée dans la modernité.
Celle-ci multiplie en effet les ellipses et les flash-back, imposant par là même un tout nouveau rapport à la chronologie, qu'on ne trouvait guère alors qu'au cinéma ou dans quelques rares
pépites télévisées comme « Twin Peaks ». L'innovation « X-files » est d'ailleurs bien là : chaque semaine, les créateurs de la série relèvent l'étonnante gageure de tourner un véritable film, au
scénario complexe et surprenant, à la réalisation soignée et signifiante, à l'ambiance très particulière et travaillée (une identité propre à la série se dégage des couleurs, des décors et autres
effets visuels employés) et à la distribution bien souvent impeccable.

La série se permet également toutes les audaces : une intrigue principale (la fameuse "mythologie") complexe et trouble dans laquelle le spectateur peut très vite se perdre, des personnages qui
disparaissent puis reviennent au bout de 3 ou 5 saisons, des épisodes entiers construits en flash-back, d'autres épisodes parfois sans les personnages principaux et pourtant tout aussi
passionnants, ou encore des épisodes totalement loufoques et parodiques qui demeurent pourtant parfaitement dans le "ton" de la série (on se souviendra notamment éternellement du « Seigneur du
Magma » dans la saison 3).

De nombreux clins d'œil parcourent en outre les épisodes, que ce soit des références d'une saison à l'autre ou des hommages et autres pastiches à une multitude de choses : la société, la
littérature, le cinéma, voire d'autres séries... Les thèmes exploités par de nombreux épisodes du feuilleton affirment encore plus fortement son côté précurseur : le clonage humain (avant même
que la petite Dolly ne vienne au monde !), le syndrome de la guerre du Golfe (dès 1993-1994 !), la recherche génétique, les nanotechnologies...

Bref ! Le monde des séries a été bouleversé par « The X-files » et la plupart des séries que nous regardons aujourd'hui en descendent très directement, essentiellement dans cette nouvelle façon
de raconter et de mettre en scène les histoires à la télévision qu'elle a su (ré)inventer...



(A suivre...)



The X-files, retour sur une série culte :



 



1. Une série accidentelle



2. Une série révolutionnaire



3. Une série culte



4. Une série "out there"



5. Une série messianique



 































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jeudi 1 mai 2014

[Critique] The Amazing Spider-Man 2 : le destin d’un héros, de Marc Webb



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The Amazing
Spider-Man 2 : le destin d’un héros



de Marc Webb



(Etats-Unis, 2014)



Sortie le 30 avril 2014




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Passons rapidement sur le scénario de cette suite de « reboot »…
Archi-classique et attendu, il n’en ai pourtant pas moins honteux : il passe par toutes les étapes obligées (et consacrées) pour accomplir le destin du super-héros moderne, avec actes héroïques
pourvus d’effets spéciaux de ouf, conflit intérieur à base d’histoire d’amour contrariée, révélations sur son père et ses origines, affrontements de méchants ambivalents (Electro ou le Bouffon
Vert sont des gentils devenus méchants)… Bref ! La surprise n’est largement pas de mise ici, même si le tout demeure plutôt regardable et appréciable : honnêtement réalisé, malgré une
standardisation à outrance…

Oublions donc le récit pour nous focaliser sur le personnage même de Peter Parker / Spider-Man, que l’acteur Andrew Garfield parvient à s’approprier avec une certaine originalité, ou à défaut un
étonnant décalage… Jouant les éternels ados attardés (le jeune homme a bientôt 31 ans), sa figure longiligne et nonchalante fait de l’homme-araignée un gentil écervelé, qui « s’amuse » à sauver
le monde plus qu’il ne se sent missionné pour cette charge… On sent bien d’ailleurs qu’il s’éclate dans ses actes de bravoure, sautillant et bondissant comme un amphibien plus que comme un
arachnide, ponctuant quasiment toutes ses victoires de répliques en forme de blagues potaches.

En gros, la notion de responsabilité du super-héros présente dans la trilogie de Sam
Raimi
(sur le mode de « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ») est un peu envoyée balader pour des perspectives largement plus fun ! On se demande même parfois si Marc Webb
ne propose pas finalement un Spider-Man constamment sous acide : l’étrange accent anglais de Garfield rend ses répliques parfois incompréhensibles et surtout son comportement est parfois limite
épileptique… sans compter cette scène hallucinée où il parle comme un schizophrène à sa copine juste avant qu’elle passe un oral pour aller travailler en Angleterre : logorrhée verbale aux
frontières de la folie, tics nerveux, rictus de défoncé… Le film est-il en train de nous parler des méfaits de la drogue sur les jeunes d’aujourd’hui ? La morale du film n’en serait que plus
pertinente : Spider-Man reste dévasté d’avoir laissé mourir sa petite amie à cause de son inconséquence – inconséquence que l’on mettra ainsi sur le dos des substances visiblement extra-fortes
qu’il doit prendre ! Bon, si une telle perspective se base bien sûr sur une certaine ironie, il n’empêche que le « sad ending » laisse entrevoir une suite sombre et peut-être enthousiasmante à ce
second volet de « The ‘Amusing’ Spider-Man » : le héros s’enfoncera-t-il dans une noirceur qui le fera douter de sa bonté… ou l’héroïne qu’il aime sera-t-elle plus vraisemblablement
miraculeusement ressuscitée par une séquence retrouvée de son ADN oubliée dans un placard de OsCorp ? Nous verrons bien, même si nous ne sommes pas forcément très impatient de le savoir…



Perspectives :



- The Amazing Spider-Man, de Marc Webb



- Spider-Man, de Sam Raimi































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