samedi 2 janvier 2010

Plein Sud, de Sébastien Lifshitz (France, 2009)

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Note :
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Bon, c’est vrai, on a connu Sébastien Lifshitz plus inspiré. Il suffit de se souvenir du très beau et très touchant « Presque rien » par exemple, son premier film, ou du sauvage et sensuel « Wild
side », pour très vite s’en rendre compte… Dans « Plein Sud », tout est un peu trop « too much » peut-être, et la subtilité des premiers films semblent pour le coup un brin évaporée. Ici, le
cinéaste opte pour un « film de route », essentiellement concentré sur le personnage de Sam, parti pour retrouver sa mère pendant longtemps internée, avec apparemment la ferme volonté d’en découdre
enfin avec elle, qu’il n’a pas revu depuis des années, et avec toute son enfance. L’image du matricide est un moment effleurée, avec tout ce que cela recouvre de désordre psychologique, of course…
Autour de lui, trois auto-stoppeurs vont faire parti du voyage : un frère et sa sœur, et puis une pièce rapportée, probablement l’élément le moins intéressant du groupe, là surtout pour occuper la
sœur, puisque le frère est à fond sur l’ami Sam, qui au premier abord ne le lui rend pas franchement. Tout le film montre ces jeunes adultes se tourner autour et essayer de s’apprivoiser peu à peu…
C’est parfois juste et pertinent, et d’autre fois nettement moins convaincant, hélas !

Dans un ensemble globalement médiocre, Lifshitz parvient quand même à quelques fulgurances, qui sauvent son film sans conteste ! On retient surtout la scène du suicide du père dans une voiture,
avec à ses côtés la mère (Nicole Garcia) apparemment déjà bien hystérique… Tout est filmé à distance et en plan séquence, ce qui permet de révéler le contraste saisissant entre les deux personnages
: l’une criant, l’autre se suicidant tranquillement, si tranquillement que personne ne le voit venir, pas même le spectateur… La fin, partant un peu dans des dérives contemplatives, est sans doute
moins aboutie.

Mais bon, « Plein Sud » est aussi l’occasion de contempler une belle brochette de jeunes gens, plein de vie et d’allant, ce qui n’est pas franchement désagréable, surtout lorsque les peaux se
dénudent et que les corps s’effleurent enfin… On retrouve notamment la très belle Léa Seydoux, qu’on avait découverte lumineuse et fantastique aux côtés de Louis Garrel dans « La frontière de
l’aube ». Le jeune et sensible Théo Frilet confirme son talent, après sa révélation magnétique dans le trop souvent sous-estimé « Nés en 68 » de Ducastel et Martineau. Enfin, Yannick Renier est plutôt
bon dans un rôle tout en intériorité et en violence sourde…






























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3 commentaires:

  1. Bonjour

    Je viens de m'abonner à votre blog.
    Un peu cinéphile dans ma prime jeunesse (années 70) je renoue tout doucement avec cette passion, car le fossé est grand depuis ce temps, où la vie de famille a fait que j'ai moins fréquenté les
    cinés, me voici donc à l'aube de "grandes vacances" et je vais pouvoir me jeter à cors et à cris dans le tourbillon cinéphile.

    Je lis avec dévotion les critiques de Télérama, où j'ai trouvé votre lien. Bien entendu je ne suis pas toujours d'accord avec leurs critiques.

    J'aurai donc plaisir à lire les votres.

    Bonne année à vous
    Nadine

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  2. Je suis allée voir Tetro cet après midi, et je n'ai pas été déçue, c'est un film magnifique; je viens de relire votre critique : belle analyse !

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  3. merci !
    je ne dirais qu'une chose : coppola, tetro fort ! :)
    quelle est la suite de ton programme alors ?

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