mardi 31 janvier 2012

[Critique DVD] Talk Radio, d’Oliver Stone


talk radioTalk Radio, d’Oliver Stone



(Etats-Unis, 1988)



Disponible en DVD le 18 janvier 2012 chez Carlotta Films



Note :
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Tourné pour un budget modeste après « Platoon » et « Wall Street » et en attendant « Né un 4 juillet », passé complètement inaperçu lors de sa sortie en salles, « Talk Radio » apparaît pourtant
aujourd’hui comme l’un des films les plus intéressants d’Oliver Stone… Il faut dire qu’il y accomplit une sorte de gageure exemplaire, tant la quasi-totalité du long métrage se passe au sein du
studio d’une radio locale où un homme anime une émission où il converse tout seul avec des auditeurs invisibles à l’écran…

C’est pourtant avec ce sujet hautement anti-cinématographique que le cinéaste se livre à une mise en scène virtuose et inventive, transformant son film en un haletant huis clos, qui fonctionne à
merveille à l’écran ! Tout tient au fond dans cet étonnant paradoxe : alors que ses personnages demeurent confinés dans un espace hyper réduit et statique, la caméra d’Oliver Stone ne cesse
pourtant jamais de bouger et livre au final un film au dynamisme épatant… On ne peut qu’admirer cet objet filmique en forme de défi relevé avec brio : bien sûr, le réalisateur triche un peu
parfois en incluant ici un flash-back sur la façon dont l’animateur de radio est devenu ce qu’il est ou en proposant là une courte échappée à l’extérieur de la radio un week-end, mais le film
s’en tient la plupart du temps au personnage principal parlant à n’en plus finir face à son micro…

Pour rendre ce dispositif plus « audio » que « visuel » attrayant et palpitant, le cinéaste nous subjugue par un montage nerveux et efficace, multipliant notamment le découpage des plans, jouant
sur l’éventail de possibilités entre le très gros plan et le plan large, tout en conservant une fluidité remarquable, nous faisant parfaitement oublier cet habile et complexe jeu de découpage…
D’autres effets de mise en scène tiennent de la bravoure pure, lorsque le personnage s’engage par exemple dans un monologue impressionnant et que la caméra panote avec lui alors que le décor de
la pièce défile en boucle en arrière-plan !

Mais la technique ou l’intelligence de la réalisation ne sont bien sûr pas les seuls éléments qui rendent « Talk Radio » aussi passionnant… Car le film est peut-être avant tout porté par l’acteur
Eric Bogosian, qui incarne avec panache cet animateur radio cynique et désabusé, mais à la verve assurée, conversant avec des auditeurs sinistres et racistes, n’hésitant pas à les provoquer et
les ridiculiser au plus haut point pour les pousser dans leurs retranchements… Auteur de la pièce de théâtre sur laquelle le film s’appuie, Eric Bogosian signe en outre le scénario de « Talk
Radio » et surtout des dialogues taillés au couteau impressionnants de justesse, d’ironie et de tension !

Sous les traits de Barry Champlain, Bogosian et Stone dressent au fond un terrifiant portrait de l’Amérique : en instaurant ce dialogue de sourd avec ses auditeurs, il se complet finalement à
l’autosatisfaction et à une forme d’autodestruction, qui ne tardera d’ailleurs pas à exploser à la fin du film ! En effet, en répondant avec hargne et méchanceté aux provocations vulgaires,
xénophobes, homophobes ou antisémites des auditeurs qui l’appellent, il ne fait que mettre dos à dos des haines qui s’affrontent… En laissant l’excitation et les menaces gronder peu à peu, il
condamne à l’annihilation la révolte qu’il croit porter avec sa voix… Il remarquera trop tard que ce n’est pas par la violence – même verbale – que l’on combat la violence : en croyant combattre
tout ceux qu’il déteste, il se laisse finalement rattraper et détruire par eux… C’est triste à mourir et pourtant la démonstration demeure implacable !

Bonus DVD : Dans « Filmer la colère », Oliver Stone revient durant près de trente minutes sur le tournage de « Talk Radio », révélant quelques anecdotes et expliquant certaines
techniques de mise en scène… un entretien passionnant !



 



Critique réalisée en partenariat avec
cinetrafic



Découvrez d'autres films sur Cinetrafic dans la catégorie Bon film et la catégorie Film à voir































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[Classement] Le Top cinéma 2012 de Phil Siné


oslo 31 aoutbullhead



cosmopolisdans la maisonkill list



cheval de guerreun monde sans femmesadieu berthehors les mursnouveau souffle



odyssee de pide rouille et d osle grand soirtouristes biscabane dans les bois



killer joeweek endvous n avez encore rien vucamille redoublelaurence anyways



1. Oslo 31 août, de Joachim Trier (Norvège)
2. Bullhead, de Michael R. Roskam (Belgique)
3. Cosmopolis, de David Cronenberg (Canada)
4. Dans la maison, de François Ozon (France)
5. Kill List, de Ben Wheatley (Grande-Bretagne)
6. Cheval de guerre, de Steven Spielberg (Etats-Unis)
7. Un monde sans femmes, de Guillaume Brac (France)
8. Adieu Berthe, de Bruno Podalydès (France)
9. Hors les murs, de David Lambert (Belgique)
10. Nouveau souffle, de Karl Markovics (Autriche)
11. L’odyssée de Pi, d’Ang Lee (Etats-Unis)
12. De rouille et d’os, de Jacques Audiard (France)
13. Le grand soir, de Benoît Delépine et Gustave Kervern
(Groland)

14. Touristes, de Ben Wheatley (Grande-Bretagne)
15. La cabane dans les bois, de Drew Goddard (Etats-Unis)
16. Killer Joe, de William Friedkin (Etats-Unis)
17. Week-end, d’Andrew Haigh (Grande-Bretagne)
18. Vous n’avez encore rien vu, d’Alain Resnais (France)
19. Camille redouble, de Noémie Lvovsky (France)
20. Laurence Anyways, de Xavier Dolan (Canada)

Je suis toujours étonné de constater juste après l’avoir (enfin !) finalisé, non sans souffrance ni dilemmes interminables, que mon top annuel ne révèle quasiment jamais, à quelques exceptions
près bien sûr, la réalité du cinéma tel qu’il se présente pour la plupart des gens… voire même pour la plupart des cinéphiles ! D’abord, force est de constater que les films que je choisis
d’élire comme « les meilleurs de l’année » (bien entendu en totale subjectivité !) ne sont pas des bêtes de Box-Office : si l’on exclut « De rouille et d’os », avec un peu moins de deux millions de spectateurs sur le
territoire français, et « Dans la maison », avec un peu plus d’un million, tous les
autres ne font pas des scores mirobolants, et c’est d’ailleurs déjà un miracle lorsqu’ils dépassent la barre des 100 000 entrées ! Mais qu’y puis-je, moi, si « Skyfall » ou « L’âge de glace 12 » sont des « produits » qui ne me font guère bander ? Ensuite,
l’écrasante domination du cinéma américain dans les salles (plus en nombre de copies qu’en nombre de titres d’ailleurs) ne transparaît aucunement dans mon Top, avec seulement 4 films venus des
Etats-Unis sur les 20 qui le composent… La diversité des cultures représentées, bien que majoritairement européennes, demeure en outre plutôt réjouissante !

Pour en revenir au classement, la première position s’est jouée à très peu de chose entre les deux films de tête, mais « Oslo 31 août » est une pure merveille de cinéma poético-mélancolique qui révèle au grand jour
un jeune auteur bourré de talent : Joachim Trier… Quant à « Bullhead », il est un peu
le fleuron de l’extrême richesse d’un cinéma belge (particulièrement flamand !) qui avait jusqu’alors encore un peu de mal à passer la frontière : si l’on trouve également le superbe « Hors les murs » dans ce Top 20, cette année fut marquée par d’autres jolies choses pleines
de belgitude, comme « Hasta la vista » ou « Sur le chemin des dunes », dont les auteurs sont assurément à suivre !

Deux « coups doubles » sont par ailleurs suffisamment impressionnants pour être soulignés… D’une part celui de l’acteur Matthias Schoenaerts, que l’on retrouve en tête d’affiche de deux films du classement : « Bullhead » et « De rouille et d’os ». D’autre part la révélation du surprenant cinéaste Ben Weathley,
dont les deuxième et troisième films sortis cette année squattent haut la main la cinquième et quatorzième position du
palmarès ! On leur souhaite une longue et belle carrière à tous les deux…

D’autres longs métrages de 2012 auraient bien sûr mérités eux aussi de figurer dans ce classement, car ne choisir que 20 films parmi les centaines que j’ai eu l’occasion de voir cette année
demeure bien sûr éminemment frustrant… Je profite ainsi de ces quelques lignes pour évoquer tout de même quelques coups de cœur que j’ai arbitrairement sortis de mon top à la dernière minute,
histoire de vous épargner une liste trop longue, qui aurait rendu mon classement parfaitement illisible… (qui a dit « comme les années précédentes ?!) Le film apocalyptique de Jeff Nichols, «
Take Shelter », y aurait sûrement eu pleinement sa place en ces temps particulièrement
sombres. L’émouvant « Walk away Renée » de l’OVNI Jonathan Caouette était lui
aussi aux premières loges des films à intégrer ! Quant aux « Nouveaux chiens de garde », critique passionnante des
médias actuels, il aurait pu conférer la touche politique qui fait peut-être défaut à ce Top… Evoquons encore, entre autre, le très touchant « Du vent dans mes mollets » ou le film d’horreur si mal distribué de Wes Craven,
« My soul to take », pour lequel j’ai éprouvé aussi une affection particulière.

C’est avec ce classement rétrospectif de 2012 que je vous propose ainsi de terminer l’année sur mon blog, en espérant que vous continuerez à venir me lire dès le commencement de 2013, car le
cinéma, c’est entendu, est une affaire qui ne se termine jamais et sur laquelle on pourrait parler éternellement ! Très bonne année à toutes et à tous…



Perspectives :



- Top cinéma 2009



- Top cinéma 2010



- Top cinéma 2011



- Index de tous les films sortis en 2012































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lundi 30 janvier 2012

[Critique] Dragonball Evolution, de James Wong



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(Etats-Unis,
2009)




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L’adaptation du célèbre manga japonais « Dragonball » pour le grand écran, avec de véritables acteurs en lieu et place de figures animées, et qui plus est via une production 100 % américaine,
revêtait tout de même un aspect carrément suicidaire ! D’ailleurs, les concepteurs de ce « Dragonball Evolution » (notez le mot « evolution » pour signifier les libertés prises avec le matériau
d’origine…) s’en sont pris plein la gueule autant à la sortie du film que bien en amont de sa mise en chantier ! Tous les fans de la bande dessinée initiale et de son adaptation en dessin animé
ont certes crié au scandale, mais il faut bien reconnaître que convertir 42 volumes papier ou des centaines d’épisodes pour la télévision en à peine 90 minutes de métrage (tout juste 75, en fait,
si l’on exclut le générique !) relevait à la base d’une mission parfaitement impossible, dont le résultat serait fatalement voué aux gémonies… ce qui est d’autant plus dommage que le spectacle
auquel on assiste au final n’a rien de vraiment honteux, pour peu qu’on le regarde – et l’apprécie – de façon indépendante de ses origines !

Car « Dragonball Evolution » ressemble au fond à un délicieux divertissement pour adolescents attardés, mêlant bluette de lycéens et aventures fantastico-héroïques… Ses allures souvent kitsch et
décomplexées lui donnent même des airs de série B rythmée, drôle et bien fun, que l’on suit avec ferveur ! Si, si, je vous jure, surtout que cette histoire de jeune homme devant finir son
initiation à une sorte d’art martial quelque peu magique avant de sauver le monde avec une bande d’amis qu’il se crée au gré de rencontres et de rocamboles autour du monde, fleure bon le cinéma
adolescent dont on se gavait dans les années 80, quelque part entre « Karaté kid », « Les Goonies » ou même le dessin animé « Scoubidou » ! Plaisir un peu coupable, certes, mais plaisir quand
même !

Si les décors et les effets spéciaux sont nombreux, leur potentiel pourra néanmoins paraître parfois limité ou sous-exploité. Heureusement, le parcours initiatique du jeune Sangoku vient faire
oublier cette faiblesse, malgré son extrême rapidité : de la maîtrise de son Ki jusqu’à un époustouflant « Kamé Hamé Ha », on assiste à de jolies scènes, parfois même touchantes, à l’image de
l’épreuve qui lui permet de décrocher son premier baiser… L’effet spécial le plus important du film est en outre impeccablement maîtrisé : celui de la coupe de cheveux en pétard du héros, qui
paraît-il aurait nécessité une quantité de laque engloutissant le tiers du budget de la production, ce qui expliquerait le manque de souffle de certains autres effets spéciaux ! Mais au-delà de
la plaisanterie, reconnaissons au jeune et charmant Justin Chatwin un bien joli talent pour rendre son personnage sensible, attachant et lumineux… au moins autant qu’une boule de cristal !































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[Sortie] Tucker & Dale fightent le mal, d’Eli Craig



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Tucker & Dale fightent le
mal, d’Eli Craig



(Etats-Unis, Canada, 2011)



Sortie le 1er février 2012



Note :
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"En énumérant consciencieusement les poncifs et autres lieux communs des films d’épouvante pour mieux les détourner, on sent qu’Eli Craig s’en donne à cœur joie dans la parodie la plus délirante
et poussive […] Certes, on est ici dans le comique bourrin et pas léger léger, mais autant dire qu’on se marre vraiment bien à la vue de ce film furieusement rigolo, qui n’oublie pas non plus de
balancer ici et là quelques effets gore qui lui permettent de garder une certaine fidélité au genre qu’il parodie…"



Retrouvez la critique complète de "Tucker and Dale fightent le mal" par
Phil Siné en cliquant ici !































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dimanche 29 janvier 2012

[Critique] Mother’s Day, de Darren Lynn Bousman


jour du saigneur



Mother’s Day, de Darren Lynn Bousman



(Etats-Unis, 2010)



Note :
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"Le Jour du Saigneur" fête sa 50ème !

Réalisateur de plusieurs films de genre (dont les opus 2, 3 et 4 de la saga « Saw »), Darren Lynn Bousman livre avec « Mother’s Day » un long métrage à l’inventivité et à l’efficacité vraiment
surprenantes, quelque part entre le « survival » et le film d’intrusion… Remake d’un film de Charles Kaufman, la version de Bousman a visiblement l’intelligence de s’en éloigner largement pour
mieux en réinventer l’histoire, l’atmosphère et les perspectives.

Tout commence assez classiquement, avec l’intrusion dans une maison où quelques amis font la fête d’une bande de
mother s day
trois frères en cavale après un braquage qui a mal
tourné, laissant l’un d’eux gravement blessé. Croyant retrouver leur mère et leur sœur dans la maisonnée, ils s’aperçoivent en réalité que le lieu a été vendu à de nouveaux propriétaires…
Heureusement, leur maman ne va pas tarder à venir les rejoindre, histoire de remettre un peu d’ordre à tout ça !

Si le déroulé et les enjeux du scénario ne sont pas forcément follement originaux (prise en otages, recherche d’argent, tentatives d’évasion…), « Mother’s Day » se révèle surtout dans toute une
ribambelle de séquences d’anthologie, entre sadisme et horreur pure, qui rendent le film parfaitement réjouissant ! Entre deux filles à qui l’on dit qu’on laissera la vie sauve à celle qui tuera
l’autre la première ou deux « amis » sommés de s’affronter pour qu’on envoie la femme du perdant dépuceler l’un des criminels, Bousman joue sur une certaine tension psychologique, sans oublier
pour autant quelques situations extrêmes et excessives comme on les aime dans la série B ou le « torture porn » : entre un homme rendu sourd qui tue sa femme par erreur (faut dire qu’elle avait
pas à le surprendre par derrière non plus !) et des effets gore bien dégueulasses (une tête explosée, une main fracassée à la boule de billard, une épaule embrochée, une attaque au fusil à
clous…), le film ne nous laisse décidément pas une seconde de repos dans un joyeux jeu de massacres et de trahisons ininterrompu et toujours rondement mené !

Mais si l’on prend vraiment son pied à travers cette histoire qui commence par la fin (ce qu’on mettra d’ailleurs longtemps à comprendre…) et qui surprend par ses excès totalement décontractés du
gland, on est aussi bien surpris par la tête d’affiche du casting ! Rebecca « La main sur le berceau » De Mornay interprète en effet à merveille cette mère hyper possessive avec ses enfants et si
attentionnée avec tout le monde, sauf lorsqu’on lui désobéit ou que l’on se comporte mal, auquel cas elle ne recule alors devant rien… Son jeu paradoxal entre maman gâteau sirupeuse (au sens
propre, puisqu’elle va même jusqu’à faire un bon gâteau au chocolat à ses victimes) et chef de bande cruelle et carnassière est tout bonnement délicieux : « Mother’s day » est comme son titre
l’indique une vraie fête de mère… et même d’une mère tout à fait spéciale !































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[Critique] Top Gun, de Tony Scott


top_gun.jpg(Etats-Unis, 1986)




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Si Tony Scott a réalisé un certain nombre de films intéressants (« True Romance », « Les prédateurs »…), il est surtout connu pourtant pour avoir signé des « action movies » efficaces mais
dispensables, tel que « Le flic de Beverly Hills 2 », « Le dernier samaritain », ou encore « Top Gun », probablement son plus gros succès et l’un des rares films de sa carrière qui marqua
vraiment les esprits… Ce second film fut même en son temps un vrai phénomène (responsable notamment d’un nombre d’inscriptions record dans l’aéronavale américaine) et atteint même le statut de «
film culte » !

On est d’ailleurs en droit de se demander pourquoi, tant le film semble aujourd’hui un peu daté et tant il flirte avec un vide à peu près aussi vaste que l’air que brassent les avions au cours de
leurs missions… La résolution de ce mystère ne se situe certainement pas dans le scénario, enchaînant les éléments d’une intrigue banale et cousue de fil blanc, dont le développement tout entier
pourrait amplement tenir sur un timbre poste ! On pourrait croire que l’enthousiasme est né grâce aux nombreuses prouesses aériennes mises en scène entre deux dialogues fadasses, mais là encore,
en dépit d’une réalisation tout à fait maîtrisée, on a souvent bien du mal à s’y intéresser et surtout à comprendre les enjeux précis de ces pilotes prenant en chasse des cibles diffuses et bien
peu redoutables…

Certes, « Top Gun » possède une bande son explosive (mythique « Take my breath away », tout de même servi un peu trop souvent au gré des séquences, au risque de devenir lassant…), ainsi qu’une
ribambelle de jeunes acteurs débutants qui feront tous plus ou moins parler d’eux dans les années qui suivront : Tom Cruise et Val Kilmer bien sûr, mais aussi Kelly McGillis, Anthony Edwards (le
Docteur Green d’« Urgences » !), Meg Ryan, Tim Robbins ou encore Michael Ironside… Mais avouons que tout cela ne fait pas un film culte pour autant ! Et c’est bien plutôt dans son sous-texte
(peut-être involontaire ?) que le long métrage se révèle bien plus intéressant et surtout extrêmement savoureux : car en lisant bien entre les lignes (oui, oui, les deux ou trois lignes de
dialogues que l’on rencontre parfois entre douze scènes musicales clipées !), on finit par découvrir un langage et des codes tout bonnement crypto-gay, transformant le héros en jeune homme
luttant désespérément entre les deux faces de sa bisexualité…

Commençons par l’atmosphère masculine et hyper-testostéronée de la Navy américaine : les personnages évoluent dans un monde d’hommes viriles, qui se comparent ou se touchent les muscles à
longueurs de journées, spécialement sous la douche ou dans la moiteur des vestiaires… Certaines positions suggestives des garçons (notamment un pilote allongé sur un banc, les deux jambes
écartées et le fessier généreusement offert face à ses camarades) ou les regards intenses que s’échangent Tom Cruise et Val Kilmer lors de leur première rencontre ne trompent personne ! Mais
certaines répliques demeurent elles aussi éloquentes : « Reste dans mon aile, je te ramène comme une mariée ! » dit un personnage à son collègue alors qu’ils s’envoient en l’air tous les deux,
certes chacun dans son F-14… « Je bande déjà », avouera un autre lorsque son instructeur lui parle de « combat rapproché » ! Quant au pompon, il est sans doute atteint à travers la relation du
héros avec son instructeur féminin : même pas capable de profiter de l’occasion alors qu’elle l’invite chez elle pour une excuse fallacieuse, il ne l’embrasse même pas dans l’ascenseur malgré le
regard brûlant qu’elle lui jette… Elle devra même lui courir après et lui avouer clairement son amour pour qu’il daigne enfin la toucher ! (et encore, juste du bout des doigts…) Le film se
termine en outre sans elle, puisque Tom Cruise choisit définitivement les mecs, d’autant plus que Val Kilmer l’accepte comme nouveau coéquipier : il faut voir alors son visage sourire à nouveau,
lui faisant enfin oublier la mort de son précédent partenaire, ce que la fille n’avait pas réussi à faire… sans compter que leur dernier dialogue est éminemment culte pour le coup, chacun
promettant d’être celui qui « prend » l’autre ! On croit rêver, bien que cette analyse ne fait finalement que confirmer ce que Quentin Tarantino avait lui-même très justement avancé dans son
délirant monologue de « Sleep with me », que je m’autorise à vous retranscrire ci-dessous…

« Dans un bon scénar’, tout repose sur la subversion. Tu sais quel est le meilleur script jamais écrit à Hollywood ? C’est « Top Gun ». Non sérieusement… Tu sais pourquoi ? Tu crois peut-être que
c’est un film sur des pilotes de chasse. Eh ben non, mec, en fait c’est l’histoire d’un type qui se débat contre sa propre homosexualité. Regarde : d’un côté tu as Maverick, un type qui est
toujours sur le fil du rasoir, toujours au bord du précipice. De l’autre, tu as Iceman et ses potes : beaux, musclés, bronzés… Ils représentent l’esprit gay. Et ils sont là, à tenter Maverick, à
lui dire de façon insidieuse : “Viens, viens, rejoins-nous dans la voie gay.” Et puis il y a Kelly McGillis. Elle, elle symbolise l’hétérosexualité. Et elle lui dit: “Non, non, prend la voix
normale, obéis aux règles.” Et eux ils disent “Viens, viens, rejoins-nous dans la voie gay…” C’est ça qui se passe pendant tout le film… Bon, après il y a la scène où il va chez elle. On croit
qu’ils vont baiser, elle croit qu’ils vont baiser, et puis en fait, que dalle, il se casse en moto. Elle comprend pas, elle se dit “Mais bon sang, c’est quoi ce bordel ?!” Scène suivante, ils se
croisent dans un ascenseur et… elle est habillée en mec ! Elle a une casquette, des lunettes de soleil et elle a même poussé le vice à mettre un blouson comme celui d’Iceman. Elle s’est dit
“D’accord, ce mec est en train de virer gay, c’est comme ça que je vais l’avoir.” Et elle a raison : ils finissent par baiser. Bon, je pourrais continuer comme ça longtemps, mais je zappe à la
fin. Finalement, Iceman et les autres gays ont réussi à l’embarquer dans leur bande et, chevauchant leur pénis volant, ils vont se taper toute une escadrille de Russes. Epilogue : tout le monde
se retrouve sur le pont du porte-avions. Maverick et Iceman se jettent dans les bras l’un de l’autre. Et là tu te souviens de ce qu’il dit Iceman ? Il dit : “Tu peux farter ma queue quand tu veux
!” Et l’autre, il répond : “Non, tu peux farter la mienne !” Tu vois ce que je veux dire ?! »































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samedi 28 janvier 2012

[Ciné Boy 5] Ezra Miller


ezra_miller_bis.jpgA tout juste vingt ans (il soufflera ses
bougies au mois de septembre prochain), le petit Ezra Miller n’en a pas moins une assez riche actualité cinématographique : à l’heure de la sortie en DVD du film qui l’a révélé (« We need to talk about Kevin », en vidéo le 1er février) et de l’arrivée dans
les salles d’un autre grand rôle pour lui (« Another Happy Day », au cinéma le 1er
février
), il devenait impossible de ne pas ressusciter la rubrique du CinéBoy sur ce blog pour en faire profiter ce jeune homme aux multiples talents…

Car avant de devenir acteur, Ezra (qui a sûrement abondamment remercié sa maman danseuse et son papa éditeur pour ce prénom hébreu glorieux et original) a eu une formation de chanteur. Il est
d’ailleurs encore aujourd’hui le chanteur et batteur d’un groupe nommé « Sons of an Illustrious Father »… Tout un programme !

Avant d’accéder pleinement aux feux de la rampe, on aura pu l’apercevoir dans des films comme « Afterschool » en 2008 ou « City Island » en 2010. A la télévision, il incarne pour quelques
épisodes Damian, le petit copain de Becca, la jeune fille de Hank Moody dans la sulfureuse série « Californication »…

Mais c’est bien sûr grâce à son étonnant minois, pétri d’ambiguïtés, qu’il décroche le rôle de Kevin adolescent dans le film de Lynne Ramsay ! Mi-ange mi-démon, il y incarne à merveille cet
inquiétant garçon, qui entretient une relation ezra_miller.jpgcomplètement borderline avec sa mère : tout en
tension, le film nous montre une femme désemparée face à un enfant qu’elle soupçonne être capable du pire… et la fin du film ne la fera d’ailleurs pas mentir !

Son talent se confirme dans le très beau « Another Happy Day », dans lequel il
joue encore les ados instables au regard un brin psychopathe, surtout lorsqu’il se retrouve sous l’emprise de la drogue… Une fiction qui n’est d’ailleurs pas loin de rejoindre la réalité, puisque
l’adorable petit Ezra, au doux visage d’extraterrestre transgenre juvénile, a justement été arrêté il y a quelques mois en possession d’une vingtaine de grammes de marijuana… Pourvu que ça ne
l’empêche pas de poursuivre une belle et grande carrière au cinéma !

Affectueusement,
Pamela































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[Jeu] Gagnez 10 codes VOD pour voir "We need to talk about Kevin"


univers cineGrâce à UniversCiné, Phil Siné vous offre 10 codes VOD pour voir sur internet (en vous we need to talk about kevinconnectant depuis la plate-forme d’UniversCiné) le film "We need to talk about Kevin" de Lynne Ramsay, dont vous pouvez retrouver la
critique sur ce blog en suivant ce lien
...



Pour cela, il vous suffit de faire partie des 10 premiers à laisser un sympathique
commentaire ci-dessous d'ici le dimanche 5 février 2012 à minuit, en n’oubliant pas de préciser votre mail dans le champ dédié du formulaire (le mail n’apparaîtra pas à la vue des autres
internautes).



A vos marques… Prêt ? Commentez !































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[Jeu] La Star mystère # 17


1717_jake_gyllenhaal.jpg



Mais qu'est-il arrivé au Père Noël pour qu'il prenne subitement les armes? Bon, il n'a pas l'air content, mais il t'offre pourtant 2 points (au lieu d'1!) si tu arrives à deviner qui
l'incarne sur cette photo...



Réponse : Jake Gyllenhaal



Trouvé par MaxLaMenace_89 (qui gagne donc 2 points !)



Jouez et gagnez plein de cadeaux avec Phil Siné : guettez la publication des jeux sur le blog, soyez le premier à donner la bonne réponse en commentaire et accumulez un maximum
de points afin de choisir le lot que vous convoitez parmi la liste mentionnée un peu plus bas…



Règle de la « Star mystère » : Devinez quelle personnalité du cinéma se cache sur l’image ci-dessus et gagnez un point si vous parvenez à être le premier à donner la bonne
réponse en commentaire !



A partir de 3 points cumulés, vous pourrez choisir un cadeau parmi les suivants :
- 1 badge collector « I [love] Phil Siné » (3 points)
- 1 badge collector « I [star] Phil Siné » (3 points)
- 1 lot des 2 badges collector (4 points)
- DVD « The calling » de Richard Caesar (4 points)
- DVD « L’étrange créature du lac noir » de Jack Arnold
(accompagné du documentaire "Retour sur le lac noir") (5 points)
- DVD « Flandres » de Bruno Dumont (dans une superbe édition collector digipack
double-DVD, débordante de bonus passionnants !) (5 points)
- DVD  "Karaté Dog", de Bob Clark (5 points)
- DVD « Tropical Malady », d’Apichatpong Weerasethakul (5
points)
- 1 TV écran plasma 100 cm (1000 points)
- 1 voyage pour 2 personnes à Hollywood (1300 points)
- DVD « Sugarland Express » de Steven Spielberg (6 points)
- DVD « Le candidat » de Niels Arestrup (5 points)
- DVD "Killing Sharks" de Pat Corbitt et Gary J.
Tunnicliffe
(5 points)
- ! Nouveau ! DVD "Jack Frost" de Michael Cooney
(5 points)



Scores actuels :
Romainst : 12 points
Titoune : 4 points
Foxart : 4 points
Cachou : 4 points



MaxLaMenace_89 : 4 points



π : 4 points



Docratix : 2 points
Papa Tango Charlie : 2 points
Bruce Kraft : 1 point
Niko (de CinéManga) : 1 point
Squizzz : 1 point
FredMJG : 1 point
Marc Shift : 1 point
Cinédingue : 1 point



Maitre Savalle : 1 point



Dom : 1 point



 



Bonne chance à toutes et à tous !































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vendredi 27 janvier 2012

[Critique] Wayne’s World, de Penelope Spheeris


wayne_s_world.jpg(Etats-Unis, 1992)




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Avant toute chose, il convient de préciser (et d’avouer…) que ce film est complètement « nul », et pas seulement parce que "Les Nuls" Alain Chabat et Dominique Farrugia se sont chargés du
doublage de la version française… A vrai dire, revoir « Wayne’s World » 20 ans après est une bien curieuse expérience, entre régression dans l’âge ingrat et une pointe de déception, voire
d’incompréhension totale, devant ce que nous érigions pourtant en son temps comme un pur film culte !

Enfin « culte », le film le reste d’une certaine façon, surtout pour ceux qui étaient ados au début des années 90, tant il fourmille d’une multitude de références, de répliques et de gags qui
sont en partie restés dans les mœurs durant toutes ces années… du moins dans les miennes, de mœurs, cet avis n’engageant bien sûr que moi ! Mais les « Megateuf ! mégadélire ! » à scander
joyeusement, les deux pouces levés devant son visage au rictus figé pour exprimer son enthousiasme, les « chewiing » ou « chapiteaux d’honneur » (même si on ne les adresse pas forcément à Claudia
Schiffer…) sont demeurés des « must »… voire même des « voiture… engagement ! » qui font à chaque fois s’interroger tout mon entourage, pensant que je suis encore en train de perdre la boule…

Bref ! « Wayne’s world » est ancré dans son époque et sûrement beaucoup dans la mémoire de ceux qui l’ont vu (et aimé, ce qui n’est pas forcément le cas de tout le monde non plus !) dans la
mouvance des 90’s… Aujourd’hui, il est fort à parier qu’une personne qui le découvrirait ne verrait en lui que ses défauts, soit principalement son scénario quasi inexistant, qui le fait plus
ressembler à une suite de sketches et de n’importe nawak qu’à un grand tout cohérent ! Certes, il y a de vagues enjeux autour de l’émission de Wayne et de son fidèle acolyte Garth (qui fantasme
sur Bugs Bunny quand il se déguise en lapine), ou de son histoire d’amour avec une rockeuse, mais le tout ressemble plus à un salmigondis de blagues potaches, d’humour pipi-caca-sphincter et de
délires en tout genre, dont on se demande souvent s’ils n’ont pas été improvisés en live…

Mais derrière un ensemble parfois faiblard ou indigeste, des pannes de rythme fréquentes ou une mise en scène platement illustrative, on ne peut nier le talent naissant du grand Mike Myers (futur
« Austin Powers ») pour la comédie ou encore l’attrait musical du film, qui énumère de nombreux standards du rock (l’ouverture mythique sur Bohemian Rhapsody
de Queen
est géniale !) et invite même des guests incroyables comme Alice Cooper ! Certaines autres références, bien que tombant parfois comme un cheveu sur la soupe, prêteront en outre à
sourire, qu’il s’agisse d’une apparition de Robert Patrick en Terminator à la recherche du petit John Connor (le film « Terminator 2 » venait de remporter le succès qu’on lui sait) ou encore
d’une fin à tiroirs, revisitant plusieurs genres du cinéma, dont une fin « à la Scoubidoo » des plus réjouissantes !































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[Sortie DVD] We need to talk about Kevin, de Lynne Ramsay



we need to talk about kevin
We need
to talk about Kevin, de Lynne Ramsay



(Etats-Unis, Grande-Bretagne, 2011)



Note :
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Disponible en DVD et VOD chez Diaphana Edition Vidéo le 1er février 2012




Voici un film « rouge sang », qui commence dans le jus de tomate et se termine dans un bain de sang à la violence bien sentie… Ce qui impressionne en premier lieu avec « We need to talk about
Kevin », c’est le montage et la mise en scène. Cette histoire tournant autour de la relation malsaine d’une mère à son fils qui semble être l’incarnation du mal possède en effet une atmosphère
bien particulière. L’utilisation de la couleur rouge, quasiment constante à l’écran, est l’un des aspects les plus évidents à l’origine du climat anxiogène et presque horrifique qui se dégage du
long métrage… Mais le montage éclaté se révèle probablement bien plus efficace pour faire monter la tension chez le spectateur et produire un suspense intenable et sournois, manipulateur jusqu’au
bord du cadre ! Les images se succèdent à l’écran, jouant sur l’émotion plus que sur la cohésion, s’éloignant de toute chronologie pour privilégier une approche sensitive et psychologique, ne
révélant le climax vers lequel tend tout le film qu’à la toute fin.

Si le fils, incarné tour à tour par de jeunes acteurs aux regards inertes et machiavéliques, est la matière même qui innerve tout le long métrage, c’est bien autour de la mère et de son ressenti
que tourne véritablement le regard de la réalisatrice Lynne Ramsay : pour l’habiter, l’actrice Tilda Swinton parvient à une belle performance, parvenant à dresser le portrait d’un personnage
toujours borderline et profondément angoissé, origine probable de la propre défaillance de son rejeton… Mais la force du film tient justement à ne jamais expliciter clairement le pourquoi du
comment : le fils garde ainsi un profond mystère, autant dans sa relation assez atroce à sa mère que dans la motivation de l’acte d’une extrême violence vers lequel tout le conduit, point
culminant d’un film pervers et ambigu ! Entre horreur psychologique et questionnement sur la nature humaine, « We need to talk about Kevin » est une œuvre choc à découvrir assurément…



 



Bonus DVD : Entretiens avec la réalisatrice et les acteurs du film































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jeudi 26 janvier 2012

[Critique] L’amour dure trois ans, de Frédéric Beigbeder



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L’amour dure trois ans, de
Frédéric Beigbeder



(France, 2011)



Sortie le 18 janvier 2012



Note :
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L’amour dure trois ans, peut-être, mais en tout cas « L’amour dure trois ans » dure, lui, une heure et trente-huit minutes… La boutade ayant été faite, il convient maintenant d’avertir mon
lecteur que mon roman de plage était justement « L’amour dure trois ans » l’été dernier et que j’ai donc pu en découvrir l’adaptation au cinéma, par son auteur lui-même, cette semaine…

Si établir une comparaison entre le livre original et l’adaptation qui en est faite pour le cinéma s’avère rarement pertinente, elle me semble plus adaptée dans le cas d’un romancier qui porte
lui-même son texte à l’écran, en s’improvisant alors apprenti cinéaste, comme c’est justement le cas de Frédéric Beigbeder ici… Force est de constater qu’il s’en sort plutôt bien, le bougre,
précisément parce qu’il a compris qu’il était nécessaire d’« adapter » plus que de platement « retranscrire » ! Du coup, le cinéaste trahit en partie l’auteur dans une schizophrénie rieuse, en
enlevant ici ou en ajoutant là, l’élément bonus le plus intéressant du film étant peut-être cette mise en abyme du roman de l’auteur dans le scénario, donnant lieu à une échappée amusante dans le
monde de l’édition…

Mais là où le cinéaste surpasse le romancier, c’est en modifiant la fin même de son texte, qui m’avait tant agacée l’été dernier… Là où la conclusion du livre rendait caduc (pour ne pas dire
mensonger) le titre même de l’œuvre, le film s’achève avec une « vague » incertitude (au sens stricte, j’ai envie de dire) quant à la relation du couple et à son avenir (avec cet impression de
tsunami apocalyptique en arrière fond de leur baiser de cinéma…)

Bon, Beigbeder ne marquera probablement pas l’histoire du cinéma avec ce film, comme il ne marquera certainement pas l’histoire de la littérature avec ses romans… Mais il parvient cependant à
nous divertir agréablement avec cette jolie comédie romantique, moderne et enlevée, ce qui vous en conviendrez est quand même déjà pas mal ! Avec un talent qu’on lui connaissait déjà, il
manifeste habilement son sens de la formule et de l’à-propos dans des dialogues joyeux et décalés et dans une histoire sympatoche et loufoque que porte plutôt agréablement Gaspard Proust et
Louise Bourgoin… Et même si nos réminiscences du film ne devraient certainement pas durer plus de trois ans (mais alors vraiment pas !), comment en vouloir le moins du monde à un film qui rend un
si joli hommage à la musique de Michel Legrand ?































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