dimanche 28 février 2010

Jeu : les 7 degrés de séparation # 8


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Colin Firth (actuellement à l’affiche de « A single man » de Tom Ford, très probablement chroniqué ici dans les prochains jours) déclenche l’hystérie chez une jeune fille que je connais bien,
ce que je ne comprends pas le moins du monde… Serait-il un extraterrestre doté de super pouvoirs pour plaire ainsi en dépit de son physique ingrat ? Si cette question restera probablement pour
toujours sans réponse, moi je sais qu’on peut au moins le relier très facilement à E.T., le célèbre extraterrestre du film de Steven Spielberg… Allez, là, c’est un point facile encore !

La règle du jeu attend les nouveaux joueurs ici même…

En reliant les sœurs Seigner, le camarade Foxart remporte son deuxième point ! Bruce Kraft et
Adèle R. demeurent quant à eux à 1 point chacun… Et vous ?

Avec 3 points, sachez qu’on peut gagner des DVD : « Akoibon », « The calling » et d’autres
aussi pour bientôt…

Bon jeu et bon dimanche, sous vos applaudissements…






























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Ander, de Roberto Caston (Espagne, 2010)

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Note :
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Ander est un paysan ayant passé la quarantaine dans le Pays Basque espagnol. Son quotidien, c’est traire (les vaches), bêcher (la terre) et puis se taper un peu la « pute » du village avec son
copain de voisin, même si celle-ci n’est qu’une pauvre fille avec enfant abandonnée par le père… Ander habite seule avec maman, dans un très vieil appartement… enfin plutôt dans une vieille ferme
en pierre, qui en impose et qui ouvre et ferme d’ailleurs le film, dans un plan séquence silencieux et mystérieux, un peu comme la maison d’« Amityville »… enfin, si l’on veut ! Sa sœur, de presque 15 ans de moins que lui,
est sur le point de se marier, et bien sûr pour lui, c’est un peu la honte… Et paf ! V’là t’y pas qu’il se casse la guibole et qu’il faut engager un employé pour s’occuper des bêtes et du terrain…
Ce sera José, un jeune travailleur péruvien, qui se portera volontaire, et avec qui Ander va nouer des liens de plus en plus forts et ambigus…

Tout semble assez brut et primitif dans le cinéma de Roberto Caston, mais c’est justement ce qui le rend finalement si attachant et émouvant… Notamment sa façon de filmer ses personnages : les
plans durent, les scènes prennent le temps… Et c’est grâce à cette durée que les relations peuvent s’installer en douceur, que l’on peut voir surtout Ander et José s’apprivoiser lentement… et
s’aimer ? Isolé en milieu rural et pétri de valeurs et de traditions plutôt rétrogrades, Ander est d’abord très choqué par son trouble à l’égard de José… Comment arriver à concilier ce qu’il a
appris avec ce qu’il vit aujourd’hui ? Et surtout comment l’assumer par rapport à sa famille ou à ses rares amis ? C’est un peu la problématique que pose avec douceur et subtilité ce film assez
beau et tendre, presque naturaliste.

Le premier contact sensuel entre les deux compères est montré avec une crudité inouïe : devant des urinoirs le jour du mariage de sa sœur, Ander se fait sodomiser debout par José, juste avant
d’aller vomir dans le lavabo… Forcément, le choc est assez violent pour qui n’a encore jamais ressenti l’amour ! Mais contre toute attente, c’est cette rudesse et cette bestialité tranquille, comme
apprivoisée, qui donne justement toute sa douceur à ce long métrage, finalement pudique et très romantique, comme la pirouette finale vient nous le prouver, en proposant une très belle résolution
des dilemmes qui tarabustent les divers personnages… Un beau film à apprivoiser discrètement.






























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samedi 27 février 2010

Shutter Island, de Martin Scorsese (Etats-Unis, 2010)

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Note :
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Bon, inutile de tergiverser 107 ans et 7 mois et demi, le nouveau film de Martin Scorsese est encore une fois une grande réussite, comme d'ailleurs la plupart de ses films, particulièrement ceux de
sa collaboration avec Leonardo DiCaprio. De "Gangs of New York" aux "Infiltrés", en passant par le génial "Aviator", ces deux-là se font peu à peu une
place de choix dans la légende du cinéma ! "Shutter Island" présente ainsi toutes les qualités du "grand" film américain, intelligent et passionnant : casting impeccable, scénario plein de
surprises et surtout mise en scène exaltante ! Scorsese poursuit dignement sa maîtrise parfaite de l'image, proposant une forme à la fois léchée et cohérente, composée de plans impressionnants, de
mouvements de caméras amples, d'un montage riche et travaillé... Il utilise même des trucages numériques, d'une façon très subtile et poétique pour le coup : on retient ces étranges visions
hallucinatoires, notamment celles où le personnage revoit sa femme défunte et que celle-ci part en cendres entre ses mains...

Adapté d'un roman palpitant et paraît-il déjà hautement cinématographique de Dennis Lehane, "Shutter Island" raconte l'enquête du marshal Teddy Daniels sur la disparition d'une prisonnière de
l'hôpital psychiatrique de Shutter Island, une île isolée où sont enfermés de dangereux criminels... Démarrant comme un polar très noir emprunt de classicisme, le film dérive ensuite dans un
thriller mental complexe et psychotique basé sur le personnage du marshal. De coup de théâtre en narration instable, le classicisme de façade est progressivement perverti et le film nous fait
basculer avec lui dans un univers sombre et passionnant, hypnotique et psychiatrique, duquel on ne peut ressortir que tout chamboulé... Scorsese pose finalement la question des apparences et de
l'incertitude, de l'instabilité de la vérité ou même de la réalité, en multipliant les rebondissements, les retournements complets de situations et en nous transportant littéralement dans l'univers
mental de son héros. Il nous plonge pour cela dans une atmosphère angoissante et oppressante, à tendance paranoïaque, parfois même aux frontières du fantastique... Il propose en outre une réflexion
corsée sur la folie, son film se présentant en fin de compte comme un voyage aux portes de l'irrationnel et de la confusion psychique d'un homme traumatisé.

Leonardo DiCaprio est comme toujours impressionnant et s'impose définitivement comme un acteur monumental. Son physique imposant, à mille lieu de ce qu'il a été il y a encore quelques années, et
son visage quasiment expressionniste, au regard sombre et fou, le place au centre de ce récit sur un homme perturbé, dont la vie n'est que vertiges et abîmes mentaux et dont l'île représente
finalement les circonvolutions mentales, qu'il convient d'explorer minutieusement pour en découvrir une à une toutes les clés... On est forcément très surpris de voir le personnage se transformer
ainsi sous nos yeux, faisant basculer radicalement le monde qui l'entoure par là même occasion. Le pouvoir de manipulation du film est à son comble quand s'achève le film et on ne peut que se
sentir subjugué par le choc émotionnel véhiculé par ses procédés narratifs à la perversité éminemment stimulante !






























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vendredi 26 février 2010

Le temps des renards


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Le plus grand des détectives
Oui c'est lui Sherlock Holmes, le voici
Il habite Baker Street
Et poursuit Moriarty le méchant


(à écouter en chantant ici)

Vous avez remarqué qu'en ce moment, il y a plein de gants abandonnés sur les trottoirs ?* Il n'y a pas encore de renards dans les rues, mais personnellement, j'en vois à peu près partout ces
temps-ci... Pas vous ?

Alors bien sûr, ça commence au cinéma, d'abord, histoire de débuter mes divagations en demeurant dans le cadre bien fermé (et obsessionnel) de ce blog... Tout le monde se souvient (bien évidemment
!) du merveilleux renard parlant d'"Antichrist" de Lars Von Trier l'année dernière, qui se retourne dans un superbe et étincelant ralenti vers
la caméra pour nous déclarer avec un air profond de sagesse que "le chaos règne"
! Plus récemment, le fantastique maître Renard de Wes Anderson nous a bien sûr tous épatés, et de façon
un peu plus confidentiel, pour ceux qui ont eu la chance immense de le voir, "C'est
ici que je vis", de Marc Recha
, qui nous narrait le très bel apprivoisement d'un renard blessé par un adolescent catalan...

Après, il faut sortir un peu des cadres, alors soyons iconoclastes et parlons littérature ! Alors que d'aventure j'entrais dans une librairie (bien involontairement croyez moi : j'attends toujours
qu'un livre soit adapté au cinéma pour le "voir", c'est ma philosophie de vie !), j'ai posé un vague regard sur un étalage et ma main a soulevé un livre - et bel et bien un seul et unique livre, je
vous le promets ! - sous lequel se trouvait, je vous le donne en mille... "Le roman de Renart" ! Incroyable, n'est-ce pas ?

L'autre jour, lors d'une conférence tout à fait exceptionnelle et palpitante sur les zombies, j'ai jeté
maladroitement un oeil sur l'une de mes voisines inconnues, qui prenait studieusement des notes dans un carnet, sur lequel elle venait de griffonner une illustration de la fable de La Fontaine :
"Le Corbeau et le... Renard" ! Pas mal dessiné par ailleurs...

Et puis il y a eu cette séance catastrophique de "Sherlock Holmes", que j'ai fini par aller voir (contraint et forcé !) mais au cours de laquelle je me suis fait chier comme un renard crevé et dont
je suis ressorti avec une tête... comme une pastèque ! Mais en m'ennuyant devant le spectacle incessant et aussi épuisant que vain qui se déroulait sur l'écran, je pensais à une toute autre adaptation du grand détective, en dessin animé** cette fois-ci, qui ressortait alors du plus profond de mon enfance... Dans cette
série animée et anthropomorphique, les personnages étaient incarnés par des animaux et le rôle titre de Sherlock était justement... un très joli renard, espiègle et farceur !

* A ce propos d'ailleurs, si jamais vous retrouvez le mien (une main droite en laine d'un merveilleux gris clair avec des micro-pompons à chaque doigt), faites-moi signe !

** Petite remarque fascinante : en cliquant sur ce lien et en observant attentivement le générique de ce dessin animé, vous pourrez
apercevoir le nom d'un désormais très grand cinéaste japonais sous la mention de "chief director"...






























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jeudi 25 février 2010

La régate, de Bernard Bellefroid (France-Belgique-Luxembourg, 2010)

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Note :
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Aux hommes qui ne seront jamais des fils
Aux fils qui cherchent des pères
Aux pères qui ne connaissent plus leurs fils
A mes enfants à venir dont je peux enfin rêver


Bernard Bellefroid achève ainsi son premier film de fiction, sur ces mots entre douleur et poésie, comme si "La régate" avait été pour lui une forme de thérapie... Il l'explique d'ailleurs très
bien lui-même : "Je connais bien Alexandre, mon personnage principal. J'ai longtemps regardé le monde avec ses yeux. Comme lui, j'ai longtemps vécu dans une violence que l'on dit domestique,
cachée. Comme lui, je scrutais les portes pour m'enfuir. Je sursautais à chaque fois qu'on s'approchait de mon visage. A quinze ans, regarder, observer, épier, c'était les moyens de ma survie.
Quinze ans plus tard, regarder est devenu mon métier. Heureusement, les raisons évoluent avec l'âge. A quinze ans, c'était pour se venger. A vingt ans, pour juger. A vingt-cinq ans, pour
comprendre. A trente ans, il était indispensable de raconter combien cette histoire était aussi une histoire d'amour. De l'amour qui s'exprime mal mais de l'amour quand même."

Dans son film, le documentariste-cinéaste présente la relation tumultueuse d'un fils avec son père violent et alcoolique. La relation malsaine qui se tisse entre les deux personnages est montrée
avec une finesse et une acuité assez rare et impressionnante. Le fils reçoit les coups et le père s'acharne parfois presque bestialement, mais les rapports sont plus complexes : un plan séquence
extraordinaire le montre admirablement, alors que le père est complètement saoul couché dans le caniveau et que son fils essaie de l'étouffer pour finalement l'embrasser l'instant d'après... Les
relations affectives sont complexes et Bellefroid le montre avec une force et une rage exceptionnelle ! Dans cette relation difficile, traitée avec un immense respect, les deux acteurs crèvent
l'écran grâce à leur charisme magistral et à leur jeu tout en nuance ! Thierry Hancisse incarne un père pathétique, qui s'accroche à une morale exemplaire à inculquer à son enfant, comme par
exemple ne pas voler, pour mieux oublier sans doute que ce qu'il lui fait subir quotidiennement à Alexandre est une abomination. Quant au jeune Joffrey Verbruggen, entre l'adolescent sombre et le
petit animal blessé, il est ici une pure révélation cinématographique !

Mais le film ne tourne pas qu’autour de cet appartement de promiscuité où se joue le rapport d’amour-haine entre le fils et le père. Il suit surtout l’itinéraire du garçon, qui par sa pratique de
l’aviron parvient à dépasser le climat d’oppression de sa vie en train d’être brisée, sans qu’il n’ose rien faire, rien dire, de peur de perdre sans doute sa dernière famille, ce père violent qu’il
défie sans cesse mais sur qui il n’arrive pas encore à avoir le dessus… C’est pourtant dans son club sportif qu’il semble reconstituer sa propre famille. Il trouve bien sûr une sorte de père de
substitution dans la personne de son entraîneur, toujours derrière lui et prêt à lui apprendre la vie autant que la technique de l’aviron, incarné à l’écran par Sergi Lopez, comme souvent très
bien… En passant de la pratique en solitaire à la collaboration avec son concurrent direct, qu’il déteste, Alexandre apprendra aussi la confrontation à l’autre, la nécessité de la solidarité,
principalement lorsque l’on est littéralement embarqué dans la même galère (c’est là que la métaphore du sport nautique se révèle tout à fait pertinente !), ainsi que l’amitié, puis l’amour à
travers le regard que porte sur lui une jeune fille du club. Il faut voir la fragilité de l’adolescent à l’écran, capable de fondre en larmes, tellement débordé d’émotion à la moindre attention à
son égard, comme au cours de la soirée pendant le stage où ses camarades lui souhaitent modestement son anniversaire, pour comprendre toute la beauté, la grâce et la finesse de ce long métrage ! Il
faut le voir souffrir en silence devant les autres, pour ne pas condamner le père, alternant les regards sombres, quasiment désespérés, et les sourires plus gracieux et enfantins lorsqu’il est avec
ses nouveaux amis, prêt alors à s’oublier… Loin du père, son visage peut passer de la gravité à la plus innocente tendresse en un regard, en un geste ou en un mot.

On pourrait très vite sombrer dans le misérabilisme, mais le film est au contraire une sacrée claque éclairante et visionnaire, dépassant son sujet en le traitant obliquement, loin des clichés et
de la morale appuyée que l'on retrouve la plupart du temps dans ce genre d'histoire. Le réalisateur s’applique par ailleurs à une mise en scène hyper maîtrisée et d’une cohérence galvanisante pour
le spectateur. Le travail sur la photographie, notamment, est incomparable ! Cette délimitation de l’ombre et de la lumière entre les différents espaces du film, principalement entre l’appartement
constamment mal éclairé et le fleuve ensoleillé sur lequel le garçon avironne, est saisissante tout au long de « La régate ». La beauté des visages, lorsque l’eau se reflète sur eux, sublime la
jeunesse ainsi filmée. Et la façon d’exalter les corps à l’écran, toute cette puissance et finalement cette violence contenue en eux, est absolument magnifique. Le corps du garçon, suant sang et
eau pour indéfiniment améliorer ses performances sportives, est suivi par la caméra dans tous ses efforts, avec un véritable élan. L’emploi de la musique, spécialement les morceaux rock, accentue
encore davantage cette dimension de l’effort et de rage contenu qui explose dans le sport.

On pourrait enfin parler de l’ultime plan du film, s’achevant sur un regard caméra indécis mais vraiment poignant du garçon, après qu’il ait regardé sa demi-sœur sur le point de l’éloigner du père
et levé également un œil à la fenêtre de l’appartement-enfer qu’il quitte enfin et d’où le regarde tristement le père, rongé par la culpabilité… Mais ce serait réduire le film à son très haut
pouvoir symbolique. Un pouvoir fondamental et rédempteur dans sa construction et ses articulations, certes, mais loin d’être le seul intérêt de ce film particulièrement riche de cinématographie,
d’intelligence, de réflexions, d’humanité, et probablement de mille autre choses… Un film à voir, nécessairement !






























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mercredi 24 février 2010

Star wars épisode 2 : L’attaque des clones, de George Lucas (EU, 2002)



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Note :
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Après un premier épisode d’exposition, l’épisode suivant nous
épargne la longue formation d’Anakin Skywalker en Jedi et nous le fait retrouver en grand et beau jeune homme par le biais d’une belle ellipse, jeune homme déjà bien formé sous bon nombre
d’aspects ! « L’attaque des clones » nous fait donc rentrer dans le vif du sujet, en nous présentant une République désormais à l’agonie, désertée par des étoiles de plus en plus nombreuses… Le
film est encore parcouru d’effets spéciaux riches et variés, au service d’une histoire tout aussi fouillée et pleine de rebondissements. Mais malgré la profusion des évènements qui peu à peu se
précipitent, c’est bel et bien sur Anakin que l’intrigue se concentre.

Sous les traits du beau et jusqu’alors inconnu Hayden Christensen (qui n’a rien à envier à Mark Hamill, l’acteur qui jouait son fils dans la première trilogie), le personnage dont bon nombre
pensent qu’il est « l’élu » qui maintiendra l’équilibre de la Force dans la galaxie se présente très vite comme un héros pétri d’ambiguïtés… Effectivement, c’est un padawan plein de certitudes
arrogantes et de réflexions présomptueuses qui fait son apparition à l’écran. Son maître Obi-wan fait au mieux pour lui apprendre les valeurs d’un véritable Jedi, mais le jeune apprenti se dérobe
bien trop souvent à ses leçons. Anakin est en réalité partagé entre le côté lumineux et le côté obscur de la Force, ce qui plonge l’univers dans le trouble le plus absolu : même le conseil des
Jedis où trône le maître Yoda a bien du mal à voir l’avenir, et l’on apprendra même au cours du film qu’il demeure en grande partie aveugle sur des éléments néfastes en train de grandir et de se
mettre en place… L’élu deviendra-t-il bien le Jedi que tout le monde attend ou sombrera-t-il dans le mal en se transformant en chevalier Sith ? Sa fréquentation étrange et douteuse de Palpatine
laisse hélas déjà présager le pire… Si Anakin est si incertain et indéterminé dans ses émotions, c’est en partie parce qu’il a reçu une formation bien tardive, mais probablement surtout à cause
de ses amours contrariées avec la belle Padmé Amidala, ancienne reine de Naboo devenue sénatrice… Dans des dialogues quasiment philosophiques, les jeunes tourtereaux, dont on se demande parfois
qui veille exactement sur qui (Anakin est chargé en réalité d’assurer la protection de Padmé), il découvrent qu’ils s’aiment, mais hésitent à « consommer » dans la mesure où l’amour fait
fatalement souffrir… On verra bien sûr par la suite qu’ils n’avaient pas tort et qu’ils auraient probablement mieux fait de rester sur leur faim ! Une autre contrariété achèvera de semer le doute
et la confusion dans l’esprit du jeune Skywalker, lorsqu’il ressentira le danger que court sa mère. Se précipitant alors à son secours sur Tatooine, la colère s’emparera de lui lorsque
l’entourage de sa mère lui dira la considérer comme très certainement morte. C’est à ce moment précis qu’une illustration superbe de la rivalité intérieure du personnage jaillit à l’écran :
l’ombre que renvoie le corps d’Anakin sur une maison n’est plus la sienne mais celle de Dark Vador, qui représente peut-être son devenir futur… Partant sans écouter personne à la recherche de sa
mère, il la retrouve parmi ses ravisseurs, agonisante et tout juste encore vivante pour mourir dans ses bras. De rage, le fils impitoyable assassine tout le village et n’épargne ni les femmes ni
les enfants ! De ce massacre naît sans nul doute l’orientation du caractère profond de ce héros incertain…

A côté de cette histoire individuelle mais pourtant déterminante pour l’avenir de l’univers, la grande Histoire du monde se poursuit elle aussi avec fracas : Palpatine parvient à obtenir les
pleins pouvoirs au sénat (ce qu’il en reste), la République découvre l’existence d’une grande armée créée pour elle dans le plus grand secret… Tout cela rythmé par des courses poursuites en
vaisseaux, des cascades dans des métropoles futuristes, des « jeux » dans une immense arène (évocation évidente de l’Antiquité) ou encore des affrontements mythiques aux sabres laser
multicolores, à la façon des grands duels à l’épée du Moyen Age, dont notamment celui dans lequel maître Yoda himself fait montre de tous ses talents chevaleresques : un grand moment dans
l’histoire de la saga « Star wars », que tout le monde attendait avec impatience !



 



La Saga "Star Wars" selon Phil Siné































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mardi 23 février 2010

Crimes à l’UGC : appelez la police !


UGC interdit

Crimes de lèse-UGC ?


Vous l'aurez sans doute appris par les médias (ou remarqué par vous-même à votre corps défendant dans une salle de ciné), les cinémas UGC commencent à faire des descentes de police musclées dans
leurs salles les plus mal famées... Spécialement les salles parisiennes des Halles et de l'Opéra. En effet, les gens se permettent les pires choses désormais, sans la moindre gêne, en introduisant
des enfants de moins de trois ans dans leurs cinémas par exemple, voire même pire : en entrant avec des canettes de boissons ou des sandwichs qu'ils n'ont pas acheté sur place ! Vraiment, quelle
honte ! Ca mérite bien une petite verbalisation ou une expulsion des lieux manu militari

La façon dont les journalistes ont relayé ces informations peuvent les faire apparaître effectivement très choquantes et très vite laisser imaginer que la police répond tout de suite présent pour
ces espèces de broutilles quand elle a peur de se rendre dans certaines zones de non droit au sein de quelques banlieues chaudes françaises... La police au service des bénéfices d'UGC (qui s'en met
par ailleurs plein les poches lorsque les consommations sont achetées sur place par le spectateur !) plutôt qu'à celui de la petite vieille qui se fait tirer son sac à pommes de terre à l'abord de
son immeuble insalubre ? Il n’y a qu’un pas pour le penser quand on entend ces drôles de situations là…

Il est clair que je ne défendrai jamais la politique et les positionnements d'UGC sur des tas de choses, mais il semblerait cependant que toute cette histoire soit un tout petit peu plus compliquée
que ce qu'elle a l'air d’être et de dire...

Si l’on croise les différents points de vue, on apprend par exemple que la famille avec l’enfant de moins de trois ans avait bien été prévenue qu’elle ne pouvait pas rentrer dans la salle avec leur
rejeton, et aurait donc un peu fait du « forcing », pour le dire subtilement… Après, vu les méthodes policières utilisées, on peut bien sûr discuter de la déontologie du procédé !

En ce qui concerne la buveuse de canette hors la loi, il semblerait qu’elle avait également sur elle un gros sac de divers biscuits apéritifs pour clairement faire ripaille dans la salle (sac
mystérieusement évaporé lorsque la police l’a interpellée), et surtout qu’à une remarque d’un agent d’accueil du cinéma à propos de ses provisions illicites, elle l’aurait traité de « con » et
serait partie vers la salle comme une furie… Ca situe quand même un peu le type de personnage.

Quant au mangeur de sandwich prohibé, il aurait été de son côté dans l’incapacité de fournir son billet d’accès à la salle lorsque le policier le lui a demandé… Hum ! Que des cas pas très clairs,
en somme…

Faut-il rappeler par ailleurs qu’en entrant dans un espace qui n’est pas le notre (y compris un espace public !), on accepte tacitement de se plier au règlement en vigueur de cet endroit précis…
Alors c’est vrai que le règlement des cinémas UGC, leur fameuse « charte des spectateurs » qui semble écrite pour des enfants de 7 ans, comporte quelques passages assez agaçants, dont on peut
débattre parfois la légitimité… Attachons-nous par exemple aux deux articles qui ont honteusement été bafoués par tous nos dangereux criminels.

Article 9 : On est tous de grands enfants. Les enfants de moins de 3 ans (même accompagnés) ne peuvent pas accéder aux salles. Une pièce d'identité peut être demandée à l'entrée selon les
interdictions (-12 ans ou -16 ans).


Personnellement, je ne trouve rien à redire à celui-là, mais j’admets que cet avis n’engage que moi. A vrai dire, ce paragraphe du règlement est tout simplement édicté par l'article 198 de
l'ordonnance de la préfecture de Paris, qui date de 1927, et qui interdit les enfants de moins de trois ans d'entrer dans toutes les salles de spectacle. C’est vieux, certes, mais pas si idiot que
ça, puisque c’est à la fois de la santé publique (pour préserver les oreilles des plus jeunes du niveau sonore souvent trop agressif des spectacles) et du confort pour les autres spectateurs (peu
d’enfants aussi jeunes sont capables de rester deux heures de suite assis tranquillement et sans crier devant un écran). Si ça ne dépendait que de moi, j’avoue même que j’interdirais l’accès aux
salles à tous les enfants !

Article 7 : C'est notre chef qui fait le menu. La nourriture et les boissons vendues dans le cinéma sont les seules autorisées.

Cet article là, par contre, me paraît un peu plus problématique, voire illégitime… Une salle de cinéma n’étant pas un restaurant, il me semble douteux d’y interdire le pop-corn X quand le pop-corn
UGC y est admis. A la limite, interdire à un spectateur de regarder un film sur son ordinateur pendant la projection d’un autre dans la salle serait déjà plus logique ! Mais encore une fois, si ce
n’était que moi, toute nourriture dans les cinémas seraient non-autorisées, pour la simple raison encore une fois que l’on n’est ni au restau, ni à table, que ça fait un bruit généralement
dérangeant pour les autres spectateurs et que j’estime qu’un être humain peut s’abstenir de manger pendant deux heures sans dommages trop dangereux pour sa santé…

Et pour conclure ici mes réflexions cinématographico-policières et comportementalistes sur les spectateurs des salles UGC (et des autres cinémas, soyons honnêtes), voici une amusante et
intéressante « charte du spectateur citoyen », sur laquelle je suis tombé lors de mes investigations forcenées et que je vous invite à lire, à appliquer et à faire appliquer sans réserve : http://www.occe93.net/ressources/documents/1/34A5D9CPxI34MaOK51s4p26L.pdf

Webliographie sélective :
http://www.rue89.com/2010/02/14/nouvelle-intervention-de-la-police-dans-une-salle-ugc-138404
http://www.numerama.com/magazine/14992-sandwich-illegal-dans-un-cinema-ugc-la-police-intervient.html
http://www.lepost.fr/article/2010/02/15/1942931_nouvelle-descente-policiere-dans-un-cinema-ugc-au-cinema-on-n-est-pas-chez-soi.html
http://www.leparisien.fr/paris-75/descente-de-police-dans-un-cinema-ugc-fait-le-dos-rond-05-02-2010-804963.php






























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Percy Jackson : le voleur de foudre, de Chris Columbus (EU, 2010)

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Note :
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Que tous les fans de Harry Potter, qui frémissaient à l’idée de voir son odyssée cinématographique bientôt toucher à sa fin, se rassurent : la relève est désormais assurée ! Le nouveau petit
sorcier plein de ressources s’appellent Percy Jackson… et il n’est pas sorcier en fait, il n’est rien de moins qu’un demi-dieu : le croisement entre Poséidon et une mortelle de notre monde moderne…
Apparemment, lui aussi adapté d’une grande saga de la littérature jeunesse, ce premier film en appelle beaucoup d’autres ! Ce qui est marrant, c’est qu’il est réalisé par Chris Columbus, celui qui
justement avait mis en scène les premiers films d’Harry Potter, par ailleurs les moins intéressants… Son style plutôt enfantin semble cependant avoir un peu mûri pour l’occasion, avec des effets
spéciaux toujours plus impressionnants… Mais après tout, Percy n’a pas 11 ans comme Harry faisant ses premières classes à l’école des sorciers, mais l’âge d’un jeune homme déjà robuste et bien
constitué !

Le thème de la mythologie est vaguement l’occasion d’enseigner ludiquement au jeune public les figures emblématiques du panthéon des dieux grecs, malgré les approximations de rigueur, généralement
par facilité à l’égard de l’intrigue. On a droit bien sûr à une vision très américaine des mythes gréco-latin, avec notamment le Mont Olympe situé juste au-dessus de l’Empire State Building à New
York et les Enfers placés avec beaucoup d’humour juste en dessous de Hollywood… C’est léger et sans conséquence, mais finalement plutôt amusant.

Tout semble esquissé à gros traits dans ce « Voleur de foudre » : l’intrigue suit un chemin plutôt convenu, le scénario tire des ficelles sans surprise… On est clairement dans la facilité et
l’écriture paresseuse ! On a par ailleurs déjà vu tout ce côté jeu de piste et film d’aventure fantastique par le passé, un peu comme si on se retrouvait quelque part entre « Les goonies » et «
Indiana Jones », avec cascades, énigmes à résoudre et effets spéciaux en rafale. Mais ce pouvoir d’évocation de figures filmiques passées donne aussi peut-être sa force au long métrage : pris d’une
vague nostalgie, même le spectateur adulte devrait très vite y trouver son compte… Mais là encore, sans véritable transcendance.

Si l’on ajoute à ça des personnages très clichés et à la psychologie taillée au burin (le personnage éponyme ne semble pas très longtemps affecté par la mort de sa mère, comme s’il savait
finalement qu’elle n’était pas vraiment morte pour de vrai… mouarf !), on devrait pour le coup obtenir un film assez catastrophique, émaillé par ailleurs de décors de carton-pâte plutôt kitsch ! Et
pourtant, contre toute attente, le charme opère et on se prend au jeu… Est-ce son côté sucré et léger complètement assumé ? Est-ce son rythme endiablé qui ne nous laisse pas une seule seconde pour
nous ennuyer ? Est-ce encore la sympathie que l’on éprouve d’emblée pour ces jeunes acteurs tout mignons, à commencer par Logan Lerman, fougueux et impulsif comme le demi-dieu qu’il incarne ? Quoi
qu’il en soit, un film avec une apparition aussi « médusante » d’Uma Thurman, toujours classe et électrique, ça ne se refuse définitivement pas !






























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lundi 22 février 2010

Amer, de Hélène Cattet et Bruno Forzani (France-Belgique, 2010)

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"Amer" sortira en salle le 3 mars 2010


Note :
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« Amer » est un « giallo ». Ca veut dire « jaune » en italien, de la couleur des couvertures d’une collection de la littérature policière, mais ça désigne surtout un genre cinématographique très en
vogue en Italie (et parfois ailleurs) dans les années 60, 70 et un peu 80… Il s’agit d’un croisement très laxiste entre le cinéma policier, le cinéma d’horreur, le thriller, ce qu’on nomme le «
slasher » aujourd’hui (en gros un tueur psychopathe qui zigouille tout le monde) et l’érotisme léger… Les figures emblématiques de ce cinéma-là se nomment par exemple Mario Bava ou Dario Argento !
Avec « Amer », les réalisateurs débutants Hélène Cattet et Bruno Forzani proposent un véritable hommage à ce genre disparu, tout en essayant de pousser ses obsessions encore plus loin ! Et de ce
point de vue là, il faut reconnaître que le film est plutôt réussi…

Avant la projection, le réalisateur nous a dit de regarder le film en s’imaginant être le cerveau de l’héroïne, que l’on découvre à trois âges de sa vie : enfant, adolescente et adulte… et c’est
exactement ça ! Car en effet, à l’écran, on assiste plus à la captation de ses sensations qu’à sa vie présentée de façon plus conventionnelle, objective et linéaire. On entre dans la tête de Ana,
qui est confrontée à diverses sensations traumatiques ou sensuelles, mais tout est montré à travers le filtre du ressenti de la jeune fille qui devient jeune femme… Petite fille, elle a vu ses
parents coucher ensemble et le cadavre de son grand-père, ce qui fait quand même un sacré trauma fondateur. Plus tard, elle se retrouve parmi des motards, remplit une baignoire de pipi (?), se
prend du sperme plein les doigts ou découpe des hommes au scalpel… Le film est finalement une succession de scènes étonnantes et inattendues. Mais le plus intéressant, c’est bien sûr le traitement
du sujet, bien plus que le sujet lui-même ! « Amer » se présente ainsi plus comme une « expérience » que comme un film à proprement parler. Les réalisateurs inventent finalement une forme assez
fascinante, en multipliant les recherches visuelles et sonores, souvent en s’inspirant bien sûr du « giallo ». Déformations de l’image, jeux d’ombre et de lumière, essais chromatiques multiples,
bruits sourds, musiques appuyées… Tout confine à la naissance d’un nouveau genre cinématographique, post-« giallo », ce qui n’est pas rien et ce qui donne fatalement son intérêt au film…

Cependant, à trop privilégier l’expérimentation au détriment du bien-être ou de la compréhension du spectateur, Cattet et Forzani prennent le risque de les perdre parfois complètement et de lasser.
Leur cinéma est travaillé et sincère, c’est évident ! Il est riche et intense, on en convient, mais le faire franchir le cap du long métrage jusqu’à atteindre la durée d’une heure et demi, c’est
déjà plus délicat… et « l’expérience » peut alors assez vite devenir douloureuse… ou soporifique. On le regrette, tant le pouvoir évocateur et l’intelligence est présente dans « Amer », mais il
faut quand même prévenir le public de la difficulté d’accès de cet unique et étonnant cinéma-là…






























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dimanche 21 février 2010

Jeu : les 7 degrés de séparation # 7



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Alors même que vous avez tous le disque complètement « Dingue » d’Emmanuelle Seigner sur
votre platine de salon ou dans votre baladeur à cassettes mp3isé, pourquoi ne pas essayer de relier cinématographiquement cette merveilleuse actrice chantante à sa sœur Mathilde ? Le premier qui y
arrive avec le moins de films possibles gagne 1 point !

Si nécessaire, la règle du jeu se trouve toujours ici !

Evènement tout à fait exceptionnel cette semaine, puisque c’est la petite Adèle R. qui gagne le
point pour avoir enfin rabiboché Jim et Ewan
… On l’encourage bien fort !
Du coup, si l’on dresse le bilan des points, ça nous donne : Foxart, Bruce Kraft, Adèle R… qui ont tous 1 point chacun !

Je vous rappelle qu’il faut 3 points pour gagner l’un des DVD tout à fait exceptionnels mis en jeu, comme « Akoibon » ou « The calling »

Bon jeu, bon dimanche et à la prochaine !






























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Fantastic Mr. Fox, de Wes Anderson (Etats-Unis, 2010)

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Note :
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Pour adapter « Fantastique maître Renard », un roman pour la jeunesse signé Roald Dahl, Wes Anderson s’est lancé dans le film d’animation. Il convient de revenir ici sur les procédés et la
technique utilisée dans son œuvre, avant d’analyser plus avant le contenu du film, afin de bien comprendre les enjeux d’un tel choix… Ici, point d’esbroufe de synthèse comme dans un dessin animé
Pixar ou point d’images en relief 3Disées dernière génération à la James Cameron pour
son « Avatar »
, mais le choix presque suranné d’une animation image par image avec des décors de studio soignés et détaillés et des marionnettes aux corps et aux mouvements presque figés. La
technique, bien que peu moderne, est par contre parfaitement maîtrisée et se met au service d’un film éminemment novateur et pertinent dans sa partie narrative ou psychologique... Ce que le
cinéaste semble vouloir nous dire, c’est qu’il ne suffit pas d’utiliser la technologie dernier cri pour être « moderne », encore faut-il savoir s’en servir et connaître son langage… Et avoir
quelque chose à dire, aussi, cela va de soi : un film plein d’effet spéciaux mais construit sur du vide, ça demeure bien sûr un film pour rien !

Ceci étant dit, « Fantastic Mr. Fox » est véritablement un film « fantastique » ! Enlevé et alerte, il est d’abord un film éminemment vivant et dynamique, malgré les postures apparemment figées de
ses personnages… Cela s’appelle : force et talent de la mise en scène ! Et Wes Anderson sait parfaitement rendre son histoire palpitante, multipliant les pirouettes rocambolesques et les effets
visuels trépidants ! Le scénario est parfaitement écrit, tout s’enchaîne et se goupil(le) sans la moindre baisse de tempo et le cinéaste présente finalement un spectacle rusé (comme un renard) qui
ravira tout le monde et tous les âges, avec ce qu’il faut d’aventures et de rebondissements pour les petits, et ce qu’il faut de dialogues futés, d’humour subtil et de situations symboliques pour
les plus grands…

A voir tous ces animaux dont l’allure rappelle les illustrations d’antan des livres de contes pour enfants, le film nous fait souvent pencher du côté de la fable animalière ou du conte moral et
philosophique… C’est très fin et plein de poésie, à l’image de cette étrange apparition d’un loup encore à l’état sauvage à la fin du film. Mais Wes Anderson va encore bien au-delà du fabliau pour
imprégner son film de son propre univers et de ses obsessions, qui travaillaient tous ses films précédents. La famille, donc, se retrouve bien entendu au cœur du récit, en particulier le noyau dur
formé par toute la petite famille Renard, neveu inclus ! La folie des grandeurs du père contrastant avec la nature plus raisonnable de la mère, qui avait suffit pour canaliser son mari plusieurs
années durant. La difficulté du fils à se faire un nom, surtout après le passage de son père athlétique et fort en tout, admiré de tous. Cette bienveillance des parents à son égard, qui le
qualifient de « différent » tout en lui rappelant du regard tout leur amour, quoi qu’il arrive… C’est mignon. Mais le fils un peu amer devra aussi supporter un temps une certaine rivalité avec ce
neveu admirable qui vient s’incruster  dans l’arbre familial (au propre comme au figuré, leur maison étant creusée dans un arbre)… Mais la solidarité familiale, et même entre espèces, finit
toujours par venir à bout des plus grandes difficultés et par glorifier l’amitié comme valeur fondatrice de nos cœurs ! « Fantastic Mr. Fox », décidément, a bien des atouts et un tempérament
réjouissant, énormément de charme, beaucoup de « chien » et puis surtout des renards très attachants…






























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samedi 20 février 2010

Love story, d’Arthur Hiller (Etats-Unis, 1970)

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Note :
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Quand un « fils à papa » tombe amoureux d’une fille d’origine modeste et se brouille avec sa famille pour l’épouser, et qu’ensuite sa nouvelle femme se meurt d’un cancer… Eh bien ça donne un film
mythique : « Love story ». Film culte pour les uns, sur lequel on ne pleurera jamais assez, ou film cucul la praline de midinettes pour les autres, le débat n’a jamais vraiment été tranché au fil
des quarante années que pèse désormais l’œuvre emblématique du cinéaste Arthur Hiller… Force est de constater cependant que le film existe encore aujourd’hui et qu’il a su marquer les esprits comme
une évidence.

La simplicité du sujet fait justement sa force. Hiller signe un mélodrame puissant et flamboyant, qui suit le fil d’une histoire d’amour forte, mais qui devra s’achever tragiquement, comme toutes
les plus grandes histoires d’amour ! Plusieurs fatums viennent d’ailleurs alimenter le tragique de l’histoire : les deux personnages appartiennent à des classes sociales diamétralement opposées, ce
qui obligera le garçon à rompre avec son père (et par là même à toute sa belle fortune !) pour épouser sa belle, façon finalement assez fine d’aborder en toute discrétion les phénomènes de lutte
des classes aux Etats-Unis… Mais c’est surtout la mort, bien sûr, qui finira par les séparer définitivement ! Et là, préparez vos mouchoirs, parce que les séquences larmoyantes à la pelle, de
patinoire en chambre d’hôpital, ajoutées au talent des comédiens et au thème musical lancinant et immortel, sont capables de vous achever complètement… ou pas ! Parce qu’il est vrai que l’on peut
avoir une toute autre réaction à la vue de « Love story » : on peut trouver le film trop appuyé ou cliché, et finalement assez artificiel dans les situations qu’il présente. On a le droit de
trouver les démonstrations d’amour du couple formé par Ali MacGraw et Ryan O’Neal parfaitement ridicules : les voir courir et batifoler dans la neige au ralenti, leurs airs de jeunes mariés tout
proprets, baignant d’innocence et de naïveté…

Pourtant, reconnaissons à « Love story » un charme tout à fait aimable et désuet, peut-être dû à l’universalité de son histoire, à la gravité de son sujet traité avec une certaine légèreté, à la
candeur et la tendresse des deux acteurs, pour qui on éprouve d’emblée une forte sympathie… avant même d’éprouver (ou non) une forte empathie pour leurs personnages ! On peut aussi retenir du film
son petit vivier de répliques cu-cultes, qui ont marqué les conversations potaches de tous ceux qui l’ont vu : « Elle était belle et intelligente, elle aimait Mozart, Bach et les Beattles… et moi !
» Et puis surtout l’inénarrable « L'amour, c'est n'avoir jamais à dire qu'on est désolé » (« Love means never having to say you're sorry »), repris en se moquant quelques années plus tard par
Barbra Streisand dans « What’s up, doc ? », alors qu’elle
donne la réplique à un certain… Ryan O’Neal !






























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vendredi 19 février 2010

Fairies, de Tom Gustafson (2003)


















Le petit chef-d'oeuvre du moment : "Were the world mine" est en réalité
basé sur "Fairies" (subtilement traduit en français par "Le songe d'une nuit très gay"), un court-métrage du même réalisateur, Tom Gustafson, qui s'appuyait déjà sur la pièce de William
Shakespeare : "Le songe d'une nuit d'été"... Vous y êtes ? Alors je vous propose d'en découvrir deux extraits sous-titrés en français ci-dessus (le film dure 25 minutes environ) et pour les plus
anglophones ou sinophones de nos lecteurs, je suggère même un lien vers la version intégrale ci-dessous, en anglais sous-titré chinois... C'est tout ce que j'ai pu trouver !
Mais le mieux que vous puissiez faire bien sûr, c'est d'aller découvrir "Were the world mine" en salle, cette petite merveille de comédie musicale
kitsch et délicieuse !

"Fairies" de Tom Gustafson dans son intégralité : http://v.youku.com/v_show/id_XOTU3Nzc5MjQ=.html






























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Le temps des grâces, de Dominique Marchais (France, 2010)

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Note :
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Là où les merveilleux films de Raymond Depardon (« Profils paysans », sa trilogie documentaire) insistaient davantage sur le pathos et la nostalgie d'un temps à tout jamais révolu et en train de
disparaître, "Le temps des grâces" élargit les perspectives sur le monde agricole d'hier, d'aujourd'hui et de demain ! Le film de Dominique Marchais ne se contente pas de pleurer sur le sort
inquiétant réservé à l’agriculture actuelle, gangrenée par les lois du profit maximum et de l’économie pas solidaire pour un sous, il offre un panorama probablement exhaustif, riche et argumenté,
une vision complète qui embrasse tous les aspects du monde paysan et agricole français moderne ! Parfois drôle, souvent passionnant, cet état des lieux (plutôt tragique), commenté par tous les
acteurs d’une chaîne complexe et multiple (agriculteurs indépendants ou maillons d’une grande firme, ingénieurs agronomes, biologistes, écrivains et penseurs…), n'est pourtant pas complètement
désespéré et propose même des solutions pour demain, à condition bien sûr de transformer radicalement tout le système d’aujourd’hui, qui pense à trop court terme et ne respecte pas les écosystèmes
essentiels à la vie…

Entre les nombreux témoignages, le réalisateur glisse de nombreuses images, tantôt bucoliques, tantôt inquiétantes avec l’invasion des villes dans le paysage agricole. Il sait se faire poète et
compose des plans magistralement cinématographiques ! Entre les charolaises et les limousines, entre les moutons et les champs de céréales, on apprend comment l’agriculture intensive a détruit
toute la vie et la richesse de nos terres autrefois si fertiles… On entend les enjeux stratégiques et purement économiques des grandes multinationales, qui ont réduit drastiquement la diversité de
la faune et de la flore. On ne comprend pas vraiment le contenu des formations modernes en agronomie, qui privilégient l’enseignement des engrais (au service de leurs fournisseurs, donc !) plutôt
que celui de la richesse d’une nature bien utilisée et entretenue ! En prônant l’intérêt des petites bêtes et des arbres au milieu des champs, « Le temps des grâces » nous rappelle finalement ce
dont nous manquons depuis que l’homme a quitté la nature et sa « terre » d’origine : une philosophie de vie, une certaine forme de simplicité et d’humilité devant ce qui nous fait vivre et que nous
sommes aujourd’hui en train de faire mourir…






























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jeudi 18 février 2010

C’est ici que je vis, de Marc Recha (Espagne, 2010)

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Note :
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« C’est ici que je vis » est un film magnifique et solaire. Il suit le quotidien d’un adolescent de 17 ans, Arnau, qui vit avec sa sœur aînée dans un quartier pauvre d’une banlieue de Barcelone… Sa
mère est en prison, on ne comprend pas vraiment pourquoi, comme on ne saisit pas tout de suite les choses dans ce film parfois insaisissable et flottant, plus axé sur la sensation que sur la
narration stricte. On comprend qu’Arnau voudrait la faire sortir de prison, en payant un avocat par exemple. Mais il lui faut de l’argent, alors il erre entre le cynodrome où l’emmène son oncle
pour parier des sommes dérisoires sur des courses de lévriers et les concours de chants d’oiseaux où il fait participer son meilleur chardonneret… Mais là encore, le gain est bien faible pour se
payer le luxe de la justice… Il cherche aussi n’importe quel petit boulot qui viendrait à passer par là, mais vogue la galère, surtout…

Marc Recha dresse un superbe portrait de l’entre deux âges, celui d’un garçon grandi trop vite qui semble pourtant encore appartenir à l’enfance… Arnau est quelqu’un de très réservé, taiseux et
taciturne, et le cinéaste ne le laisse quasiment jamais parler… Même lorsqu’il a l’air d’en avoir tellement besoin, ne serait-ce que pour expulser ce qu’il a sur le cœur. Alors il se réfugie dans
la nature. Il semble en parfaite osmose avec elle et la mise en scène nous berce doucement de son minimalisme contemplatif… Il parvient à une relation presque complice avec les oiseaux qu’il fait
chanter. Il se conduit presque comme une mère pour eux, leur laissant prendre des graines jusque dans sa bouche… Il apprivoisera surtout un renard, tel un « petit prince » espagnol, qu’il trouvera
blessé au bord de l’eau. Les animaux semblent devenir ses amis, mais c’est sans doute oublier un peu vite l’instinct de nature, qui est également propre à l’homme : quand il découvrira que son ami
renard a tué ses amis oiseaux, comment demeurer ami avec le meurtrier de ses autres amis ? C’est dans un geste de pulsion purement bestiale qu’il tuera violemment le renard et perdra ainsi son
dernier ami… Est-il alors enfin devenu un homme ? Soit un être triste et solitaire, avec la vérité du monde en face de lui, dans sa plus cruelle crudité… Le film se transforme ainsi en conte cruel
ou en fable existentielle, qu’on quitte vraiment à regret, laissant ce pauvre garçon à son triste sort.

Le style du cinéaste espagnol fait véritablement mouche à chaque plan et on demeure subjugué par la beauté de son film. On pense à Gus Van Sant, dans sa façon de suivre les errances du jeune
garçon. On pense aussi à Bresson, notamment dans la scène du vol au cynodrome, référence possible à « Pickpocket » ?






























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La horde, de Yannick Dahan et Benjamin Rocher (France, 2010)

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Note :
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On peut aller voir « La horde » avec toute la bienveillance que l’on peut avoir pour un film de genre « 100 % made in France », force est de constater très vite (avant même l’apparition du titre à
l’écran !) que c’est une pure catastrophe humanitaire (enfin, « zombilifère », si vous préférez). Après le ridicule « Humains », film d’horreur néolithique avec Laurent Deutsch, et le calamiteux «
Mutants », déjà un film de zombies avec l’inénarrable Hélène de Fougerolles, voici le nouvel incident industriel et bien triste ratage du cinéma gore à la française !

Le premier vrai problème du film est dramatique : son concept de départ n’est absolument pas développé durant toute la durée du (trop) long métrage et l’on tourne du coup très vite en rond… enfin «
en carré » puisque toute l’action se situe dans une de ces barres HLM de banlieues ! En gros, un groupe de policiers cherchent à venger l’un des leurs en allant massacrer du méchant « z’y va » dans
un immeuble délabré. Et puis tout à coup, on sait pas bien pourquoi, y’a du zombie qui arrive dans tous les coins ! Aucune explication, aucune cohérence spatiale de l’évolution des morts vivants :
les réalisateurs ont visiblement opté pour l’option « aucun scénario » finalement. A un moment, les personnages apprennent à la télé qu’une base militaire accueille les survivants (ça, c’est pas
comme si c’était tout pompé sur d’autres films, hein…), pourtant les personnages ne s’y rendront pas et resteront cantonnés dans leur petit immeuble tranquille… par manque de moyens ? Durant tout
le film, c’est pareil : on croit que ça va rebondir, qu’un événement va arriver, que l’histoire va peut-être commencer ? Mais non ! Les personnages tuent des zombies ou se font parfois tuer par des
zombies : point barre !

Second gros problème de taille : les acteurs ! Ils sont tous mauvais comme des glands, à croire qu’ils ont été castés pour ça : ça pue vraiment le film fait entre potes, pour le coup… Quand ils
essaient de nous émouvoir en pleurant ou en criant de façon déchirante (mais juste une seconde, pas plus) la mort de leurs amis, on pouffe de rire ! Il faut dire qu’ils ne sont pas non plus très
aidés par la psychologie de leurs personnages, apparemment écrite à la truelle, et par des dialogues insipides et vulgaires, qui donnent l’étrange impression de se répéter à l’infini… On a le
sentiment aussi qu’une certaine forme d’humour bien franchouillard essaie de percer ici et là, par le biais de personnages bien caricaturaux, et on se demande bien ce que ça vient faire là… Au
secours ! se dit-on, avec cette puissante envie de fuir la salle en courant…

A chaque plan, à chaque idée, on sent aussi l’influence ou la référence à plein d’autres films, forcément américains, bien plus riches, bien plus classes et bien plus intéressants ! Vouloir copier,
même si c’est pour rendre hommage, ça sape fatalement tout un film… On évitera peut-être de rappeler cette citation de Victor Hugo pour ne pas fiche la honte à Dahan et Rocher : « N'imitez rien ni
personne. Un lion qui copie un lion devient un singe ». Tout ça pour dire que n’est pas le grand Romero qui veut !

Côté mise en scène, on sent qu’il y a de l’effort… De l’effet, il y en a même à foison ! Mais c’est de l’effet construit sur du vide… Alors l’effet a beau être du plus bel effet en effet, mais s’il
ne montre rien, il demeure bel et bien sans le moindre effet : CQFD !






























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mercredi 17 février 2010

Lebanon, de Samuel Maoz (Israël, 2010)

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Note :
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« Je venais d'avoir 19 ans en mai 1982. La vie était belle. J'étais amoureux. Ensuite on m'a demandé de partir sur une base militaire et d'être le tireur du premier tank à traverser la frontière
libanaise. Cela devait être une mission d'une journée toute simple mais ce fut une journée en enfer. Je n'avais jamais tué quelqu'un avant cette terrible journée. Je suis devenu une vraie machine à
tuer. Quelque chose là-bas est mort en moi. Sortir ce tank de ma tête m'a pris plus de 20 ans. C'est mon histoire ». Avec un pareil synopsis, le film nous plonge directement dans ce dont il se
revendique : un témoignage (celui du cinéaste) de la guerre du Liban vue par un soldat israélien depuis l’intérieur d’un char… Le film a très probablement servi de thérapie à l’ancien soldat Samuel
Maoz, pétri de traumatismes et d’horreur à la suite de cette expérience aux frontières de la bestialité. On y vit la guerre comme si on y était, au plus près des militaires, de leurs actes et de
leur façon de les assumer…

Mais « Lebanon » va bien au-delà du témoignage de guerre pour s’affirmer très vite comme un pur film de cinéma ! De part son concept, d’abord, il pose un point de vue formel porteur d’un sens
tragique et psychologique indéniable : tout le film est ainsi construit depuis l’intérieur du tank, en huis clos parfaitement maîtrisé. On y assiste à la vie des soldats, comme prisonniers de cette
lourde carcasse d’acier, et la seule vision du monde extérieur que l’on veut bien nous donner est celle du viseur du tank, défigurée constamment par une cible… Tout ce qui se trouve à l’extérieur
du tank est ainsi à nos yeux considéré comme un ennemi, ce sur quoi il faut fatalement tirer ! D’autres part, les séquences s’enchaînent comme une démonstration extrêmement bien écrite, qui passe
en revue tous les cas de conscience qui passent par l’esprit d’un militaire : tuer pour ne pas être tué, tuer alors que l’on ne l’a encore jamais fait, comment obéir à des ordres qui nous
paraissent d’une aberration ou d’une monstruosité sans nom, tirer sur des civils… comment faire pour continuer à vivre après tout ça ? De l’instinct de survie à la volonté de compassion, tout se
mélange et passe avec une étonnante fluidité dans « Lebanon », expérience limite extrêmement réussie ! Dans une scène assez étonnante, le soldat observe par le viseur de grands panneaux
représentant les villes de Paris, de Londres et de New York : les voir ainsi prises pour cibles par le canon d’un tank fait un drôle d’effet et nous interroge sur nos vies tranquilles loin de la
guerre et sur l’effet que ça ferait si la guerre venait jusqu’à nous… Etrange vision, à la fois terrible et subtilement poétique.

Dans son film, Maoz nous montre avec une puissance étouffante et éprouvante la réalité de la guerre… Loin du mythe du beau et bon soldat, obéissant et toujours maître de lui-même, fier de servir sa
patrie, le cinéaste nous présente au contraire des jeunes soldats qui semblent constamment un peu perdus. On assiste à leurs disputes dans l’étroitesse du char, on les découvre sale, couvert de la
crasse la plus noire, née de la manipulation de la poudre à canon… On les voit plonger progressivement dans la folie. Ils ont finalement peur de ce qu’ils vivent, mais aussi de ce qu’ils sont en
train de devenir. Ils tremblent, ils pleurent, ils crient : ils se montrent extrêmement faillibles, car il ne sont en fait que des hommes, pas des machines de guerre… « L’homme est d’acier, le tank
n’est que ferraille », lance une saillie propagandiste gravée à l’intérieur du char. Le film nous montre exactement le contraire et cherche simplement à nous montrer quelle vraie saloperie ça peut
être, la guerre… Universel et nécessaire !






























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mardi 16 février 2010

Emmanuelle Seigner (actrice, chanteuse)

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Née le 22 juin 1966, Emmanuelle Seigner grandit dans une famille pleine d’artistes. Après une scolarité au couvent, sa beauté unique et extraordinaire la destine très vite à une carrière de
mannequin, qu’elle début à l’âge de 14 ans.

Mais c’est le cinéma qui lui tendra très vite les bras, pour notre plus grand bonheur ! Elle décroche son premier vrai rôle en 1985 pour « Détective » de Jean-Luc Godard. Elle rencontre Roman
Polanski, qui devient son mari, dès 1988 sur le tournage de « Frantic ». Plutôt avare de rôles, on la voit quand même dans quelques films qui retiennent l’attention comme « Lunes de fiel », « Place
Vendôme », « La neuvième porte »… Hélas trop souvent cantonnée dans des rôles secondaires, elle est apparue plus récemment dans « La môme » (dont elle présente d’ailleurs le seul intérêt…), « Le
scaphandre et le papillon » ou « Le code a changé ».

C’est avec « Backstage » d’Emmanuelle Bercot en 2005 qu’elle explose et fascine dans le rôle de Lauren Waks, incarnation magistrale d’une sorte de Mylène Farmer réinterprétée et démythifiée. Elle
s’y révèle d’ailleurs une chanteuse intense et sublime, à la voix d’une douceur hypnotique et inoubliable ! L’aventure musicale se poursuivra avec tout un album rock en anglais, chanté avec le
groupe Ultra Orange.

Avant de la retrouver prochainement dans « Giallo » au cinéma, le dernier film d’horreur
signé Dario Argento, elle sort ces jours-ci un superbe et très agréable album en français, composé par Keren Ann et Doriand rien que pour elle : ça s’appelle « Dingue » et ça l’est complètement !
On pourra d’ailleurs la voir en tournée dès le mois d’avril… C’est donc le moment de réserver ses places !

Pour écouter quelques extraits de "Dingue", vous pouvez vous rendre sur le myspace d'Emmanuelle : http://www.myspace.com/emmanuelleseigner






























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