dimanche 31 mars 2013

[Critique] Evil Dead 2, de Sam Raimi



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(Etats-Unis, 1987)



Le Jour du Saigneur # 109




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Fort d’un budget de 3 millions de dollars (le premier film, « artisanal », en avait coûté
375 000), « Evil Dead 2 » respire tout de suite plus la richesse, essentiellement d’un point de vue visuel, dans le soin apporté aux effets spéciaux… Il s’agit d’ailleurs là du principal défaut
que l’on pourra reprocher au film : tenir lieu finalement plus de « remake » que de « suite », avec plus d’argent, plus d’effets spéciaux, plus de fun… plus de tout en somme !

En s’intéressant à l’histoire proprement dite, on s’aperçoit en effet qu’il s’agit d’un quasi décalque du premier « Evil Dead » (des manifestations démoniaques au sein d’une cabane perdue au milieu de nulle
part), si ce n’est la fin qui nous emporte tout à fait ailleurs, à travers une séquence jour_du_saigneur_bis.jpgcomplètement « WTF » qui annoncera
d’ailleurs le troisième et dernier volet de la saga ! Après un bref résumé de l’épisode précédent (dont Sam Raimi a dû retourner certaines scènes – en simplifiant bizarrement l’intrigue et le
nombre de personnages – parce qu’il n’en avait plus les droits pour en réutiliser les images), « Evil Dead 2 » nous refait finalement partir pour un autre tour de manège, enchaînant les séquences
plus ou moins gores, avec des cris, des démembrements, des possessions… et du grand n’importe quoi de fête foraine !

Même si le ton se révèle parfois humoristique (on retient le gag de la main qui se balade toute seule et fait des doigts d’honneur, ou encore celui où tous les objets de la maison semblent rire
de conserve), la mise bout à bout de toutes les scènes du film, souvent répétitives et sans enjeux narratifs, finit par lasser… Certes, les maquillages et les trouvailles visuelles demeurent très
en avance pour l’époque et plutôt convaincantes, mais ce scénario en roue libre et des acteurs cabotins à mort (Bruce Campbell en tête) confèrent à l’ensemble un caractère vain et brouillon, tel
que pouvait l’être déjà le premier « Evil Dead », la surprise et le charme du film bricolé en moins…



La saga Evil Dead :



Evil Dead, de Sam Raimi



Evil Dead 3 : L’armée des ténèbres, de Sam Raimi



Evil Dead, de Fede Alvarez



Autres films de Sam Raimi :



- Evil Dead



- Le monde fantastique d’Oz



- Spider-Man































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samedi 30 mars 2013

[Comic Strip] Les Spectateurs 003


les spectateurs 003



Nouveau : Phil Siné fait son "strip" !



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vendredi 29 mars 2013

[Critique] Des gens qui s’embrassent, de Danièle Thompson



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(France,
2012)



Sortie le 10 avril 2013




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Habituée des films « chorals » (« La bûche », « Fauteuils d’orchestre »…), Danièle Thompson ne se refait pas avec « Des gens qui s’embrassent », qui utilise une fois encore le principe des
destins croisés et d’une ribambelle d’acteurs qui se tournent autour… Mais au fond, peu importe si le film n’est ni révolutionnaire ni très original, il demeure un « produit artisanal » plutôt
bien fait et sincère, ce qui lui confère le charme nécessaire pour être apprécié à sa juste valeur… c’est à dire en gros : ni trop, ni pas assez !

« Des gens qui s’embrassent » se laisse regarder avec plaisir, même si son scénario regorge de clichés, d’énormités et d’invraisemblances, comme des rencontres inopinées et peu crédibles entre
les personnages ou des dialogues un peu téléphonés par ci par là… De ce curieux paradoxe, il faut comprendre que les qualités du film savent gommer les défauts que l’on peut y trouver, et qui ne
posent finalement que de menus problèmes à la projection… Les caricatures présentées par chaque personnage finissent par se révéler plus complexes qu’elles en ont l’air et par se raccrocher
finalement à la complexité de la vie ! Le film surfe ainsi entre la grosse comédie et le drame affectif avec une certaine habileté et dessine le portrait d’une famille partagée entre les
traditions et les excès de richesse contemporains, entre le désir et la raison… De ce mélange naît une petite musique qui sait joliment nous bercer d’un bout à l’autre du métrage.

Si l’humour juif fait souvent mouche, il symbolise finalement le curieux dilemme du film, oscillant entre des situations dramatiques et leur propre dérision… On rit, on pleure et on se laisse
aussi porter par le talent des acteurs employés, tous plutôt appréciables : Eric Elmosnino, Lou de Laâge, Kad Merad, Max Boublil, Monica Bellucci en caricature de la superficialité bourgeoise,
Ivry Gitlis en vieillard Alzheimer un peu lubrique, ou encore Valérie Bonneton dans un double rôle à l’opposition plutôt marrante… Si la critique de la religion ou du milieu bourgeois ne va pas
chercher bien loin, le dénouement tout gentillet dans le meilleur des mondes possibles a au moins le mérite de refermer le film sur une séquence pleine d’humour sur la généalogie imbitable des
familles recomposées…































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jeudi 28 mars 2013

[Critique] Ill Manors, de Ben Drew



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(Grande-Bretagne, 2012)



Sortie le 3 avril 2013




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"C’est l’assemblage de plusieurs histoires vraies que moi et mes amis avons vécues, et d’autres que j’ai lues dans les journaux. J’ai juste tout rassemblé dans une narration cohérente où les
personnages sont en interaction", raconte Ben Drew – rappeur, acteur et désormais « cinéaste » de la « téci » – pour décrire « Ill Manors », son premier film. S’il revendique les influences de
Tarantino ou de Nicolas Winding Refn, autant constater très vite, malheureusement, que ce jeune homme pourtant plein de bonnes intentions et de sincérité n’a ni les moyens ni visiblement le
talent de ses ambitions ! Son film, probablement trop long, embrasse trop de personnages et accumule trop de situations improbables. Les acteurs ne sont pas toujours au top et certains passages
chantés façon « rap de banlieue », censés décrire les destins des protagonistes, sonnent un peu creux quand ils n’apparaissent pas carrément risibles… C’est bien dommage à dire, vu l’énergie et
l’envie qui se dégage du long métrage, mais ce n’est tout de même pas vraiment ça…































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mardi 26 mars 2013

[Jeu] La Star mystère # 19


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Réponse : Jessica Rabbit (dans Roger Rabbit)



Trouvé par Stanley Schnitzler



Jouez et gagnez plein de cadeaux avec Phil Siné : guettez la publication des jeux sur le blog, soyez le premier à donner la bonne réponse en commentaire et accumulez un maximum
de points afin de choisir le lot que vous convoitez parmi la liste mentionnée un peu plus bas…



Règle de la « Star mystère » : Devinez quelle personnalité du cinéma se cache sur l’image ci-dessus et gagnez un point si vous parvenez à être le premier à donner la bonne
réponse en commentaire !



A partir de 3 points cumulés, vous pourrez choisir un cadeau parmi les suivants :
- 1 badge collector « I [love] Phil Siné » (3 points)
- 1 badge collector « I [star] Phil Siné » (3 points)
- 1 lot des 2 badges collector (4 points)
- DVD « The calling » de Richard Caesar (4 points)
- DVD « L’étrange créature du lac noir » de Jack Arnold
(accompagné du documentaire "Retour sur le lac noir") (5 points)
- DVD « Flandres » de Bruno Dumont (dans une superbe édition collector digipack
double-DVD, débordante de bonus passionnants !) (5 points)
- DVD  "Karaté Dog", de Bob Clark (5 points)
- DVD « Tropical Malady », d’Apichatpong Weerasethakul (5
points)
- 1 TV écran plasma 100 cm (1000 points)
- 1 voyage pour 2 personnes à Hollywood (1300 points)
- DVD « Sugarland Express » de Steven Spielberg (6 points)
- DVD « Le candidat » de Niels Arestrup (5 points)
- DVD "Killing Sharks" de Pat Corbitt et Gary J.
Tunnicliffe
(5 points)
- DVD "Jack Frost" de Michael Cooney (5 points)



Scores actuels :
Romainst : 15 points



MaxLaMenace_89 : 7 points



π : 5 points
Titoune : 4 points
Foxart : 4 points
Cachou : 4 points



Docratix : 2 points
Papa Tango Charlie : 2 points
Bruce Kraft : 1 point
Niko (de CinéManga) : 1 point
Squizzz : 1 point
FredMJG : 1 point
Marc Shift : 1 point
Cinédingue : 1 point



Maitre Savalle : 1 point



Dom : 1 point



Mister Loup : 1 point



Ronnie : 1 point



 



Bonne chance à toutes et à tous !































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lundi 25 mars 2013

[Critique] Les Coquillettes, de Sophie Letourneur



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(France, 2011)



Sortie le 20 mars 2013




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Avec son titre qui fait sourire, le nouveau film de Sophie Letourneur raconte l’histoire de trois pauvres nouilles qui se font des coquillettes. Voilà pour la blague gastronomique incontournable
dans une critique sur une œuvre qui s’appelle « Les Coquillettes »… Autour de ce dîner aux ingrédients forts simples mais pas dégueu pour autant (un peu à l’image du long métrage finalement : un
peu cheap, mais sympa…), les trois « nouilles », qui sont en réalité trois bonnes copines, se souviennent de leur dernière escapade un peu fofolle entre filles – façon « Very bad trip » – durant
un Festival de cinéma… Entre les soirées « prout prout » bien arrosées et les plans culs complètement foireux, les tickets fantasmés avec Louis Garrel ou les moments d’ennui où l’on se
retrouverait presque réduit à aller voir un film en plein festival de cinéma (un comble !), on les voit minauder avec élan et on se marre finalement plutôt bien en leur compagnie, d’autant que le
film n’est pas très long et que son montage est dynamique ! Alors, c’est vrai, ce n’est vraiment qu’un tout petit film de rien du tout, qui a l’air d’avoir été à moitié improvisé sur place
(c’était d’ailleurs le principe : la réalisatrice-actrice a fait un peu avec les acteurs et festivaliers qu’elle trouvait sur place…), mais c’est tout de même rudement chouette, drôle, piquant et
plein de fraîcheur… Les trois héroïnes sont un peu cruches et vraiment nunuches, mais jamais « pouffes » ou énervantes : elles nous apparaissent alors tantôt drôles malgré elles, tantôt assez
touchantes… Et puis « Les Coquillettes » du titre, n’est-ce pas finalement la meilleure métaphore pour les décrire ? Comme toutes les (bonnes) pâtes qui sont un peu fades au naturel, elles ne
demandent qu’à se faire recouvrir d’une bonne sauce pour révéler toute leur saveur : un peu de sauce, voilà ce que recherche probablement toutes les filles du monde, histoire de mettre un peu
plus de (bon) goût dans leurs vies…































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dimanche 24 mars 2013

[Critique DVD] Lake Placid : The Final Chapter, de Don Michael Paul



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(Etats-Unis, 2012)



Le Jour du Saigneur # 108



Disponible en DVD depuis le 6 mars 2013 chez Sony




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Ah les crococo, les crococo, les crocodiiileuh… sur les bords du Nil, ils sont partis n’en parlons plus ! Arf, ils ont peut-être bien quitté le Nil pour aller chasser l’éléphant, mais ils ont
tout de même fait escale à « Lake Placid » depuis un bon bout de temps tout de même (on ne compte plus le nombre de suites compris dans la saga), ce qui fait que du coup on doit quand même en
parler encore… on ne s’en sortira donc jamais, je vous le dis moi ! D’autant que ce qui est annoncé dans le titre de ce nouveau volet – « the final chapter » – est parfaitement mensonger à la vue
de la dernière séquence du film, faisant surgir un énième crocrodile (oui j’ai mis un « r » en trop tout à fait volontairement, juste parce jour_du_saigneur_bis.jpgque ça me fait plaisir !) de derrière les fagots… vous comprendrez du coup, pour le meilleur ou pour le pire, qu’on n’est vraiment pas près
de ne plus en parler de ces foutus crocococrodiles !

Bon, c’est là qu’on essaie un peu de rassembler les morceaux pour essayer de construire une chronique pas trop éparpillée tout de même… Le premier « Lake Placid », plutôt sympathique et bien
fichu, demeure un peu loin de celui-ci, qui s’inspire un peu plus de la facture visuelle des autres épisodes, avec effets spéciaux numériques un peu pourris quand même et des giclées de sang plus
risibles qu’horribles… Il faut voir ce crétin de crocodile se coincer bêtement entre deux arbres (histoire d’éviter de bouffer l’héroïne, ce serait ballot…) ou la dite héroïne bloquant la grande
gueule du croco de 10 mètres de longs à la seule force de ses petites mimines courageuses… Bref ! Tout ça pour dire qu’on se marre bien avec cette série B crétine mais attachante… mais le rire
n’est-il justement pas le propre de ces films de fonds de tiroirs, réalisés par quelques tâcherons d’Hollywood, tout juste bon pour faire du DTV aussitôt vu aussitôt oublié ?

N’empêche que le scénario de « Lake Placid : the final chapter » comprend quelques séquences d’anthologie qui valent à elles seules le détour et qui devraient faire plaisir à tout amateur de
cinéma Z digne de ce nom ! Rien que cette histoire de chauffeur de bus salace qui se trompe d’itinéraire parce qu’il mate une bimbo déculottée sur son mobile au lieu de regarder la route sinueuse
de nuit en pleine forêt, c’est fun ! Et puis cette clôture survoltée pour encercler le lac à crocodiles : on vous laisse imaginer les fabuleuses séquences électrisantes qu’elle peut générer !
Nous voilà donc devant un film parfaitement nul, mais tellement insensé et rempli de personnages débiles et caricaturaux (dont un méchant braconnier interprété par Robert « Freddy Krueger » Englund en personne !), qu’il en
devient assez rigolo… Sans compter que s’il prenait à des producteurs français d’en faire un remake avec un personnage prénommé Odile que l’on donnerait en pâture aux crocs affûtés des bestiaux,
on pourrait dire avec malice qu’un crocodile croque Odile ! C’est drôle, non ? Hein ?! Hein, qu’elle est bien bonne ma blague ?! Bon, ok, je sors…



Perspective :



- Mega Shark vs Crocosaurus, de Christopher Ray































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samedi 23 mars 2013

[Comic Strip] Les Spectateurs 002


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Nouveau : Phil Siné se lance dans le "strip" !



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vendredi 22 mars 2013

[Sortie + Jeu] Alps, de Yorgos Lanthimos



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(Grèce, 2011)



Sortie le 27 mars 2013




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Phil Siné, avec Le K, vous invite au cinéma ! Les 5 premiers lecteurs à en faire la demande à 3615philsine@free.fr gagneront chacun deux places de cinéma
pour aller voir "Alps" à l'occasion de sa sortie en salles. N'oubliez pas de joindre vos coordonnées postales à votre mail pour la bonne réception des places !



Et pour les curieux qui brûlent de savoir ce que Phil Siné a pensé du film, ils peuvent se
sustenter en lisant sa critique via ce lien
... ;o)































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jeudi 21 mars 2013

[Critique] Hulk, d’Ang Lee



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(Etats-Unis, 2003)




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Loin d’être le meilleur film d’Ang Lee (capable de choses quand même bien plus subtiles, à l’image de « Garçon d’honneur », de « Brokeback Mountain » ou dernièrement de « L’odyssée de Pi »), « Hulk » est très probablement son film le plus bourrin et le plus
hollywoodien ! Une débauche d’effets spéciaux (dont un Hulk numérique tellement vert qu’il en devient souvent risible) comble hélas trop souvent la vacuité de l’ensemble… Le développement «
scientifique » de l’intrigue, pourquoi pas, mais tout le côté psychodrame du passé fait vraiment nunuche et laisse finalement s’enchaîner à l’écran des séquences trop attendues et généralement
très convenues. Certaines scènes trop musclées et des trucages hyper-exagérés (Hulk sautant par exemple de montagne en montagne, ou l’artillerie plus que lourde de l’armée), qui pourraient être
drôles si l’on en ressentait vraiment l’ironie, transforme surtout le film en grand n’importe quoi hurlant et abêtissant ! C’est d’autant plus dommage qu’Ang Lee excelle à rendre l’atmosphère
typiquement « comics » de l’œuvre originale signée Stan Lee : il soigne notamment les transitions visuelles, à travers de multiples fondus d’images originaux ou par le biais d’une utilisation
dynamique et éclatée du « split screen », découpant l’écran presque à l’infini, le rendant ainsi assez proches des cases d’une planche de bande dessinée…



Perspectives :



- L’odyssée de Pi, d’Ang Lee



- Avengers, de Joss Whedon



- The Green Hornet (Le Frelon vert), de Michel Gondry



- Spider-Man, de Sam Raimi































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mercredi 20 mars 2013

[Sortie] Le monde fantastique d’Oz, de Sam Raimi



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(Etats-Unis, 2013)



Sortie le 13 mars 2012




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Sam Raimi s'est-il vendu au grand capital - et surtout à l'Empire Disney - pour nous fourguer un tel gloubi-boulga de guimauve féérique et de décors dégoulinants de couleurs criardes, préquel
incensé au "Magicien d'Oz"... C'est consensuel, attendu, lisse, ennuyeux à mourir... Bref, ça n'a vraiment rien pour plaire ! Et Phil Siné vous le démontre par a+b dans sa critique à lire de l'autre côté de ce
lien
!































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mardi 19 mars 2013

[Comic Strip] Les Spectateurs 001


les spectateurs 001



Nouveau : Phil Siné se lance dans le "strip" !



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lundi 18 mars 2013

[Critique] Camille Claudel 1915, de Bruno Dumont



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(France,
2013)



Sortie le 13 mars 2013




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Du désir de Juliette Binoche de travailler avec lui, Bruno Dumont a eu l’idée de filmer trois jours de la vie de Camille Claudel, trois jours de 1915 alors qu’elle venait d’être internée dans un
asile psychiatrique, où elle ne sculptera jamais plus et où elle finira sa vie une trentaine d’années plus tard… Pour décrire la condition de l’artiste impuissante, enfermée contre sa volonté, le
cinéaste ne disposait que de peu d’éléments (la correspondance de Camille Claudel et de son frère Paul, ainsi que d’archives médicales), mais c’est justement de construire son film sur du vide
qui l’intéressait avant tout, toujours dans la veine d’une démarche radicale et d’un cinéma brut et « direct ». Il explique sa volonté en décrivant la condition de désœuvrement du personnage :
"Je fais un film avec quelqu’un qui passe son temps à ne pas faire grand-chose et ça me plaisait, cinématographiquement. J’avais beaucoup d’intérêt à faire un film à la fois sur l’internement et
sur l’oisiveté."

Filmer l’inactivité de l’artiste, c’est justement parler de l’art et de la malédiction qui s’abat généralement sur les êtres pourvus de génie, comme pouvait l’être Camille Claudel… Il est
fascinant d’observer ce personnage dans le film dénudé et à la recherche constante de vérisme de Dumont : on l’a voit errer autour de l’asile, s’asseoir, rêvasser… et finalement ne rien faire,
sinon attendre. Attendre la visite de son frère, notamment, qui conditionnera sa possible sortie de cet enfer… Il demeure troublant de voir ce personnage visiblement sain d’esprit, dont la folie
(un peu de paranoïa, surtout, peu surprenante à dire vrai lorsque l’on connaît un peu sa vie…) se révèle discrète comparée aux autres patients de l’institut psychiatrique, tenu par des nonnes…
Entre ces nonnes, justement, et la révélation mystique de Paul Claudel, Dumont poursuit son interrogation toujours passionnante et complexe de la question religieuse. Après « Hadewijch » et « Hors Satan », ce regard d’un philosophe athée posé sur Dieu, ou plus précisément sur
l’utilisation de Dieu par les hommes, est toujours brillant, affûté et pertinent !

Mais la méthode Dumont apparaît encore comme le maître d’œuvre au cœur du dispositif qui entoure « Camille Claudel 1915 ». L’artiste n’est au fond qu’un prétexte pour tenter de faire apparaître à
l’écran le véritable visage de l’humanité : cette humanité avec un petit « h », qui donne d’ailleurs son titre à un autre film du réalisateur… Fait inédit dans sa carrière, il met en scène une
actrice professionnelle, Juliette Binoche, qu’il semble d’ailleurs avoir poussé à bout, jusque dans ses moindres retranchements ! Entourée par des acteurs non professionnels, elle est peut-être
d’ailleurs la seule à « jouer » sur le plateau de Bruno Dumont… Mais quel jeu étourdissant elle livre ici ! Il faut la voir dans cette séquence hallucinante, passant d’un éclat de rire à une
crise de larmes devant une interprétation de « Dom Juan » par ses compagnons d’internement : ce plan sur son visage est profondément émouvant et bouleversant, assez proche d’un pur extase
cinématographique !

Cette séquence interroge d’ailleurs profondément le cinéma, comme sait si bien le faire Dumont à chacun de ses films. Car les acteurs qui jouent (ou plutôt ne jouent pas !) ici « Dom Juan » sont
des malades mentaux authentiques : la scène pourrait nous faire croire à de la comédie pure au premier abord (on peut d’ailleurs aisément en rire), mais elle pousse en réalité les limites du
cinéma et de la représentation de la vérité, sans oublier certaines questions éthiques vis à vis de la façon de filmer des handicapés… Où est le jeu ? Où est la vérité ? « Camille Claudel 1915 »
questionne constamment son propre statut : s’agit-il d’un film de fiction ? d’un documentaire ? d’un biopic éminemment austère ? L’interprétation est libre, d’autant que les commentaires de Bruno
Dumont sur son travail sont toujours assez mystérieux, comme lorsqu’il évoque sa façon de filmer les patients de l’hôpital psychiatrique où il a tourné : "Jessica, c’est Jessica, je n’ai pas de
commentaire à faire sur elle. Je n’ai pas de directions à lui donner. Quand je filme Rachel, Jessica, Christiane, je n’ai rien à faire, je pose ma caméra et je fais tourner… Je fais ça
simplement, il n’y a pas de tralala, car elles donnent quelque chose qui est inimaginable, qu’aucun comédien ne peut faire, c’est impossible, et ça j’en ai besoin pour justement tenter d’exprimer
cet environnement dans lequel Camille Claudel s’est trouvée. [Ce sont] des malades mentales contemporaines, qui disent quelque chose (...) qui est toujours là, devant lequel il n’y a pas beaucoup
de commentaires à faire et de choses à dire. Il n’y a rien à dire." Rien à dire, donc, même si son œuvre suscite pourtant un questionnement permanent et toujours passionnant !



Autres films de Bruno Dumont :



Flandres (2006)



Hadewijch (2009)



Hors Satan (2011)



La vie de Jésus (1997)































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dimanche 17 mars 2013

[Critique] Warm Bodies : Renaissance, de Jonathan Levine



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(Etats-Unis, 2013)



Le Jour du Saigneur # 107



Sortie le 20 mars 2013




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Après « Shaun of the dead » ou « Bienvenue à Zombieland », la
comédie zombiphile demeure à la mode avec ce nouveau film plutôt sympathique, « Warm Bodies », du réalisateur de « Tous les garçons aiment Mandy Lane »…
Inspiré d’un roman d’Isaac Marion, l’intérêt ici est de raconter l’histoire du point de vue d’un personnage de zombie, dont on entend la voix off afin de saisir son regard sur le monde qui
l’entoure. Il ne se souvient plus vraiment de sa vie passée (à part des bribes, comme la première lettre de son prénom, « R », qui deviendra d’ailleurs son patronyme dans le film), mais sa façon
de décrire le monde, à la fois approximative et faussement naïve, toujours teintée d’un humour savoureux, permet parfois de belles petites piques d’ironie à l’égard de notre civilisation. On
retiendra pour l’exemple cette scène où il évolue parmi une foule d’autres zombies dans un aéroport, tous parfaitement indifférents les uns aux autres, tout en se souvenant d’une vie passée
idyllique où tout le monde pouvait communiquer avec tout le monde, mais décrite à jour_du_saigneur_bis.jpgl’écran via des masses humaines se
heurtant sans se regarder, trop affairées à utiliser leurs téléphones portables… Ce monde de zombies ne serait-il alors qu’une métaphore de notre monde moderne, où la consommation et les excès de
(télé)communication ont finalement détruit la socialisation et la communication véritable ?

Si R. ne se souvient plus comment le monde est devenu ce qu’il est aujourd’hui, c’est finalement pour ne pas s’étendre sur des explications inutiles face à ce qui le préoccupe au présent : sa
rencontre avec une « vivante », dont il tombe amoureux… Si leur idylle débute sur un sacré malentendu (R. mange le cerveau du petit ami de la jeune fille, ce qui lui permet d’ailleurs de mieux la
connaître en héritant des souvenirs du cerveau ingéré : joli trouvaille scénaristique au passage !), il est bien sûr évident que ces deux là finiront ensemble, sur la trame narrative vieille
comme le monde mais pourtant inusable de « Roméo et Juliette » : deux êtres issus de clans que tout oppose, etc.

« Warm Bodies » se transforme alors en comédie romantique un peu gore et gentiment parodique, où l’amour finit par faire battre le cœur des zombies et les faire revenir à la vie… Belle métaphore,
encore une fois, de notre société où la marchandisation de l’amour a complètement perverti la pureté du sentiment ! Si le propos du long métrage ne vole certes pas forcément très haut et si son
happy end tout mignon le fait tendre du côté de la romance fantastique pour adolescents (on demeure cependant bien loin de la mièvrerie d’un « Twilight », nulle inquiétude !), on reste pourtant sous le charme de ce
conte légèrement subversif, en outre joliment incarné par d’attachants jeunes acteurs, à commencer par Nicholas Hoult, remarqué dans les deux premières saisons de la série pour ados pas débile «
Skins ».



Perspectives :



- Tous les garçons aiment Mandy
Lane, de Jonathan Levine



- 50/50, de Jonathan Levine



- Bienvenue à Zombieland, de Ruben Fleischer































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samedi 16 mars 2013

[Critique] The place beyond the pines, de Derek Cianfrance



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(Etats-Unis, 2013)



Sortie le 20 mars 2013




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Voici un film rempli de maladresses, qui a certainement été bien trop lourd à porter pour les petites mimines du réalisateur de « Blue Valentine », que l’on pouvait déjà trouver un peu gonflant
et appuyé… Eh ben ici, c’est encore pire ! « The place beyond the pines » est probablement bien trop ambitieux pour un cinéaste qui semble constamment avoir du mal à faire des choix : autant dire
à faire son travail de cinéaste !

Rien que le scénario relève de la prétention pure et simple : Derek Cianfrance a voulu composer une sorte de grande fresque familiale sur deux générations, débordant d’un discours appuyé jusqu’à
l’outrance sur la filiation, la rivalité entre des clans qui se perpétue de père en fils, bla bla bla bla bla… Sauf que le monsieur n’a visiblement ni les épaules ni les couilles pour accomplir
tout ça ! Non seulement son film est affreusement déséquilibré en trois parties hasardeuses (d’abord le père hors la loi mais qui fait ce qu’il peut / ensuite le père gentil flic mais qui
culpabilise quand même un peu sinon c’est trop facile / et enfin 15 ans plus tard avec leurs enfants respectifs qui se rencontrent comme de par hasard !), non seulement tout est attendu et amené
avec la grâce d’un pachyderme boiteux, mais en plus Cianfrance ne sait pas couper là où il faudrait le faire presque sans arrêt. On dirait qu’il aime se voir filmer au fond et qu’il tombe
amoureux de tous ses plans, certes parfois très jolis, mais qu’il ne sait pas faire le tri et en jeter – ou écourter – certains…

« The place beyond the pines » est ainsi parcouru d’un vrai problème de mise en scène : souvent trop long, avec des scènes parfois étirées sur de jolies musiques – mais qui nous font juste chier
! –, le cinéaste ne paraît en outre opter pour aucun parti pris… Du coup, il met un peu bout à bout des angles ou des styles qu’il a pompé ici et là, mais qui tous ensembles ne signifient au fond
plus rien ! Alors oui, il filme de dos le père pendant un joli plan séquence et il utilisera la même technique pour filmer le fils un peu plus loin… ouais, trop la classe ! Et vas-y aussi que je
te filme des scènes d’action sans imagination, avec un peu de caméra à l’épaule par ci, un peu de zoom par là… même ces scènes-là, il n’arrive même pas à les faire décoler et à les rendre
palpitantes, c’est dire !

Bon, ce qu’il manque à « The place beyond the pines », au fond, ce serait un peu plus d’ampleur et de souffle, que Derek Cianfrance n’effleure jamais ! Heureusement que les acteurs sont là pour
sauver un peu la soupe qu’on nous sert, même si un film de 2h20 qui nous prive de Ryan
Gosling
au bout de 50 minutes, c’est juste n’importe quoi, j’ai envie de dire ! Alors ouais, ça fait « poseur », genre je me la pète à la Hitchcock qui nous tue la Janet Leigh à la fin du
premier tiers du film : n’empêche que ça nous prive de Ryan Gosling pendant 1h30 ! 1h30 qui d’ailleurs se traînent un peu avec Bradley Cooper, sur lequel je n’ai à vrai dire rien à vous dire, et
puis qui s’animent légèrement quinze ans plus tard avec les deux jeunes gens qui incarnent les enfants adolescents des personnages de la première partie du film… Il faut dire qu’une révélation
Dane Dehaan tient le haut du pavé avec ses petits airs de Leo DiCaprio débutant : on l’avait déjà aperçu dans « Des hommes sans loi » et « Chronicle », et on lui souhaite pour le coup de continuer en ce sens…



La fiche du film sur Allociné































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vendredi 15 mars 2013

[Jeu] Le Ciné-rébus # 27


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Réponse : Le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques



(le - cri - du - cor - mort - an - le - soie - rot - 2 - sss - u - dé - j' - on - queue)



Trouvé par Ronnie



Jouez et gagnez plein de cadeaux avec Phil Siné : guettez la publication des jeux sur le blog, soyez le premier à donner la bonne réponse en commentaire et accumulez un maximum
de points afin de choisir le lot que vous convoitez parmi la liste mentionnée un peu plus bas…



Règle du « Ciné-Rébus » : Déchiffrez le titre d’un film dans le rébus ci-dessus et gagnez un point si vous parvenez à être le premier à donner la bonne réponse en commentaire !



A partir de 3 points cumulés, vous pourrez choisir un cadeau parmi les suivants :
- 1 badge collector « I [love] Phil Siné » (3 points)
- 1 badge collector « I [star] Phil Siné » (3 points)
- 1 lot des 2 badges collector (4 points)
- DVD « The calling » de Richard Caesar (4 points)
- DVD « L’étrange créature du lac noir » de Jack Arnold
(accompagné du documentaire "Retour sur le lac noir") (5 points)
- DVD « Flandres » de Bruno Dumont (dans une superbe édition collector digipack
double-DVD, débordante de bonus passionnants !) (5 points)
- DVD  "Karaté Dog", de Bob Clark (5 points)
- DVD « Tropical Malady », d’Apichatpong Weerasethakul (5
points)
- 1 TV écran plasma 100 cm (1000 points)
- 1 voyage pour 2 personnes à Hollywood (1300 points)
- DVD « Sugarland Express » de Steven Spielberg (6 points)
- DVD « Le candidat » de Niels Arestrup (5 points)
- DVD "Killing Sharks" de Pat Corbitt et Gary J.
Tunnicliffe
(5 points)
- DVD "Jack Frost" de Michael Cooney (5 points)



Scores actuels :
Romainst : 15 points



MaxLaMenace_89 : 7 points



π : 5 points
Titoune : 4 points
Foxart : 4 points
Cachou : 4 points



Docratix : 2 points
Papa Tango Charlie : 2 points
Bruce Kraft : 1 point
Niko (de CinéManga) : 1 point
Squizzz : 1 point
FredMJG : 1 point
Marc Shift : 1 point
Cinédingue : 1 point



Maitre Savalle : 1 point



Dom : 1 point



Mister Loup : 1 point



 



Bonne chance à toutes et à tous !































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