vendredi 30 novembre 2012

[P.S. # 09] Les invisibles / Au-delà des collines


Comme il n’y a pas que « Comme des frères » ou le « PIFFF » dans la life, Phil Siné vous
parle aussi d’autres films sur un mode mineur : voici donc ses désormais fameux (mais toujours aussi fumeux) « Post Scriptum »…


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Les invisibles, de Sébastien
Lifshitz

(France, 2012)
Sortie le 28 novembre 2012




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Réalisateur de fictions (le superbe « Presque rien » ou le plus récent « Plein
Sud
»), Sébastien Lifshitz possède également des talents de documentariste… Dans « Les invisibles », il fait témoigner quelques vieux monsieur et madame encore bien verts à propos de leurs
vies d’homosexuels qu’ils ont choisi très tôt de vivre au grand jour… Décider d’être « visible » dans un monde qui considérait encore « ces gens-là » comme des malades ou des fous n’avait
pourtant rien d’évident, mais c’est justement ce qui leur a permis d’être et de trouver leur bonheur ! Leurs témoignages sont vivants, touchants et souvent drôles, le montage du film sait rendre
justice à chacun de ces « invisibles », et des images d’archives rappellent le temps du militantisme et de la solidarité… c’est beau, certes, mais on pourra reprocher au film de Lifshitz de ne
rien apporter de bien neuf à un sujet qui a déjà été vu par devant et par derrière, et pris par tous les bouts ! (ok, les jeux de mots sont un peu faciles… pardon !)


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Au-delà des
collines, de Cristian Mungiu

(Roumanie, 2012)
Sortie le 21 novembre 2012




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Prix d’interprétation certes mérité pour les deux actrices principales mais prix du scénario qui restera un mystère du dernier Festival de Cannes, « Au-delà des collines » est une charge
brouillonne et interminable (2h30 !)… mais sur quoi au juste ?! Sur le fanatisme religieux ? Sur l’intolérance d’une société roumaine pleine de paradoxes ? Sur le difficile – l’impossible ? –
lesbianisme entre deux jeunes filles ? (l’une trouve refuge dans un couvent, l’autre sera soupçonnée d’être habitée par le diable !) Cristian Mungiu déçoit avec ce nouveau film, si éloigné de la
rigueur et de la conviction de son percutant "4 mois, 3 semaines et 2 jours" !

P.S. : Phil Siné récidive chez Not-Zuul pour encore vous parler de Saez ! Ca parle musique,
mais aussi politique, intolérance et prise de conscience…































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[Sortie DVD] Les nouveaux chiens de garde, de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat



nouveaux chiens de garde
(France,
2011)



Disponible en DVD le 4 décembre 2012 chez Epicentre Films




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Cliquez ici pour accéder à la critique du
film par Phil Siné




Les médias se proclament « contre-pouvoir ». Pourtant, la grande majorité des journaux, des radios et des chaînes de télévision appartiennent à des groupes industriels ou
financiers intimement liés au pouvoir. Au sein d’un périmètre idéologique minuscule se multiplient les informations prémâchées, les intervenants permanents, les notoriétés indues, les
affrontements factices et les renvois d’ascenseur.



En 1932, Paul Nizan publiait Les Chiens de garde pour dénoncer les philosophes et les écrivains de son époque qui, sous couvert de neutralité intellectuelle, s’imposaient en gardiens
de l’ordre établi.
 Aujourd’hui, les chiens de garde, ce sont ces journalistes, éditorialistes et experts médiatiques devenus évangélistes du marché et gardiens de l’ordre social. Sur le mode
sardonique, Les Nouveaux chiens de garde dressent l’état des lieux d’une presse volontiers oublieuse des valeurs de pluralisme, d’indépendance et d’objectivité qu’elle prétend
incarner. Avec force et précision, le film pointe la menace croissante d’une information pervertie en marchandise.



Les nouveaux Chiens de garde, fidèles à leur niche, justifient l’austérité pour le peuple et défendent les privilèges pour les riches. Offrez-vous un vaccin, avec le film de Gilles
Balbastre et Yannick Kergoat. Un DVD à diffuser partout, dans votre association, votre syndicat, votre parti, pour que les esprits, aiguisés, résistent mieux à la propagande.



Bonus DVD : Teasers et bande annonce du film - Biographies des réalisateurs - Galerie photos
































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jeudi 29 novembre 2012

[Critique DVD] Better Things, de Duane Hopkins



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(Grande-Bretagne, 2008)



Disponible en DVD et VOD le 4 décembre 2012 chez Memento Films




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Dans « Better Things », Duane Hopkins filme les lieux où il a grandi, une toute petite ville de l’Angleterre rurale, où semble régner la tristesse et la grisaille. Mais sans tomber dans le piège
de l’autobiographie, ce premier long métrage soigne davantage la forme et le climat général qu’un récit trop écrit ou attendu… Le résultat est une œuvre atmosphérique à la photographie sublime et
à l’esthétique impressionnant, dont la pesanteur mélancolique rappelle beaucoup les chef-d’œuvres de Gus Van Sant… Parallélisme qui se révèle d’autant plus pertinent lorsque l’on constate que le
cinéaste s’attarde essentiellement sur le quotidien d’adolescents perdus et livrés à eux-mêmes, dont les visages et les regards évoquent plus la fin de vie que les promesses de l’avenir…

Certes, le film est dur et désespéré : on y côtoie la mort, la difficulté de communiquer avec l’autre, la question de l’amour et la tristesse de la chair… Mais « Better Things » n’est pas qu’une
plongée amère dans un réalisme social à se flinguer, c’est peut-être avant tout une expérience audiovisuelle unique et originale : l’aisance d’un montage qui juxtapose habilement les images,
créant à chaque fois tout un panel de sensations riches et intenses, accompagnée d’un travail subtil sur la musique et les sons, révèle la marque d’un auteur prometteur, dont on ne manquera pas
de suivre la carrière avec attention !

Bonus DVD :
Outre un entretien avec Duane Hopkins, le DVD propose de découvrir les deux premiers courts-métrages du réalisateur, aux titres éloquents : « Love or leave me alone » et « Field ».































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mercredi 28 novembre 2012

[Jeu] Gagnez 20 places de ciné pour le film "Un jour de chance"



un jour de chance
En partenariat avec Le K, Phil
Siné vous propose de gagner 10x2 places de cinéma pour le film "Un jour de chance" d'Alex de la Iglesia, qui sortira dans les salles le 12 décembre 2012... La critique du film par Phil Siné est d'ores et déjà consultable via ce lien.



Pour remporter un lot de deux places, il vous suffit de répondre à la question suivante : Quel est le titre du précédent film complètement déjanté d'Alex de la Iglesia ?
(un indice en cliquant ici) Puis d'envoyer la réponse par mail à
3615philsine@free.fr, accompagnée de vos coordonnées postales, avant le mardi 11 décembre 2012 à 23h59.



10 personnes parmis les bonnes réponses seront tirées au sort à l'issue du concours et recevront alors leurs lots à l'adresse qu'elles auront communiquée.



C'est donc maintenant à vous de jouer : bonne chance à toutes et à tous !



Synopsis du film :
Ancien publicitaire à succès désormais sans emploi, Roberto ne supporte plus d'être au chômage. Désespéré, il veut faire une surprise à sa femme en l'invitant dans l'hôtel qui fut le théâtre de
leur lune de miel. Mais l'établissement a laissé place à un musée, sur le point d'être inauguré et présenté à de nombreux journalistes. Au cours de sa visite, Roberto fait une grave chute... En
quelques minutes il devient l'attraction numéro 1 des médias présents et comprend que cet accident pourrait finalement lui être très profitable...



La page Facebook du film



[Jeu terminé - bravo aux gagnants, qui ont été prévenus par mail]































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mardi 27 novembre 2012

[Critique] Main dans la main, de Valérie Donzelli



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(France, 2011)



Sortie le 19 décembre 2012




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Après la pétillante « Reine des pommes » et l’émouvant « La guerre est déclarée », Valérie Donzelli revient avec une nouvelle comédie
fantaisiste et funambule comme elle sait les concocter si joliment avec son compère Jérémie Elkaïm (une
nouvelle fois acteur et co-scénariste du film). Cette fois-ci, la réalisatrice ne se met cependant pas en avant comme actrice, restant cantonnée à un second rôle (celui, étrange et volontairement
ambigu, de la soeur du personnage d’Elkaïm) quand une autre Valérie (Lermercier) se saisit du rôle principal, par ailleurs expressément écrit pour elle !

Si le financement du film a visiblement été plus évident après le succès (critique et publique !) de « La guerre est déclarée », « Main dans la main » révèle pourtant toujours une volonté de
tournage modeste, avec une équipe réduite et surtout une plus grande liberté artistique. C’est d’ailleurs le sentiment de liberté qui se dégage d’emblée à la vision du film : le style demeure
très personnel, avec la même originalité et fantaisie que dans les « opus » précédents…

L’histoire est en elle-même savoureuse : deux êtres que tout oppose – lui est un jeune apprenti miroitier de province, elle dirige l’école de danse de l’Opéra Garnier à Paris – s’embrassent «
irrésistiblement » au premier regard et demeurent malgré eux « inséparables » à partir de cet instant… Littéralement « inséparables », puisqu’ils se voient contraints de se suivre l’un l’autre en
toute situation, de faire les mêmes gestes sans qu’ils ne puissent se l’expliquer, d’autant plus qu’ils ne paraissent pas vraiment au premier abord amoureux fous l’un de l’autre, loin s’en faut
!

Après quelques scènes fort amusantes chez des médecins qui ne comprennent rien devant leur « problème », « Main dans la main » se poursuit à un rythme endiablé, avec tous les désagréments et les
quiproquos que la situation peut provoquer. Le ton souvent burlesque et foufou de ce comique de situation n’empêche pourtant en rien l’incrustation de réflexions et de sentiments qui se révèlent
tout aussi sincères que touchants… Bien sûr, les deux héros vont apprendre à se connaître et à fabriquer quelque chose à partir de leurs différences même, voire encore mieux : découvrir qu’ils ne
sont peut-être pas si différents que ce qu’ils avaient imaginé… Sous les gags souvent vraiment hilarants respire ainsi la tendresse même, avec des mots et des gestes proches de la magie. La magie
mise en scène par Valérie Donzelli, celle de la douceur même, incarnée par Jérémie Elkaïm, et de la bouffonnerie sensible de Valérie Lemercier…

« Main dans la main » fait preuve d’un mystère vibrant auquel l’on adhère avec délice… Les images et les sentiments qui inondent le film font briller nos yeux dans l’obscurité de la salle de
cinéma : la simplicité intensément humaine d’une déclaration comme « Je connais tous les bruits que tu fais » ou « Je veux mourir avec toi » comme on dit d’habitude « Je veux vivre avec toi », la
grâce de Jérémie Elkaïm aussi à l’aise sur un skateboard qu’en tutu au milieu de jeunes danseuses, la légèreté et l’originalité de tous les plans d’une mise en scène aventurière et
fondamentalement libre… On aime de cinéma-là, celui qui a le (dé)goût de la vie…



Site officiel du film



La page facebook du film



Autres films de Valérie Donzelli :



La reine des pommes (2010)



La guerre est déclarée (2011)































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lundi 26 novembre 2012

[Carnets de Festival] PIFFF 2012 : épisode 5 - Nuit Clive Barker / Horror Stories / Silent Hill Révélation


Du 16 au 25 novembre 2012, Phil Siné est au Paris International
Fantastic Film Festival
: il vous propose ses comptes-rendus de séances à travers ces « carnets de festival » et vous incite vivement à venir le rejoindre dans
la salle du Gaumont Opéra Capucines de Paris pour cette seconde édition d’un Festival complètement « Mad »
!

nightbreed_cabal_cut.jpg[Retrospective]
Nuit Clive Barker




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Quelle nuit mes enfants ! Certes, comme je suis un petit joueur (et un vieux monsieur qui a besoin de dormir aussi…), je me suis éclipsé de la « Nuit spéciale Clive Barker » vers 2h du matin,
soit après le deuxième film seulement… mais quels films ! Quelle bonne idée de nous avoir projeté le « Cabal cut » de « Nightbreed », soit la version qui se rapproche le plus du director’s cut à
l’époque rejeté par les producteurs et qui reste probablement la plus fidèle au roman original de Barker… et tant pis si les séquences retrouvées et autres plans alternatifs se révélaient d’une
qualité toute pourrie, repiqués d’une obscure VHS et marqués parfois du seau d’un « copyright 89 » des plus vintage ! Le second long métrage n’était autre que le culte « Hellreiser », tout en
créatures gorrifiques et en plaisirs déviants et sadomasochistes… so cool ! Entre les deux, des débats, des témoignages et un étrange moyen métrage qui relève de l’art vidéo expérimental, à base
de clous (eh oui déjà, bien avant le Pinhead d’« Hellreiser » !) et de bites, le tout en négatif… programmation éminemment audacieuse pour une pareille assemblée de punks et de tatoués ! Une
soirée quoi qu’il en soit vivante et enrichissante consacrée à l’un des plus grands noms de l’horreur, autant dans le domaine cinématographique que littéraire, mais malheureusement injustement
peu évoqué d’habitude… Heureusement que le PIFFF est là pour lui rendre justice !


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[Hors Compétition]

Horror Stories, de Hong Ji-young, Im Dae-woong, Jeong Beom-sik, Kim Gok, Kim Sun et Min Gyoo-dong
(Corée du Sud, 2011)




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Ce film à sketches démarre plutôt bien, notamment grâce à l’histoire dans laquelle vont venir s’imbriquer les quatre autres, celle d’une jeune fille retenue prisonnière et qui se voit contrainte
de raconter d’horribles histoires à son bourreau pour rester en vie, situation qui évoque bien sûr avec malice celle de Shéhérazade dans « les Milles et Une Nuits »… L’introduction joyeusement
rigolarde de la première histoire laisse également présager le meilleur, ce qui fait d’autant plus regretter toute la suite qui nous fait sombrer progressivement dans un ennui poli. Il faut dire
que les histoires ne sont pas follement emballantes ou originales, et multiplient surtout les facilités de mise en scène propres au film d’horreur tout en s’enfonçant généralement dans des
rebondissements scénaristiques aussi factices qu’inutiles !


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[Clôture]

Silent Hill : Révélation 3D, de Michael J. Bassett
(France, Canada, 2012)
Sortie le 28 novembre 2012




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Le PIFFF s’est achevé en décernant des prix à foison ! A des courts-métrages qui nous ont même été projetés à la clôture du festival, mais aussi à des longs : si le public a eu du nez en
récompensant le très beau « Citadel » de Ciaran Foy, je n’en ai pas eu autant de mon côté en
manquant ceux que les autres jurys ont distingués (« The Body » de Oriol Paulo et « The Cleaner » de Adrian Saba). Et pour annoncer le long métrage qui allait suivre, une ribambelle d’infirmières sanguinaires sont venues
défiler dans la salle avec une partie de l’équipe du film… « Silent Hill Révélation » pouvait alors commencer ! Et quelle déception… enfin, j’avoue que je n’attendais rien de particulier après
tout, mais cette accumulation ad libidum de séquences fantastiques au style baroque et pompier m’a surtout fait penser à un film comme « Sucker Punch », le gore en plus : très riche et très beau visuellement, mais absolument vain et
vide sur le fond… C’est bien beau de soigner l’image, mais si le scénario ne suit pas et si le rythme effréné imposé ne laisse aucun temps à la respiration du spectateur, autant dire que ça ne
sert à rien, sinon à nous faire bien mal à la tête !



Précédemment :



- PIFFF 2012 : épisode 1 - John dies at the end / The ABCs of Death / Stitches



- PIFFF 2012 : épisode 2 - Trailor War / V/H/S / Side by
Side



- PIFFF 2012 : épisode 3 - Crave / The
Seasoning House / The Butterfly Room



- PIFFF 2012 : épisode 4 - Universal
Soldier 4 / Modus Anomali / Bad Taste



THE END !



[Un grand bravo et un grand merci à toute l’équipe du PIFFF pour la programmation de cette seconde édition, pour l’accueil, les surprises et pour mon accréditation
! J’ai grave « pifffé » ces 10 jours, alors longue vie au Festival !]































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dimanche 25 novembre 2012

[Critique] John dies at the end, de Don Coscarelli



john dies at the end
(Etats-Unis,
2012)



Le Jour du Saigneur # 92




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coeur


Il n’y a aucun doute à avoir, « John dies at the end » est bien un film signé par le culte et génial Don Coscarelli ! Il possède cette indéfectible folie et cette attachante générosité qui fait
de son cinéma un univers parfaitement identifiable et criant à chaque plan son amour du genre… Dans ce nouvel opus, il part d’un pitch assez banal – deux potes absorbent une nouvelle drogue qui
les met dans un drôle d’état – pour livrer une œuvre au final foisonnante et complètement barrée, usant de ramifications parfaitement imprévisibles et inattendues !

A travers la « sauce soja » (qui n’en est pas vraiment, vous aurez compris…) que s’injectent les deux « héros » (ou « zéros » dans la mesure où ils s’apparentent plus au genre « loosers »), le
scénario ouvre les portes d’un jour du saigneurmonde incroyablement riche et délirant, multipliant
les visions monstrueuses ou les aléas entre les dimensions… Autant le dire d’emblée, la narration parfaitement déconstruite du film et la multiplication de digressions complètement hallucinées et
irrésistibles ne facilitent pas la lisibilité de l’histoire. Mais livrer un récit cohérent n’est manifestement pas le but du cinéaste, celui-ci paraissant plutôt vouloir explorer la frontière
entre réalité et fiction, en multipliant à chaque fois les incertitudes sur les faits qui nous sont montrés, comme au bon vieux temps de sa saga mythique des « Phantasm »… Ici, qui pourra
déterminer avec évidence si les personnages ont véritablement ouverts les yeux sur le monde en prenant la drogue ou si l’on assiste simplement à leurs délires éveillés de junkies ?!

Du coup, « John dies at the end » multiplie les degrés de lecture, rendant son univers de plus en plus complexe, mais surtout de plus en plus ludique ! Car ce qui se dégage le plus du film reste
finalement son désir de divertissement pur et d’hilarité généralisée… En déstructurant le récit et en le précipitant dans une spirale infernale, non seulement le film se regarde sans ennui ni
temps mort, mais il relève bientôt du délire carrément « What the fuck » ! Outre son titre parfaitement mensonger, Coscarelli se joue avec malice de son spectateur, l’emportant vers des voies
qu’il n’aurait sans doute jamais imaginées. En traversant les dimensions pour lutter contre la fin du monde, les deux jeunes glandeurs fichtrement attachants font défiler sous nos yeux incrédules
bien des situations ahurissantes : des monstres improbables (notamment l’un d’eux, entièrement constitué de diverses pièces de viandes entassées dans un frigidaire), une poignet de porte qui se
transforme en bite (faisant hésiter le héros à la saisir, du coup…), une moustache qui se la joue chauve-souris, un hot-dog qui sert de téléphone portable, un chien qui conduit et qui globalement
cache bien son jeu… Bref ! Il serait dommage de tout dévoiler des mille merveilles qui attendent le spectateur dans ce dédale emballant d’humour fou, de fantastique décalé et d’horreur parfois
bien gore… Coscarelli est toujours aussi en forme, ce qui nous fait toujours autant regretter de le voir aussi rare sur nos écrans!



Autres films de Don Coscarelli :



Dar l’invincible (1982)



Phantasm (1979)



Phantasm 2 (1988)



Phantasm 3 : le seigneur de la mort (1994)



Phantasm 4 : Oblivion (1998)































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samedi 24 novembre 2012

[Carnets de Festival] PIFFF 2012 : épisode 4 – Universal Soldier 4 / Modus Anomali / Bad Taste


Du 16 au 25 novembre 2012, Phil Siné est au Paris International
Fantastic Film Festival
: il vous propose ses comptes-rendus de séances à travers ces « carnets de festival » et vous incite vivement à venir le rejoindre dans
la salle du Gaumont Opéra Capucines de Paris pour cette seconde édition d’un Festival complètement « Mad »
!


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[Hors
Compétition]

Universal Soldier : Day of Reckoning, de John Hyams
(Etats-Unis, 2011)




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Comme je n’ai jamais vu les précédents volets de la saga (« shame on me » ? ou « shame on you » qui les avez tous vu ?), je ne pourrai pas affirmer comme les gens du PIFFF que « Day of Reckoning détonne radicalement avec l’univers originel » de la série
Néanmoins, le style assez violent et inventif  de ce quatrième « Universal Soldier » (notamment dans la première partie, avec les scènes dans un bordel…) se révèle plutôt fort et percutant !
Une ambiance mystérieuse et parfois stroboscopique (attention aux épileptiques !) fait de ce bourre-PIFFF un film de castagne pour le coup assez intrigant… Bourrin et subtil à la fois ? On
n’exagèrera pas non plus les qualités de ce « Jour du jugement », mais un humour qui tâche et la présence de nos vieux « action men » préférés (Jean-Claude Van Damme (attendez de voir sa gueule à
la fin !) et Dolph Lundgren) rend le tout assez regardable, avec plein de combats de la mort qui tuent, foutrement bien chorégraphiés !


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[En Compétition]

Modus Anomali, de Joko Anwar
(Indonésie, 2012)




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Tourné en huit jours dans un décor forestier unique, « Modus Anomali » a tout du film fauché tourné dans l’urgence pour lequel on pourrait avoir un brin de sympathie… sauf que non ! Vendu par les
gentils animateurs des soirées du PIFFF comme un « Sam Raimi des débuts » (franchement, Fausto, tu abuses…), le film déçoit et s’enfonce très vite dans un « survival » du pauvre médiocre, poussif
et sans véritable imagination… On se marre comme des bourriquets quand le héros tue ses enfants par erreur, croyant se faire le méchant, alors que l’intention du cinéaste n’est visiblement pas de
nous faire rire… ou alors je n’ai rien compris ?! Et ce n’est pas le méga-twist final qui va sauver l’ensemble, tant cette facilité scénaristique semble complètement capilotractée !


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[La Séance Culte]

Bad Taste, de Peter Jackson
(Nouvelle-Zélande, 1987)




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Unique projection en 35 mm de cette seconde édition du PIFFF, il a fallu que la copie casse en cours de route, un peu comme un aveu à mots couverts que le numérique avait définitivement gagner la
mise ? Ce n’était pourtant pas tout à fait le propos du documentaire « Side by Side », présenté quelques jours plus
tôt
… Qu’à cela ne tienne, l’incident, ainsi qu’une VF calamiteuse, n’ont pas gâché le plaisir de cette « séance culte » proposant le tout premier film de Peter Jackson, tourné entre potes et
sans moyens, mais qui vaut néanmoins amplement le détour ! Il faut dire que jamais film n’aura aussi bien porté son titre, tant « Bad Taste » est un amoncellement de mauvais goût, entre blagues
potaches et gore qui tâche ! Cet affrontement entre une bande de joyeux drilles et des extraterrestres venues chercher de la chair fraîche sur Terre enthousiasme par un rythme entraînant et un
humour absurde et non-sensique absolument irrésistible… Le film impressionne en outre dans sa capacité à toujours utiliser à son avantage son esthétique complètement fauchée : une mise en scène
astucieuse qui annonce déjà le chef-d’œuvre de l’horreur à venir « Braindead » !



Précédemment :



- PIFFF 2012 : épisode 1 - John dies at the end / The ABCs of Death / Stitches



- PIFFF 2012 : épisode 2 - Trailor War / V/H/S / Side by
Side



- PIFFF 2012 : épisode 3 - Crave / The
Seasoning House / The Butterfly Room



(A suivre…)































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vendredi 23 novembre 2012

[Carnets de Festival] PIFFF 2012 : épisode 3 – Crave / The Seasoning House / The Butterfly Room


Du 16 au 25 novembre 2012, Phil Siné est au Paris International
Fantastic Film Festival
: il vous propose ses comptes-rendus de séances à travers ces « carnets de festival » et vous incite vivement à venir le rejoindre dans
la salle du Gaumont Opéra Capucines de Paris pour cette seconde édition d’un Festival complètement « Mad »
!


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[En Compétition]

Crave, de Charles de Lauzirika
(Etats-Unis, 2011)




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Aiden passe son temps à photographier des scènes de meurtres et à s’inventer une vie alternative dans laquelle tout lui sourirait… Parallèlement, il se fantasme en homme courageux et rêve de
massacrer tous les connards qui croisent sa route : sauf qu’entre les scènes qu’il s’invente (joyeusement sanglantes par ailleurs !) et la réalité, il y a un gouffre aussi grand que ses
insatisfactions… « Crave » est un film furieusement barré sur le destin d’un être aux frontières de la folie mais tellement attachant et proche de nous que l’on finit par le suivre dans ses
désirs de meurtres et de justice !

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Compétition]

The Seasoning House, de Paul Hyett
(Grande-Bretagne, 2012)




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Si le film de Paul Hyett souffre sans doute d’une exposition trop longue – via notamment des flash-back un brin trop compassionnels –, il devient carrément cool à partir du moment où l’on voit la
très jeune héroïne du film, fragile et innocente, venir à bout d’une bande de gros bras armés jusqu’aux dents ! Il faut dire qu’ils l’ont bien cherché, ces salauds qui exploitent la misère
humaine dans un bordel de jeunes filles arrachées à leurs familles… Il y a dans le film une forme de décalage plutôt réussi et amusant entre l’opposition des forces (ou faiblesses) en puissance,
parfaitement inégales, mais qui donneront pourtant une « victoire » carrément inattendue. « The Seasoning House » se veut en cela un « survival » résolument féministe, comme une spectatrice l’a
fait remarqué pendant le débat après le film avec le cinéaste, parce qu’elle l’avait lu dans la brochure du programme du
PIFFF
!


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[En Compétition]

The Butterfly Room, de Jonathan Zarantonello
(Italie, 2011)




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Voilà une histoire encore bien tordue, diluée dans un scénario malheureusement très brouillon qui en limite forcément l’impact… Barbara Steele incarne une vieille dame qui collectionne les
papillons morts… et peut-être pas que des papillons, visiblement ! Entre son drôle de caractère instable et tranché et sa fascination mystérieuse pour une petite fille, le personnage nous conduit
dans un dédale sur lequel plane l’ombre de Dario Argento, mais qui sombre peut-être dans des dérives référentielles stériles et une mise en scène apprêtée, d’autant plus qu’on ne sait plus au fur
et à mesure que l’histoire avance si l’on n’y comprend rien juste parce que ce n’est pas clair ou plus simplement parce que l’on n’en a rien à foutre… Heureusement que Heather « Les griffes de la nuit » Langenkamp est là pour nous distraire un moment
!



Précédemment :



- PIFFF 2012 : épisode 1 - John dies at the end / The ABCs of Death / Stitches



- PIFFF 2012 : épisode 2 - Trailor War / V/H/S / Side by
Side



(A suivre…)































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jeudi 22 novembre 2012

[Sortie DVD] Starbuck, de Ken Scott



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(Québec, 2011)



Disponible en DVD, BR et VOD depuis le 7 novembre 2012 chez Diaphana Edition Vidéo




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"Starbuck" est un film diablement attachant de Ken Scott, que Phil Siné a même qualifié de "petit miracle du cinéma québécois". Vous pouvez (re)lire sa critique à cette adresse, avant de vous le procurer en vidéo ! En bonus du DVD ou du
Blu-Ray, vous aurez également droit à plusieurs entretiens avec le réalisateur, à des scènes coupées, à un bêtisier, à un vidéoclip et même à un quizz sur des expressions québécoises... tout ce
qu'il faut en somme pour vivre un excellent moment sur canapé !































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mercredi 21 novembre 2012

[Fil ciné] Les films d'octobre 2012


Index des sorties ciné



Semaine après semaine, suivez le fil des sorties ciné et des films vus par Phil Siné. Les liens renvoient aux critiques des films présentes sur le blog...



 



Semaine du 3 octobre 2012



- Pauline détective, de Marc Fitoussi (France, 2011)
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- Después de Lucia, de Michel Franco (Mexique, 2012)
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- Portier de nuit, de Liliana Cavani (Italie, 1974)
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Semaine du 10 octobre 2012



- Insensibles, de Juan Carlos Medina (Espagne, 2012)
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- Dans la maison, de François Ozon (France, 2012)
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- God Bless America, de Bob Goldthwait (Etats-Unis, 2011)
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- Like someone in love, d'Abbas Kiarostami (France, Japon, 2012)
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Semaine du 17 octobre 2012



- Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté, de Laurent
Tirard (France, 2012)

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- In another country, de Hong Sang-Soo (Corée du Sud, 2012)

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- Le cinéma de Max Linder (France, Etats-Unis, 2012)
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- Paperboy, de Lee Daniels (Etats-Unis, 2012)
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- César doit mourir, de Paolo et Vittorio Taviani (Italie, 2012)
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Semaine du 24 octobre 2012



- Amour, de Michael Haneke (France, 2012)
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- Into the abyss, de Werner Herzog (Canada, Allemagne, 2011)
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- Skyfall, de Sam Mendes (Etats-Unis, Grande-Bretagne, 2012)
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- Tempête sous un crâne, de Sandrine Bouffartique (France, 2012)
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Semaine du 31 octobre 2012



- Looper, de Rian Johnson (Etats-Unis, 2012)
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- Frankenweenie, de Tim Burton (Etats-Unis, 2012)
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- J'enrage de son absence, de Sandrine Bonnaire (France, Belgique, Luxembourg, 2011)
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