dimanche 24 janvier 2010

Le rayon vert, d’Eric Rohmer (France, 1983)

rayon vert

Note :
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Cette chronique est publiée en hommage au cinéaste Eric Rohmer, qui nous a quitté le 11 janvier dernier.

Pour les plus parisiens de nos lecteurs, sachez que La Filmothèque rend également hommage à Rohmer en proposant actuellement en reprise les six films de la
série des "Comédies et proverbes"
à laquelle appartient "Le rayon vert"...


« Ah ! que le temps vienne / Où les cœurs s'éprennent »… Comme chacun des six films composant la série des « Comédies et proverbes », « Le rayon vert » s’appuie sur des vers poétiques. Ici, ce sera
ceux d’Arthur Rimbaud, extraits du poème « Chanson de la plus haute tour », et qui évoquent la naissance de l’amour…

Dans « Le rayon vert », on suit l’itinéraire de Delphine, interprétée par Marie Rivière, dont les projets de vacances tombent à l’eau quand l’amie avec qui elle devait partir se décommande à la
dernière minute. Désespérée, elle tente diverses alternatives sur les conseils d’autres amis, mais à chaque fois en vain, ses vacances sont gâchées ! Elle passe le film à quitter puis à revenir sur
Paris, à se laisser entraîner par des gens pour aussitôt les fuir dès que quelque chose semblerait possible… En vérité, elle veut croire au grand amour, le seul, celui qu’elle cherche, et elle se
réserve alors pour lui seul. Mais ne pas le trouver la plonge souvent dans une noire tristesse… Le personnage nous rappelle d’ailleurs fatalement à une part de nous-même, de ce qu’on a pu être à un
moment donné : d’un romantisme absolu, dans tout ce que ça peut avoir de mélancolique, et même d’agaçant et de dépressif, spécialement pour les autres. Delphine s’isole souvent dans une solitude
volontaire ou se met parfois à pleurer sans raison…

L’ensemble du film enchaîne des saynètes un peu théâtralisées, limite improvisées et souvent très drôles, passant d’une conversation sur le végétarisme incertain de Delphine autour d’un repas à la
campagne à la rencontre d’une jeune suédoise délurée à la plage… C’est simple, doux et savoureux, et mis en scène avec une grande fluidité. Un jour, elle surprend une conversation sur « Le rayon
vert » de Jules Vernes, décrivant un phénomène atmosphérique : celui du dernier rayon du soleil lorsqu’il se couche sur l’océan, qui peut furtivement apparaître vert si le temps est suffisamment
clair… A cet instant précis, il serait alors possible de « lire dans ses propres sentiments, et dans les sentiments des autres ». Au moment même où ses vacances sembleront définitivement ratées et
alors qu’elle s’apprête à rentrer à Paris pour la dernière fois, elle fait la connaissance d’un dernier garçon, avec qui elle se montre moins fuyante et moins farouche : serait-ce le destin qui se
présente enfin à elle ? De fil en balade, ils se retrouvent au coucher du soleil face à l’océan : si le rayon vert leur apparaît, pourront-ils alors lire dans le cœur l’un de l’autre et connaître
le véritable amour ?






























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4 commentaires:

  1. Rohmer, quel bonheur à regarder... Quelle intelligence des dialogues.
    Le rayon vert fait partie de ses films que je n'ai encore jamais vu. Il faut que je ratrappe ca !

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  2. Pour moi c'est un 4 étoiles celui là...
    Un des plus beaux de Rohmer, un de ceux qui m'a le plus touché et ému.
    Et je trouve que Marie Rivière est sans doute une de ses plus belles interprètes...
    9 films et une pièce de théâtre avec Rohmer, tout de même... ça n'est pas pour rien...
    Elle me parait d'ailleurs une des actrices les plus sous employées et sous estimées du cinéma français contemporain et je suis ravi de voir que François Ozon lui ouvre grand ses portes désormais !

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  3. Oui, dans Le refuge, et dans Le temps qui reste

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  4. Un très beau film que j'ai vu à sa sortie, il y a bien longtemps déjà, et que je reverrais avec plaisir un de ces jours !

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