lundi 30 septembre 2013

[Fil ciné] Les films de septembre 2013


Index des sorties ciné



Semaine après semaine, suivez le fil des sorties ciné et des films vus par Phil Siné. Les liens renvoient aux critiques des films présentes sur le blog...



 



Semaine du 4 septembre 2013



- Roméos, de Sabine Bernardi (Allemagne, 2011)
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- Vic + Flo ont vu un ours, de Denis
Côté (Canada, 2013)

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- Grand départ, de Nicolas Mercier (France, 2012)
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- You're next, d'Adam Wingard (Etats-Unis, 2012)
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- La Danza de la Realidad, d'Alejandro Jodorowsky (Chili, 2013)
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- Ilo Ilo, d'Anthony Chen (Singapour, 2013)
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Semaine du 11 septembre 2013



- Tip Top, de Serge Bozon (France, 2012)
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- Jimmy P. (Psychothérapie d'un Indien des Plaines), d'Arnaud Desplechin (France, Etats-Unis, 2013)
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Semaine du 18 septembre 2013



- Elle s’en va, d'Emmanuelle Bercot (France,
2012)

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- Ma vie avec Liberace, de Steven Soderbergh (Etats-Unis, 2013)
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- La bataille de Solférino, de Justine Triet (France, 2013)
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- Moi et Toi, de Bernardo Bertolucci (Italie, 2012)
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- Riddick, de David Twohy (Etats-Unis, 2013)
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Semaine du 25 septembre 2013



- Le Belle et la Bête, de Jean Cocteau (France, 1946)
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- Blue Jasmine, de Woody Allen (Etats-Unis, 2013)
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- Les Conquérants, de Xabi Molia (France, 2012)
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dimanche 29 septembre 2013

[Croco-critique] Million Dollar Crocodile, de Sheng Lin Li



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Million
Dollar Crocodile



de Sheng Lin Li



(Chine, 2012)



Le Jour du Saigneur # 130




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Je me marre quand même pas mal en parcourant la toile à l’affût de quelques avis sur le DTV de chez Factoris Film : « Million Dollar Crocodile »… On ne trouve en réalité que peu de critiques de
ce film, et les rares qu’il y a sont étrangement toutes plutôt positives… sauf qu’elles apparaissent sur des sites dont la régie publicitaire fait de la pub pour un autre film de l’éditeur
Factoris… étonnant, non ? Editeur qui m’envoie d’ailleurs étrangement tous ces DVD depuis quelques temps, et dont la plupart demeure encore sous cellophane, tant le simple fait de voir la
jaquette coupe toute envie de le regarder ! C’est tout de même étonnant cette volonté de ne sortir que des films que personne n’a envie de voir : certes, vu leur facture, ils ne doivent pas être
très chers à commercialiser, et j’imagine qu’ils trouvent suffisamment de gogos pour les acheter plein tarif et leur permettre de retomber dans leurs frais… Si ça se trouve, ils n’ont même besoin
que d’un gogo pour rembourser les 20 euros de leur investissement de départ ! Mais jour_du_saigneur_bis.jpgcesse de médisance, ce n’est tout de
même pas mon style… ou si peu ?

A vrai dire, je n’ai pas tout à fait envie de vous parler de « Million Dollar Crocodile », tout comme je n’avais pas tout à fait envie de le visionner… Mais bon, si je me force un peu, je
pourrais commencer par vous dire que le film est très décevant par rapport aux seules prétentions de la jaquette du DVD par exemple : on s’attend en effet à un film d’horreur avec ce gros
crocodile toute mâchoire ouverte… eh bien quelle déception de se retrouver devant une sorte de comédie quasi-familiale et vaguement fantastique, où l’on voit des personnages pour la plupart
complètement hystériques (la palme à la jeune pute (ah non, on me fait signe dans l’oreillette qu’il ne s’agit pas d’une prostituée…) qui égare malencontreusement son magot de 100 000 euros –
soit un million de yen si j’ai tout suivi… mais certainement pas le million de dollars du titre ou du synopsis foireux sur le dos du DVD ! –, dans la gueule du crocodile géant) se fatiguer – et
nous fatiguer par la même occasion – assez inutilement avec cette histoire de « Megalligator » en fuite et en train de digérer un paquet de pognon… Bref, tout ça ressemble surtout à une imitation
bidon de ces films américains à base de super crocos déjà un peu bidons par des chinois ! Le récit manque d’ampleur, les personnages sont neuneus, les effets spéciaux numériques plutôt rigolos
(ce qui n’est bien sûr pas le but premier…) et on reste assez indifférent devant un spectacle grossier et globalement affligeant… bien que pas tout pourri, admettons-le, on sent quelques efforts…
mais rappelons que le travail ne remplacera jamais tout à fait le talent !



Perspectives :



- Lake Placid : The Final Chapter, de Don Michael Paul



- Mega Shark vs Crocosaurus, de Christopher Ray































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samedi 28 septembre 2013

[Critique] Blue Jasmine, de Woody Allen



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Blue Jasmine



de Woody Allen



(Etats-Unis, 2013)



Sortie le 25 septembre 2013




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Après ses détours touristiques – et futiles ? – par les grandes capitales européennes (« Minuit à Paris », « To Rome with LOL »), on craignait un peu de voir s’enfoncer la carrière de
Woody Allen dans la sénilité béate… mais non ! Voilà qu’il revient avec un long métrage à la hauteur du cynisme hilarant de « Vous allez rencontrer un bel et sombre
inconnu
», sa dernière vraie réussite en date… Car « Blue Jasmine » commence dans une atmosphère d’humour tranquille, certes un peu caustique (on reste chez Woody, tout de même), pour mieux
se poursuivre, au gré notamment de flash-back clés sur la vie de l’héroïne, dans une noirceur grinçante, où le rire devient jaune, voire carrément noir !

Soit Jasmine, dont la part schizophrénique se manifeste dès son prénom, qui n’est pas celui de son état civil, mais un qu’elle s’est choisi, comme si une seule identité ne pouvait lui suffire…
Soit Jasmine, donc, une femme qui voit sa vie s’effondrer : son mari – un escroc de la finance – s’est suicidé en prison après l’avoir laissée sur la paille et son fils a fui sans laisser
d’adresse… La voilà qui quitte le faste et le luxe dans lequel elle vivait à New York pour s’installer à San Francisco chez sa sœur (qui ne l’est pas vraiment – elles ont été adopté – ajoutant
encore aux jeux permanent des faux-semblants qui inondent le film). Ruinée, évoluant désormais dans un environnement modeste et populaire, Jasmine est condamnée à tout recommencer… mais en
est-elle capable ? et est-ce seulement possible ? Woody Allen insiste sur le contraste saisissant entre sa vie d’avant et cette nouvelle vie qui commence pour elle, une vie où ses anciens
comportements jurent forcément, créant ce décalage drolatique qui amuse tant au début du film…

Mais l’amertume et le sinistre de la vie ne vont pas tarder à tout emporter dans un film cruellement drôle, qui épingle les hypocrisies et les mensonges que l’on fait à soi-même, ne serait-ce que
pour continuer à vivre… Entre l’impossibilité d’oublier l’effondrement de sa vie d’avant – duquel elle est en grande partie responsable – et la fragilité de ce qu’elle construit dans sa nouvelle
vie – avec pour base de toujours masquer sa vérité intérieure aux autres, autant dire que Jasmine a peu de chance de s’en sortir… Non seulement elle ne fait pas les bons choix, mais la malchance
ou les mauvaises rencontres font que rien ne va : elle est confrontée à l’éternelle perversité des hommes (les avances libidineuses du dentiste pour lequel elle a daigné « s’abaisser » au rang de
secrétaire) et surtout à son passé, indélébile (les reproches de l’ex-mari de sa sœur, croisé au mauvais moment avec la bonne personne…)

Pour incarner les gouffres et les béances dans lesquels nous plongent constamment la vie, sans jamais nous en sortir vraiment, l’actrice Cate Blanchett se révèle parfaite, manifestant un
incroyable talent pour jouer cet entre-deux constant, son personnage étant partagé entre une dureté d’apparence et une fragilité intérieure… Constamment sur la brèche, souvent à deux doigts de
sombrer dans la folie (quand elle se souvient de ses séances de yoga pour respirer profondément afin de se recentrer ou quand elle se met à parler au premier venu dans la rue, voire toute seule
sur un banc…), Jasmine est le symbole de la schizophrénie qui caractérise l’humanité d’aujourd’hui, pour laquelle la folie se révèle peut-être l’issue la plus simple et la plus « raisonnable » à
l’absurdité de la vie…



Autres films de Woody Allen :



Hollywood Ending (2002)



Minuit à Paris (2011)



Tout le monde dit « I love you » (1996)



Vous allez rencontrer un bel et
sombre inconnu (2010)































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vendredi 27 septembre 2013

[Critique] Les dépravés, de Philippe Barassat


les_depraves.jpgLes dépravés



de Philippe Barassat



(France, 2013)




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« De film en film, j'essaie de dresser le portrait des amours monstrueux, inconnus, étranges. Comment ils s'emparent de nous, contre toute attente, toute raison, et nous mènent, nous projetant
dans des univers mystérieux, inavoués et inavouables » : voilà comment Philippe Barassat présente son travail… Déjà auteur de plusieurs courts et longs métrages visiblement atypiques (aux titres
aussi évocateurs par exemple que « Le nécrophile »), ce réalisateur hors norme propose dans son nouveau projet d’explorer la sexualité des handicapés, sujet tabou s’il en est, par le prisme d’un
personnage qui se propose comme « assistant sexuel » à ces personnes. Autant réflexion sur l’amour ou le désir que questionnement sur une pratique encore à ce jour interdite en France, « Les
dépravés » s’impose ainsi bien vite comme une œuvre tour à tour marginale et importante, drôle et dérangeante, inquiétante et émouvante…

Au fil d’une histoire contée dans un noir et blanc auteurisant, on suit le cheminement d’Aldo, un jeune infirmier fringuant et charmant (incarné par le merveilleux et audacieux Jérémie Elkaïm), qui perd son emploi et n’ose pas en parler à sa copine… Voyant
qu’un véritable travail n’arrivera pas aussi vite qu’il le voudrait, il se laisse un peu entraîner malgré lui dans l’assistanat sexuel auprès d’handicapés, sans le nommer tout à fait au départ et
sans le définir très précisément non plus… D’abord hésitant devant une activité flirtant avec la prostitution, il semble peu à peu se laisser « prendre au jeu », si l’on peut dire, et si ce n’est
en éprouver de la satisfaction (ou du plaisir ?), tout du moins trouver dans ses actions une espèce de fascination qui ne relève pas seulement du « plaisir d’offrir »…

Si parallèlement à ses nouvelles activités, la relation d’Aldo avec son amie évolue (Aldo se transforme et prend progressivement conscience de l’illusion de son couple ?), ce sont ses rapports
avec le groupe de personnes handicapées qui l’entourent qui vont se placer au cœur du film. Si le récit est tout d’abord traité avec humour et légèreté, « Les dépravés » sait se faire plus grave
au fur et à mesure que la fiction progresse… Entre la détresse des handicapés et la tendresse dont fait preuve Aldo, on finit bien souvent par ne plus savoir qui profite de qui ou qui abuse de
qui… L’air de rien, le long métrage pose au fond de vraies questions, sans forcément y apporter des réponses toutes faites. Il impose ainsi un monde complexe et réaliste…

La dernière partie des « Dépravés » surprend encore, comme si le film n’avait pas déjà assez secoué son spectateur jusque-là… L’amertume paraît s’installer parmi les handicapés, qui donnent leur
argent en échange de quelques caresses. Quelle est au fond la légitimité d’Aldo, qui prétend comprendre ce qu’ils ressentent ? S’il est sincère dans ses propos et ses actes, son discours se
heurtent pourtant au principe de réalité, et quand on lui propose comme un jeu de vivre une journée « comme un handicapé », le jeu dérape et ne peut alors que dégénérer… Les rapports de
domination finissent par s’inverser cruellement : Aldo ressent dans sa chair la réalité du handicap et la puissance que peuvent avoir les autres sur sa personne… Tombé à terre, violé par ceux
qu’il a « aidé », on assiste à un spectacle véritablement perturbant, duquel on ressort entre compréhension et incompréhension, autant dire profondément chamboulé… Le groupe d’handicapés qui
s’acharnent alors sur Aldo ressemble aux « monstres » du « Freaks » de Todd Browning, qui finissent par se venger violemment de celui qui les exploite… Si l’on a de la compassion pour leurs actes
barbares dans ce cas, on se retrouve ici dans un entre-deux plus mitigé : mais après tout, Aldo aurait-il compris la vérité de leur univers si les handicapés ne le lui avaient pas renvoyé en
pleine face aussi brutalement ? Certainement pas… Et le film rappelle au fond combien nous sommes tous plus ou moins des handicapés : pas nécessairement physiquement, mais de la vie assurément !



"Les dépravés" a été présenté
à "L'étrange Festival 2013"































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jeudi 26 septembre 2013

[Jeu] Le Ciné-rébus # 31


031032034



Réponse : Le grand saut



(le - grand- seau)



Trouvé par Didi



Jouez et gagnez plein de cadeaux avec Phil Siné : guettez la publication des jeux sur le blog, soyez le premier à donner la bonne réponse en commentaire et accumulez un maximum
de points afin de choisir le lot que vous convoitez parmi la liste mentionnée un peu plus bas…



Règle du « Ciné-Rébus » : Déchiffrez le titre d’un film dans le rébus ci-dessus et gagnez un point si vous parvenez à être le premier à donner la bonne réponse en commentaire !



A partir de 3 points cumulés, vous pourrez choisir un cadeau parmi les suivants en en faisant la demande à 3615philsine@free.fr :
- 1 badge collector « I [love] Phil Siné » (3 points)
- 1 badge collector « I [star] Phil Siné » (3 points)
- 1 lot des 2 badges collector (4 points)
- DVD « The calling » de Richard Caesar (3 points)
- DVD  "Karaté Dog", de Bob Clark (5 points)
- DVD « Tropical Malady », d’Apichatpong Weerasethakul (5
points)
- 1 TV écran plasma 100 cm (1000 points)
- 1 voyage pour 2 personnes à Hollywood (1300 points)
- DVD « Sugarland Express » de Steven Spielberg (6 points)
- DVD « Le candidat » de Niels Arestrup (5 points)
- DVD "Killing Sharks" de Pat Corbitt et Gary J.
Tunnicliffe
(5 points)
- DVD "Jack Frost" de Michael Cooney (5 points)
- Coffret DVD Série "Le Caméléon" Saison 1 : épisodes 1 à 11 (8 points)
- DVD L’avion de l’Apocalypse, d’Umberto Lenzi (5 points)
- Nouveau > DVD Monster
Brawl, de Jesse T. Cook
(5 points)
- Nouveau > DVD Subwave, d'Anton
Megerdichev
(5 points)



Scores actuels :



MaxLaMenace_89 : 7 points



Cachou : 6 points



π : 6 points



Titoune : 4 points
Foxart : 4 points



Docratix : 2 points
Papa Tango Charlie : 2 points



Adèle de Saint-O : 2 points
Bruce Kraft : 1 point
Niko (de CinéManga) : 1 point
Squizzz : 1 point
FredMJG : 1 point
Marc Shift : 1 point
Cinédingue : 1 point



Maitre Savalle : 1 point



Dom : 1 point



Mister Loup : 1 point



Ronnie : 1 point



Stanley Schnitzler : 1 point



Romainst : 1 point



Zo : 1 point



 



Bonne chance à toutes et à tous !































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mercredi 25 septembre 2013

[Critique] La forteresse cachée, d’Akira Kurosawa


forteresse_cache.jpgLa forteresse cachée



d’Akira Kurosawa



(Japon, 1958)




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En visionnant « La forteresse cachée », probablement le film le plus « populaire » de Kurosawa, qu’il a d’ailleurs réalisé dans le but d’avoir du succès et de pouvoir ainsi travailler sur
d’autres films (ne l’oublions pas !), on comprend très vite d’où provient une grande partie de l’inspiration de George Lucas lorsqu’il réalisa « Star Wars »… Rien que les grandes lignes de l’intrigue du film japonais sont assez troublantes,
lorsqu’on les met en corrélation avec le scénario de « La
guerre des étoiles
» : une princesse est escortée par une sorte de chevalier à travers des terres ennemies pour rejoindre son peuple qui souffre… Bien sûr, il n’y a pas de vaisseaux spatiaux,
mais si l’odyssée ne se déroule pas ici dans l’espace, elle n’en demeure pas moins épique et époustouflante ! On assiste également à l’affrontement de deux clans, les Akizuki (auquel appartient
la princesse) et les Yamana, et même si la séparation entre les forces du bien et les forces du mal n’est pas aussi marquée et manichéenne que chez Lucas, cette opposition entre deux groupes de
guerriers rivaux s’impose comme un écho de la guerre sans merci entre les chevaliers Jedi et les Sith… Au fil de cette fresque magistrale, on observe en outre la belle combativité de la princesse
(inspiration directe de la princesse « laser au poing » Leia), un point d’orgue sous la forme d’un intense combat au sabre (les fameux combats médiévaux au sabre laser qui ponctuent avec maestria
chaque épisode de la saga intergalactique), ou encore la présence de deux paysans pleutres et ridicules, qui rappellent fatalement les pitreries incongrues des droïdes R2D2 et C3PO…

Mais il est malheureusement très injuste de ne parler de « La forteresse cachée » qu’à travers le prisme d’une série de films qu’elle a largement influencé vingt ans plus tard… Le film de
Kurosawa mérite en effet amplement d’être regardé indépendamment de ce pourquoi il demeure si réputé aujourd’hui ! La mise en scène du maître nippon y est grandiose et majestueuse : des
territoires immenses et des scènes de foule aux centaines de figurants, le tout capté dans un formidable cinémascope et un noir et blanc superbement contrasté… Il y a un souffle et une solennité
extraordinaire dans cette fresque épique et admirable, traversée par le bruit et la fureur ! Mais il y a aussi, paradoxalement, beaucoup d’humour, notamment à travers les interventions décalées
et pathétiques des deux petits paysans… L’incarnation des personnages est impeccable, aussi bien celle de Toshiro Mifune dans le rôle du général apparemment invincible qui escorte la princesse,
que celles de la princesse justement, ou des deux paysans… Ces deux paysans qui d’ailleurs ressemblent à une jolie métaphore : celle de deux fous malchanceux qui traversent les horreurs du monde
et l’inconscience des hommes, toujours convaincus que la guerre est la meilleure façon d’agir… Une beau parcours initiatique et un subtil stratagème pour aborder l’ignominie de la nature humaine
!































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lundi 23 septembre 2013

[Critique] Ma vie avec Liberace, de Steven Soderbergh



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Ma vie avec
Liberace



de Steven Soderbergh



(Etats-Unis, 2013)



Sortie le 18 septembre 2013




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Jugé trop « gay » pour être diffusé sur les écrans de cinéma aux Etats-Unis, c’est sur le petit écran que « Ma vie avec Liberace » a pu être vu là-bas, via la chaîne à péage HBO… Il a fort
heureusement l’honneur des salles obscures sous nos latitudes, d’autant qu’il s’agit peut-être – si l’on en croit ses déclarations – du dernier film réalisé par Steven Soderbergh ! Si ce
réalisateur possède certes une carrière en dents de scie, alternant films mineurs et chef-d’œuvres, force est pourtant de constater avec cet ultime opus qu’il n’a visiblement pas encore tout dit
et qu’il garde une vigueur encore bien visible, faisant bien sûr déjà regretter sa décision…

Le premier intérêt de « Ma vie avec Liberace » est de remettre sur le devant de la scène le personnage « pivot » du film : ce « Liberace », un artiste aussi talentueux qu’exubérant, pianiste hors
pair au style que l’on pourra aisément qualifier de « pompier » ! De ses shows à l’intérieur de sa demeure, en passant par ses tenues vestimentaires indescriptibles, c’est un vrai festival de
strass, de kitsch outré et de paillettes éclatantes… Liberace, véritable star des années 50 à 70, est en quelque sorte l’ancêtre et la source d’inspiration de toutes les Madonna ou de tous les
Michael Jackson qui ont suivi ! Rien que pour avoir un aperçu de ce personnage haut en couleurs, d’ailleurs étonnamment peu connu en France, le film de Soderbergh vaut son pesant de diamants…

Mais derrière la vie de cette icône hors norme, on découvre une certaine réalité d’époque, celle de l’hypocrisie qui se cache derrière le verni : en tant qu’artiste, même la plus « folle » des
stars masculines devait taire et cacher à tout prix son homosexualité… et jusqu’aux années 80, où Liberace finit par mourir de cette maladie honteuse et stigmatisante qu’est le SIDA, chose qu’il
fallait absolument dissimuler aux médias… En gros – et c’est là l’étrange paradoxe que filme le cinéaste –, Liberace pouvait avoir l’air gay aux yeux de tous, mais surtout ne jamais le dire !
C’est ce que montre la scène dans laquelle un couple d’homosexuels qualifie Liberace de « folle tordue » à la table juste derrière la mère du pianiste lors de l’un de ses spectacles : la tête
outrée de la mère oscille entre le déni et l’incrédulité…

« Ma vie avec Liberace » fait d’ailleurs le choix intéressant de se focaliser sur l’histoire d’amour emblématique entre Liberace, alors âgé de presque 60 ans, et le jeune Scott Thorson, qu’on lui
présente un peu par hasard. Mais à défaut de véritable histoire d’amour, on assiste plutôt à une union constamment ambiguë, dans laquelle les motivations de chaque parti demeurent relativement
étrange… Si le désir purement libidineux de chair fraîche de Liberace se révèle bien visible lorsqu’il rencontre Scott, l’acceptation de Scott de « travailler » pour Liberace est montrée de façon
troublante : le jeune homme saisit-il simplement une opportunité plutôt rémunératrice et confortable ? Eprouve-t-il des sentiments sincères à l’égard de la star ? Les choses tournent encore plus
étrangement, voire dérangent, lorsque Scott accepte de se faire retoucher le visage avec la chirurgie esthétique afin de ressembler à Liberace et se faire adopter par lui… Quelle affection existe
véritablement entre les deux hommes : Scott trouve-t-il en Liberace le réconfort du père qu’il n’a jamais eu ? Liberace aime-t-il Scott parce qu’il croit voir un autre lui-même, plus jeune, à
travers les traits qu’il lui a redessiné ? Le culte du moi et de l’égotisme caractérise peut-être le mieux cette mystérieuse « attraction / répulsion » qui lie les deux personnages, par ailleurs
extraordinairement interprétés par Michael Douglas et Matt Damon, tous deux presque méconnaissables sous les visages en constante mutation de leurs rôles… Un film aussi passionnant que fascinant
!



Autres films de Steven Soderbergh :



Contagion (2011)



Magic Mike (2012)































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dimanche 22 septembre 2013

[Critique] Hardware, de Richard Stanley



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Hardware



de Richard Stanley



(Etats-Unis, Grande-Bretagne, 1990)



Le Jour du Saigneur # 129




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Extension d’un moyen métrage qu’il a réalisé en amateur (« Incidents in an expanding universe »), « Hardware » permet à Richard Stanley de mettre en scène son premier long métrage (il en
réalisera un second, « Le souffle du démon », puis se contentera de courts-métrages, dont le plus récent se trouve dans le film à sketchs « The Theatre Bizarre »). S’ouvrant sur une citation pas très joyeuse de l’Evangile selon
Saint Marc (« Nulle chair ne sera épargnée »), le film propose une vision très pessimiste du futur, où un couple vit comme il peut, elle dans un appartement hyper sécurisé (notamment contre les
pauvres ou un voisin libidineux), lui en revendant divers objets, qu’on lui ramène notamment de zones interdites et radioactives, qui ressemblent à d’immenses déserts…

Si elle n’est pas franchement originale, même pour l’époque, la description de l’avenir apocalyptique présente dans « Hardware » n’a rien non plus de honteuse. Elle colle à des problématiques
autour d’un monde irradié par le nucléaire, dans une ville surpeuplée où la population étouffe et où les jour_du_saigneur_bis.jpgautorités cherchent à contrôler la natalité par tous les moyens possibles (taxes pour les familles nombreuses, stérilisation des hommes…
etc.) Il se trouve que l’homme du couple de « héros » ramène un crâne de robot qu’il a racheté en guise de cadeau à sa copine. Celle-ci va en faire une sculpture (apparemment, c’est son dada !),
mais le robot original va reprendre vie de façon assez autonome et l’on comprend qu’il s’agit en fait d’une machine issue d’un projet militaire secret destiné à éradiquer la population…

La mise en scène de Richard Stanley réserve quelques moments réussis (une douche sensuelle du couple avec l’homme qui arbore un bras « cyborg », quelques attaques du robot, une once de gore…),
voire une ou deux séquences plus ou moins drôles (une pub à la télé proposant des promos sur des « steaks non irradiés » !), mais l’ensemble ennuie tout de même un peu par des longueurs bien
palpables et des moyens réduits visibles à l’écran… On assiste en quelque sorte à un « Terminator du pauvre », qui aujourd’hui apparaît assez cheap et ridicule. Il faut dire que la mise en place
de l’intrigue est bien trop longue et que le robot se réveille bien tardivement dans l’intrigue, d’autant que ses actions demeurent assez limitées… Mais si « Hardware » pèche par un scénario mal
construit ou un montage parfois imbitable, on pourra rester fasciné par l’instauration d’une véritable ambiance, autant visuelle (huis clos sombre et feutré dans un appartement, éclairages
rouges, étincelles…) que sonore (musique souvent omniprésente et aux nappes sonores persistantes jusqu’à un finale quasi-opératique !)































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