vendredi 30 avril 2010

London Nights, d’Alexis Dos Santos (Grande-Bretagne, 2010)



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Note :
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Le titre original de « London Nights » s’avère nettement plus significatif que cet étrange titre en anglais proposé pour son exploitation française. « Unmade beds » évoque en effet une forme
d’intimité, de sensualité, image d’une sexualité déréalisée dans un demi-sommeil… Ces « lits défaits » font également penser à la jolie anecdote qu’Axl nous raconte à l’ouverture du film : il a
compté le nombre de lits dans lesquels il avait dormi au cours de sa vie et il arrive à 20, exactement un pour chacune de ses années sur terre… Il trouve un vingt-et-unième lit en arrivant à
Londres, dans un squat où il va se mêler à d’autres jeunes gens un peu perdus. Alors qu’Axl s’est mis en quête de son père, qui l’a abandonné à sa mère alors qu’il était encore enfant, Vera se
remet d’une rupture amoureuse bien difficile… Tous les autres sont comme eux, à la recherche d’un peu plus d’amour et de tendresse dans la moiteur de la grande ville…

Presque aussi jeune que ses comédiens, le réalisateur Alexis Dos Santos (qui joue également dans son film) dresse un superbe portrait d’une jeunesse magnifique, peuplée de post-ado paumés dans la
mélancolie des nuits urbaines. Ils sont tous en quête d’un peu plus de plaisir et d’un bonheur idéal… Malgré leur détresse, malgré leur insignifiance, il les filme avec une telle puissance et une
telle grâce qu’ils ne peuvent qu’apparaître plus touchants encore. Il réussit à saisir l’insaisissable dans leurs comportements et dans leurs errances quotidiennes. Il montre leurs corps et leurs
peaux sublimes se mêler dans un désordre d’ivresse et de chair magnifique ! Certaines scènes de sexe, notamment celle mettant en scène un trio improvisé, laisse transparaître une sensualité
incroyable et une tendresse infinie en dépit de la trivialité des situations… Une forme d’amour brut, en somme !

Le plus marquant dans « London Nights », c’est peut-être l’omniprésence de la musique, qui semble toujours s’immiscer dans la vie des personnages ou même s’adapter à elle… Une musique jeune,
rock, dansante ou lascive, qui rythme indéniablement leurs petites vies précaires et instables, leur conférant à chaque fois le bon tempo. Dans les bars et dans les boîtes, dans la rue avec un
lecteur mp3, dans le squat où tournent les vinyles sur une ancienne platine, ces jeunes gens en ont constamment plein les oreilles ! A défaut d’adoucir leurs mœurs, la musique berce leur
existence, révèle leurs émotions, les accompagne lors de soirées alcoolisées auxquelles succèdent des réveils amnésiques ou marque la fin d’une relation. Ainsi, la rupture mal vécue par Vera est
accompagnée ironiquement par la célèbre chanson « Ti amo », qui émane cependant d’un 45 tours rayé…

Brillamment et subtilement mis en scène, très justement interprété (mentions spéciales à Fernando Tielve et Déborah François), le film fourmille d’idées incroyables et réjouissantes ! Des
séquences entières en mode photographique ou en super 8 figurent « la mémoire et les pensées intérieures des personnages » selon le réalisateur lui-même. Vera se demande si elle n’a pas épuisé
toute sa chance le jour où elle a traversé un labyrinthe en un temps record, choisissant alors la bonne voie à chaque croisement, et si elle n’arrête pas de se tromper à chaque fois de route
depuis lors… Lors d’un travail éphémère dans une librairie, elle a l’idée de (dé)ranger les livres aux mauvais endroits, afin que l’on puisse y tomber dessus totalement par hasard. Axl se fait
passer pour un jeune étudiant à la recherche d’un logement lorsqu’il retrouve son père dans une agence immobilière : ne pouvant finalement pas lui dire la vérité, il pleurera en musique et ne
gardera de lui qu’un briquet… La musique, encore et toujours, lorsqu’on le voit danser frénétiquement et chanter devant sa glace, un casque sur les oreilles, sur la chanson « Hot monkey »… Moment
émouvant, comme en suspension dans les airs, d’un personnage magnétique et généreusement attachant ! La même chanson reprendra un peu plus loin, dans une soirée où le jeune homme porte un masque
de singe : le film révèle alors une fois encore son étrange et fascinante poésie, quand un gorille rencontre une antilope au milieu de la jungle urbaine... C’est doux, c’est beau, et c’est d’une
intensité cinématographique remarquable et renversante !



 



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jeudi 29 avril 2010

Les jupes, de Michel Gondry (1992)











 



Avant d'être le grand cinéaste que l'on connait, qui revient aujourd'hui avec un documentaire inattendu mais ô combien passionnant, Michel Gondry était déjà
comme chacun sait un grand réalisateur de clips pour Björk, Laurent Voulzy, Lenny Kravitz, Massive Attack... et beaucoup d'autres ! Je vous propose de découvrir aujourd'hui l'une de ses oeuvres
musicales les moins connue, mais déjà visuellement très riche et astucieuse, réalisée pour la chanteuse française RoBERT au début des années 90.































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Fenêtre sur cour, d’Alfred Hitchcock (Etats-Unis, 1954)



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Note :
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Cette chronique est publiée en hommage à Alfred Hitchcock, qui nous quittait il y a tout juste trente ans aujourd'hui...



 



« Fenêtre sur cour » est un film d’une maîtrise formelle parfaite, en forme de leçon de cinéma indéniable. Chaque plan, chaque mouvement de caméra, chaque détail semble étudié avec une précision
absolue… Rien que le dispositif du film est absolument génial et ludique : Jeff Jeffries, grand reporter photographe qui ne rêve que de parcourir le monde, est malencontreusement bloqué chez lui
à cause d’une jambe dans le plâtre. Pour s’occuper, il va observer ses voisins depuis la fenêtre de son appartement et finir par soupçonner l’un des habitants de l’immeuble d’en face d’avoir
assassiné sa femme. Tout le film montre la vie dans le petit microcosme de la cour intérieure de ce carré d’immeubles, depuis le point de vue de la fenêtre de Jeff. Pour Hitchcock, il s’agit donc
là d’une belle gageure de mise en scène, en même temps qu’un moyen habile d’associer suspense et comédie au sein d’un périmètre défini. Le cinéaste parvient à passionner le spectateur durant
presque deux heures avec un champ de vision pourtant très limité, et c’est là que s’exprime son immense talent ! « Fenêtre sur cour » est une synthèse fabuleuse entre une comédie sentimentale et
une enquête policière subjective, un film à la fois romanesque et palpitant, fondé aussi sur la force de ses comédiens, à commencer par James Stewart et Grace Kelly…

Le personnage de Jeff Jeffries incarne en réalité le point de vue du spectateur. La fenêtre symbolise alors l’écran de la salle de cinéma, d’où il contemple le spectacle incessant des multiples
intrigues qui se nouent et se jouent dans les appartements de ses voisins : le pianiste qui cherche l’inspiration, la jeune femme entourée d’une « cour » de nombreux hommes, le couple avec un
chien, la dame seule à la recherche de l’amour, joliment surnommée « cœur solitaire » par les personnages du film… Comme nous, le personnage est absolument passif devant le spectacle qui se
déroule sous ses yeux, condamné à demeurer dans sa chaise roulante. C’est l’occasion pour le maître du suspense de construire des séquences haletantes, où l’observateur d’une terrible scène se
retrouve condamné à l’immobilité et à l’impuissance. Le spectateur est renvoyé également à son côté un peu voyeur, dans la mesure où il espère sans cesse que quelque chose arrive et qu’il est
pourtant terrifié à l’idée même que ça puisse arriver… Il faut noter en outre l’utilisation par le personnage principal d’un certain matériel pour observer ses voisins : après ses simples yeux,
il se sert de jumelles, puis carrément du plus gros de ses téléobjectifs… Alternant les différentes méthodes de vue, il compose finalement lui-même son film, allant du plan d’ensemble au très
gros plan, se substituant d’une certaine façon au metteur en scène. Dans l’une des dernières scènes, alors que le voisin soupçonné de meurtre pénètre dans l’appartement de Jeffries pour
l’agresser, ce dernier utilise le flash de ses appareils photos pour aveugler son agresseur. Visuellement très réussie, la scène parvient à une tension palpable, grâce à ce nouvel effet de « mise
en scène » du personnage, qui ralentit finalement le déroulé normal de l’action à coups de flashs éblouissants…

« Fenêtre sur cour » peut-il enfin être vu comme un film « féministe » ? Même s’il faut se méfier de la surinterprétation analytique, la théorie n’est cependant pas si stupide que cela. Jeff est
en effet un personnage indépendant, qui souhaite d’ailleurs le rester et refuse en cela le mariage que lui demande sa fiancée. Celle-ci lui prouve cependant assez savoureusement qu’elle peut très
bien s’adapter à son style de vie : alors qu’il lui avait dit que toute sa vie pouvait tenir dans une simple valise, contrairement à elle et à ses nombreuses affaires (essentiellement de mode),
elle vient le soir suivant avec un tout petit sac, bien plus petit qu’une valise, dans lequel elle a pourtant réussi à mettre de quoi rester toute la nuit ! Les idées masculines sur la femme en
prennent ainsi un coup à plusieurs reprises… Mais le plus étonnant est ce phénomène d’inversion qui consiste à rendre la femme « active » face à un homme « passif » et finalement dominé : c’est
ainsi le personnage de Grace Kelly qui se rendra dans l’appartement de l’assassin pour mener l’enquête et faire avancer l’action, l’homme étant coincé à la maison à cause de son plâtre. Les
choses iront même plus loin lorsque la femme trouve un indice dans l’appartement sous la forme d’une alliance qu’elle se passe au doigt afin de la dissimuler : c’est elle-même qui se passe
symboliquement la bague au doigt en vue de son mariage avec son fiancé. Plus fou encore : en montrant discrètement la bague à Jeff par la fenêtre, l’homme que l’on suspecte le remarque et
découvre pour la première fois son voisin en train de l’espionner… Ce qui lui donnera d’ailleurs l’idée de venir l’agresser dans son appartement ! Résultat : c’est l’intervention de la femme qui
condamne son fiancé à une seconde jambe cassée, l’agression du voisin l’ayant fait tomber dans la cour depuis sa fenêtre… En d’autre terme, le personnage féminin est parvenu à « castrer »
métaphoriquement son fiancé en le condamnant à demeurer à la maison et à n’avoir ainsi d’autre choix que d’accepter le mariage…



 



Mise en perspective :



- Lifeboat, d’Alfred Hitchcock (Etats-Unis, 1943)



- L’inconnu du Nord-Express, d’Alfred Hitchcock (Etats-Unis,
1951)































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mercredi 28 avril 2010

Le fil ciné de Phil Siné 2 : Mois de février 2010


Le "fil ciné de Phil Siné", c'est la synthèse mensuelle des films que je vois au cinéma, en DVD, à la TV ou par le biais de tout autre moyen ou support... Il s'agit ainsi de dresser un bilan très
personnel et subjectif, un "vade mecum" récapitulatif et synthétique de ma "cinémathèque virtuelle", afin de pouvoir la parcourir d'un seul regard ! Les films y sont classés par niveaux
d'appréciation, ce qui permet de repérer leur intérêt en un clin d'oeil. Un lien vers la chronique critique des films est fait lorsque celle-ci existe sur le blog et un avis succinct est parfois
proposé pour les autres films...



 



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En février 2010, Phil Siné a vu 40 films au total. 28 ont été vu au cinéma, parmi lesquels 23 films sortis en 2010 (surlignés en rouge). Parmi les 40 films, 8 sont français et 20 sont
américains.



 




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Star wars épisode 3 : La revanche des Sith, de George
Lucas (Etats-Unis, 2005)



Star wars épisode 4 : Un nouvel espoir, de George Lucas (Etats-Unis, 1977)



Star wars épisode 5 : L'empire contre-attaque, de Irvin Kershner (Etats-Unis, 1980)



Were the world mine, de
Tom Gustafson (Etats-Unis, 2010)



 




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Brothers, de Jim Sheridan (Etats-Unis,
2010)



Lebanon, de Samuel Maoz (Israël,
2010)



La régate, de
Bernard Bellefroid (France-Belgique-Luxembourg, 2010)



Shutter Island, de Martin
Scorsese (Etats-Unis, 2010)



Star wars épisode 2 : L’attaque des clones, de George
Lucas (Etats-Unis, 2002)



Tu n’aimeras point, de Haim Tabakman (Fr.-Israël-All.,
2009)









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Ander, de Roberto Caston (Espagne,
2010)



Anvil, de Sacha Gervasi (Etats-Unis,
2010)



C’est ici que je vis, de Marc
Recha (Espagne, 2010)




Chromosome 3, de David Cronenberg (Canada, 1979)



Fantastic Mr. Fox, de Wes
Anderson (Etats-Unis, 2010)



Ivul, d’Andrew Kötting (France,
2010)



Le refuge, de François Ozon (France,
2010)



La reine des pommes, de
Valérie Donzelli (France, 2010)



Le temps des grâces, de
Dominique Marchais (France, 2010)



Terminator 3 : Le soulèvement des machines, de Jonathan Mostow (Etats-Unis, 2003)



Tokyo gore police & Vampire girl vs Frankenstein girl
(Japon, 2008-2009)




 




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Cure, de Kiyoshi Kurosawa (Japon, 1999)



Love story, d’Arthur Hiller (Etats-Unis, 1970)



Percy Jackson : le
voleur de foudre, de Chris Columbus (EU, 2010)




Théorème, de Pier Paolo Pasolini (Italie, 1969)



 




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Alien IV, la résurrection, de Jean-Pierre Jeunet (Etats-Unis, 1997)



Amer, de Hélène
Cattet et Bruno Forzani (France-Belgique, 2010)



Death Valley, de David Kebo (Etats-Unis, 2004)



Fantômes en fête, de Richard Donner (Etats-Unis, 1988)



Lovely bones, de Peter
Jackson (EU-GB-Nouvelle-Zélande, 2010)



La Pivellina, de Tizza Covi et Rainer Frimmel (Italie-Autriche, 2010)



 




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Alien vs Predator, de Paul W.S. Anderson (Etats-Unis, 2004)



Disgrace, de Steve Jacobs (Afrique du Sud-Australie, 2010)



I love you
Phillip Morris, de Glenn Ficarra et John Requa (EU, 2010)




Une exécution ordinaire, de
Marc Dugain (France, 2010)



Wolfman, de Joe Johnston (Etats-Unis, 2010)



 




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Gorge profonde, de Gerard Damiano (Etats-Unis, 1972)



La horde, de Yannick
Dahan et Benjamin Rocher (France, 2010)



Sherlock Holmes, de Guy Ritchie (Etats-Unis-Grande-Bretagne-Australie, 2010)



> Un film épuisant, où tout n'est qu'action et badaboum, sans pause et sans émotion... Sans intérêt finalement !































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mardi 27 avril 2010

Kick-Ass, de Matthew Vaughn (Grande-Bretagne, Etats-Unis, 2010)



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Note :
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Voici enfin un film hollywoodien « Kick-Ass » la baraque ! Car non content de se présenter comme une parodie potache des films de super héros, « Kick-Ass » s’avère également un exemple parfait et
redoutablement efficace du genre de film qu’il pastiche… Ainsi, les degrés de lectures du film se multiplient pour le plus grand plaisir des spectateurs, qui pourront voir dans l’œuvre de Matthew
Vaughn à la fois la thèse et l’antithèse de ce qu’elle énonce. Phénomène intéressant également lorsque l’on se place du côté du personnage principal, qui incarne tout à la fois ce qu’il veut être
et ce qu’il est en réalité, aussi contradictoire que cela puisse paraître. En effet, si Dave Lizewski, gentil ado geek abreuvé de culture comics, n’est d’abord qu’un « anti-super héros » un peu
pathétique en décidant de se mettre dans la peau d’un héros justicier masqué alors qu’il n’a aucun super pouvoir ou super gadget pour le justifier, il finira pourtant au fur et à mesure que
l’intrigue progresse par vivre et réaliser tout ce qui fait généralement un « vrai » super héros : il va faire peur (bien que malgré lui) à de méchants criminels, il va se faire un ennemi mortel,
il va rencontrer d’autres super héros… et il ira même jusqu’à « voler » comme Superman à la fin du film !

Bien sûr, il y a à chaque fois de belles astuces de scénario, mais il n’empêche qu’en même temps qu’il se joue des codes du genre, « Kick-Ass » les applique aussi à la perfection, révélant une
culture « comics » ou « marvelesque » irréprochable. Versant ainsi aussi bien dans la parodie que dans l’hommage, on voit alors défiler les allusions à « Spiderman » (l’intrigue s’en inspire
beaucoup), « Batman » (le beau costume de Nicolas Cage !) et autres « Superman », voire « Rocketeer » (le survol de la ville à la fin, avec cette étrange machine à réaction). La mise en scène
transforme parfois littéralement le film en bande dessinée, par le biais d’incrustations de bulles narratives, voire de toute une séquence montrée case par case… Cultivé, archi-référencé, le
cinéaste se paie même le luxe de déborder vers d’autres cinéphilies : une allusion à John Woo au cours d’un dialogue, des débordements qui ne sont pas sans rappeler un certain cinéma de genre
japonais ultra-violent (qui avait déjà osé aux Etats-Unis transformer une petite fille de 12 ans en machine de guerre super entraînée capable de tuer de sang froid en un clin d’œil ?), ou encore
des scènes d’action superbement chorégraphiées et débordantes de trouvailles visuelles que l’on jureraient sorties d’un film de Tarantino (on pense d’ailleurs beaucoup à Kill Bill en admirant
Hitgirl à l’œuvre !)

Mais les citations savent s’effacer devant le plaisir du spectateur, qui pourra suivre « Kick-Ass » comme un pur film d’action héroïque à la fois très drôle et jouissif ! Dynamique et truffé de
gags, on assiste assurément à une vraie tranche de cinéma, drôle certes, mais dont le côté sombre et violent demeure également très prégnant. Le film nous entraîne ainsi parfois vers des abîmes
insoupçonnés, sur la difficulté d’être adolescent dans un monde corrompu par l’image et la nécessité d’être « vu » et remarqué à tout prix. Internet semble désormais le seul vecteur où tout se
passe, mais accélère également les tendances voyeuristes et bestiales de l’homme : si une bagarre éclate dans le rue, les jeunes d’aujourd’hui préfèrent filmer la scène pour la balancer ensuite
sur Youtube plutôt que d’intervenir ou appeler la police… Quand la télévision juge des images trop violentes pour être diffusées, le public peut alors se précipiter sur le net, là où les limites
de la décence, du respect d’autrui ou de la cruauté n’existent visiblement plus ! Le réalisateur décrit finalement un monde des plus atroces, mais le tout est évoqué de façon si subliminal et
avec une mise en scène si esthétisée qu’un public lambda n’y sera probablement pas très sensible… Si l’on y ajoute une fin peut-être un peu trop orientée en vue d’une suite (tout le côté agaçant
des « franchises cinématographiques »), il n’y a cependant pas de quoi gâcher le plaisir que l’on prend devant ce spectacle original et astucieux !



 



Mise en perspective :



- Spider-Man, de Sam Raimi (Etats-Unis, 2002)



- Bad Lieutenant : escale à la Nouvelle-Orléans, de Werner
Herzog (Etats-Unis, 2010)































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lundi 26 avril 2010

L’épine dans le cœur, de Michel Gondry (France, 2010)



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Comme pour chacun de ses films, Michel Gondry parvient à surprendre magistralement le public avec celui-ci. Le film est d'ailleurs tellement surprenant de sa part que les distributeurs ont décidé
de ne l'exploiter que dans une seule salle pour toute la France... Un vrai scandale, d'autant plus que le film, sous des allures un peu frustes, s'avère être une vraie petite merveille...
"L'épine dans le coeur" est en effet un documentaire que l'on pourrait qualifier de "familial" et que Gondry focalise sur la carrière d'institutrice de sa tante Suzette, désormais à la retraite
depuis une vingtaine d'années. De classe en classe dans des petites écoles cévenoles, année après année de 1952 à 1986, le réalisateur retourne avec Suzette sur les lieux où elle a travaillé et
vécu… D’anecdotes en évocations plus amples, le film est suffisamment riche en rires et en larmes, en drames et en réconciliations, en fêlures et en regrets, pour susciter l’émotion et rendre les
protagonistes du documentaire profondément attachants. Souvent tendre, parfois un peu plus cruel, Gondry enquête sur ses origines et dresse finalement un portrait de famille bouleversant, auquel
chaque spectateur pourra aisément raccrocher des traces de son propre passé… La démarche devient ainsi à la fois personnelle et universelle, livrant à l’écran une forme d’intimité partagée.

Et puis, chemin faisant, le documentaire révèle progressivement la "patte" du cinéaste, comme si celui-ci ne pouvait s’empêcher, du moment qu’il tenait une caméra, d’insuffler à ce qu’il filme
ses obsessions plus personnelles… Comme dans ses œuvres de fictions précédentes, on retrouve ainsi un peu dans « L’épine dans le cœur » cette volonté permanente de recherche formelle et
d’amoncellement de plein de petites choses qui finissent par former un grand tout. On retient également cette capacité à montrer les coulisses de la mise en scène, dans un étonnant « effet reflet
» de mise en abyme. Le montage ne coupe par exemple pas certaines séquences au bon endroit, laissant par moment ce qui précède ou ce qui suit ce qui est véritablement mis en scène. Gondry fait
aussi « jouer » sa famille à reconstituer des scènes quotidiennes, comme le fameux moment où le fils de Suzette n’arrive plus à ressortir des toilettes et appelle sa maman au secours… Quelques
effets spéciaux bricolés, typiquement « gondryens », viennent enfin renforcer l’épine dorsale du récit faussement improvisé du documentaire : une maquette de train miniature énumère les
différentes villes dans lesquelles Suzette a vécu, une courte séquence d’animation apparaît furtivement, ou encore cette poétique scène de rencontre avec des écoliers, à qui le réalisateur
propose de revêtir des vêtements d’invisibilité à l’écran !

Discrètement référencé, « L’épine dans le cœur » s’avère ainsi un bel hommage au monde de l’image et du cinéma. On retiendra encore cette étonnante projection improvisée sur les lieux d’une
ancienne école qui servait parfois de salle de cinéma : « Remorques » de Jean Grémillon apparaît alors à la belle étoile sur un écran fabriqué avec des bouts de ficelle… A l’image d’un cinéma
dont la pauvreté de moyens peut parfois servir la richesse infinie de l’imaginaire !































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dimanche 25 avril 2010

Jeu : les 7 degrés de séparation # 16



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Décision déchirante à prendre, c’est finalement Adèle R. qui remporte le point cette
semaine
, malgré les tentatives subtiles mais trop filoutes de Foxart ! Adèle réussit une très belle chaîne entre Betty Boop et Béatrice Dalle : Betty Boop > Bob Hoskins (Qui veut la peau
de Roger Rabbit ?) > Nick Nolte (Paris je t'aime) > Béatrice Dalle (Clean)

On la félicite doublement, puisqu’elle atteint enfin le seuil fatidique des 3 points, ce qui lui permet de choisir l’un de ces merveilleux DVD mis en jeu :
- « Akoibon » d’Edouard Baer
- « The calling » de Richard Caesar
- « L’étrange créature du lac noir » de Jack Arnold (accompagné
du documentaire "Retour sur le lac noir")
- « Flandres » de Bruno Dumont (dans une superbe édition collector digipack double-DVD,
débordante de bonus passionnants !)

C’est donc le moment ou jamais de rentrer dans la compétition pour tous ceux qui nourrissaient encore quelques hésitations, puisque nous remettons tous les scores à zéro afin de démarrer
sereinement une nouvelle partie, jusqu’au prochain gagnant ! A ce propos, la règle du jeu peut
être consultée à cette adresse si certains n’ont encore rien compris


Je sens que le point va partir très vite cette semaine, puisqu’il s’agit de réunir Jean-Pierre Léaud et son digne héritier contemporain : Louis Garrel, actuellement à l’affiche du « Mariage à trois ». Trop facile, non
?

Excellent jeu à tous les concurrents et sur une idée de l’inimitable Knorc, je vous propose de nous retrouver dimanche prochain à la treizième minute d’une
heure choisie aléatoirement… Cela permettra de rendre le jeu plus accessible à tous ceux qui ne sont pas forcément devant leur écran d’ordinateur le dimanche à 13h13… ;o)































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Mammuth, de Gustave Kervern et Benoît Delépine (France-Groland, 2010)



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Après le succès de « Louise-Michel », leur précédent film, les deux ressortissants Grolandais Kervern et Delépine n’ont aucunement pris la grosse tête et récidivent avec un film tout aussi
talentueux et pourtant toujours aussi fauché : « Mammuth ». Le manque de moyens, après tout, c’est un peu leur marque de fabrique et ça reste pour eux un choix délibéré : après avoir réalisé
leurs deux premiers films en noir et blanc, ils cherchaient d’ailleurs pour celui-ci « un moyen de faire du noir et blanc en couleurs »… Et à l’image, ça fonctionne à la perfection : image sale
et granuleuse aux couleurs pauvres, on dirait la texture d’un vieux film de famille en super 8 gonflé en 35 mm ! En utilisant en réalité de la pellicule « inversible », dont on se servait dans
les années 70 pour les journaux télévisés, ils marquent pourtant leur style, curieux mélange de docu-fiction, entre crudité réaliste et poésie trash…

Dans "Mammuth", tout comme dans "Louise-Michel", il est encore question du monde des petits travailleurs et des classes sociales inférieures, sur lequel les cinéastes jettent un regard mi-amusé
mi-généreux, toujours situé entre tendresse et cruauté... Jamais cynique, toujours absurde, leur humour si particulier fait mouche à chaque fois pour qui sait le pénétrer... En racontant le
parcours quasi initiatique de Serge Pilardosse, surnommé "Mammuth" à cause de la marque de la moto qu'il chevauchait plus jeune (et qu'il ressort du garage pour sillonner le pays), le film nous
entraîne sur les routes de la France profonde d'aujourd'hui. Le personnage, magnifiquement interprété par Gérard Depardieu, part en réalité à la recherche des "papelards" que devraient lui donner
tous ses anciens patrons afin de percevoir sa retraite au taux plein... Sauf qu'il se rendra peu à peu compte que ceux-là ont soit disparu, soit ne l'avait jamais déclaré à l'époque... L'un d'eux
ira même jusqu'à lui dire très clairement qu'il n'y a pas de papiers, parce qu'il l'avait bien pris pour un con ! Au moment où le problème des retraites revient en pleine actualité, le film tombe
à pique et émet une critique sociale des plus pertinente et acide, condamnant les maîtres du grand capital qui se permettent d'exploiter jusqu'au bout les masses laborieuses...

Du coup, cette recherche un peu vaine de ses anciennes fiches de paie sera surtout pour Serge l'occasion de renouer avec son passé : une partie de sa famille avec qui il était brouillé depuis
plus de vingt ans ou un premier amour décédé avant même d'avoir été consommé et marqué par le joug de la culpabilité (superbe apparition post-mortem d'Isabelle Adjani). Etonnamment, le film
s'avère du coup très émouvant au fil de plusieurs séquences, même si cette dimension est bien entendu contrebalancée par toute une avalanche de gags loufoques et décalés, un peu plus dans un
esprit "Grolandais"... Une scène de masturbation avec le cousin, notamment, comme en souvenir d'une jeunesse définitivement perdue ! Au bout du chemin, le personnage, étrangement docile devant
toutes les crasses que lui a réservé la vie, finira par comprendre ce qui compte vraiment en retournant dans les bras de sa bien aimée, formidable Yolande Moreau...

Avec son comique faussement pipi-caca et franchouillard, cette petite merveille d'un cinéma non-conventionnel nous réserve de très belles trouvailles, qui se révèlent contre toute attente souvent
assez poétiques ! Quand Depardieu se retrouve devant une ancienne usine transformée en siège d'une entreprise informatique, on a droit par exemple à un dialogue de sourd à l'interphone,
symptomatique de la fameuse "fracture numérique" entre les différentes classes d'âge... Mine de rien, "Mammuth" en dit d'ailleurs très long sur la société contemporaine, sur les moeurs et
coutumes de nos civilisations étonnantes et déconcertantes. Le film prend dans ces moments-là une perspective presque ethnologique et anthropologique assez bluffante ! Parfois pathétique, avec la
scène du pot de départ à la retraite de Serge (aux allures des plus authentiques, elle aurait même été tournée avec les vrais salariés et le vrai patron  de l'usine de charcuterie), parfois
inquiétant, avec ce plan anxiogène où le personnage passe son chemin, ni vu ni connu, devant un cadavre dans les rayons d'un supermarché, les réalisateurs en disent très longs sur la vérité
humaine, ses faiblesses et ses petites lâchetés quotidiennes, même si tout est présenté avec beaucoup d'exagération et d'accentuation. On assiste enfin à une sorte de voyage au bout de la folie
des hommes, si bien résumé dans une mise en abyme assez incroyable : un DRH (le Belge génial Bouli Lanners), suffisamment fou pour se faire tailler des pipes au bureau par une secrétaire
imaginaire, fait passer un entretien pour du travail à la nièce de Serge (Miss Ming), débile légère qu'il prend justement pour une folle... Eloge de la folie ordinaire au sein d'un film d'une
folle intelligence et d'une audace incroyable, qui tranche définitivement dans le paysage cinématographique contemporain !































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samedi 24 avril 2010

Le mariage à trois, de Jacques Doillon (France, 2010)



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Note :
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Cinq personnages. Unité de temps : une journée. Unité de lieu : une maison à la campagne. Unité d'action : une intrigue amoureuse un peu volage, libre et multiple... Jacques Doillon nous livre,
avec son "Mariage à trois", une forme assez proche de la pièce de théâtre et une intrigue qui évoque le vaudeville. Certaines séquences s'y prêtent d'ailleurs très clairement, à commencer par la
scène d'agitation plutôt comique en extérieur, où l'un des personnages menace les autres un fusil à bout de bras... On plonge là de façon assez étonnante dans la pantalonnade, ce qui n'est
cependant pas le ton du film dans son ensemble.

En réalité, le cinéaste explore plus particulièrement dans "Le mariage à trois" ses théories et ses interrogations sur la vie de couple. Le tout est certes traité sur un mode plutôt alerte et
frivole, pour ne pas dire carrément burlesque par endroits, mais Doillon sait cependant approfondir les relations et les psychologies de ses personnages, notamment par le biais de dialogues
abondants. Ainsi, malgré les thèmes du couple libre et libertaire, de l’érotisme, de la chair ou du désir, l’omniprésence verbale donne paradoxalement au film une consistance plutôt cérébrale et
une texture plus intellectuelle… Mais autant de verbiages sonne finalement parfois assez creux et condamne le film à quelques longueurs un peu ennuyeuses. Une dramaturgie un peu plus développée
ou une mise en scène un peu plus dynamique auraient probablement rendu le film un peu plus captivant…

Mais si « Le mariage à 3 » souffre d’un effet de surplace assez déconcertant, il reste quand même tout le talent de ses interprètes pour nous procurer encore un vrai bonheur ! Le plaisir de les
voir tous jouer si malicieusement les uns avec les autres demeure une raison suffisante pour se plonger dans le film avec délectation. Doillon affirme avoir utilisé l’improvisation au cours du
tournage, chose qu’il fait d’ailleurs régulièrement dans son cinéma si particulier. Ici, les acteurs sont doués dans le domaine et font tous preuve d’un jeu irréprochable : le flegmatique Pascal
Greggory, l’intrépide Julie Depardieu, la mystérieuse Agathe Bonitzer… et bien sûr l’excellent Louis Garrel, dont la posture à la fois noble et sauvage réserve toujours des moments de magie
cinétique extraordinaires ! On apprend d’ailleurs au détour d’une réplique que le sperme du beau Louis est mystérieusement très sucré… Mais de cela, on se serait douté à dire vrai, et l’on peut
aisément imaginer alors que qui y a goûté une seule fois ne peut plus alors s’en passer… Comme de la présence d’un tel acteur dans le paysage cinématographique français !































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vendredi 23 avril 2010

Les chaussons rouges, de Michael Powell et Emeric Pressburger (Grande-Bretagne, 1948)



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Note :
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Avant même de le voir, « Les chaussons rouges » revêt une aura mythique ! On dit que Scorsese, Spielberg, Coppola ou encore DePalma ont déclaré un jour que leur envie de faire du cinéma n’aurait
pas été aussi définitive sans ce film là… Pour Martin Scorsese, il s’agit même du « plus beau film en Technicolor : une vision jamais égalée ». Mieux encore, les producteurs du film avaient
d’abord décidé de ne jamais le sortir tellement ils ne l’avaient pas aimé. C’est William Heinmann, dirigeant d’un petit cinéma de New York et emballé par le film, qui décide d’en obtenir les
droits pour le sortir aux Etats-Unis. Le succès est tellement retentissant que le film sortira finalement en Angleterre…

Mais au fond, de quoi parle ce « merveilleux » film ? Il raconte la vie d’une troupe de ballet, celle du célèbre et admiré Boris Lermontov. Il y engage justement deux nouvelles recrues
talentueuses : la jeune danseuse Victoria Page et le jeune compositeur Julian Craster. Tous les deux sont si doués qu’il leur propose très vite d’adapter en ballet « Les souliers rouges », le
fameux conte d’Hans Christian Andersen, où une jeune fille convoite des chaussons de danse rouge qui la mèneront à sa perte, ceux-ci l’obligeant à danser jusqu’à en mourir d’épuisement… Le ballet
est un succès, tout comme tous ceux qui suivront. Mais lorsque Lermontov apprend la liaison entre Victoria et Julian, sa jalousie va faire des ravages ! Sauf que cette jalousie n’est pas celle
que l’on pourrait croire : ce n’est pas un désir de chair pour Victoria qui le pousse, mais le désir d’un travail rigoureux et parfait, d’un travail pur et absolu, d’une exigence démesurée, dans
lequel l’amour n’a aucune place. Pour lui, tout doit être fait pour l’art, même si cela doit passer par un grand sacrifice de soi ! C’est ce terrible dilemme que ne supportera plus Victoria à la
fin du film, décidant d’en finir avec la vie plutôt que de choisir entre son amour pour Julian et sa passion pour la danse, c’est à dire son travail…

Etrangement, en assistant aux turpitudes du jeune couple devant le directeur de ballet, aux hésitations déchirantes de Victoria, c’est un peu comme si le conte d’Andersen prenait vie sous nos
yeux et s’incarnait à travers les personnages… La vanité d’un travail parfait poussera finalement Victoria à renoncer à la vie, dans tous les sens du terme : vie affective tout d’abord, et vie
tout court, finalement… Sa façon de se donner la mort est à ce titre absolument extraordinaire, la séquence bénéficiant d’une mise en scène grandiose et hautement symbolique ! Comme dans le
conte, les chaussons de la danseuse donnent l’impression de prendre vie et de la commander en la dirigeant au bas des marches d’un grand escalier, jusqu’au plongeon final sur la voie ferrée,
alors même qu’un énorme train à vapeur passe… Le rythme, le découpage, les gros plans sur les chaussons, l’accélération visuelle sont à couper le souffle, proposant un pur moment de cinéma !

Evoluant dans le milieu de la musique et de la danse, « Les chaussons rouges » n’est pas tout à fait une comédie musicale, mais y confine assez volontairement… Notamment au cours d’une séquence
de ballet un peu folle et incroyable, l’un de ces moments de bravoure invraisemblables, que l’on ne rencontre que rarement au cinéma. Durant près de vingt minutes, on assiste à l’adaptation
dansée de l’histoire d’Andersen : ce n’est alors pas seulement un magnifique moment de danse et d’orchestration musicale qui nous est donné à voir, mais aussi et peut-être surtout une sublime
leçon de cinéma ! Michael Powell et Emeric Pressburger y insufflent en effet une telle énergie et une telle précision que tout y est admirable : la mise en scène y est d’une variété et d’une
puissance folle, les effets spéciaux et les prouesses techniques s’y enchaînent à une vitesse frénétique… On est emporté dans un océan de beauté et de poésie, dans un univers « merveilleux » et
onirique à la richesse chromatique sublimée par le Technicolor… A la fin du film, on assistera à un extrait du même ballet, mais cette fois-ci sans la danseuse, pour rendre hommage à celle-ci,
décédée juste avant de remonter sur scène : le faisceau de lumière suit sur la scène l’absence de corps qui ne danse plus, dans un dernier éclat mélancolique d’un film d’une beauté rare… et
probablement éternelle !































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jeudi 22 avril 2010

Mon Top 10 des films d’animation


A la demande d’Alexandre Mathis, le plus grand chroniqueur ciné de toute la toile juste après
moi (hé, hé), me voilà sur le point de vous révéler mes 10 films d’animation préférés… Pour moi qui n’arrête pas de prétendre ne pas aimer les dessins animés, vous pourrez imaginer que ce ne fut
pas une mince affaire que de constituer une liste pareille ! A vrai dire, même en trichant un peu (avec des œuvres pas totalement réalisées en animation par exemple…), j’arrivais d’abord avec
peine à 5 ou 6 films que j’aimais bien… Et puis en y réfléchissant et en creusant un peu sur les sites internet adéquats, je suis parvenu au nombre de films demandés (voire même un tout petit peu
plus), que je vous livre donc ci-dessous…



 



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13. Fievel et le nouveau monde, de Don Bluth (Etats-Unis, 1986)
Parce que c’est un film sur le désenchantement du rêve américain, avec des chats et des souris… et puis surtout parce que c’est une part de mon enfance, notamment à cause de la fameuse chanson «
Jamais dire jamais » !



 



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12. The Wall, d’Alan Parker (Etats-Unis, Grande-Bretagne, 1982)
Parce que les Pink Floyd et parce que j’aime bien tricher un peu…



 



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11. Chicken Run, de Peter Lord et Nick Park (Grande-Bretagne, 2000)
Parce que ça se passe dans un poulailler et que c’est complètement génial et délirant !



 



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10. Taxandria, de Raoul Servais (France-Begique, 1995)



Parce que je suis presque convaincu d’avoir adoré ce film, dont je ne me rappelle cependant presque plus rien désormais…



 




simpson film

south park



9. Les Simpson : le film, de David Silverman (Etats-Unis, 2007) et South Park : Bigger Longer & Uncut, de Trey Parker (Etats-Unis, 1999)
Parce que j’adore ces séries télé !!!



 




fantastic mr fox



8. Fantastic Mr. Fox, de Wes Anderson (Etats-Unis,
2010)

Parce que Maître Renard y a un pelage merveilleux…



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7. Ponyo sur la falaise, de Hayao Miyazaki (Japon, 2009)
Parce que j’aime beaucoup l’univers poétique de Miyazaki, même si je n’ai pas encore vu tous ses films…



 



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6. Pierre et le loup, de Suzie Templeton (Grande-Bretagne, Pologne, 2006)
Parce que cette version est tout simplement sublime !



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5. Qui veut la peau de Roger Rabbit ? de Robert Zemeckis (Etats-Unis, 1988)
Parce que j’avais adoré ça petit garçon et que j’avais même l’album d’autocollants Panini du film !



 



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4. Persepolis, de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (France, 2007)
Parce que le trait de Marjane Satrapi et parce que son humour sur des sujets pourtant graves…



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3. L’étrange Noël de M. Jack, d’Henry Selick (Etats-Unis, 1994) et Les noces funèbres, de Mike Johnson et Tim Burton (Etats-Unis, 2005)
Parce que la mort associée à l’amour ou à l’enfance, parce que Tim Burton…



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2. Le mystère du Lapin-garou, de Nick Park et Steve Box (Grande-Bretagne, 2005)
Parce que Wallace et Gromit, et parce que les lapins !!



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1. Mary et Max, d’Adam Elliot (Australie, 2009)
Parce que j’ai rarement vu un film d’animation d’une telle maturité, d’une telle intelligence, avec une telle capacité d’associer l’humour et la douleur de vivre…

Comme vous pouvez le constater, je ne peux pas m’empêcher de faire déborder mes « top 10 », avec des ex-æquo ou en les transformant en « Top 13 »… Le pire, c’est que je n’ai largement pas tout
mis, et que je pensais encore par exemple à « Mary Poppins » (parce que c’est la meilleure des nounous !), à « Volt, star malgré lui » (parce que c’est un chiot rudement mignon !) ou encore aux «
Aventures de Pinocchio » (parce que c’est le préféré de ma maman…)



 



Mise en perspective :



- Top 10 animation d'Alexandre Mathis sur Plan C



- Top 10 animation de Bruce Kraft de LPB



- Le Top 5+1 de la Brodeuse...



- Oktapodi (2007)



- Fantastic Mr. Fox, de Wes Anderson (Etats-Unis, 2010)



- Quidam dégomme, de Rémy Schaepman (2007)



- Astro boy, de David Bowers (Etats-Unis-Japon-Hong-Kong, 2009)



- Arthur et la vengeance de Maltazard, de Luc Besson (France,
2009)



- Le drôle de Noël de Scrooge 3D, de Robert Zemeckis (Etats-Unis,
2009)



- 21 films pour le 21e siècle































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