dimanche 31 août 2014

[Fil ciné] Les films d'août 2014

Semaine après semaine, suivez le fil des sorties ciné et des films vus par Phil Siné. Les liens renvoient aux critiques des films présentes sur le blog...

Semaine du 6 août 2014

- Lucy, de Luc Besson (France, 2014)
- Winter Sleep, de Nuri Bilge Ceylan (Turquie, 2013)

Semaine du 13 août 2014

- Black Storm, de Steven Quale (Etats-Unis, 2014) ☝☹
- The Double, de Richard Ayoade (Grande-Bretagne, 2013)
- Les gardiens de la galaxie, de James Gunn (Etats-Unis, Grande-Bretagne, 2014)

Semaine du 20 août 2014

- Nos étoiles contraires, de Josh Boone (Etats-Unis, 2014) ★ 
- Les Combattants, de Thomas Cailley (France, 2013) ★ 
- Sils Maria, de Olivier Assayas (France, 2014)
- Catacombes, de John Erick Dowdle (Etats-Unis, 2014)

Semaine du 27 août 2014

- Enemy, de Denis Villeneuve (Canada, Espagne, 2013)
- Party Girl, de Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samel Theis (France, 2013) ☝☹

vendredi 29 août 2014

[Cinéma] Enemy, de Denis Villeneuve

Enemy
de Denis Villeneuve
(Canada, Espagne, 2013)

Sortie le 27 août 2014




Le nouveau film du réalisateur des percutants « Incendies » et « Prisoners » désarçonne… « Enemy », adapté d’une nouvelle de l’écrivain portugais José Saramago, demeure vraiment fascinant dans sa forme et son intensité visuelle : la mise en scène lente, presque lancinante, nous plonge doucement dans une ambiance étrange et déconcertante, une véritable « toile » (si l’on peut dire) où fourmillent les symboles et les énigmes… Denis Villeneuve a un immense talent et il le prouve une nouvelle fois ! Mais cette fois, les choses semblent un brin figées et inutilement ampoulées, comme un exercice de style certes très « stylé » et ambitieux, mais dans le fond plutôt vain et, osons le dire, parfois ennuyeux… Jake Gyllenhaal est épatant dans cette histoire de sosies qui le laisse sombrer dans un cauchemar surréaliste aux détours pour le moins troublants et étonnants, mais l’émotion réelle peine à percer dans ce film qui demeure très formaliste, contrairement aux précédents opus du cinéaste, qui nous bousculaient jusqu’au plus profond de notre âme !

Autres films de Denis Villeneuve :

mercredi 27 août 2014

[Jeu] Gagnez 10 places de ciné et 5 affiches du film Near Death Experience

En partenariat avec Le K, Phil Siné vous propose de gagner 5x2 places de cinéma et 5 affiches pour "Near Death Experience", le nouveau film de Benoît Delépine et Gustave Kervern, qui sortira dans les salles le 10 septembre prochain et que Phil Siné a beaucoup aimé comme sa critique en atteste...

Pour remporter un lot de 2 places ou une affiche, il vous suffit de répondre à la question suivante :
Quel célèbre écrivain est l'acteur principal de Near Death Experience ? (un indice ici)

Puis d'envoyer votre réponse par mail au 3615philsine@free.fr, en n'oubliant pas de mentionner vos coordonnées postales et le lot que vous préférez remporter (places de ciné ou affiche), avant le mardi 9 septembre 2014 à 20h13. Un tirage au sort déterminera les gagnants parmi les bonnes réponses...

C'est donc maintenant à vous de jouer : bonne chance à toutes et à tous !

Synopsis de Near Death Experience :
Paul, un employé sur une plateforme téléphonique, est en plein burn-out.
Un vendredi 13, la chronique du journal télévisé sur ce jour particulier lui apparaît comme un signal pour passer à l'acte.
Décidé à concrétiser son geste, Il s'enfuit dans la montagne où il va vivre une expérience unique. 

lundi 25 août 2014

[Cinéma] Les Combattants, de Thomas Cailley

Les Combattants
de Thomas Cailley
(France, 2013)

Sortie le 20 août 2014

★★ ♥

Premier long métrage de Thomas Cailley, formé à la Fémis, « Les combattants » est une vraie révélation ! L’odyssée de deux jeunes gens au fil d’un été, en forme de romance contrariée, ne ressemble à aucun autre… Il y a une fraîcheur et une liberté formidable dans ce long métrage, qui sait surprendre jusqu’au bout ! Arnaud rencontre Madeleine, mais celle-ci est une frondeuse, vraie petite boule de nerfs : un peu agressive et toujours sur la défensive, elle reste persuadée que la fin du monde arrive et qu’il faut se préparer à la survie… Fasciné, Arnaud la suit dans un drôle de périple. Car l’une des nombreuses qualités des « Combattants » est de nous surprendre constamment et de nous emmener par des chemins inattendus, d’une plage de vacances à un stage de l’armée de terre… Ce qui fascine aussi, c’est la capacité de Thomas Cailley à nous parler de sujets sombres (la crise, la fin du monde…) tout en restant constamment dans le registre de la comédie… Une comédie subtile et fine, à l’humour éclectique, toujours percutant et judicieusement placé ! Car la force du film vient aussi de son écriture et de sa mise en scène, précises et explosives, rythmées à merveille, notamment par une musique entraînante... Et on se laisse entraîner, c’est le cas de le dire, par Arnaud et Madeleine, d’autant qu’ils sont merveilleusement incarnés par deux jeunes acteurs épatants et charmants : Adèle Haenel et Kevin Azaïs. Un vrai coup de cœur !

dimanche 24 août 2014

[Jeu] Gagnez 10 places de ciné pour le film Boys like us

En partenariat avec Le K, Phil Siné vous propose de gagner 5x2 places de cinéma pour "Boys like us", le nouveau film de Patrick Chiha, qui sortira dans les salles le 3 septembre prochain...

Pour remporter un lot de 2 places, il vous suffit de répondre à la question suivante :
De quel film de Patrick Chiha Phil Siné a-t-il déjà dit grand bien sur ce blog ? (un indice ici)

Puis d'envoyer votre réponse par mail au 3615philsine@free.fr, en n'oubliant pas de mentionner vos coordonnées postales, avant le lundi 1er septembre 2014 à 20h13. Un tirage au sort déterminera les gagnants parmi les bonnes réponses...

C'est donc maintenant à vous de jouer : bonne chance à toutes et à tous !

Synopsis de Boys like us :
Trois amis gays, trentenaires névrosés, parisiens agités, perdus dans les montagnes autrichiennes. Entre sommets vertigineux et gouffres abyssaux, il est peut-être temps de faire le point sur leurs vies, leurs amours et leur amitié…

samedi 23 août 2014

[Cinéma] The Double, de Richard Ayoade

The Double
de Richard Ayoade
(Grande-Bretagne, 2013)

Sortie le 13 août 2014


★★

Adapté de Dostoïevski, « The Double » fait d’emblée penser à un cinéma que l’on pourrait qualifier de « kafkaïen », ou du moins de la vision que certains cinéastes ont pu donner de l’œuvre de Kafka, par adaptation ou simple inspiration, de Welles à Lynch, en passant par Terry Gilliam… Aidé par la création d’une atmosphère sombre et oppressante, avec une image sépia ou des décors ternes et étouffants, le cinéaste Richard Ayoade décrit un récit au frontière de l’absurde, ou de la folie, dans lequel un jeune homme voit sa vie déjà peu enviable dérobée par un « double », un parfait sosie de lui-même sans que cela semble choquer son entourage… Mais là où le « héros » est maladivement timide et malléable, l’autre est arrogant et extrêmement sûr de lui, ce qui le rend immédiatement populaire auprès de l’entourage du premier… On pourra voir dans un tel récit un nombre infini de sens et de métaphores, le rendant par là même tout aussi dense que passionnant : le double est-il un imposteur ou vient-il simplement dire que tout être est interchangeable en ce monde ? est-il la simple image de ce que le personnage principal voudrait être sans y parvenir ? l’absurdité et le pessimisme de l’univers décrit sont-ils un symbole de la déshumanisation galopante du monde, au fur et à mesure de son informatisation et du fichage qu’il fait des individus ? On pourrait creuser longtemps les thèmes évoqués par « The double », qui outre son ambiance partagée entre une noirceur poisseuse et un humour décalé et corrosif, bénéficie surtout d’un acteur encore une fois « discrètement exceptionnel » dans sa « double » interprétation : Jesse Eisenberg…

dimanche 17 août 2014

[Cinéma] Mister Badadook, de Jennifer Kent

Mister Badadook
de Jennifer Kent
(Australie, 2013)

Sortie le 30 juillet 2014

Le Jour du Saigneur # 146

☝☹

Dès les premières images de « Mister Badadook », qui montre le trauma fondateur des personnages (un accident de voiture, dans lequel le mari a trouvé la mort en emmenant sa femme sur le point d’accoucher de l’enfant vecteur des problèmes), on sent tout le ridicule de la mise en scène de Jennifer Kent, basée sur l’effet un peu clinquant et facile… Une mise en scène qui ne finira d’ailleurs jamais d’agacer tout au long du film, tant elle ressasse ad nauseum tous les clichés les plus éculés du film d’épouvante : craquements dans la maison, livre mystérieux, créature dans le placard, musique assourdissante de ses grosses nappes sonores, possessions…etc. Si l’on ajoute à ça un scénario qui n’a rien d’original et qui se la pète à mort à force d’ambiguïtés et d’étrangetés, qui en voulant multiplier les pistes d’interprétations possibles finit par ne plus rien vouloir dire, on obtient un film médiocre et horripilant, répétitif et vain, étiré au point de sembler interminable ! Reste ces moments où la mère semble possédée par le « monstre » imaginaire (ou réel, là est la question !) et finit par insulter et maltraiter un autre monstre pour elle : son propre fils… Même si la cinéaste voulait certainement provoquer le malaise à travers une situation mère-enfant poussé à l’extrême, ces rares scènes m’ont vraiment fait rire, même s’il ne s’agissait pas là de leur but initial.

vendredi 15 août 2014

[Cinéma] Echo, de Dave Green

Echo
de Dave Green
(Etats-Unis, 2014)

Sortie le 30 juillet 2014




Une bande de gamins est sur le point d’être séparés pour cause de déménagement lorsqu’ils tombent sur une « carte au trésor » qui les conduit vers une incroyable aventure… ce synopsis vous rappelle quelque chose ? C’est normal, le film de Dave Green semblant être un total « écho » au film culte de tous ceux qui ont grandi dans les années 80/90 : « Les Goonies ». Le pitch est certes modernisé : la fameuse « carte au trésor » s’affiche mystérieusement sur les téléphones portables des enfants, on colle des effets spéciaux high-tech et surtout on filme en « found footage », ce qui n’est d’ailleurs pas forcément la meilleure idée du long métrage… Car si « Echo » n’est pas déplaisant à regarder (il devrait d’ailleurs faire le bonheur des plus jeunes) et véhicule un bel ode à l’amitié (en singeant lourdement le Spielberg des 80’s), il reste très maladroit et surtout bâclé… Son principal problème réside très probablement dans sa façon de toujours privilégier l’action à l’émotion : c’est le souci récurrent des films qui préfèrent en faire des tonnes côté images et effets gratuits, plutôt que de soigner leur écriture et leurs personnages, afin de les rendre un tant soit peu attachants… Ce n’est pas le cas ici, où l’esbroufe domine !

mercredi 13 août 2014

[Cinéma] La Planète des singes : l’affrontement, de Matt Reeves

La Planète des singes : l’affrontement
de Matt Reeves
(Etats-Unis, 2014)

Sortie le 30 juillet 2014



Je ne sais pas si c’est parce que j’ai malencontreusement vu le film en 3D, mais les effets spéciaux de cette suite du reboot de « La Planète des singes » m’ont paru nettement en deçà du premier volet : mouvements approximatifs, flous réguliers, singes tellement caractérisés physiquement pour qu’on les reconnaissent qu’ils n’en paraissent que plus factices… Si l’on met en outre de côté que le scénario en fait parfois des caisses côté action (le fameux « affrontement » du titre, sans doute, avec assauts grandioses (qui permettent la multiplication miraculeuse des singes, qui avaient pourtant l’air moins nombreux à la base), explosions enflammées et tour qui s’effondre…), on doit néanmoins reconnaître à Matt Reeves une certaine efficacité pour la mise en scène (on lui doit le fameux « Cloverfield », mais aussi le malheureux « Laisse-moi entrer »), rendant pour le coup le film plutôt plaisant à suivre… On pourra d’ailleurs apprécier la description des rapports complexes entre les hommes et les singes, mais aussi au sein d’une même espèce, avec des trahisons et des rebondissements qui lorgnent sans vergogne du côté de la tragédie grecque ! C’est plutôt sympa, même si le tout demeure un simple blockbuster estival réussi : les considérations philosophiques dans les discours des personnages deviennent d’ailleurs parfois bien inutiles par leur maladresse ou leur banalité…

Perspective :
La planète des singes : les origines, de Rupert Wyatt (2011)

mardi 12 août 2014

[Cinéma] Winter Sleep, de Nuri Bilge Ceylan

Winter Sleep
de Nuri Bilge Ceylan
(Turquie, 2013)

Sortie le 6 août 2014

★★

Eh bien malgré le titre et la durée du film (3h16 tout de même !), je n’ai même pas dormi une seule seconde devant « Winter Sleep », palme d’or au Festival de Cannes cette année… Ayant beaucoup aimé « Les trois singes », mais nettement moins « Il était une fois en Anatolie » ou « Les climats », du même réalisateur, ce nouveau long métrage partait donc un peu avec une chance sur trois de me plaire… ou de me déplaire ! Et il m’a plu ! Il a réussi à me bercer doucement dans ses beaux paysages, où la neige semble nous envelopper dans une atmosphère familière… Car à travers ses dialogues que certains jugeront peut-être interminables, c’est bien de notre propre condition que nous parle Nuri Bilge Ceylan. Dialogues presque philosophiques (entre le personnage principal et sa sœur divorcée), dialogues impossibles (entre le riche et le pauvre), dialogues déchirant (entre le mari et sa femme, à deux doigts de se perdre à tout jamais) : tout ce texte nous captive, malgré son apparente simplicité… La grandeur de « Winter Sleep » est peut-être tout simplement là : sans esbroufe ni hauteur, le cinéaste nous confronte à une multitude de petits riens qui finissent pas former un grand tout… Avec une mise en scène tour à tour sèche et douce, toujours discrètement magistrale, il sait créer des moments chocs (l’argent jeté au feu pour une question de fierté), poser des questions sociétales (la différence de classe, de culture…), mais le fait toujours avec une infinité subtilité, et parfois même un certain humour, au détour d’une réplique inattendue ou d’une scène presque burlesque… On sort de là le corps calme et l’esprit agité, avec l’idée que l’on a peut-être reçu là une leçon précieuse et pleine de sagesse…

lundi 11 août 2014

[Cinéma] Lucy, de Luc Besson

Lucy
de Luc Besson
(France, 2014)

Sortie le 6 août 2014



Passons tout d’abord sur le synopsis un peu « too much » et limite « new age » de « Lucy », à savoir la théorie fumeuse comme quoi l’être humain n’utiliserait que 10% de son cerveau et que s’il venait par hasard à utiliser le reste, d’extraordinaires capacités lui seraient offertes : il s’agit là d’une légende urbaine anti-scientifique qui a pourtant souvent fleuri dans la science-fiction, autant dire que Besson arrive bien après la bataille… Ensuite, passons aussi sur les emprunts bien appuyés (et surtout bien ridicules !) du film, qui va chercher sans la moindre gêne dans l’insondable métaphysique de Kubrick (issue de « 2001, l’odyssée de l’espace »), avec ce retour à l’aube de l’humanité, ces images cosmiques, etc. ou qui rend un hommage bien maladroit à Spielberg, avec les doigts des deux « Lucy » (celle, super intelligente, du film et celle, vivant il y a 3 millions d’années, qui a été décrétée comme la première femme « humaine ») qui « singent » ceux d’Elliot et « E.T. »… Devant ce fourre-tout parfois sans queue ni tête, mais pourtant remplie de belles images, on ne peut que constater une nouvelle fois que Luc Besson n’a pas la main légère en terme de cinéma. On ne peut pas dire qu’il n’est pas un bon cinéaste (au contraire, même, sa mise en scène demeurant toujours particulièrement efficace), mais il n’est pas un cinéaste des plus subtil : du coup, si son nouveau long métrage n’a au fond pas grand sens, il reste un divertissement d’action fantastique tout à fait honorable… mais c’est bel et bien tout !

Autres films de Luc Besson :
Arthur et la vengeance de Maltazard (2009)
Arthur 3 : la guerre des deux mondes (2010)
Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec (2010)
Subway (1985)

dimanche 10 août 2014

[Cinéma] American Nightmare 2 : Anarchy, de James DeMonaco

American Nightmare 2 : Anarchy
de James DeMonaco
(Etats-Unis, France, 2014)

Sortie le 23 juillet 2014
Le Jour du Saigneur # 145




Si le premier « American Nightmare » se déroulait presque exclusivement à l’intérieur d’une maison, avec une seule famille pour victime, ce deuxième opus prend le parti d’élargir son concept initial, comme à peu près toutes les suites de films d’horreur… Ainsi, nous voilà plongé en pleine « purge », dans les rues sans limite d’une grande métropole américaine ! La « purge », donc, ces douze heures annuelles accordées à tous les citoyens américains pour tuer sans conséquence qui ils veulent… Au gré des hasards et des rencontres (non, non, ce n’est pas du Lelouch non plus, on vous rassure !), un petit groupe se forme et s’entraide pour
passer la nuit. Le film se présente du coup comme un « survival » assez classique, avec une bonne dose d’évènements, de twists et autres rebondissements… Si certaines images réussissent à impressionner (un bus en flamme qui traverse une rue), on n’en dira pas autant de certains acteurs, pas toujours au top… Mais bon, l’interprétation n’est pas forcément l’intérêt de ce genre de film, ni les nombreuses aberrations du scénario, qui élargit du coup peut-être un peu trop son sujet : si tout le côté politique de la purge n’est au fond qu’effleuré (on aurait aimé des problèmes de consciences un peu plus étoffés), la dérive des classes fortunées déborde certainement un brin sur la saga des « Hostel », opposant gentils pauvres et méchants riches, et rendant ainsi le tout un peu moins subversif que ça aurait pu être… M’enfin, c’est l’été, et si vous voulez vous divertir tout en « purgeant » vos instincts meurtriers, « American Nightmare 2 » reste tout de même ce qu’il y a de mieux dans le domaine de l’action et de la violence !

samedi 9 août 2014

[Déménagement] Phil Siné quitte Overblog et débarque sur Blogger !

Allez, soyons fou, tentons l’expérience du transfert de blog… eh ben à première vue, c’est coton ! Mais je vais prendre mon temps, alors ne vous inquiétez / angoissez / offusquez pas si vous voyez cette nouvelle version de mon blog se transformer au fil des prochains jours / semaines / mois / ans / siècles…

La raison de ce déménagement soudain de mon boblog ? Eh bien, vous aurez peut-être constaté sur mon blog Overblog l’apparition de multiples publicités bien dégueulasses à des endroits bien voyant… et croyez-moi, tout cela n’est pas de mon fait, mais bel et bien celui d’Overblog, qui m’avait pourtant bien prévenu trois jours plus tôt que de la publicité ferait son apparition sur mon boblog, devenu pour le coup bien moche… Alors vu qu’on ne me laisse même pas la possibilité de choisir les emplacements des pubs, histoire de rendre les choses moins pires, et que surtout je suis idéologiquement assez viscéralement opposé à l’idéologie totalitaire publicitaire, hop je me casse ! D’autant plus que je trouvais le procédé bien irrespectueux de ses usagers…

Restait cependant à savoir où aller… Après une brève étude de ce que l’on trouve désormais en plate-forme de blog toute faite et pas trop prise de tête à mettre en forme, il n’y avait guère que Blogspot (alias Blogger) qui proposait un truc gratuit et (pour l’instant) sans pub… jusqu’à ce que ça change sans demander l’avis de l’usager, bien évidemment ! Me voilà donc un peu plus vendu à Google dans ce monde où le jour où la méga-entreprise monopolistique et bigbrotherisée rendra tous ses jolis services payant on sera quand même bien dans la m…

Restait aussi à transférer les articles de mon blog Overblog sur celui-ci… sachant qu’Overblog, au mépris une nouvelle fois de ses usagers, ne permet pas l’exportation automatique des données de nos blogs persos, qui sont pourtant notre propriété intellectuelle à la base… J’ai trouvé cependant une méthode de contournement sur la toile, mais le suivi des différentes étapes n’était pas toujours évident pour mon petit cerveau vieillissant et surtout ne correspondait pas forcément à l’épreuve de la réalité… Well, j’en suis pour l’instant encore à transférer mes posts (tout n’est donc pas encore rapatrié !), mais sans images et avec des liens pointant toujours vers Overblog… en m’excusant donc par avance de tous les prochains clics malencontreux que vous ferez sur ce site jusqu’à leurs corrections plus ou moins probables ! Si jamais quelqu’un avait d’ailleurs une méthode magique pour tout remettre en ordre sans que je repasse méticuleusement sur mes 1681 articles publiés sur l’ancienne plate-forme, j’avoue que j’en serais ravi, alors n’hésitez pas, contactez-moi à phil.sine[at]free.fr ! (Sinon, je me donne l’horizon 2030 pour les mises à jour et par là même la fermeture définitive de mon ancien blog…)

Voilà pour les raisons et une sorte d’appel au secours, au cas où vous seriez, fidèles lecteurs, des génies en informatique ! Quoi qu’il en soit, j’espère que vous ne serez pas trop perturbés par un changement aussi soudain que radical et que vous continuerez à venir toujours aussi nombreux me rendre visite et déposer vos petits commentaires gentils (ou pas) sous mes petits articles cinéphiles… Si jamais vous découvrez ce blog à l’occasion de mon changement de plate-forme, alors Ave nouveaux lecteurs, je vous souhaite la bienvenue, et sachez que l’aventure débute en réalité ici !

mardi 5 août 2014

[Cinéma] Near Death Experience, de Benoît Delépine et Gustave Kervern

Near Death Experience
de Benoît Delépine et Gustave Kervern
(France, 2013)

Sortie le 10 septembre 2014

★★

Comme à leur habitude, les grolandais Delépine et Kervern réussissent avec « Near Death Experience » un film unique et hors des normes. Dans une mise en scène décalée (autant au sens propre que figuré), on y voit évoluer un personnage seul, même lorsque du monde gravite autour de lui : la caméra prend le soin de ne jamais montrer les visages des autres personnages, sauf exceptions lorsque le héros crée un véritable contact avec un autre… Un personnage principal, d’ailleurs étrangement interprété par Michel Houellebecq (génie littéraire qui incarne ici avec virtuosité la médiocrité des personnages de ses propres romans), qui se révèle au bout du rouleau, lassé de la vie et près à faire route vers la mort, en quittant son domicile soudainement pour aller se perdre dans les montagnes, isolé de la folie des hommes : métaphores aux contours absurdes et grotesques, qui jalonnent régulièrement le long métrage… Avec cette subtilité grossière, ce décalage permanent, ce désespoir rigolard flirtant avec l’œuvre de Samuel Beckett (on retient l’improbable rencontre au milieu de nulle part d’un homme qui propose à notre personnage un jeu pour enfant dans le sable), les cinéastes parviennent avec une grâce paradoxale à nous parler du mal-être de nos sociétés : la banalité d’une vie quotidienne dénuée de sens, qui manque au fond de l’ivresse qu’elle promettait naguère… « La vie doit être enivrante », se répète intérieurement le personnage comme une litanie magique. Son contenu de conscience, cheminement intérieur disséminé au fil de son cheminement physique, nous aide d’ailleurs avec un humour typiquement grolandais à saisir une parcelle de sa vérité, comme son incapacité à en finir : « Décidément tu parles trop et tu ne te suicides pas assez »… jusqu’à cet acte final, qui a lieu au moment le moins attendu, révélant encore beaucoup sur l’humanité, ou l’absence d’humanité, à travers une dernière rencontre qui ressemblait pourtant à une promesse d’espoir…


Autres films de Benoît Delépine et Gustave Kervern :
Le grand soir (2011)
Mammuth (2010)

samedi 2 août 2014

[Cinéma] Maestro, de Léa Fazer

Maestro
de Léa Fazer
(France, 2013)

Sortie le 23 juillet 2014



Ecrit par Jocelyn Quivrin et Léa Fazer en vue d’être réalisé par le premier, « Maestro » a finalement été repris en main par la seconde, après la tragique disparition du jeune acteur dans un accident de la route en 2009. Récit vaguement autobiographique autour de la rencontre entre Quivrin et le cinéaste Eric Rohmer (renommé ici non sans humour Cédric Rovère et interprété par Michael Lonsdale) sur le tournage des « Amours d’Astrée et de Céladon », le long métrage raconte au fond le tournage d’un film comme on n’en fait plus, réalisé presque en famille et avec peu de moyens, et se révèle finalement un bel hommage à l’essence même, simple et humaine, du cinéma de Rohmer… Si le regard joueur et libre de la cinéaste ne manque pas de piquant ni d’ironie (le film bascule même parfois dans le burlesque, lorsque le jeune acteur décroche par exemple son téléphone portable au cours d’une scène pastorale), « Maestro » met également en scène la révélation d’un apprenti acteur plein d’illusions (incarné par le toujours prometteur Pio Marmai) pour un métier que l’on peut parfois plus considérer comme une passion que comme un gagne-pain mirobolant ! Le film devient en cela presque comme un récit d’apprentissage, même si la comédie l’emporte bien souvent sur le psychologique et laisse au fond « Maestro » sur le créneau du simple « film sympa », dont il ne décolle pas vraiment...

vendredi 1 août 2014

[Cinéma] Au premier regard, de Daniel Ribeiro

Au premier regard
de Daniel Ribeiro
(Brésil, 2013)

Sortie le 23 juillet 2014



Les romances d’adolescents homosexuels qui découvrent leurs sentiments sont peut-être légion dans le cinéma contemporain, mais Daniel Ribeiro sait brillamment se distinguer avec son premier long métrage, « Au premier regard », qui raconte les premiers émois de Leonardo, 15 ans, à l’arrivée d’un nouvel élève dans sa classe : Gabriel… D’abord, il faut préciser que Leonardo est un jeune aveugle, ce qui en soit demeure déjà moins commun, et qui surtout est parfaitement exploité par le film, à travers une description subtile et intime de son univers, depuis les obstacles quotidiens inhérents à sa condition jusqu’à l’inquiétude étouffante des parents du garçon, qui aimerait gagner plus d’indépendance et tendre ainsi vers une vie plus proche de celle des autres ados de son âge… Le cinéaste affirme avoir beaucoup travaillé sur le son pour ce long métrage, afin de rendre palpable le ressenti du héros au spectateur : la mise en scène, douce et discrète, sait ainsi exploiter des éléments souvent laissés de côté par les autres films… Mais le seul handicap de Leonardo ne suffit pas à expliquer la véritable originalité de « Au premier regard » : il s’y trouve aussi une sincérité et une générosité évidente, qui rendent le film immédiatement emballant et attachant… Ribeiro décrit avec finesse le trio d’adolescents qu’il met en scène, la lente évolution de leurs rapports et la fragilité de leurs sentiments, forcément confus : les trois jeunes acteurs (Ghilherme Lobo, Fabio Audi et Tess Amorim) sont par ailleurs impeccables, et l’alchimie qui existe entre leurs corps ajoutent encore au plaisir de voir ce film sensible et touchant…