dimanche 31 octobre 2010

Eject, de Jean-Marc Vincent (France, 2010)


eject.gif



 



Note :
attention.gif

star.gif



 



En avant-première mondiale
(vu dans une version « copie de travail »)



 



Filmé n’importe comment (dans une vidéo merdique) et fauché jusqu’à l’os (enfin, façon de parler…), « Eject » est une (sous)-production française qui s’assume totalement pour ce qu’elle est : de
la série Z toute pourrie, plus proche de la pochade potache tournée entre amis que du film de genre à proprement parler…

De quoi s’agit-il exactement ? Très clairement inspiré du film de zombie espagnol « Rec », dont il se veut une parodie coquine, « Eject » suit le parcours d’une journaliste très «
délire-kikoo-lol » et de son caméraman à la recherche de scoops à sensation pour la télévision ! Après une aparté en forêt chez les scouts (version neuneus au milieu des glands), les voilà partis
pour filmer une équipe d’ambulanciers pas très catholiques… Puisqu’ils se permettent un détour lubrique par une boîte de strip-tease, où malheureusement un virus traîne, transformant les victimes
en zombies « bouffeurs de bites » !

Alors certes, tout ça est plutôt fun et rigolo, traversé par un humour constamment décalé, grivois ou à base de jeux de mots débilos, mais affirmons très clairement que ce n’est pas du cinéma
pour un sou ! Le casting parfaitement improbable fait défiler des personnages qui repoussent toutes les limites imaginables de la caricature et les effets spéciaux faits avec trois saucisses et
un peu de confiture de fraise sont ridicules à pleurer… de rire ! Bref, « Eject » est une parodie vite faite mal faite parfaitement dispensable, même si sa belle énergie et la sincérité de ses
producteurs la rende tout à fait regardable, à condition d’avoir un peu bu avant et d’être entouré de sa bande de potes un peu « oufs »… Un pur instant régressif !




Mise en perspective :



- Le site du film































  • Plus










La Vérité, d’Henri-Georges Clouzot (France, 1960)



la_verite.jpg



 



Note :
star.gif

star.gif

star.gif



 



On peut voir dans "La vérité" d'Henri-Georges Clouzot une forme d'affrontement à plusieurs niveaux. A travers le procès de Dominique Marceau, cette jeune femme aux mœurs légères qui a tué son
amant (la question est de savoir si le crime était passionnel ou prémédité), le cinéaste montre une France partagée entre le conservatisme de ses institutions (incarné ici par le monde de la
Justice et des tribunaux) et le modernisme d'une jeunesse progressiste. Il filme le malaise d'une jeunesse éprise de liberté, qui a bien du mal à trouver sa place dans une société sclérosée, qui
la condamne et qui manque sérieusement de "fun". Il n'y a qu'à voir la moyenne d'âge élevée des jurés et des juges qui s'opposent à la jeune accusée. Quelque part, celle ci incarne l'émancipation
que vont connaître par la suite les années 60, dont le point culminant sera bien sûr 1968... Mais pour Clouzot, la notion d'affrontement et d'opposition se joue très probablement aussi sur le
plan cinématographique : trop vite classé dans la catégorie "qualité France" d'un vieux cinéma mourrant, "La Vérité" alterne pourtant les scènes de tribunal, filmées "classiquement" en intérieur
et en studio, avec des flash-back décrivant la vie dissolue de Dominique Marceau, qui eux sont tournés en décors naturels (principalement dans le Quartier Latin à Paris) et même en extérieur ! Le
réalisateur confond ainsi un cinéma "à l'ancienne" avec une nouvelle façon de filmer, qui sera finalement celle de la "nouvelle vague" tout juste naissante... Il se montre alors comme un cinéaste
ouvert, capable d'entrer dans la modernité, contrairement à tout ce qu'on a pu dire de lui à l'époque, en le considérant notamment comme appartenant à un cinéma du passé !

A la Cour de justice, on assiste à des joutes oratoires incroyables entre les avocats, par le biais de dialogues parfaitement écrits et souvent ironiques, teintés de noirceur et de cynisme... Les
rapports entre les deux avocats symbolisent d'ailleurs très bien cet esprit retors, pétri d'ambiguïté, puisque s'ils s'affrontent acerbement au cours du procès, ils s'entendent finalement à
merveille en "off", capables de conversations parfaitement amicales et chaleureuses, voire amusées sur leur métier ou leurs clients... L'un des avocats ira même jusqu'à lancer cette boutade
savoureuse : "Et dire que ça pourrait être un si beau métier... sans les clients !"

Mais à travers cette ambiguïté, Clouzot cherche justement à saisir cette "Vérité" dont son film porte le nom... Il démontre habilement, par des dialogues et un scénario malin, mais aussi par une
remarquable réalisation, qui sait amener les choses au moment même où il le faut, que la vérité est un concept assez flou et surtout instable, capable de se transformer constamment, ou plus
précisément d'incarner une chose et son contraire selon le point de vue où l'on se place. Les plaidoiries contradictoires lors d'un procès au tribunal étaient bien entendu la meilleure façon de
rendre compte de cette dimension des choses. Clouzot s'expliquera d'ailleurs très bien lui-même à ce propos : "J'ai voulu montrer cette ambiguïté constante de la vérité et les éclairages
différents qu'on peut donner à un même évènement. [...] Ce que je veux montrer, c'est que tout le monde dit la vérité, mais que ce n'est jamais la même." Tout le monde peut ainsi avoir raison (ou
tort !) en même temps, la Justice s'avérant donc finalement infiniment subjective et aléatoire... D'ailleurs, le verdict n'intéresse pas Clouzot, celui-ci laissant son film se conclure sur un
coup de théâtre, qui empêchera toute délibération aux jurés !

Côté interprétation, on peut dire que l'on est gâté ! Autour des deux avocats brillamment incarnés par Charles Vanel et Paul Meurisse, symboles d'un cinéma "classique", on peut apercevoir la
jeunesse dramatique montante et moderne : Samy Frey, Jacques Perrin... et bien sûr Brigitte Bardot, encore une fois dans un rôle de fille de petite vertue, mais quel rôle ! Qui aurait pu aussi
bien incarner la jeunesse avec autant de fraîcheur et d'avant-garde qu'elle à l'époque ? Et surtout quelle interprétation ! Jamais BB n'aura sans doute aussi bien joué le mélodrame flamboyant
(avec une aussi criante "vérité", oserait-on dire) que dans "La Vérité" : comme quoi la direction d'acteur, lorsqu'elle est réalisée par les plus grands, peut accomplir des miracles !































  • Plus










samedi 30 octobre 2010

Planète terreur : un film Grindhouse, de Robert Rodriguez (Etats-Unis, 2007)



planete_terreur.jpg



 



Note :
star.gif

star.gif

star.gif

star.gif



 



Ne manquez surtout pas le tout début du film, qui s’ouvre de façon délirante, avec une vraie fausse bande annonce d’un film à venir (« Machete », que Rodriguez finira d’ailleurs par réaliser «
pour de vrai » 3 ans plus tard…) et avec de mignons petits chatons qui sont là pour annoncer que le film qui va suivre… est interdit au moins de 18 ans !

Dès la première bobine, « Planète terreur » s’affirme ainsi très clairement comme un pur hommage au cinéma bis en général et aux « films Grindhouse » en particulier. Aux Etats-Unis, contrairement
à la France où les deux programmes bénéficièrent de deux sorties différées, le film fut d’ailleurs distribué en double programme avec celui de Tarantino (« Boulevard de la mort »), exactement
comme l’étaient ces programmes de série Z complètement déjantés à l’époque du fameux système d’exploitation « Grindhouse ». Les films diffusés dans ce cadre, entrelardés de bandes annonces,
étaient du pur cinéma d’exploitation, si possible gore et / ou érotique, à grosse tendance déviante et cradingue !

Mais si « Planète terreur » crie son admiration très communicative au cinéma de genre fauché, il convient de remarquer bien sûr qu’il n’y appartient pas ! Et c’est d’ailleurs ce qui le rend aussi
passionnant et jouissif. Tout est ici savamment calculé pour créer chez le spectateur des effets de jubilation incroyables : la pellicule est méticuleusement « salie » ou « détruite » (au point
qu’un carton nous signale par exemple une « bobine manquante » en cours de projection), l’histoire est rendue cohérente jusque dans ses absurdités et ses incohérences, tous les ridicules des
personnages sont étudiés et les rires des spectateurs sont intentionnellement provoqués…

Vibrant hommage aux films de zombies à la George A. Romero, le film évoque la contamination par des militaires d’une ville par un gaz qui transforme les gens en zombies mangeurs de chair humaine
(mais ça, c’est un pléonasme !) On suit alors à un rythme d’enfer les destins croisés (qui finiront par se rejoindre, bien évidemment) de plusieurs personnages face à cette situation extrême.
Rodriguez déroule alors tout un ensemble de scènes absurdes et délirantes, chorégraphie des cascades et des luttes aussi incroyables qu’improbables et dresse les multiples portraits de
personnages complètement déjantés… Parmi eux se trouvent la magistrale actrice Rose McGowan, qui incarne une gogo danseuse à la jambe mutilée qui sera bientôt remplacée par une mitraillette
(détail culte !) et Freddy Rodriguez (le Rico de la série « Six feet under »), dans le rôle d’un mystérieux
dépanneur qui cache en réalité un mercenaire délirant et fou de la gachette ! On se marre bien aussi des apparitions de Bruce Willis en chef militaire et de Quentin Tarantino en personne, dans le
rôle d’un zombie violeur, qui évoque Ava Gardner avant de montrer un sexe très… particulier.

Des zombies, des bombes sexy, du cul et du culte, sans compter un épilogue feignant un classicisme ridicule et parodique : « Planète terreur » s’affirme comme un film époustouflant, un vrai bon «
plaisir coupable » aux dérives bien potaches, capable de satisfaire un large auditoire, du cinéphage le plus déviant au cinéphile le plus pointilleux !































  • Plus










vendredi 29 octobre 2010

Jeu : Le Ciné-rébus # 1


000.jpg001.jpg002.jpg003.jpg004.jpg005.jpg



 



Réponse : Les Chansons d'amour



(Lait - Champ - Son - d' - Amour)



Trouvé par Docratix



 



Jouez et gagnez plein de cadeaux avec Phil Siné : guettez la publication des jeux sur le blog, soyez le premier à donner la bonne réponse en commentaire et accumulez un maximum
de points afin de choisir le lot que vous convoitez parmi la liste mentionnée un peu plus bas…

Règle du « Ciné-Rébus » : Déchiffrez le titre d’un film dans le rébus ci-dessus et gagnez un point si vous parvenez à être le premier à donner la bonne réponse en commentaire
!

Avec 5 points, vous pourrez choisir un DVD parmi les titres suivants :
- « The calling » de Richard Caesar
- « L’étrange créature du lac noir » de Jack Arnold (accompagné
du documentaire "Retour sur le lac noir")
- « Flandres » de Bruno Dumont (dans une superbe édition collector digipack double-DVD,
débordante de bonus passionnants !)



- "Karaté Dog", de Bob Clark



- "Ally McBeal" (les 4 premiers épisodes de la saison 1)



Bonne chance à toutes et à tous !































  • Plus










jeudi 28 octobre 2010

Mystères de Lisbonne, de Raoul Ruiz (Portugal, 2010)



mysteres_de_lisbonne.jpg



 



Note :
star.gif

star.gif



 



Avec ses « Mystères de Lisbonne », Raul Ruiz signe un grand (et long !) film fleuve (et « somme » !) On est très vite happé dans son fourmillement d’intrigues habilement enchâssées les unes aux
autres, autour du destin du jeune Pedro, orphelin dans une école religieuse et « élevé » par le Père Dinis : il va bientôt en apprendre plus sur ses parents ou sur l’identité (les identités ?) du
Père Dinis, dans des récits multiples et vertigineux où le maître mot semble être le faux-semblant… C’est romanesque à foison, ça n’a de cesse de jouer avec la temporalité ou la géographie, et ça
n’hésite pas à mélanger les genres et à alterner les scènes dramatiques avec d’autres plus légères, voire même drôles et ludiques, parfois. Bien sûr, la durée même du long métrage peut d’abord
rebuter (4h30 tout de même !), mais le film n’ennuie pas et l’on ne peut que tomber en admiration devant une mise en scène incroyablement riche et élaborée ! On tombe à la renverse devant la
durée de certains plans séquences, toujours éminemment maîtrisés, devant des positionnements de la caméra ou des mouvements absolument virtuoses de celle-ci, toujours prête à passer les portes ou
les murs, à passer du dedans au dehors avec un naturel incroyable… Peu de gros plans, comme c’est souvent le cas dans le grand cinéma, et des plans larges où se multiplient les compositions
brillantes et subtiles, à la profondeur de champ qui paraîtrait presque infinie : on en reste souvent ébahi ! Quant au casting, il fait merveille, et on s’amuse à reconnaître une foultitude de
nos meilleurs jeunes acteurs hexagonaux au détour d’une intrigue : Clotilde Hesme, Léa Seydoux, Melvil Poupaud, Malik Zidi, Matin Loizillon… Et si le film prend son temps, c’est aussi sans doute
pour réapprendre aux spectateurs qu’il faut savoir parfois se rendre disponible : la durée même des « Mystères de Lisbonne » fait parti inhérente de son identité et le transforme en ce qu’il est
convenu d’appeler une « expérience » purement cinématographique…































  • Plus










mercredi 27 octobre 2010

Rosemary’s Baby, de Roman Polanski (Etats-Unis, 1968)



rosemary_s_baby.jpg



 



Note :
star.gif

star.gif

star.gif



 



Dans « Rosemary’s baby », son premier film hollywoodien, Roman Polanski prend son temps pour installer l’intrigue et ses personnages. On assiste à l’installation d’un jeune couple, Rosemary et
Guy Woodhouse, dans leur nouvel appartement, depuis la visite des lieux avec l’agent immobilier jusqu’à l’aménagement des différents meubles, à leur rencontre avec leurs étranges et vieux
voisins, les Casteveret, et à leur décision de faire leur premier enfant… On demeure d’abord admiratif de la mise en scène puissante et toujours maîtrisée du cinéaste, qui sait passionner son
spectateur avec souvent trois fois rien. La composition des plans, le soin accordé au montage, l’importance des sons : tout est mis en œuvre pour instaurer une atmosphère bien précise, qui saura
captiver sans esbroufe un public passionné.

« Rosemary’s baby » est parcouru d’un climat fantastique et horrifique, sans jamais verser pourtant dans les images sensationnelles ou exagérément sanglantes. Le film sait toujours rester sobre
pour doucement laisser s’insinuer une inquiétante étrangeté, issue du monde quotidien, capable d’éveiller chez le spectateur un sentiment d’angoisse et de malaise… La simple observation, lors de
la visite de l’immeuble, du déplacement d’un buffet pour entraver l’ouverture d’un placard où ont été laissé du linge et un aspirateur par l’ancienne locataire, devient un vrai mystère ! Polanski
va ainsi faire monter doucement une impression d’inconfort, à travers divers évènements ou comportements étranges, vus à travers les yeux de Rosemary, qui va mener à terme une grossesse «
infernale »… Soupçonnant tour à tour ses voisins, son docteur et son mari, de l’avoir placé, elle et son bébé, au cœur d’un complot monstrueux ! Il faut dire que les choses n’avaient pas très
bien commencé, quand la nuit de la conception de l’enfant, Rosemary fait un horrible cauchemar à base de messe noire et de copulation avec le Diable, et qu’au petit matin son mari lui apprend
qu’il l’a « violée » dans son sommeil, alors qu’elle était inconsciente, enivrée par l’alcool…

Tout le génie de Polanski est de laisser dans son film une constante ambiguïté, qui enveloppe l’intrigue d’un doute omniprésent. Rosemary est-elle véritablement manipulée par son entourage, dont
tous les membres appartiendraient alors à une secte satanique ? N’est-elle pas plutôt prise d’une paranoïa frénétique qui la transporte peu à peu aux portes de la folie ? A moins qu’elle ne soit
simplement en train de traverser le cauchemar que doivent subir toutes les femmes enceintes de ce monde pour donner la vie à celui qui leur déchire les entrailles pendant des mois ? La fin du
film ouvre d’ailleurs des perspectives tout aussi floues que ce qui a précédé : on fait d’abord croire à Rosemary qu’elle a perdu son enfant lors de l’accouchement, puis celle-ci, convaincue
qu’on lui ment, parvient dans une pièce où tous ceux qu’elle connaît forment un cercle sataniste autour d’un landau noir… Véritable enfant du démon ou simple métaphore du deuil, les langes
devenant alors linceul, d’autant plus qu’à aucun moment on ne voit l’enfant à proprement parler ? Pour parvenir jusqu’à cette pièce, Rosemary a par ailleurs du traverser l’autre côté du
mystérieux placard condamné au début du film, symbole probable du passage, comme celui « de l’autre côté du miroir »… Rien ne permet donc d’attester que nous sommes encore dans la réalité à ce
moment là ou dans le pur fantasme du personnage devenu fou ! Une autre explication consisterait encore à interpréter le cheminement de Rosemary comme l’acceptation d’une mère de voir l’enfant
qu’elle porte abandonner sa chair pour se lancer seul dans le vaste monde et fatalement devenir mauvais et maléfique, comme tous les hommes, en somme, possèdent une part noire enfouie en eux…

Polysémique et mythique, Polanski réussit là un film riche et puissant, à la confluence de plusieurs genres qu’il a sinon inventé, tout du moins largement popularisé pour les décennies à venir,
qu’il s’agisse du film d’horreur ou du thriller paranoïaque ! Magnifié par l’interprétation de Mia Farrow et de John Cassavetes, « Rosemary’s baby » demeure encore aujourd’hui un « must »
incontournable du cinéma fantastique !



 



Mise en perspective :



- Le bal des vampires, de Roman Polanski (Grande-Bretagne,
Etats-Unis, 1967)



- The ghost writer, de Roman Polanski (France, 2010)































  • Plus










mardi 26 octobre 2010

The Wizard of Gore (Le sorcier macabre), de Jeremy Kasten (Etats-Unis, 2007)


wizard of gore



 



Note :
star.gif

star.gif



 



Remake contemporain d’un film fondateur dans le domaine du gore réalisé en 1970 par Herschell Gordon Lewis, sacré par certains comme l’inventeur du genre, cette version de « The Wizard of Gore »
se démarque de l’original par un budget visiblement plus conséquent et des effets spéciaux plus soignés et plus convaincants…

L’histoire, apparemment simple, s’avère cependant bien plus complexe au fur et à mesure qu’avance le récit. Un journaliste s’intéresse au numéro de magie d’un certain « Montag le Magnifique »,
qui propose au cours d’un spectacle d’un goût douteux de tuer l’un de ses spectateurs sur scène. Bien sûr, tout cela est censé n’être qu’illusion, comme peut l’être d’ailleurs la magie ou le
cinéma (le film associe les deux « arts » avec un certain talent et une audace formelle (com)plaisante), mais les mises à mort au cours du show de Montag sont bien sûr surtout l’occasion de
dérives gores et sanglantes aussi formidables (et jouissives !) que poussives : démembrements, éviscérations, incinération, charcutages divers et variés… tout est permis pour la beauté (ou
l’horreur ?) du spectacle !

Seulement voilà, de spectacle en spectacle, le journaliste devient comme fasciné par tout ce qu’il voit et commence à avoir de plus en plus de mal à distinguer l’illusion de la réalité… Les
fausses victimes du magicien se mettent à être de vrais cadavres dans le monde réel, et les cauchemars du journaliste, de plus en plus réalistes et abominables, brouillent peu à peu les cartes de
cet étonnant et anxiogène jeu de la vérité… Car « The Wizard of Gore » ne parle finalement de rien d’autre que de magie et d’illusion : celle du magicien, celle du cinéma, mais au fond aussi
celle de la vie ! Au fur et à mesure que l’on se perd entre le rêve et le réel en compagnie du journaliste, qui nous paraît en outre de plus en plus suspect, le scénario semble se complexifier
encore et toujours, au point de nous faire plonger dans un grand mystère flottant à la David Lynch et de nous offrir un dénouement des plus embrouillé, aux frontières du réel, comme pour mieux
nous laisser errer dans un monde cauchemardesque…































  • Plus










Cehennem, de Biray Dalkiran (Turquie, 2010)



cehennem.jpg



 



Note :
attention.gif

star.gif



 



Premier film en 3D du cinéma turc (!), « Cehennem Inferno » est un film de genre parfaitement improbable qui sort très discrètement sur les écrans français… en 2D ! Un photographe emmène un
modèle et sa femme dans une usine désaffectée appartenant à son père pour réaliser une séance de photos de mode. Sauf que l’endroit est forcément maudit depuis qu’un incendie y a laissé brûler un
petit enfant… On se gardera bien d’établir une étude sociologique du film, dans la mesure où la femme n’y apparaît pas forcément sous son meilleur jour : on voit certes quelques morceaux de seins
audacieux au cours d’une scène lascive, mais une moralité machiste semble très vite reprendre le dessus… La femme adultère sera fatalement puni par les flammes de l’enfer et l’homme remarié devra
revenir vers sa première et unique épouse… Mais passé ce sous-texte subliminal peu progressiste, on découvre à travers « Cehennem » une sorte d’aberration cinématographique insoupçonnable !
S’inspirant probablement de quelques mauvais films d’horreur américains, le cinéaste livre un bien piètre mélange de fantômes, de démons et de visions bien glauques. La mise en scène est
approximative, la durée des plans est parfois impressionnante, les acteurs sont incroyablement mauvais, l’image vidéo n’est pas super glamour… et surtout les effets spéciaux, étonnamment nombreux
et numériques, sont si mal fichus et déviants qu’ils en deviennent risibles et presque réjouissants ! Un film qui, vous l’aurez compris, demeure une simple curiosité pour amateurs de série triple
‘Z’, turc par-dessus le marché, ce qui lui confère une précieuse rareté…































  • Plus










lundi 25 octobre 2010

Etes-vous prêts à (re)jouer avec Phil Siné ?


jeux_pacman.png



 



Ca y est ! Vous l’attendiez tous en trépignant depuis le dénouement du concours estival « Oh
my Godzilla ! »
, le retour des jeux est désormais imminent sur le blog de Phil Siné…

Oui oui, vous avez bien lu, j’ai bien écrit « des » jeux et non pas « un » jeu, puisque ce n’est pas moins de trois jeux auxquels vous allez très bientôt pouvoir vous adonner en alternance sur ce
site… Après le « jeu des degrés de séparation » (pour les plus anciens de mes lecteurs), voici
donc venu le temps des « Rois du caméo », de « La star mystère » et du « Ciné-rébus » ! Je vous laisserai découvrir de quoi il s’agit exactement le moment venu, même si les intitulés des jeux
restent quand même de précieux indices pour le comprendre…

Tout va se passer assez simplement (inutile, donc, de vous énerver ou de vous angoisser). Dans les prochaines heures, ou les prochains jours, ou les prochaines semaines (qui sait ?), l’un de ces
jeux va apparaître spontanément sur le blog, puis un autre les heures / jours / semaines suivantes, puis un autre, et un autre, etc. Devant l’injustice évidente de proposer un jeu de rapidité à
un jour ou une heure précise, j’ai en effet décidé de le faire surgir à n’importe quel moment de la vie de ce site… Une petite règle du jeu s’affichera alors, en compagnie d’une partie qui vous
permettra à chaque fois de remporter un point, si vous êtes le plus rapide à donner la bonne réponse en commentaires du billet.

Au bout d’un certain temps, certains d’entre vous auront normalement cumulé un certains nombres de points qui leur permettra bien sûr de gagner des cadeaux… C’est là que je vous sens tout de
suite intéressés ! La liste des cadeaux (essentiellement des DVD) et le nombre de points requis pour les obtenir vous seront communiqués en temps utile. L’avantage désormais, c’est que votre
score demeurera valide jusqu’à ce que vous ayez suffisamment de points pour gagner ! (Vous ne retomberez donc pas à 0 si quelqu’un remporte un cadeau entre-temps…)

Vous en savez désormais bien assez pour le moment. Etes-vous prêts alors à jouer et à remporter plein de super lots ? Si oui, guettez dès maintenant et sans relâche, à toute heure du jour et de
la nuit, l’apparition des jeux sur « la cinémathèque de Phil Siné »… Bonne chance à toutes et à tous !































  • Plus










dimanche 24 octobre 2010

Autopsy, d’Adam Gierasch (Etats-Unis, 2008)



autopsy.jpg



 



Note :
star.gif



 



« Autopsy » nous sait gré d’expédier vite fait dans son générique d’ouverture la soirée alcoolisée entre potes qui précède la descente aux enfers au pays du gore, pour pouvoir nous plonger
directement dans le vif du sujet : un accident de voiture, une route abandonnée et une mystérieuse ambulance qui embarque notre bande de jeunes, soi disant pour les emmener se faire examiner à
l’hôpital… Sauf que règne bien sûr une étrange ambiance dans cet hôpital : une seule infirmière à l’accueil, des couloirs vides et mal éclairés… et surtout un médecin (interprété par Robert «
Terminator-Agent Doggett » Patrick !) et des employés qui se livrent à d’étranges expériences !

Bien sûr, les séquences gores du film sont ce qu’il y a de plus réjouissant… Et il y en a à foison ! On pense notamment à cette superbe scène où l’une des jeunes filles terrorisées se fait
plaquer au sol par un « patient » tout suturé : en le frappant avec ses petits poings, elle rouvre les cicatrices et c’est toutes les entrailles de son agresseur qui se déversent sur elle… Miam !
Quant à l’une des séquences finales, tout en organes suspendues, elle touche tout simplement au sublime !

« Autopsy » est un film d’horreur réussi et « efficace », aussi bien dans ses effets spéciaux que dans sa réalisation tendue et respectueuse des lois du genre. Le scénario, sans excès
d’originalité, demeure quant à lui habilement construit, sachant faire monter un beau crescendo horrifique et asséner ses « révélations » quand il le faut… Et le film d’Adam Gierasch est d’autant
plus savoureux (au moins autant qu’un steak bien saignant !) qu’il ne manque pas d’humour : la scène où l’un des tueurs passent tranquillement devant le policier avec un plein brancard de restes
humains, créant un moment de silence gêné des plus décalés, est notamment assez tordante… et celle où la perceuse du docteur, s’évertuant à creuser le crâne de sa patiente, dérape, offrant à
celui-ci l’occasion de pester contre son matériel et à l’infirmière d’accuser les fournisseurs de ne commander que des produits étrangers à bas coût, ferait presque glisser le film sur le plan
politique, accusant le système de santé américain !



 



Autopsy



Un DVD édité par : Zylo



Date de sortie : 5/10/2010







Mise en perspective :



Le "survival movie"



 



Critique réalisée en partenariat avec
cinetrafic































  • Plus










Biutiful, d’Alejandro González Inárritu (Espagne, Mexique, 2010)



biutiful.jpg



 



Note :
attention.gif

star.gif



 



« Biutiful » n’est malheureusement pas aussi beau qu’on l’espérait… Comme toujours chez Inárritu, le film prend son temps pour commencer, proposant au spectateur une construction narrative
complexe où il est d’abord facile de se perdre. Mais là où le procédé était justifié dans ses précédents opus, pourvus d’une multitude de personnages aux destins qui finissaient par se croiser,
on demeure ici très sceptique sur son utilisation, dans la mesure où le cinéaste ne suit principalement qu’un seul personnage… Alors bien sûr, il s’agit d’un très beau personnage : un homme qui
vit de l’exploitation de clandestins se sait condamné par un cancer et tente de trouver des solutions, notamment financières, pour l’avenir de ses deux enfants. C’est vrai aussi que Javier Bardem
est formidable, et qu’il n’a pas volé son prix d’interprétation au dernier Festival de Cannes… La mise en scène propose encore quelques fulgurances formelles saisissantes : on sait le réalisateur
adepte de ces ambiances visuelles et auditives étranges et enveloppantes, presque vaporeuses, qui peuvent entraîner nos sens très loin, ici même jusque dans l’au-delà, qui ouvre et ferme le long
métrage… Mais c’est plus fort que nous, quelque chose n’agit pas : on reste à distance de ce beau personnage, qu’on devrait haïr pour ses actes mais qu’on arrive à pardonner à travers ses petites
intentions pour ceux qu’il exploite ou sa délicatesse à l’égard de sa progéniture. Le film met presque trop longtemps à commencer, la virtuosité de « Babel » ou de « 21 grammes » ne prend plus et
on finit alors par s’ennuyer… Un « ratage » que l’on regrette déjà !































  • Plus










samedi 23 octobre 2010

Commissariat, d’Ilan Klipper et Virgil Vernier (France, 2010)



commissariat.jpg



 



Note :
star.gif



 



Sortie nationale le 10 novembre 2010



 



"Un film d'amour ?", interroge mystérieusement l'affiche de "Commissariat", un documentaire d'Ilan Klipper et Virgil Vernier, qui avaient déjà réalisé « Flics » en 2006, un film sur une école de
police... Après la période de l'apprentissage, voici donc la confrontation des hommes à l'expérience sur le terrain ! C'est à Elbeuf, dans les environs de Rouen, que les réalisateurs posent leur
caméra, au milieu d'un décor de banlieue triste et grise, en proie quotidienne à la sinistrose sociétale... Ce que l’on voit n’est finalement pas du tout ce que l’on pouvait imaginer d’un
documentaire sur la vie d’un commissariat : on y découvre avant tout des agents qui font ce qu’ils peuvent pour gérer les problèmes d’une population rongée par la solitude et le manque d’amour,
justement…

Alors bien sûr, les « problèmes » auxquels on assiste n’ont rien d’exceptionnel ou de sensationnel comme dans les films américains ou au JT de TF1, mais ils n’en sont pas moins très prenants…
Soutenu par une mise en scène très sobre et frontale, qui montre les choses en prise directe, le film adopte un ton très réaliste et presque banal. Il présente des situations presque trop simples
(des problèmes d’alcool, de faux témoignages, de racisme, des soucis conjugaux, de mal-être…), mais sait les rendre intenses et passionnantes à l’écran ! Les saynètes s’enchaînent dans un
tragi-comique qui nous fait hésiter sur nos émotions : peut-on en rire ? Ou doit-on s’attrister de la vie de ces pauvres gens ? Lors d’une patrouille de nuit, un policier écoute « Tous les cris
des SOS » sur son autoradio : joli symbole pour toutes ces âmes en peine qui appellent au secours au milieu des ténèbres…

Mais outre cette peinture sociale, ce qui intrigue le plus dans « Commissariat », c’est sans doute cette image de la flicaille, à mille lieues des clichés habituels. On finit même par les trouver
humains ces gens-là, alors c’est dire ! Les réalisateurs s’en expliquent d’ailleurs très bien : "Nous voulions approcher le milieu de la police sans fantasme politique, sans idéologie, en
distinguant la parole de l'institution et celle des individus. Nous voulions montrer, derrière la raideur de la posture policière, ce qu'il y a de mystérieux ou de touchant chez certains flics."
On peut dire que leur mission est accomplie, particulièrement lorsqu’ils nous montrent des policiers plus sensibles, rongés par le doute ou se remettant en question : celui-ci qui se demande
comment il réagira quand il découvrira son premier suicidé, celle-là qui exprime à sa collègue sa solitude affective… On découvre même leur côté « héroïque », à l’occasion d’un incendie qui
heureusement se termine sans mort sur la conscience. Mais si les « individus » policiers sont montrés avec leurs failles et leur humanité, l’ultime séquence vient cependant contraster avec le
reste, sans doute pour mieux marquer le poids de l’institution que ces gens sont censés incarner à nos yeux : un agent rappelle que le nettoyage des cellules, c’est quand même bien mieux de le
faire au « karcher »… et le son du lavage de se prolonger au cours du générique de fin, laissant le film doucement revenir sur le plan politique ?































  • Plus










vendredi 22 octobre 2010

Lenny, de Bob Fosse (Etats-Unis, 1974)



lenny.jpg



 



Note :
star.gif

star.gif



 



Lenny Bruce passe pour être l’inventeur du « stand-up » aux Etats-Unis, ou du moins celui qui l’a popularisé, de la fin des années 50 au début des années 60. Ce genre de spectacle humoristique
désigne principalement un « one-man-show » au cours duquel le « performer » s’adresse directement à son public, de façon plus ou moins improvisé, pour lui raconter des blagues, tirées
généralement de la vie quotidienne. Ceux de Lenny Bruce était principalement réputés pour leur caractère sulfureux, impertinent et politiquement incorrect… Le film retrace sa vie un peu dissolue,
sa rencontre avec une strip-teaseuse, en y adjoignant une large part de ses numéros comiques. Pourfendeur de la bigoterie et de la bien-pensance américaine, raillant le racisme et l’intolérance
avec beaucoup d’audace et un vocabulaire très argotique, défendant coûte que coûte et jusqu’au bout la liberté d’expression, il fut très vite surveillé, puis arrêté et incarcéré à plusieurs
reprises par la police, essentiellement pour avoir tenu un discours qualifié d’« obscène ». Forcément, dans cette Amérique puritaine-là, on ne peut pas dire en public le mot « fuck » à tout bout
de champ ! Rendu malade par ses multiples arrestations et par la censure qui l’étouffait, se rendant progressivement compte que son public finissait par venir à ses shows peut-être plus par
voyeurisme (allait-il se faire arrêter ce soir-là ?) que par conviction à l’égard de ses idées libres et modernes, il finit malheureusement par mettre fin à ses jours… Porté par une mise en scène
habile et dépouillée, mêlant avec énergie les témoignages des proches de Lenny et des morceaux de ses sketchs, le film trouve aussi sa force et son émotion dans la qualité de son interprétation,
tout spécialement grâce à l’emballante conviction que met Dustin Hoffman à interpréter le rôle titre !































  • Plus










Au fond des bois, de Benoît Jacquot (France, 2010)



au_fond_des_bois.jpg



 



Note :
star.gif



 



Il se passe parfois de drôles de choses « Au fond des bois »… Comme cette histoire, basée sur celle de Timothée Castellan en 1865, un étrange vagabond crasseux et magnétique, qui a entraîné avec
lui une jeune fille bien comme il faut, la donnant en spectacle et abusant d’elle au coin du feu... A-t-elle été manipulée par les tours de passe-passe et les dons aux frontières de la
sorcellerie du jeune homme ou était-elle simplement pleine de désir pour lui ? Benoît Jacquot se garde bien de nous le dire, montrant tout au long de son film ce mélange d’attraction et de
répulsion que la jeune femme éprouve pour Timothée. C’est à un spectacle tout d’ambiguïtés que nous assistons alors, parcouru également par un profond sentiment de chair. Les scènes d’amour «
sauvage » sont d’une chaleur et d’une moiteur incroyablement sensuelles, tout comme la plupart des séquences du film, mise en scène un peu « à vif », emportant le spectateur aux portes de la
folie… Il faut dire que les deux acteurs principaux n’ont pas été choisi par hasard, en matière de folie et d’inquiétante étrangeté : si l’on connaissait déjà la mystérieuse et névrotique Isild
Le Besco, Nahuel Perez Biscayart est une intense et vraie révélation !































  • Plus










jeudi 21 octobre 2010

La tisseuse, de Wang Quan An (Chine, 2010)



la_tisseuse.jpg



 



Note :
star.gif

star.gif



 



Avec « La tisseuse », Wang Quan An réussit un très beau long métrage, à la fois sobre et émouvant, filmé avec beaucoup de délicatesse. Quand Lily, coincée entre son dur travail mal rémunéré de
tisseuse à l’usine, un mari qu’elle n’aime pas et un fils qu’elle a un peu de mal à apprivoiser, apprend qu’elle va mourir bientôt, atteinte d’une maladie grave, elle décide de partir à la
recherche de son grand amour passé, dont elle avait du se séparer dix ans auparavant…

Si le terrible mélodrame de la pauvre vie de Lily reste au cœur du film, « La tisseuse » n’en demeure pas moins le portrait sans concession d’une société chinoise prolétarienne dure et mourante,
à l’image de son héroïne… Les conditions de travail déplorables, l’impossibilité de se faire soigner à cause des coûts disproportionnés de la médecine pour de modestes ouvriers, la domination
masculine (les hommes sont mieux rémunérés, les médecins parlent de la maladie des femmes à leur mari et non à la femme), les anciens chants soviétiques de la chorale à l’usine (le titre du film
est d’ailleurs celui d’une de ces chansons), etc. La dureté de ce monde est soulignée par une atmosphère pesante et la lenteur de certains plans, expressions de la douleur sociale ou amoureuse
des personnages… « Tout change trop vite » dit un vieil homme sur les décombres de ce que fut il n’y a pas si longtemps sa maison, dont les dernières traces vont très vite disparaître pour
laisser place à l’oubli : Wang Quan An décrit finalement un pays qui se reconstruit en permanence, sans nécessairement tenir compte des erreurs passées… Un pays sans mémoire, tragique et
désespéré !

Pour qui économise-t-on ce peu d’argent que l’on gagne ? Pour qui vit-on ? Faut-il attendre de mourir pour commencer à vivre ? En évoquant la mort aussi frontalement, le cinéaste rappelle surtout
que la vie devrait être plus libre et enivrante : "Mourir est le plus grand problème auquel chacun doit faire face. Dans la Chine d'aujourd'hui, où la religion n'est pas très répandue, personne
ne nous explique comment on doit vivre cette expérience. Les chinois souffrent donc plus que les autres à ce sujet. Mais en tournant ce film, j'ai pris conscience que la mort n'est plus si
terrifiante, l'existence n'est plus aussi désespérante. La mort n'est qu'une étape finale à franchir. En fait, accepter la mort, c'est rendre hommage à la vie". En filmant sa merveilleuse
actrice, Yu Nan, Wang Quan An livre une fable forte et terrible, où la poésie surgit de la noirceur du quotidien…



 



La Tisseuse



Un DVD édité par : M6 Vidéo



Date de sortie : 5/10/2010







Mise en perspective :



Le cancer au cinéma



 



Critique réalisée en partenariat avec
cinetrafic































  • Plus










mercredi 20 octobre 2010

Prayers for Bobby (Bobby : seul contre tous), de Russell Mulcahy (Etats-Unis, 2009)



prayers_for_bobby.jpg



 



Note :
star.gif



 



Tiré d’une histoire vraie, ce téléfilm à petit budget est une très belle découverte. On y suit le parcours de Mary Grifith, religieuse fervente et sincère, mais malheureusement guidée par une foi
aveugle… Mère d’une famille de quatre enfants, elle apprend un jour que l’un de ses fils est homosexuel. Effondrée, elle va tout faire pour le remettre dans le droit chemin et le guérir par la
prière ! L’intelligence du film est de ne pas verser dans la caricature en montrant au contraire les bonnes intentions et surtout l’amour de cette femme à l’égard de son enfant : elle croit bien
faire dans sa démarche, soutenue par les « fous de Dieu » de son Eglise, et elle demeure toujours convaincue d’aider Bobby… Jusqu’à ce qu’il commette un drame tragique et irréparable, que la mère
ne pourra bien sûr pas se pardonner. Et c’est là que son personnage se transforme et se met à comprendre que la Bible n’est pas à lire littéralement, qu’elle relève plutôt de l’interprétation
qu’en fait son époque… Suite au suicide de Bobby, elle deviendra la « bonne » mère qu’elle aurait du être, et même plus encore, en militant activement pour les droits des homosexuels, comme pour
essayer de se racheter…

L’histoire est bien sûr bouleversante, parfois un peu larmoyante, mais juste ce qu’il faut… La mise en scène est quelquefois maladroite, ajoutant ici et là quelques plans malheureux, et respirant
surtout la pauvreté de moyens… L’image ne rend donc pas toujours hommage au récit bien mené et à l’interprétation des acteurs, à commencer bien sûr par l’incroyable Sigourney Weaver. Mais au
fond, peu importe, « Prayers for Bobby » est un beau film utile, touchant et « vrai », qui n’échappe pas toujours à certains clichés ni à une forme de « déjà vu », mais qui présente avec
conviction des vérités sur la différence que certains, notamment les ligues de vertu aux Etats-Unis, ont visiblement encore bien du mal à assimiler…



 



Mise en perspective :



- Prayers for Bobby : le site officiel































  • Plus