mercredi 29 février 2012

[Sortie] Oslo, 31 août, de Joachim Trier


oslo 31 aout



(Norvège, 2011)



Sortie le 29 février 2012




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Dès les premiers plans, « Oslo, 31 août » transpire un style atypique et hypnotique,
tout à la fois beau et tragique, poétique et contemplatif, duquel on ne ressort pas indemne [...] Avec une grâce intime et précieuse, le film de Joachim Trier se révèle sur la longueur, avec sa
mise en scène douce et lente, qui agit comme une élégie tendre et fascinante sur la fragilité humaine […] Le cinéaste parvient à nous parler de la vie elle-même avec une mélancolie bouleversante,
à travers le regard de ce jeune homme déchu qui n’aspire plus à rien [...] Evoquer la mort avec un calme impressionnant et une atonie déchirante : le long métrage trouble au moins autant qu’il
sidère et envoûte [...] voici le touchant portrait d’une jeunesse à la dérive…



Ces fragments sont extraits de la critique complète de Phil Siné sur "Oslo, 31
août", disponible en cliquant sur ce lien !































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mardi 28 février 2012

[Critique] Bullhead, de Michael R. Roskam



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(Belgique, 2011)



Sortie le 22 février 2012




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Premier long métrage d’un illustre inconnu d’origine belge (ce pays n’en finit décidément plus de nous révéler ses talents cachés depuis quelques temps, avec des noms comme Felix Van Groeningen
pour « La merditude des choses », Hans Van Nuffel pour «
Oxygène », Bouli Lanners pour ses « Géants » ou encore Geoffrey Enthoven pour « Hasta la vista »), « Bullhead » impressionne par son incroyable maîtrise formelle et par
l’atmosphère originale qu’il parvient d’emblée à imposer… Il faut dire que Michael R. Roskam sait se démarquer à travers un sujet plutôt inattendu : celui d’un polar en milieu rural belge, au
beau milieu de rivalités entre des familles impliquées dans la « mafia des hormones bovines ».

Mais passé la surprise de l’univers exploité par le scénario, on se rend très vite compte que « Bullhead » recèle bien d’autres richesses ! Entre une ambiance bien glauque et des pointes d’humour
décalées typiquement flamandes (la réplique du « trou de balle » dans la voiture pourrait bien devenir culte !), le film se révèle progressivement comme une œuvre imposante et tentaculaire, qui
commence comme une enquête policière bien noire et bien tordue pour se finir en drame humain bouleversant… La façon dont l’histoire avance peut d’ailleurs commencer par déstabiliser, tant il est
d’abord difficile d’appréhender et d’identifier les différents personnages et les rapports qu’ils entretiennent entre eux. Lorsqu’un horrible drame du passé est ensuite évoqué par des flash-back
somptueusement amenés, le doute est d’abord maintenu sur la correspondance entre les enfants du passé et les adultes d’aujourd’hui, jusqu’à ce que tout se mette en place doucement et se « révèle
» en même temps que se révèle la force et le génie du long métrage ! Il y a une perversité enragée de la part du réalisateur de nous balancer les choses en pleine tronche au moment le plus
opportun…

Si la mise en scène brille par sa noirceur, elle revêt souvent aussi ce côté instinctif et animal, qui la rend à la fois abrupte et imprévisible… Les transitions entre les scènes, entre les
lieux, voire même entre les temporalités, se font dans un glissement à la fois sensible et basé sur l’émotionnel pur… Le film cherche à nous faire ressentir ces pulsions animales qui l’innervent
de bout en bout. Et si la part bestiale, primitive, se retrouve à peu près dans chaque personnage, c’est dans la « tête de bœuf » du rôle titre qu’elle s’avèrera la plus intensément retranscrite
! L’acteur Matthias Schoenaerts est une vraie révélation dans le rôle de Jacky, atteint dans sa virilité même lors d’un drame atroce survenu dans son enfance : pour « rester » un homme, il s’est
depuis « gonflé » à mort en devenant accroc aux anabolisants… Le déroulé du film, en faisant resurgir soudainement son passé en pleine face, le plonge dans une spirale infernale de laquelle il
risque de ne plus pouvoir réchapper : l’étau se resserre autour de lui, dans une nuit de plus en plus étouffante, et la performance de l’acteur est tout simplement monumentale, dans le
minimalisme même de son jeu de brute épaisse cachant à l’intérieur un petit garçon frustré… Il avouera lui-même penser comme ses vaches, qui sont finalement les êtres vivants auprès desquelles il
a toujours été le plus proche. Et lorsqu’il comprend que la femme qu’il aime depuis l’enfance et qui le traite d’ailleurs elle aussi d’animal a peur de lui, il comprend probablement qu’il n’y a
plus d’issue, sinon celle de laisser libre court à ses instincts… « Bullhead » se termine alors dans une brutalité inouïe aux accents de tragédie, notamment à travers cette séquence d’ascenseur
réalisée avec une puissance jouissive, dont l’aisance aérienne et opératique n’est pas sans rappeler une autre scène culte dans un ascenseur, composé par un autre virtuose de la mise en scène :
Nicolas Winding Refn dans « Drive », film auquel on ne peut s’empêcher de penser
devant certaines fulgurances visuelles de ce Michael R. Roskam au talent immensément prometteur !































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lundi 27 février 2012

[Sortie DVD] L’exercice de l’Etat, de Pierre Schoeller



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(France, 2011)



Sortie en DVD et Blu-Ray le 1er mars 2012 chez Diaphana




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« L’exercice de l’Etat », Pierre Schoeller le décortique avec une acuité époustouflante à travers ce film qui suit au plus près le parcours fictif d’un ministre des transports dans la France
d’aujourd’hui. On est très vite impressionné par tous les enjeux dramatiques, politiques, idéologiques, qui se dégagent de cette description passionnante et terrifiante des arcanes du pouvoir… Et
même si les notions de gauche et de droite ne sont pas explicites dans les discours des différents membres du gouvernement évoqués, on se doute bien que les enjeux d’un Etat qui privatise à tout
va ne sont pas spécialement très sociaux… On assiste aux petits arrangements, aux multiples chamailleries et tirs dans les pattes que chacun provoque ou subit : c’est la querelle des egos des
gens de « pouvoir », pour qui garder sa place ou accéder à de plus hautes fonctions encore priment sur tout le reste, à commencer sur les intérêts de la nation et de ses citoyens…

Mais en plus de délivrer un message fort, Pierre Schoeller n’en réalise pas moins un grand film de cinéma ! La mise en scène y est exemplaire et d’une cohérence formelle inouïe d’un bout à
l’autre du long métrage… On est bluffé en particulier sur la question du rythme, qui reste constamment soutenu et palpitant ! Cela tient en partie par cette façon dont la caméra colle aux basques
de son personnage principal, le ministre Bertrand Saint-Jean, incarné par un Olivier Gourmet monumental et imposant, véritable animal politique à l’œuvre… Il est de tous les plans, que ce soit
filmé caméra à l’épaule, dans la frénésie de l’instant, quand il évolue à l’extérieur ou dans la foule de gens qui l’entourent, ou en gros plans, comme pour le cerner mieux, lorsqu’il se retrouve
si souvent enfermé dans l’habitacle de sa voiture avec chauffeur… Ses trajets en voiture, récurrents, sont d’ailleurs le gimmick du film tout entier : ils lui confèrent sa vitesse, mais
symbolisent aussi la rapidité de l’enchaînement des choses et des évènements dans la vie d’un ministre, où tout se passe dans l’urgence et le chaos le plus total… Le ministre et son équipe
foncent ainsi à toute berzingue sur les routes, métaphore du chemin qu’ils parcourent à grands coups d’accélérateur permanents, jusqu’à cette explosion en pleine course, si l’on peut dire,
lorsque le ministre est victime d’un terrible accident de la route ! La réalisation est ici jouissive et percutante : filmé en caméra subjective, le crash apparaît d’une violence inouïe et se
répercute même jusqu’au cabinet ministériel, où son assistant est emporté par un dernier mouvement circulaire de la caméra… Juste extraordinaire et renversant !

« L’exercice de l’Etat » multiplie en outre les trouvailles et les trucs de mise en scène pour garder sans arrêt le spectateur en haleine : les sms qui s’affichent en transparence sur l’écran,
des décalages opportuns entre les images et la bande son, des scènes oniriques d’une perversité savoureuse, à commencer par une femme nue s’engouffrant dans la gueule d’un crocodile dès
l’ouverture du film… Le pouvoir de sidération du film de Pierre Schoeller est tout bonnement puissant ! « L’exercice de l’Etat » fait ainsi preuve d’une infinie subtilité, tant par sa forme
intelligente et discrète (préférant une certaine finesse à l’esbroufe) que par son fond sur les travers et les problèmes que posent l’exercice du pouvoir dans la France d’aujourd’hui… A méditer à
chaud, une fois encore, à quelques mois des prochaines élections présidentielles…



 



Bonus DVD :



- L'accident (construction d'une scène)



- L'image sonore (entretien avec Philippe Schoeller, compositeur de la bande originale du film)



- Entretien avec Pierre Schoeller, par Michel Ciment (extrait de l'émission "Projection privée" sur France Culture)































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dimanche 26 février 2012

[Critique] Chronicle, de Josh Trank



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Chronicle, de Josh Trank



(Etats-Unis, Grande-Bretagne, 2012)



Sortie le 22 février 2012



Note :
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Au milieu de la jungle étouffante et désespérante du « found footage » dans le cinéma de genre (ces « pellicules trouvées » remontées avec habileté pour un faire un film miraculeusement
cohérent), on peut parfois trouver quelques merveilles au sein du médiocre et du n’importe quoi… Ainsi, pour une centaine de « Paranormal Activity » et autre « Dernier exorcisme », on peut être confronté à un « Projet Blair Witch »
(véritable instigateur du genre), un « Cloverfield » ou plus récemment à un « Troll
Hunter
». « Chronicle » appartient justement aux réussites du genre, même s’il est loin de bouleverser complètement la donne !

Notons d’abord sa vraie capacité à renouveler le film de super héros, en le métissant joliment au genre du « teen-movie »… Josh Trank, dont c’est le jour du saigneurpremier long métrage, s’inspire à vrai dire ici d’une série comme « Misfits », dans laquelle des adolescents étaient déjà confrontés à ses super
pouvoirs mystérieusement contractés et dont ils avaient bien du mal à tirer un bon parti... Sur le ton rigolard du film d’ado un peu décérébré, « Chronicle » commence par montrer ses personnages
à la découverte de leurs capacités, les utilisant comme les jeunes crétins qu’ils sont, à savoir pour assembler leurs legos en les faisant léviter ou pour faire une partie de base-ball dans les
nuages… Mais lorsque des personnes sont blessées, les trois apprentis super héros s’interrogent sur la conduite à tenir et l’éthique que doit exiger la responsabilité de tels pouvoirs : certes,
la question ne dure par trop longtemps et finira bien sûr par les opposer les uns aux autres dans leurs conceptions de leur puissance, l’un choisissant la modération quand l’autre préfère user de
sa force pour dominer le monde…

Du coup, le film se termine de façon surprenante en pur blockbuster hollywoodien où des héros s’affrontent à grands coups de fulguropoings et de destructions de gratte-ciel, alors même qu’il
avait commencé en chronique lycéenne un peu fantastique… Et c’est là que Josh Trank semble carrément prendre son pied – tout comme nous d’ailleurs ! –, avec une mise en scène habile et roublarde
! Car si la cohérence du « found footage » ne pose pas de problème au début du film, dans la mesure où l’un des personnages s’est acheté une caméra vidéo (notamment pour prouver que son père le
bat, pauvre ch’tite n’enfant !), celle-ci représente un véritable défit pour le réalisateur lorsqu’il s’agit de montrer des scènes de bastons monumentales avec déploiement policier, projection de
bus dans les airs et tout le tintouin ! La gageure est remportée haut la main grâce à la mégalomanie galopante d’un des héros, avide de gloire comme tous les jeunes d’aujourd’hui (quoi ?! une
critique d’une jeunesse déviante dans un film pour des jeunes : dingue, non ?!), qui s’entoure du coup d’une flopée de caméras et autres téléphones portables chourrés ici et là et qu’il fait
léviter et tournoyer tout autour de la scène… La lévitation comme possibilité de mise en scène dans un faux documentaire, fallait y penser !



Tous les Jours du Saigneur en un coup d'oeil !































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samedi 25 février 2012

[Critique] Cheval de guerre, de Steven Spielberg






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Cheval de guerre, de Steven
Spielberg



(Etats-Unis, 2011)



Sortie le 22 février 2012



Note :
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Steven Spielberg aurait-il tout du parfait petit alchimiste ? Quel autre cinéaste serait-il en effet capable avec autant d’aisance et de simplicité de transformer le plomb en or ? Avec « Cheval
de guerre », il prouve que même à partir d’une histoire niaiseuse au possible, tirée d’un roman pour enfants de Michael Morpurgo, il est capable de livrer un immense film ! Ainsi, cette histoire
d’amitié entre un jeune homme et son cheval séparés par la guerre mais qui finiront par se retrouver miraculeusement devient devant sa caméra un récit passionnant et vibrant, romanesque et
incroyable, dans lequel tout passe sans que l’on n’ait rien à en redire et cela en l’espace d’un instant, alors même que le film avoisine la durée des deux heures et demi… Un vrai petit « miracle
» de cinéma, en somme !

Pour réussir un tel exploit, il faut dire que Spielberg embrasse son scénario avec une fougue et une flamboyance folles, ne reculant devant aucune fantaisie, filmant en fin de compte l’amitié
d’Albert le garçon et de Joey le cheval comme une véritable histoire d’amour, romantique et passionnée ! C’est avec un rythme époustouflant et effréné, aussi désarçonnant qu’un cheval au galop
pourrait-on s’amuser à dire, que le cinéaste se lance dans une frénésie d’aventures et de rebondissements rocambolesques, depuis le dressage (l’éducation ?) de Joey par Albert dans la campagne
anglaise jusqu’à leurs retrouvailles inespérées dans les derniers grondements des tranchées de la première guerre mondiale… Entre temps, nous aurons vécu leur séparation déchirante, lorsque le
père d’Albert vend Joey à l’armée britannique, les péripéties incroyables et improbables du cheval entre les deux camps ennemis qui s’affrontent, les déboires d’Albert engagé dans le conflit pour
retrouver son ami équidé… Le tout donnant lieu à des séquences visuelles incroyables et admirables, depuis des reconstitutions impressionnantes du conflit jusqu’à Joey cavalant apeuré sur le
champ de bataille, traversant les tranchées pour finir par se prendre dans un enchevêtrement terrifiant de fils barbelés…

En utilisant une atmosphère de conte de fées, « Cheval de guerre » conserve une candeur et une naïveté à la fois très sérieuse et sincère pour montrer la tragédie historique qui entoure Albert et
Joey avec un regard touchant et particulier. Dès la naissance du cheval (scène à la grâce enchanteresse  où l’on se croirait presque dans « Bambi »), le film revêt une dimension merveilleuse
: elle se poursuit tout au long du récit en se confrontant pourtant à l’horreur de la guerre, qui nous est ainsi montrée sans fard mais avec les yeux de l’innocence… Cette thématique purement
spielbergienne est à son comble lorsque sur un champ de bataille, un soldat allemand aide un soldat anglais à dégager  le cheval de sa prison de fils barbelés… Et puis il y a cette manie de
l’ellipse lorsqu’il s’agit de montrer le moment de la mort : lorsque le soldat anglais qui monte Joey meurt désarçonné par une balle, on ne le voit ainsi par tomber de cheval (un premier plan
nous le montre galopant sur sa monture, un second plan nous montre un soldat allemand tirant, un dernier plan nous montre Joey courant seul sans son cavalier), et lorsque deux enfants soldats
sont exécutés pour désertion, l’aile d’un moulin recouvre pudiquement l’instant fatal, pour ne laisser voir ensuite que les deux jeunes corps à terre…

S’il y a constamment chez Spielberg une forme de « magie » de la représentation, on retrouve également dans son « Cheval de guerre » une forme très classique de faire du cinéma : un récit clair
et chronologique, une mise en scène forte et grandiose, une émotion vibrante et toujours vraie… On admire aussi l’économie de dialogues, qui permet au film de dire l’essentiel par sa forme, ses
images et la puissance de son style, jusqu’à cette fin entièrement muette autour des retrouvailles familiales, portée par des lumières presque fantastiques et le lyrisme de la musique de John
Williams… On a beau se demander comment cela est possible, on ne peut que rester sensible à la pure émotion de la magie incomparable du cinéma de Spielberg !



Autres films de Steven Spielberg :



- Les aventures de Tintin : le secret de la
Licorne



- E.T. l’extra-terrestre



- Sugarland Express































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vendredi 24 février 2012

[Série] Quoi de neuf docteur ? créée par Neal Marlens


quoi_de_neuf_docteur_bis.jpgQuoi de neuf docteur ? (Growing
Pains)



créée par Neal Marlens



(Etats-Unis, 1985-1992)



Note :
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Je me souviens de l’heure du goûter en revenant du collège à l’aube des années 90, à regarder tantôt « la première chaîne », tantôt Antenne 2, à manger des pim’s devant le « Club des ratés » ou
des chocos « tout choco » devant « Giga » ou l’une des nombreuses autres émissions concurrentes contre l’invincible Dorothée qu’avait pu lancer le service public en ce temps-là… Parmi les
nombreuses séries que l’on pouvait trouver à cette heure-ci dans ces programmes pour jeunes ados vintages (enfin « vintages » aujourd’hui, pas à l’époque, hein… on était même top tendance alors
!), l’une d’entre elle retenait toute ma maigre capacité d’attention et m’astreignait à une ponctualité sans failles devant ma télé lorsqu’elle était programmée : il s’agissait de « Quoi de neuf
docteur ? »

C’est en tombant sur le coffret à tout petit prix de la première saison que je me suis replongé avec plaisir dans cette série culte (en tout cas pour moi…), véritable petite madeleine proustienne
de ma folle jeunesse où la télé était ma seule amie… (oui, maintenant, c’est le cinéma : j’ai grandi, du coup c’est normal que mon seul ami soit plus grand aussi…) Ce fut d’ailleurs une vraie
joie de constater que je ne m’étais pas trompé à l’époque, puisque la série a plutôt bien vieillie et qu’elle demeure tout à fait plaisante et divertissante encore aujourd’hui… à quoi de neuf docteurmoins que ce ne soit l’effet d’une
nostalgie passéiste à la « c’était quand même rudement mieux avant, les programmes qu’on regardait quand on était petit », qui me monte soudainement au cerveau ?

Mais qu’est-ce que c’est que « Quoi de neuf docteur ? », finirez-vous par me demander d’un ton pressant, vous qui avez peut-être oublié cette merveille ou qui ne l’avez peut-être même pas connu,
tant je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaîîîître… Eh bien il s’agit de ce que l’on appelait en ces temps immémoriaux d’une « sitcom » (l’ancêtre de la
télé-réalité, si l’on veut, sauf que ça n’a absolument rien à voir !), dans laquelle on assistait aux mésaventures quotidiennes truculentes de la famille Seaver, avec le père psychiatre à
domicile, la mère ayant repris depuis peu son métier de journaliste, et leurs trois enfants sans quoi tout ça manquerait cruellement de vie : Mike l’affreux, Carole l’intello et le jeune Ben…

Au gré des épisodes, le feuilleton nous délivre avec un humour franc et sincère de véritables tranches de vie, aux situations plutôt simples et souvent assez réalistes… Les personnages étant
parfaitement caractérisés et ne se limitant pas à une psychologie de surface, il se dégage la plupart du temps une vraie émotion de ces petites situations de la vie quotidienne, qui peuvent tout
aussi bien être drôles ou plus graves, évoquant parfois la mort avec une belle finesse… Et si la famille Seaver respire globalement l’amour et la complicité malgré ses multiples chamailleries, le
ton n’en est pas pour autant niaiseux ou glorifiant une image de la famille parfaite ! Bien au contraire, on se prend même à s’attacher à chacun des personnages, justement parce qu’ils sont bien
plus complexes et profonds que ce qu’ils semblent a priori…

Mais si cette famille nous paraît aussi « vraie » et proche, c’est probablement aussi parce qu’elle bénéficie d’un casting judicieusement trouvé… Entre l’espièglerie du jeune premier Kirk Cameron
(incarnant l’aîné Mike) et l’humour pince-sans-rire d’Alan Thicke (le psychanalyste de père), le potentiel de comédie humaine des acteurs relève parfois de la pure magie ! Au fil de la série qui
comptera sept saisons, c’est un pur bonheur, tendre et complice, que de voir grandir les acteurs et leurs personnages, dont le cercle s’élargira d’ailleurs au fur et à mesure, avec un nouvel
enfant en cours de route et même l’apparition (et révélation !) d’un certain Leonardo DiCaprio dans les derniers épisodes… ça vous dit quelque chose ?

Reste que mon petit plaisir vintage ne pouvait durer qu’une saison, seule les 22 premiers épisodes ayant été édités en DVD pour le moment, laissant les 144 suivants doucement dériver dans nos
oublieuses mémoires… mais qu’attendent les éditeurs vidéos ou la TNT pour sortir de l’ombre cette série injustement abandonnée dans les années 90 et désespérément introuvable depuis ?!































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[Critique] Week-end, de Andrew Haigh



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Week-end, de Andrew Haigh



(Grande-Bretagne, 2012)



Sortie le 28 mars 2012



Note :
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Le temps d’un « Week-end », Russell rencontre Glen, avec qui il va nouer une relation intime des plus intense… Pas une de ces rencontres éclair comme il en existe temps et qui se résume bien trop
souvent à une partie de jambes en l’air sans conséquence et que l’on aura oublié la semaine suivante : Russell et Glen vont faire l’effort de se connaître vraiment, apprendre à découvrir leur
personnalité profonde et finalement s’apprivoiser l’un l’autre au point de ne plus pouvoir se passer de leur compagnie réciproque… Une grande et belle histoire d’amour, en somme, réduite à une
durée minimale, qui ne peut la faire s’achever que dans des circonstances déchirantes !

Si la dimension homosexuelle du couple formé par les personnages de « Week-end » n’est en rien effacée et les spécificités d’une relation gay dans une société hétéronormée restent clairement et
honnêtement évoquées, ce second film d’Andrew Haigh, nouvel espoir du cinéma britannique et digne héritier d’un cinéma social et réaliste à la Stephen Frears ou à la Mike Leigh, semble pourtant
vouloir donner à la relation qu’il évoque une portée amplement universelle, qui devrait aisément parler à tout le monde… Tour à tour, les deux garçons se confient l’un à l’autre avec une
sincérité touchante et palpable : ils évoquent leurs désirs, leurs blessures, leurs façons d’envisager la vie et le couple… et si leurs conceptions sont parfois différentes l’une de l’autre, on
sent bien que ces deux-là se rejoignent parfaitement dans les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre !

C’est avec une délicatesse admirable et infinie que le réalisateur filme ces deux garçons très finement décrits et joliment saisis par la caméra… On s’attache progressivement à eux et à leur
relation, exactement comme tous les deux s’attachent l’un à l’autre : la mise en scène de Haigh, d’une douceur renversante, se révèle admirable pour saisir une vérité des sentiments dont
l’intimité devrait subjuguer tout un chacun, tant la simplicité de leur histoire ressemble à ce qu’aspire sans toujours y croire la plupart des gens… Sans laisser de côté une dimension plus
militante de la cause gay, qui résonne cependant plus largement comme une défense du droit à l’amour différent, « Week-end » touche peut-être bien plus avant à la sincérité des sentiments, portée
avec grâce par deux jeunes acteurs talentueux, prometteurs et attachants : Tom Cullen et Chris New !































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jeudi 23 février 2012

[Critique] Sugarland Express, de Steven Spielberg



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Sugarland Express, de
Steven Spielberg



(Etats-Unis, 1974)



Note :
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Premier film de Spielberg pour le cinéma (après des débuts remarqués à la télévision, notamment grâce au téléfilm « Duel »), « Sugarland Express » s’inspire d’un fait divers pour raconter le
périple d’une mère et de son mari qu’elle vient de « forcer » à s’évader de prison pour retrouver leur fils dont on leur a retiré la garde. Prenant un policier et sa voiture en otage pour
traverser le Texas jusqu’à « Sugarland » (le « pays du sucre », déjà tout un programme, éminemment prophétique de la carrière du cinéaste !) où se trouve l’enfant, ils seront bientôt suivis par
tout un défilé de dizaines, puis de centaines de voitures de police sur la route…

Traversé par un ton oscillant entre le drame et la comédie, le film fleure encore bon le coup d’essai, plutôt réussi et agréable certes, mais pas toujours parfaitement maîtrisé… Si l’on comprend
par exemple très bien la volonté de Spielberg de ridiculiser la police ou de montrer une Amérique profonde en partie bourrine et méprisable (tirant parfois sur tout ce qui bouge par pur plaisir),
sa mise en scène n’évite pas toujours une forme de répétition parfois balourde ou peu subtile… On pense notamment aux plans réguliers sur le cortège de voitures de police qui s’allonge au fur et
à mesure, comique de répétition intéressant certes, mais sans doute trop insistant : et s’il montre bien l’inefficacité d’un déploiement policier complètement disproportionné par rapport à
l’affaire en cours, les scènes de carambolages sont de leur côté moins convaincantes et paraissent parfaitement inutiles… Sont-elles le résultat d’avis imposés par des producteurs avides d’action
sur un Spielberg encore « simple » réalisateur ?

Par contre, ce que réussit avec une plus grande finesse le cinéaste débutant, c’est la vision qu’il donne de ce jeune couple perdu devant l’ampleur du phénomène qu’il déclenche autour de lui.
Tous les deux ont l’air parfaitement dépassés et ressemblent à deux enfants innocents qui ne savent parfois plus trop ce qu’ils font ni ce qu’ils doivent faire pour s’en sortir… Une vraie émotion
naît alors à l’écran, dans quelques séquences clés où ils sympathisent avec leur otage ou lorsqu’il se retrouve à regarder un dessin animé dont ils s’amusent à refaire la bande son… Quelques
instants magiques noyés dans un monde de brutes. Si l’influence de leur milieu social les a probablement conduit à la terrible situation dans laquelle il se trouve, le film n’est ainsi pas pour
autant un pamphlet critique grossier sur la misère aux Etats-Unis mais en profite plus habilement pour distiller cette notion d’enfance si prégnante dans le cinéma à venir de Steven Spielberg :
s’il ne fallait retenir qu’un seul plan de ce « Sugarland Express », ne serait-ce d’ailleurs pas ce pauvre ours en peluche violemment écrasé par une voiture de police, véritable symbole d’une
innocence perdue et sauvagement piétinée ?



 



Autres films de Steven Spielberg :



- Les aventures de Tintin : le secret de la
Licorne



- E.T. l’extra-terrestre































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mercredi 22 février 2012

[Critique] La grande illusion, de Jean Renoir



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La grande illusion, de Jean
Renoir



(France, 1937)



Note :
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Considéré comme le plus grand film de son auteur et l’un des plus grands films du cinéma mondial, « La grande illusion » évoque l’itinéraire de deux officiers français faits prisonniers par les
Allemands durant la première guerre mondiale : dans un premier camp en compagnie de nombreux autres gradés, dans un second qui ressemble à une forteresse imprenable de laquelle, leur dit-on, l’on
ne peut s’échapper, puis enfin sur la route qui les ramènera en France après leur grande évasion… Mais contrairement à un film comme « La grande évasion », justement, dont il fût visiblement
l’une des sources d’inspiration, le film de Renoir se refuse au divertissement à grand spectacle pour se concentrer plus subtilement sur les hommes et les relations qu’ils nouent entre eux au
cours des circonstances exceptionnelles que sont celles du temps de la guerre… Ainsi, nulle trace de scènes d’action ou d’exploits guerriers dans « La Grande illusion », mais bien plutôt un
humanisme à la fois tragique et généreux…

La vision du long métrage surprend à vrai dire à plus d’un titre, ce qui en fait justement un film d’exception ! D’abord, il y a bien sûr cette façon de montrer la guerre, ou plus justement de ne
pas la montrer telle qu’on pourrait l’attendre : en présentant de l’intérieur la vie d’un camp d’officiers (en était-il autrement pour les simples soldats ?), Renoir décrit un univers inattendu,
où une sorte de relâchement presque affectif semble exister entre les prisonniers et leurs geôliers, entre les français et les allemands, qui se mettent même à plaisanter de conserve… Ensuite, le
ton régulièrement humoristique ne manquera pas lui non plus de marquer l’étonnement, que ce soit à travers un personnage comique haut en couleurs – qui ne recule devant aucun jeu de mot vaseux !
–, ou à travers cette coïncidence tragi-comique pour les soldats d’être transférés vers d’autres camps le jour même où ils s’apprêtaient à s’échapper à l’aide de leur tunnel enfin achevé après
des mois de labeur…

Mais ce qui rend « La grande illusion » si importante et si puissante reste sans doute le message hautement pacifiste et humaniste qu’elle délivre. On y voit en effet des êtres humains bien plus
que des soldats, capables de nouer des liens d’amitié, ou tout du moins d’affinités, avec l’ennemi. L’exemple le plus frappant est bien sûr la relation entre le capitaine français de Boëldieu
(Pierre Fresnay) et le commandant allemand von Rauffenstein (Erich von Stroheim), derniers représentants d’une aristocratie sur le déclin, rivalisant de respectueux échanges et dont l’entente
cordiale finira tragiquement par le retour mortel de l’esprit de la guerre entre leurs deux peuples… On retient également l’incroyable relation amoureuse entre le lieutenant Maréchal (Jean Gabin)
avec une veuve Allemande rencontrée sur la route de la liberté à la fin du film : audace folle de la représentation d’un couple binational dans le monde de 1937 (date de la sortie du film), alors
même que les nationalismes montaient des deux côtés de la frontière pour aboutir deux ans plus tard à ce que l’on sait…

Le film de Jean Renoir décrit finalement une humanité prisonnière des frontières qui l’enferment alors même qu’elle pourrait s’enrichir à la découverte de l’autre, avec qui l’on a tant à
partager… Mais « La grande illusion » du titre du film désigne-t-elle justement ces frontières invisibles et fluctuantes pour lesquelles les hommes ne finiront jamais de se battre bêtement et
tragiquement ? S’agit-il de l’illusion de croire qu’une guerre comme celle de 1914-18 serait rapidement expédiée (comme le pense un prisonnier du camp) alors qu’elle dura quatre longues années ?
Est-ce l’illusion de se persuader que cette guerre que l’on fait, ce sera bien cette fois la « der des der » ? « Ah, tu te fais des illusions ! » répondra le lieutenant Rosenthal à cette
espérance de Maréchal… Renoir évoque en fin de compte dans un étonnant et habile mélange d’optimisme et de pessimisme cet éternel et illusoire espoir de l’homme que la paix universelle puisse un
jour advenir en ce monde… L’espoir fait vivre, dit-on… L’espoir est une grande et belle illusion !































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mardi 21 février 2012

[Critique] Ghost Rider 2 : L’esprit de vengeance, de Mark Neveldine et Brian Taylor



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Ghost Rider 2 :  L’esprit de
vengeance (3D), de Mark Neveldine et Brian Taylor



(Etats-Unis, 2012)



Sortie le 15 février 2012



Note :
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Ne connaissant pas du tout le « Ghost Rider », ni par le comics d’origine ni par sa première adaptation – apparemment pas très folichonne – sur grand écran, j’ai quand même dû avoir besoin d’un
petit temps de flottement avant de comprendre de quoi il retournait… Si l’histoire du personnage est ainsi assez vite expédiée, on est assez surpris de voir le récit même de l’ensemble du long
métrage traité de la même façon : une vague histoire d’enfant sacré à protéger et l’annonce d’une rencontre avec le Diable en personne sont surtout le prétexte à un déluge d’action et d’effets
spéciaux en tout genre et de factures au final assez diverses…

Si le scénario n’a alors aucun intérêt (le sommet du ridicule est atteint avec un Christophe Lambert à la tête d’une secte dont on ne voit pas trop l’intérêt, si ce n’est pour ajouter
artificiellement un rebondissement supplémentaire), autant considéré ce « Ghost Rider 2 » comme ce pour quoi il est clairement vendu : un pur plaisir coupable rythmé au gré d’une surenchère de
cascades et de délires en tout genre…

Mais si le tout est effectivement bien cadencé et ne laisse la place à aucun temps mort, on est cependant déçu par la performance du duo de réalisateurs culte Taylor / Neveldine, dont on avait
adoré les dérives et les excès des deux « Crank » (« Hyper Tension »). Il faut dire que le tournage en 3D, qui exige une caméra aux mouvements modérés, ne pouvait que les freiner dans leurs
frénésies visuelles épileptiques, ce qui est fort regrettable tant le résultat en relief, s’il n’est pas désagréable, n’a rien non plus d’exceptionnel ou de glorieux…

Reste cependant un ton parfois décalé ou (in)volontairement ridicule que les amateurs de série B sauront certainement apprécier : on note notamment le design carrément cool de la transformation
de Johnny Blaze en « Ghost Rider » enflammé, que l’on verra même pisser des flammes au vent… magistral ! Il faut dire que Nicolas Cage assure dans ce rôle sur mesure, qui lui permet de cabotiner
à n’en plus finir et d’assurer un spectacle graphique souvent ahurissant…































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lundi 20 février 2012

[Critique] E.T. l’extra-terrestre, de Steven Spielberg



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E.T.
l’extra-terrestre, de Steven Spielberg



(Etats-Unis, 1982)



Note :
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« E.T. » est mon premier souvenir de cinéma : de tous les films existant, il le restera à tout jamais, et j’entretiendrai ainsi avec lui ce rapport si particulier et certainement si intime d’une
émotion qui se révèle quasiment intacte à chacune des visions que j’en ai, réminiscence de ce frisson originel de l’enfant que j’étais alors et qui m’a confronté pour la toute première fois à cet
art dont je me sers désormais comme d’un refuge… Mon désir infini de cinéma prend sa source dans ce premier film, jalon essentiel et nécessaire qui commença à me construire comme individu et
fondement initial qui allait bâtir ce à quoi ressemble ma cinéphilie aujourd’hui… Autant dire que le choix (bien malgré moi) de cette première séance de cinéma s’avérait crucial !

Trente ans après sa sortie, « E.T. l’extra-terrestre » conserve cette aura extraordinaire qui en fait un film véritablement important, autant dans l’histoire du cinéma que dans le cœur et
l’intimité de ceux qui l’ont vu pour la première fois lorsqu’ils étaient enfants. Même si sa ressortie « retouchée » en 2002 pour son vingtième anniversaire (et depuis en partie reniée par
Spielberg, qui conseille aux nouveaux spectateurs de découvrir le film plutôt dans sa version initiale) n’apporte pas grand chose et retire peut-être même une partie de la poésie du long métrage
(à cause notamment des retouches d’E.T. en images de synthèse), le film garde néanmoins ce pouvoir émotionnel immense, cet enchantement magique qui fait pétiller les yeux et transforme n’importe
quel spectateur en véritable gamin émerveillé… Car le film procède de cette grâce de l’enfance, ni forcément innocente ni bêtement sirupeuse, qui caractérise le cinéma primitif de Steven
Spielberg…

Il faut dire que le cinéaste a mis énormément de lui-même dans ce film, souvent décrit comme son œuvre la plus « autobiographique » : non pas que le petit Steven a fait copain-copain avec un
extraterrestre lorsqu’il avait dix ans, mais parce qu’il s’était créé un « ami imaginaire » pour palier à un père absent et à un manque de petits camarades de jeu, rendant son enfance très
solitaire… C’est exactement la situation d’Elliott, le jeune héros d’« E.T. », cadet d’une famille dont la mère élève seule les trois enfants et cherchant à intégrer la bande d’amis de son frère
à défaut d’en avoir dans sa propre classe… Pendant un long moment, il est d’ailleurs le seul à voir « l’extraterrestre » qui rôde dans leur jardin et même lorsque son frère et sa sœur l’aident à
s’en occuper, on reste en droit de douter de son existence réelle, tant les adultes semblent ne pas pouvoir le voir : la mère évolue ainsi dans la maison, frôlant parfois E.T., sans jamais
pourtant y prêter attention, probablement trop affairée à ses activités de « grande personne »… Tout le long métrage est d’ailleurs filmé « à hauteur d’enfant », la caméra se situant la plupart
du temps au niveau de la taille d’un adulte et Spielberg refusant quasi systématiquement de filmer les visages des adultes, hormis celui de la mère, qui symbolise le lien entre l’enfance et le
monde des grands pour les trois enfants de la famille… Il est étonnant également de voir le pouvoir de connexion si fort, aux accents fantastiques et inexplicables, qu’il existe entre Elliott et
son extraterrestre, rappelant en quelque sorte toutes ces amitiés sans limite, « à la vie à la mort », que l’on se promet lorsque l’on est encore des enfants…

Il s’avère absolument fascinant de voir et de revoir « E.T. » à travers les âges, tant l’universalisme des émotions ressenties à sa vision peut-être fort et tant surtout le film fourmille d’idées
et d’interprétations derrière le vernis d’une apparente simplicité… Les pistes de lectures sur le long métrage se révèlent alors presque infinies, pour peu que l’on veuille bien s’y pencher un
instant et voir dans le chef-d’œuvre de Spielberg autre chose qu’un simple film de divertissement familial et que l’efficacité toute américaine du blockbuster « mainstream »… Même si l’on veut
mettre de côté les dérives psychanalytiques que l’on peut en donner (certains ont vu dans la représentation de l’extraterrestre un véritable « étron sur pattes », soutenant ainsi que le cinéaste
jouait avec sa créature comme un enfant avec son caca), on peut tout aussi bien donner d’« E.T. » une lecture « homérique », dans laquelle l’extraterrestre, tel un Ulysse en plein odyssée, a beau
tisser des relations très fortes avec les terriens qu’il rencontre, n’en éprouve pas moins ce besoin rassurant de retourner auprès des siens (la fameuse réplique culte « E.T. téléphone maison »),
qu’une lecture presque mystique sur la quête de la foi, avec un E.T. qui progresse tel un Christ faisant l’expérience de l’incarnation (mouvement verticale de descente sur la Terre puis
d’ascension finale vers le ciel, avec entre temps une mort clinique suivie d’une résurrection, une guérison miraculeuse par l’application d’un doigt luminescent, ou encore une lévitation en vélo
qui rivalise largement avec une marche sur l’eau…) et qui a ses disciples (ceux qui le voient) et ses opposants (les adultes qui n’y comprennent rien, à de rares exceptions près).



 



Perspective :



- Les aventures de Tintin : le secret de la Licorne,
de Steven Spielberg































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dimanche 19 février 2012

[Critique] The Woman, de Lucky McKee


jour du saigneur



The Woman, de Lucky McKee



(Etats-Unis, 2011)



Note :
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Le prologue de « The Woman » est en soi une vraie curiosité… Il met en scène sur quelques images plutôt sombres et mystérieuses et une musique presque concrète - et par là même tout aussi étrange
- une femme sauvage évoluant dans un environnement naturel très typé « redneck » (va-t-on avoir droit à un « survival » façon « Délivrance » ?), qui tâche de s’occuper de son nouveau-né du mieux qu’elle peut… On se demande
d’ailleurs d’où vient cet enfant tant cette jeune sauvageonne a l’air bien seule au monde : le papa serait-il le loup qui traîne tranquillement autour du bébé qu’on croirait prêt à être sacrifié
sur un autel ? Le film « Offspring » d’Andrew van den Houten, tiré d’un roman de Jack
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Ketchum et dont « The Woman » est censé être une « suite », donne-t-il des réponses à ces étonnantes questions ? Ne comptez pas trop sur moi pour vous
répondre dans la mesure où je ne l’ai pas vu… du moins pas encore, mais ça ne saurait peut-être pas tarder tant « The Woman » a pu m’enthousiasmer ! Rien que l’introduction attire ainsi
l’attention… et ce n’est justement que le début !

Comme à plusieurs reprises au cours du long métrage, « The Woman » change très vite de cap pour nous dresser le portrait d’une famille américaine « type », du moins en apparence seulement, tant
ce qu’elle va bientôt révéler d’elle va très vite nous faire sombrer dans l’ignominie la plus insoutenable… Ainsi donc le père, avocat visiblement un peu véreux, va découvrir cette femme à l’état
de nature dans les bois près de chez lui : après l’avoir observé pour le moins vicieusement à l’œilleton d’une arme, il va finir par la capturer et contre toute attente par l’enfermer dans sa
cave, attachée comme un animal sauvage… A partir de là, le film ne va plus arrêter de franchir de nouveaux degrés dans l’horreur, étape par étape !

Avec « The Woman », Lucky McKee oppose nature et culture en renvoyant dos à dos l’état sauvage de la femme et la vie soi-disant « civilisée » de la famille qui la garde prisonnière… Si le thème
n’est pas forcément nouveau, le cinéaste le revisite avec une telle fougue et une telle rage qu’on aura bien du mal à sortir indemne de la vision de son film ! Si la « femme » est violente, elle
l’est avant tout par réflexe et pour se défendre, mais les membres de la famille montrent de leur côté une violence bien plus perverse et ignoble tant elle est marquée d’un sadisme et d’une
absence de compassion souvent proprement immonde… La sauvageonne recevra ainsi d’horribles tortures de la part essentiellement des deux « hommes » de la famille, le père et son adolescent de fils
: toilette au Karcher, viol, tétons saignés à la pince… tout y passe dans un climat brut et oppressant, qui renvoie bien sûr les représentants de la civilisation à une sauvagerie qui aurait
dégénéré !

Et en terme de « dégénérescence », justement, le film n’est pas avare non plus ! Si la fille aînée de la famille est soupçonnée par sa prof d’être enceinte, reste à savoir de qui, même si on le
comprend aisément vu l’oppression de son milieu familial… Sans compter que le cinéaste nous laisse le meilleur pour la fin, notamment quand le curieux mot d’« anophtalmie » est soudainement
évoqué sans que l’on comprenne bien pourquoi de prime abord… Mais quand le père rappelle à sa fille que les femmes ne sont bonnes qu’à une chose dans la vie, et que même ça elle le fait mal,
alors on se met à comprendre des choses ! Et surtout à s’expliquer le titre du film, qui se révèle d’ailleurs assez subtilement au fur et à mesure que l’histoire se déroule et que les rapports
entre les protagonistes se révèlent pour de bon… Le machisme, l’oppression des femmes, la filiation, la maternité, la vengeance… Lucky McKee glorifie habilement tous ces thèmes et bien d’autres
dans une œuvre dingue et sans détour, qui choque bien plus par les transgressions qu’elle met en scène que par la violence qu’elle laisse échapper par explosions successives !



 



Tous les Jours du Saigneur en un coup d'oeil !































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samedi 18 février 2012

[Jeu] Le Ciné-rébus # 18


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Réponse : Rencontres du troisième type



(rang - k' - on - tr' - oeufs - du - trois - zi - aime - tee - p')



Trouvé par papa tango charlie !



Jouez et gagnez plein de cadeaux avec Phil Siné : guettez la publication des jeux sur le blog, soyez le premier à donner la bonne réponse en commentaire et accumulez un maximum
de points afin de choisir le lot que vous convoitez parmi la liste mentionnée un peu plus bas…




Règle du « Ciné-Rébus » : Déchiffrez le titre d’un film dans le rébus ci-dessus et gagnez un point si vous parvenez à être le premier à donner la bonne réponse en commentaire
!

A partir de 3 points cumulés, vous pourrez choisir un cadeau parmi les suivants :
- 1 badge collector « I [love] Phil Siné » (3 points)
- 1 badge collector « I [star] Phil Siné » (3 points)
- 1 lot des 2 badges collector (4 points)
- DVD « The calling » de Richard Caesar (5 points)
- DVD « L’étrange créature du lac noir » de Jack Arnold
(accompagné du documentaire "Retour sur le lac noir") (5 points)
- DVD « Flandres » de Bruno Dumont (dans une superbe édition collector digipack
double-DVD, débordante de bonus passionnants !) (5 points)
- DVD  "Karaté Dog", de Bob Clark (5 points)
- DVD "Ally McBeal" (les 4 premiers épisodes de la saison 1) (5 points)
- DVD « Tropical Malady », d’Apichatpong Weerasethakul (5
points)
- 1 TV écran plasma 100 cm (1000 points)
- 1 voyage pour 2 personnes à Hollywood (1300 points)



Scores actuels :
Romainst : 11 points
Titoune : 4 points
Foxart : 4 points
Cachou : 4 points
Violaine : 3 points
Docratix : 2 points
MaxLaMenace_89 : 2 points
Bruce Kraft : 1 point
Niko (de CinéManga) : 1 point
Squizzz : 1 point
FredMJG : 1 point
Marc Shift : 1 point
Cinédingue : 1 point



Bonne chance à toutes et à tous !































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