Invictus, de Clint Eastwood (Etats-Unis, 2010)

Note :

Comme souvent après avoir signé un chef-d’œuvre (« Gran Torino »), Clint Eastwood, le plus moderne des cinéastes classiques, revient l’année suivante avec un film plus modeste et moins
exceptionnel. C’est effectivement le cas avec « Invictus », un film plutôt bon et agréable pour les yeux, mais pas de quoi non plus sauter au plafond… Pourtant, le sujet était plutôt ambitieux :
l’élection de Nelson Mandela en Afrique du Sud, la fin de l’apartheid et la difficile réentente entre les noirs et les blancs, qui jusque-là s’étaient entretués… Le grand Clint a l’excellente idée
d’utiliser le sport (en l’occurrence ici, le rugby), comme vecteur cathartique et rassembleur. C’est par le sport qu’une émulation collective va renaître et permettre d’abolir toutes les frontières
entre les habitants d’une même nation, même la couleur des peaux. Le cinéaste montre à l’écran une bonne utilisation politique du sport, qui permet de redresser tout un pays : c’est beau et pétri
de bons sentiments, mais peut-être un peu trop d’ailleurs… Toute la fin du film paraît du coup lourde et appuyée, bien trop démonstrative par rapport à son sujet. C’est dommage, surtout que l’on
sait Eastwood capable de plus de finesse et de subtilité que ça ! Mais bon, après tout, le message qu’il fait passer est légitime, on va donc dire que c’est pour la bonne cause… Sans compter que
Morgan Freeman est excellent en président travailleur et intègre, toujours pleinement préoccupé par son peuple, et que Matt Damon est tout à fait crédible en capitaine de l’équipe des rugbymens
badaboeufs!