vendredi 22 janvier 2010

Akoibon, d’Edouard Baer (France, 2005)

akoibon.jpg


Note :
star.gif


Quand Edouard Baer réalise un film, il est toujours assez étonnant de constater que ça ressemble à peu près à tout, sauf à du cinéma ! Ca pourrait être un sacré handicap, et pourtant Baer le
bateleur sait en tirer parti de toutes parts… En fait, on ressent tout de suite dans « Akoibon » une dimension très théâtrale, qui est probablement la discipline dans laquelle le comédien se sent
le plus à l’aise. Tout est très « mis en scène », plus que vraiment « réalisé », dans ce film, où les dialogues passent bien avant le scénario (comme à la scène…) et où la direction d’acteurs est
bien plus rigoureuse que la place ou les mouvements de la caméra. Et à propos d’acteurs, justement, on se régale ! Qu’il s’agisse des meilleurs amis ou collègues du grand Edouard (Nader Boussandel,
Poelvoorde, Atmen Kélif, l’inénarrable Gilles Gaston-Dreyfus…) ou qu’il s’agisse même de « vrais » acteurs (Jean Rochefort, Chiara Mastroianni ou même Jeanne Moreau, excusez du peu !), l’ensemble
du casting est excellent et on savoure leurs présences et leurs répliques à tous de bout en bout !

Bon, c’est vrai qu’il y a quelques longueurs, spécialement à cause du manque de punch d’un scénario paresseux et qui s’avère d’ailleurs très vite inutile… Tout commence avec un petit escroc chargé
de coincer le célèbre gérant d’un hôtel de luxe sur une île (on ne sait pas vraiment pourquoi…), qui va tomber sur un naïf amoureux de la fille de ce gérant qui vient de quitter sa femme et ses
enfants pour aller voir à quoi elle ressemble (ils se sont rencontrés sur internet…) et qui va lui proposer d’échanger leurs identités (ça, on ne sait pas vraiment non plus pourquoi… peut-être
parce que ?) Bref ! Tout ça tombe très vite à l’eau de toute façon (sur une île, ça paraît presque cohérent…) et l’ensemble penche alors du côté de la grosse farce absurde, entre théâtre
situationniste aux limites de l’impro (mais en réalité très écrit), blague potache ou grand n’importe quoi… Peu à peu, Baer élabore en fait une sorte de mise en abyme assez étonnante, peut-être
réfléchie (?) mais surtout plutôt marrante. Ca démarre avec la voix off qui rentre dans le champ, puis se fait carrément assassiner par un personnage. Ca se poursuit avec les propriétaires des
lieux où le film est tourné, qui s’introduisent dans la narration pour parler aux acteurs et essayer de partouzer avec eux (!). Et puis ça se termine dans un délire total, comme souvent avec la
troupe d’Edouard Baer d’ailleurs : tout le monde regarde la caméra et personne ne sait vraiment comment finir le film… mais au fond, quelle importance, dans la mesure où on a bien rigolé ? On
assiste en gros à un beau bordel filmé, qui dénote avant tout une furieuse envie de liberté !






























  • Plus










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire