vendredi 29 janvier 2010

Complices, de Frederic Mermoud (France-Suisse, 2010)

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Note :
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Sans vraiment renouveler le genre, "Complices" est un film de très bonne tenue dans l'univers poisseux du polar sombre et noir, voire un peu glauque et sordide... On remarque d'emblée sa
construction plutôt intéressante, faisant alterner les scènes où les policiers enquêtent sur le meurtre d'un jeune homme et celles où l'on voit ce jeune homme en flash-backs, avec sa copine, ses
"clients" (il se prostitue auprès d'hommes mariés), ou parfois même les deux à la fois (sa copine acceptant de participer à ses "plans" par amour)... Une telle structure narrative aurait pu
profondément casser le rythme du film, avec les multiples retours en arrière qu'elle implique, mais un montage habile et une dramatisation tout à fait bien menée rend le tout très fluide et
entraînant... L'atmosphère moite et crapuleuse est très bien rendue, avec en prime des scènes à la sensualité brute ou adolescente, entre dégoût d'un côté et beauté des corps de l'autre. Les corps
des adolescents sont d'ailleurs très bien mis en lumière, touchant parfois la grâce et s'opposant d'autant plus à ces corps d'adultes vieillissants laids et pervers, maintenus dans la pénombre et
symbolisant finalement la souillure et la compromission pour la jeunesse qui s'y frotte... Du côté policier, le couple de "partenaires" Emmanuelle Devos / Gilbert Melki fonctionne à merveille : les
deux se tournent autour sans vraiment se toucher, elle désespérée de ne pas trouver l'amour, même sur internet, et lui ne le cherchant même plus... Quant aux adolescents, leur histoire d'amour
demeure crédible, rendant bien compte des désastres de l'amour, de sa spirale infernale vers le crime, justement parce que quand on aime, on est prêt à tout, même à se rendre complice du pire ! A
l'écran, le jeune Cyril Descours s'offre sans limite, sans pudeur dans le rôle de Vincent, donnant son corps à qui le veut, usant de son magnétisme charnel pour parvenir à ce qu'il veut... Quant
aux "complices" du film, ils sont flottants : le mac et le prostitué dont il est amoureux, Vincent et ses clients ou Vincent et sa petite amie, complices dans le même crime... Sans compter la
manipulation "complice" du policier à la fin du long métrage, pour sauver la jeune fille perdue...






























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4 commentaires:

  1. je n'irai pas voir le film - j'en ai mare de ces films jouant avec le glauque ... mais ta critique est très intéressante à lire .
    bonne soirée

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  2. Ca me rapelle une blague...
    C'est Vincent et Rebecca qui se retrouvent 10 ans plus tard (On s'était dit rendez-vous dans dix ans...)
    Rebecca s'exclame :
    - Vincent ! Depuis le temps ! Mon vieux complice !
    - Oh je sais, la peau de mes couilles aussi.

    Ok, je sors.

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  3. ouch ! ça y est je l'ai comprise ! héhé... (le type juste un peu lent...)

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