samedi 30 janvier 2010

La colline a des yeux, d’Alexandre Aja (Etats-Unis, 2006)

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Note :
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Une famille dans laquelle tout le monde semble se détester traverse le désert dans une caravane. Une mauvaise route indiquée par un pompiste mal intentionné les mène droit en enfer… Parce que la
colline a des yeux pour les voir, mais parce qu’elle est surtout peuplée de créatures dégénérées et assoiffées de vengeance ! Le français Alexandre Aja signe là un remake extraordinaire d’un
classique de l’horreur signé Wes Craven. A-t-il réussi à dépasser le maître dans cette version d’une puissance indéniable et à la rare violence ? On tâchera de laisser à chacun se faire sa propre
idée, en évoquant cette « Colline a des yeux » comme une oeuvre nouvelle et originale…

Evacuons très vite le sous-texte politique pas idiot, mais qui n’est pas franchement non plus ce qui intéresse le plus le spectateur moyen du cinéma gore. En montrant des monstres qui sont en
réalité les victimes des essais nucléaires américains dans le désert, Aja ne fait pas qu’accuser le gouvernement des Etats-Unis pour son silence sur les conséquences de tels méfaits, il pose aussi
une ambiguïté forte sur la notion de bourreaux et de victimes dans son film. Qui sont les véritables coupables au bout du compte dans cette histoire ? Y’a-t-il le moindre personnage innocent devant
nos yeux ? La question est en tout cas posée…

La réussite de « La colline a des yeux » tient bien sûr avant tout à sa parfaite maîtrise formelle et à son talent méticuleux à faire monter l’horreur cran par cran, jusqu’à lui faire atteindre des
sommets dans l’abomination. On assiste ainsi à une gradation dans l’horreur, avec une alternance de scènes fortes qui jouent souvent sur l’accumulation rapprochée de la violence et d’autres moments
de courts répits, permettant aux personnages de se préparer à riposter… Le cycle infernal de la vengeance est présenté avec une puissance admirable ! L’efficacité des scènes d’horreur à nous faire
carburer à l’adrénaline tient tout à la fois à une mise en scène brutale et convaincante qu’à l’intelligence des situations présentées. Le film joue en effet sur les paradoxes des espaces, comme
l’intérieur et l’extérieur de la caravane, faisant se jouer différentes actions au même moment. Il parvient à nous démontrer aussi qu’on peut vraiment effrayer le spectateur avec une véritable
prison à ciel ouvert (ici, le désert) et pas seulement dans des lieux clos ou oppressants, véritables clichés du film d’épouvante. Le contraste entre le jour et la nuit prouve également que même en
plein jour, on est à l’abri de rien ! Quant à cette façon d’avoir littéralement mis des yeux à la colline, filmant constamment ses personnages en point de vue subjectif, comme s’ils étaient
observés en permanence par une puissance obscure et inconnue, elle renforce encore plus cette sensation de terreur qui parcourt tout le film pour le bonheur et la jouissance de ses spectateurs en
quête de sensations fortes !






























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9 commentaires:

  1. J'ai bien aimé ce film mais j'étais allée le voir au Festival du Film Fantastique à Bruxelles, fort connu pour son ambiance très bon vivant (les gens font leurs commentaires tout haut et les
    habitués ont leurs petits rituels). Hors de cette ambiance je ne sais pas ce qu'il vaut. De toute façon, ce n'est pas le genre de film que l'on regarde deux fois.

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  2. Bah mince alors!! Tu aimes ce film? Et bien je vais te surprendre mais pas moi...ça n'a pas d'intérêt je trouve...Mat Castle lui aime mais bon...

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  3. C'est le genre de film que j'aime :)
    J'adore les films gores et les films d'horreur.
    Et pour un remake, il est vraiment réussit.
    Parce que faut avouer que même si l'original est très bien, il a quand même prit un sacré coup de vieux :)

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  4. J'adore ce film. Il fait partie pour moi d'une des meilleures réussite dans les genre de ces dernières années avec les films de Rob Zombie.

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  5. Tout à fait d'accord, Zirko, c'est avec The Devil's reject de Rob Zombie, Wolf Creek, The Descent, Martyrs, Morse, La dernière maison, Hostel 2 et Jusqu'en enfer un des meilleurs films de genre de
    la décennie !
    Je trouve notamment que la ville nucléaire fantôme est une idée de scénographie autant que de mise en scène absolument géniale.
    Et je trouve, au contraire, Tiger Lilly, qu'il s'agit d'un film qui gagne à être revu tant il est bien plus qu'un film d'horreur. Il est un film, tout court, avec une vraie mise en scène. et non
    des moindres !
    Par contre, sa triste suite est vraiment calamiteuse... Un vrai navet... Mais il y avait déjà ce décalage entre les deux films de l'époque.
    Mais je ne suis pas tout à fait  d'accord avec Nova, pour avoir revu La colline version Craven il y a peu de temps, je trouve, au contraire que le film a gardé une sauvagerie et un visuel,
    certes datés, mais pas vieillis...
    Par contre, incontestablement, le film d'Aja est supérieur à l'original et devrait traverser les années avec une plus grande aisance

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  6. Un très bon film de genre. Il ma tenu en haleine jusqu'au bout.

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  7. C'est bien de l'avouer^^
    Personne n'a tout vu et il est pas trop tard pour le voir
    L'original de Wes Craven, je l'ai vu après celui de Aja...par pure curiosité :)

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  8. Ben le genre "torture porn movie" j'ai du mal à encaisser...On en discute d'ailleurs avec Castle et je suis un peu réfractaire à ce genre que je trouve "dangereux"...c'est un avis vraiment
    personnel....

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  9. Pas du tout convaincu par ce remake coup de poing, certes modernisé, du film de Craven, mais qui se vautre dans le putassier triomphaliste à la fin, à l'endroit même où son prédecesseur nous
    laissait en plan de manière génialement équivoque.

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