lundi 17 janvier 2011

Tron : l’héritage, de Joseph Kosinski (Etats-Unis, 2011)



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Note :
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Sortie nationale le 9 février 2011



 



Si vous avez raté le premier « Tron » réalisé en 1982, sachez que vous n’aurez aucune peine à comprendre cette suite, tant l’histoire s’avère réduite à son minimum syndical… En gros, un jeune
homme à la tête d’une riche entreprise informatique héritée de son père mystérieusement disparu il y a vingt ans a bien du mal à assumer un tel « héritage ». Du coup, ni une ni deux, il se lance
sur les traces de son paternel et finira par le retrouver après avoir été aspiré dans un jeu vidéo (le fameux « Tron ») où tout semble avoir mal tourné depuis longtemps, dans la mesure où un
personnage mégalo du jeu a pris le pouvoir sur son créateur, le père de notre jeune héros, depuis tout ce temps prisonnier au sein de ce monde virtuel !

En terme de contenu, « Tron Legacy » est du coup bien décevant, y’a pas à dire, d’autant que certaines idées tout juste esquissées auraient gagné à être un peu plus développées. On pense
notamment aux passages entre les mondes réels et virtuels par les êtres humains ou les personnages du jeu vidéo, qui auraient pu donné lieu à une réflexion moderne à la « Matrix » sur les degrés
de réalité, remise à jour à l’ère des jeux vidéos de plus en plus « réalistes »… On passera également sur les morales neuneus du genre « la perfection n’existe pas », mouah ah ah ! mais surtout
sur un finale simpliste et bêtifiant qui cherche à canaliser la fougue de la jeunesse sur la voie de la responsabilité (politiquement de droite, donc !) : le jeune héros décide en effet
finalement de ne pas suivre les pas de son père (qui a fait mumuse dans un jeu vidéo pendant vingt ans au lieu de s’occuper de sa famille) et d’assumer pleinement son poste de PDG d’une
multinationale clé en main ! En gros : on arrête les jeux et les conneries et on se met au boulot… Ah oui, parce que j’ai oublié de vous dire qu’au début du film, le héros est un gros glandeur
qui se la joue rebelle une fois par an en piratant le système de la société familiale : attaquer l’endroit même où l’on est le patron, en voilà une rébellion de folie !

Mais au fond, peu importe tout cela, puisque l’atout majeur du film se situe bien entendu ailleurs : dans ses effets spéciaux et dans l’univers qu’il a su fabriquer… Et de ce côté-là, c’est sûr
que « Tron » est une très jolie réussite ! On se retrouve plongé corps et biens dans un monde virtuel ébouriffant, à l'esthétique soigné, plein de jolies images et de scènes d’action
impressionnantes et originales. L’univers graphique, forcément très inspiré des jeux vidéos d’antan, joue sur les contrastes avec beaucoup d’habileté et de bonheur : le noir s’oppose à des
couleurs très vives, la lumière à l’ombre, les lignes droites aux courbes, le design retro 80’s à des touches de styles bien plus modernes… L’environnement musical, composé par les Daft Punk (qui
font d’ailleurs une petite apparition clin d’œil plutôt réjouissante dans le film), participe bien entendu à l’atmosphère enveloppante et irrésistible dans laquelle plonge le spectateur hypnotisé
par cette débauche incessante d’images et de sons, une façon convaincante de lui en mettre « plein les yeux et les oreilles », comme on dit… « Tron » s’impose alors comme une pure « expérience »
de cinéma.

Au milieu de cet univers factice impressionnant reste encore quelques « mortels » acteurs bien réels, comme Jeff Bridges, que l’on voit d’ailleurs affronter son avatar de synthèse rajeuni de vingt ans, dans une belle métaphore temporelle… Deux jeunes
chiens loups tout frais et tout fougueux viennent également briguer le haut de l’affiche : le très beau Garrett Hedlund, parfaite incarnation de l’aryen contemporain selon Disney, et la très sexy
Olivia Wilde, personnage fictif aux formes bien concrètes, et sauvage comme tout !

Quant à la vision du film en 3D, toujours un peu perturbante et douloureuse pour mes yeux trop habitués à voir le monde en version plate, reconnaissons-lui ici une certaine intelligence. On sent
en effet que la mise en scène a été pensée et étudiée pour le relief, privilégiant les plans plus stables, plus longs ou plus fluides, et cherchant plus l’immersion du spectateur qu’une esbroufe
visuelle trop facile. Des efforts sont ainsi faits pour s’adapter aux contraintes d’un nouveau cinéma transitoire, dont l’aboutissement devrait se trouver dans des projections en 3D sans ces
insupportables lunettes ! Pourvu, simplement, que la transition ne soit pas trop longue…































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7 commentaires:

  1. Bien ???


    Non c pas possible. Pas vu mais à te lire, il est où le bien ?

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  2. Salut mec, envoie ton adresse sur 3615@asbaf.fr, je t'envoie un joli badge.


     


    Bise

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  3. Au lire de la critique, je m'attendais à une meilleure note. Sinon c'est exactement ce à quoi je m'attendais: un blockbuster

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  4. 1) Tes commentaires sont désormais validés...désolé!!


    2) Tron est bien mais question histoire on a presque l'impression d'être devant un remake des scènes d'action.


    3) JE VEUX ET J'EXIGE UN BADGE Phil Siné!!

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  5. Cet avis me va. Je lui trouve rigoureusement les mêmes défauts et qualités. Quant à la tête digitale de Bridges  elle me révulse.

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  6. papa tango charlie9 juin 2012 à 05:05

    Je suis encore sous le choc de cette critique que je viens de découvrir ;) : il s'agit de mon film culte et il n'y a pas un mot sur mes deux personnages préférés: Castor et Gem.


    Bon, le film est peut être moyen, mais c'est toujours un ravissement quand je le revois en 3D et quand je suis en train de rouler avec la bande son... ^^ 

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  7. tu parles du film original sans doute ? à vrai dire je ne l'ai pas vu... seulement cette pseudo suite, que j'ai trouvé assez plaisante en fait...

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