Note :
Sebastian est un jeune réalisateur qui débarque en Bolivie avec son équipe pour tourner un film engagé sur l’arrivée des disciples de Christophe Colomb en Amérique et l’asservissement qu’ils ont
alors fait subir aux peuples autochtones. Si le lieu de tournage a été choisi pour la beauté et l’ampleur de ses décors naturels, on comprend peu à peu que c’est en grande partie aussi parce que
la main d’œuvre n’y coûte presque rien et que c’est une aubaine formidable pour les producteurs de faire baisser drastiquement les coûts de tournage… Guidé par sa seule passion et la grandeur de
l’art cinématographique, Sebastian va même engager un homme de la population locale pour l’un des rôles principaux, par souci d’authenticité et de naturel ! Sauf que cet homme est un agitateur et
qu’il va se retrouver à la tête d’un mouvement de lutte contre la privatisation de l’eau, enjeu vital pour la survie d’un peuple déjà largement démuni… Devant le vent de révolte qui souffle
autour d’eux, l’équipe de tournage se doute que l’avenir du film risque d’être compromis d’un moment à l’autre.
En superposant plusieurs histoires, « Même la pluie » multiplie des questions socio-politiques importantes, mais évoque aussi bien l’intérêt et la force de l’art. En mettant en parallèle la
conquête du « Nouveau monde » évoquée par le film et l’exploitation (même inconsciente, dans un premier temps) du peuple bolivien par l’équipe de tournage, le film pose en effet la question du
néo-colonialisme actuel, engendré par la mondialisation. « La guerre de l’eau » qui se joue entre la population et les autorités relève également de ce principe : il s’agit bien des intérêts
financiers privés d’une multinationale américaine qui viennent asservir et assoiffer tout un peuple… Le pire est que cette histoire s’inspire d’évènements qui sont réellement survenus en Bolivie
en 1999-2000.
Porté par un très beau souffle de la mise en scène, que l’on sent décoller au fur et à mesure que la révolte gronde, on reste sensible à un beau film, social et engagé. On est touché par les cas
de conscience qui se jouent dans les choix déchirant des deux personnages principaux, Sebastian et Costa, magnifiquement interprétés par le sensible Gael Garcia Bernal et le plus viscéral Luis
Tosar. Le film parle ainsi avec force d’engagement moral, qu’il s’agisse de prendre parti pour les opprimés ou d’aider les faibles, ou qu’il s’agisse de continuer à filmer ou d’y renoncer. La
réflexion menée par la réalisatrice Icíar Bollaín sur la question des images s’avère d’ailleurs passionnante ! Si Sebastian a bien du mal à renoncer à son film, que ce soit pour la grandeur de
l’art ou pour sa puissance à porter un message et à dénoncer, une jeune fille chargée de filmer le tournage se met quant à elle à créer des images plus documentaires avec sa caméra, justement sur
le conflit en cours. Doit-on filmer pour dire ou bien agir au péril de sa vie, c’est un débat impossible que se propose d’illustrer le film à la fin en suivant les parcours parallèles de Costa et
Sebastian dans un pays en train d’imploser…
ce que tu décris n'est pas faux, mais que c'est naïf comme oeuvre. Ken Loach a parfois su trouver un équilibre dans ces scénarios pro-prolo (je préfère les films prolo que les films bourgeois de
RépondreSupprimertoute manière). Ici la trame s'éfile, manque de vrai engagement sauf de dire "oulala les méchants qui piquent de l'eau". J'aime pourtant les acteurs, mais tout est trop surligné.
bah des fois j'aime bcp les choses appuyées... ;)
RépondreSupprimeret puis j'ai peut-etre plus été sensible à la réflexion sur l'oeuvre : à quoi sert-elle ? doit on la continuer coût que coûte ? etc.