dimanche 30 janvier 2011

Faster Pussycat ! Kill ! Kill ! de Russ Meyer (Etats-Unis, 1965)



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Note :
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Trois gogo danseuses partent en virée dans leurs petits bolides de course, pour chercher un peu l’aventure en plein désert. Elles tombent sur un petit couple dont le mâle se la pète un peu trop,
elles le défient à la course (son domaine), gagnent (façon métaphorique de le castrer), le tuent méchamment et kidnappent sa copine… Elles finissent leur course folle dans une ferme isolée où un
vieux vicelard vit avec ses deux fils et un beau magot caché, sur lequel les filles voudraient bien mettre la main…

Film d’exploitation mythique de Russ Meyer, pour lequel le cinéma rime forcément avec des filles à gros seins, « Faster Pussycat ! Kill ! Kill » est un festival de chattes en furie ! Inversant
les rapports homme / femme, le film montre des femmes fatales complètement autonomes et prêtes à se passer des hommes… En dépit de leurs (gros) arguments féminins, elles font d’ailleurs tout
comme des mecs : elles conduisent, elles se battent avec les poings, elles se bastonnent même virilement, elles jurent comme des Chartier, elles se comportent vulgairement et elles respirent le
sexe à pleine poitrine ! Mais loin d’être un film féministe, l’œuvre de Russ Meyer met en scène des femmes vicieuses, cupides et vénales… Le long métrage s’ouvre d’ailleurs sur une étrange
introduction, dans laquelle une voix off tient un discours incitant les hommes à se méfier des femmes, qui sous la douceur et le charme de leurs apparences peuvent renfermer des monstres froids
et pervers ! On pense également à la réflexion d’un personnage masculin, qui déclare que ces femmes tiennent « plus de l’étalon que de la jument », tant elles ont l’air difficile à amadouer et à
dresser, comme ce que l’on doit faire d’une femme, en principe, à cette époque… Pourtant, malgré une présentation peu flatteuse de la femme, on ne peut pas dire non plus que les hommes soient
bien plus à l’honneur dans le film : ils sont en effet décrits pour la plupart comme stupides, impuissants ou vicieux… Ainsi, sans être parfaitement misogyne, Meyer procède même peut-être à une
telle inversion des sexes, avec ces femmes viriles et dominatrices, que justement son film en deviendrait presque… féministe ?!

La mise en scène est incroyable ! Dynamique en diable, elle semble mimer la furie de ces femmes sauvages et « viriles » comme de vraies tigresses : montage haché, cadrages racoleurs, plans
évoquant souvent le western (genre de prédilection pour les « mâles)… jusqu’à des situations caricaturales ou carrément kitsch ! Le tout est assez tordant, surtout que les dialogues semblent
parfois codés et les personnages entretiennent entre eux de bien curieuses relations. Les filles se trémoussent parfois ensembles, se rejoignent pour jouer comme des folles dans un lac ou sur le
sable… Mais les allusions à leurs bonheur d’être ensembles et à leur homosexualité potentielle sont bien évidemment sibyllines. Les métaphores sexuelles sont quant à elles plus explicites et
rendent par leur caractère décalé le tout encore plus drôle et jouissif !

Culte, le film est encore aujourd’hui une référence du cinéma d’exploitation des années 60/70. A noter par exemple que Quentin Tarantino s’en est d’ailleurs très largement inspiré pour son «
Boulevard de la mort », avec ses femmes fatales en grosses cylindrées !



 



Mise en perspective :



- « Lesbiennes et tueuses » : des filles qui « en ont » !































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