lundi 3 janvier 2011

[Critique] L’art d’aimer, d’Emmanuel Mouret



art_d_aimer.jpg



L’art d’aimer, d’Emmanuel Mouret (France, 2010)



Sortie le 23 novembre 2011



Note :
star.gif

star.gif




Avec « L’art d’aimer », le réalisateur des savoureux « Changement d’adresse » et « Un baiser s’il vous plaît » nous replonge encore dans les aléas de l’amour contemporain, redessinant mine de
rien avec drôlerie et élégance une carte du tendre moderne, entre subtiles hésitations et badinages souvent ironiques… Sauf que cette fois-ci, il se permet même de convoquer les auteurs antiques,
donnant à son film le titre d’une célèbre œuvre du poète Ovide, dans laquelle il offrait à ses lecteurs tous les secrets de la séduction amoureuse ! C’est ainsi que sous la forme d’un patchwork
des situations amoureuses, Emmanuel Mouret passe en revue cet « art d’aimer » qui de tout temps a été l’une des plus grandes préoccupations des hommes, illustrant avec malice des expressions plus
ou moins idiomatiques sur le thème de l’amour et du désir…

"Il ne faut pas refuser ce que l’on nous offre", "Le désir est inconstant", "Sans danger, le plaisir est moins vif"… Le film est ponctué de cartons avec autant de phrases sibyllines qui
accompagnent chacun des sketchs portés à l’écran, ayant tous pour point de départ des notes que le cinéaste avait prises sur un carnet depuis plus de dix ans. Le résultat est tout simplement
délicieux : porté par une mise en scène assez fine et joliment discrète (de la douceur, du plan séquence modeste, des cadrages rigoureux…), « L’art d’aimer » enchâsse avec bonheur et habileté les
situations et les dialogues qui n’ont de cesse de jouer avec la langue, la musicalité, l’inattendu, la fantaisie… Il faut dire aussi que  les acteurs participent largement à cet état de
grâce par une interprétation toujours parfaitement adaptée : François Cluzet et Frédérique Bel, Julie Depardieu et Judith Godrèche, Ariane Ascaride et Philippe Magnan, Gaspard Ulliel et Elodie
Navarre… autant de couples aux charmes et aux talents scéniques indéniables !

Si le travail de Mouret se rapproche assez de celui d’un Rohmer, notamment à travers cet art du dialogue et cette jolie façon de « badiner avec l’amour », l’auteur de « L’art d’aimer » sait
pourtant très bien tirer son épingle du jeu afin de s’en émanciper avec virtuosité ! "Ce qu'il y a en commun, c'est en effet, une thématique, un goût du dialogue. Mais Rohmer, par exemple,
travaille avec beaucoup de rigueur, alors que mes films sont beaucoup plus fantaisistes." Mais cette fantaisie n’est cependant pas symptomatique d’une absence de rigueur comme semble le penser
ici Emmanuel Mouret : elle serait plutôt l’imposition parfaite de son art propre, la façon qu’il a de se démarquer de ses aînés et de proposer son propre style, à la fois décalé, décomplexé,
ancré dans son temps et surtout parfaitement identifiable… Mouret est décidément, et sans doute plus que jamais, un grand auteur !































  • Plus










7 commentaires:

  1. Mouret signe encore un beau film sur les méandres de l'amour mais les acteurs jouent de façon trop peu naturel et le tout manque de fluidité... Bien écrit mais ça manque d'émotion... 2/4

    RépondreSupprimer
  2. Moi j'ai pas accroché du tout. J'ai trouvé ça trop formel, trop académique, trop universitaire. Pas assez de chair à mon goût (et non je ne parle pas de sesque :p )

    RépondreSupprimer
  3. La comédie romantique chorale dans toute sa légèreté, avec l’écriture délicatement maniérée de Mouret et les situations gênées et cocasses qu’il affectionne tant. Le réalisateur, qui a l’habitude
    de tenir le rôle principal, l’abandonne pour une fois à une pléiade d’acteurs célèbres. Ce faisant, il dilue son intrigue et la portée morale de son étude. Le résultat est plaisant mais inégal.
    Ma critique :
    http://tedsifflera3fois.com/2011/12/07/lart-daimer-critique/

    RépondreSupprimer
  4. Là on est d'accord. Le film de Mouret est une petite chose agréable et sans prétention. Un peu en -dessous de ses précédents films mais toujours très agréable à savourer.

    RépondreSupprimer
  5. J'avais sansdoute déjà un apriori en allant le voir, j'ai trouvé le tout vraiment fade, sans couleur.


    Pourtant j'avais aimé la drolerie de ses précédents films.


    J'étais sans doute pas d'humeur ce jr là !


     

    RépondreSupprimer
  6. Alors on peut aller voir un film juste pour un acteur ? Si oui ça m'arrangerait ! Because Stanislas Merhar of course .... tiens au fait, Nettoyage à sec pourrait s'intégrer dans ta liste "gay".
    Un premier rôle, un premier Cesar.


     


     

    RépondreSupprimer
  7. ah, ma liste... en fait, elle pourrait faire des kilomètres ! :)

    RépondreSupprimer