Note :
A corps et à crocs !
Après « La vague », film brillant qui mettait en scène l’expérimentation dans une salle de classe d’un régime totalitaire qui tourne mal, Dennis Gansel revient avec « Nous sommes la nuit », un
film assez fendart sur une meute de vampires lesbiennes… Si les deux sujets peuvent paraître très éloignés l’un de l’autre, ils forment pourtant un tout bien cohérent aux yeux du réalisateur
allemand : « ces films parlent de séduction et de tentation, et mettent en scène des personnages qui découvrent un nouveau monde, une nouvelle expérience ». En effet, « Nous sommes la nuit » peut
être lu comme un nouveau récit d’apprentissage passionnant, celui de Lena, jeune sauvageonne des rues habillée comme un garçon et ne vivant que de rapines, qui va avoir accès un monde plus
féminin et facile, où tout devient alors possible, en se faisant mordre par la belle et sulfureuse vampire Louise, à la tête d’un trio vampirique ultra classe et sophistiqué…
Tout en respectant assez fidèlement le mythe et les traditions des vampires (la soif de sang humain, les dangers de l’exposition au soleil, l’absence de reflet dans les miroirs, etc.), Gansel
sait cependant imposer un renouvellement du genre assez intéressant et amusant. Dans le monde de la nuit, les vampires sont devenus une population exclusivement féminine, ayant fini par éliminer
le mâle, considéré comme un être primaire et stupide… Si le film prend ainsi une consonance féministe à qui saura la saisir, la « lesbienne attitude » et les excès de féminité des personnages (le
maquillage, les tenues vestimentaires époustouflantes, les comportements hyper sensuels…) ne manqueront cependant pas de stimuler les instincts les plus primaires des spectateurs masculins, qui
sauront bien largement trouver leur compte dans ce déferlement de poses sexy en diable et d’action boostée à l’adrénaline pure : une sorte de féminisme bien testostéroné, en somme !
Car ne le cachons pas, « Nous sommes la nuit » est avant tout un film incroyablement jubilatoire dans sa forme, une sorte de série B délirante et péchue. La mise en scène nerveuse, accompagnée
d’une bande son très jeune et rock’n’roll, traverse un long métrage dans lequel on ne s’ennuie jamais ! Un montage haché et une caméra en mouvement perpétuel finissent de nous emporter dans le
tourbillon des nuits berlinoises vampiriques et sanglantes… On assiste à des séquences incendiaires portées par un grain de folie et une inventivité qui font vraiment plaisir à voir : certaines
scènes de bastons entre filles, parfois quasi aériennes, sont géantes (et planantes), et les effets spéciaux sont classes et soignés ! Sans compter que l’intrigue suit un fil tragique et
romantique quasi racinien : l’amour de Louise pour Lena, non partagé, la conduira dans une folie destructrice à la « Phèdre », et Lena aura bien du mal à gérer ses émois pour un jeune flic bien
trop humain pour ses crocs…
Mise en perspective :
- Twilight – Chapitre 3 : Hésitation, de David Slade (Etats-Unis,
2010)
- Morse : Let the right one in, de Tomas Alfredson (Suède, 2009)
Il s'est fait descendre dans Mad Movies. Le journaliste était déçu par l'absence de scènes hots! Pourtant quand on voit à l'affiche on s'attend à ces scènes. ^^
RépondreSupprimerj'ai vraiment la haine de chez haine
RépondreSupprimerle film en lui-mêm rien à dire ; un excellent long métrage bien réalisé, bien joué
original et tout et tout
LE point noir mais quel point noir : quand je vais voir un film étranger c'est pour entendre la langue du pays (j'ai vu tous les succès allemands, "good bye lenin" "l'expérience","la bande à
baader","la vague" dans la langue de Goethe, idem pour les films italiens, espagnols, sud coréens, hong kongais etc....)
c'est par respect pour le travail vocal des acteurs (la voix fait partie du jeu alors que le doublage n'est qu'une réinterprétation malgré l'immense talent des comédiens qui se prêtent à ce jeu
là)
pour "Nous sommes la nuit" j'ai eu le droit à la soi-disant version internationale où les comédiens allemands sont post synchronisés par d'autres en anglais
outre les défauts (légers décalages avec le mouvement des lèvres) je trouve que le procédé est grossier et manque de panache
je ne sais pas si c'est du fait du metteur en scène ou des personnes qui vendent le film à l'export, mais mon plaisir a été sérieusement gâché
et je te confirme que la piste allemande existe
RépondreSupprimercar je suis allé voir du côté d'un torrent (opppppppps)
que le film existait bien en allemand
on revient à de meilleures perpectives
j'ai juste vu un extrait de deux minutes
et tout d'un coup : magique
j'attendrais un support numérique pour me le refaire
;)
salut à toi
RépondreSupprimerpremière fois que ça m'arrive cette expérience (très mauvaise)
et je peste encore
1 film de genre à sa manière qui dégage effectivement 1 certaine fascination similaire à La Vague; moi aussi j'aurais préféré la vraie VO en allemand!
RépondreSupprimeroui en effet, on arrive à trouver des corélations avec le film précédent du cinéaste, malgré leurs aspects opposés a priori...
RépondreSupprimer