vendredi 28 janvier 2011

Shahada, de Burhan Qurbani (Allemagne, 2011)



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Note :
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Pour son premier film, Burhan Qurbani signe une œuvre ambitieuse… Peut-être trop, sans doute : à trop vouloir en faire et en dire, il rend son film trop « plein » et finit par en gâcher la
lisibilité… La mise en scène est elle aussi à l’image du cinéaste : jeune et éclectique, mais parfois aussi du coup un peu clinquante, brouillonne et maladroite. Le scénario manque de rythme et
d’une structure plus rigoureuse, et les destins des personnages se croisent de façon sans doute trop forcée et artificielle…

Ceci étant dit, et si l’on passe outre ces quelques réserves, on ne peut qu’applaudir le talent plein de promesses du réalisateur, notamment pour dresser les portraits de magnifiques personnages
! Il choisit ici de s’attacher au sort de trois jeunes gens, allemands de confession musulmane, confrontés à des cas de conscience leur montrant des dilemmes inconciliables entre leurs croyances
et leurs actes… Ismaël est un flic avec une vie de famille paisible, pour qui tout va basculer lorsqu’il recroise une jeune femme à qui il a fait du mal il y a quelques années. Maryam va verser
peu à peu dans le fondamentalisme après la souffrance laissée par un avortement clandestin. Quant à Sammi, il se refuse à accepter l’attirance qu’il éprouve à l’égard d’un autre garçon qui
travaille avec lui…

Ces trois-là sont en réalité rongés par la culpabilité de leur faute, qui n’est rendu insupportable à leurs yeux qu’à l’aune de leur religion et du fameux « shahada », la profession de foi
islamique… Puisant dans sa propre vie, Burhan Qurbani parvient à s’extraire des clichés habituels et à proposer un vrai regard, humain, authentique, compatissant, à l’égard de ces jeunes gens… De
plus, il impose une image positive des musulmans, notamment à travers le personnage de l’Imam, d’une intelligence et d’une tolérance apparemment à toute épreuve !

En dépit de ses imperfections, le film nous proposent quoi qu’il en soit des personnages intenses et attachants, tous brillamment incarnés par leurs interprètes ! Si la forme se laisse parfois
tomber dans les pièges du débutant, la matière paraît quant à elle bien là, bien présente, et l’on ne peut qu’avoir hâte alors de découvrir de quoi sera prochainement capable ce nouveau cinéaste
prometteur !



 



Mise en perspective :



- La critique du film sur Tadah ! Blog































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2 commentaires:

  1. L'avis de 2 Lyonnaises qui ont fréquenté le CNP des Terreaux ce week-end : nous avons aussi décelé de petites maladresses dans le scénario mais le tout nous paraît franchement
    prometteur. En effet nous découvrons en te lisant que le réalisateur est tout jeune et qu'il s'agit de son premier film. Les doutes et les interrogations des 3 protagonistes les rendent
    d'autant plus humains et attachants. C'est un peu comme si se dévoilait, sous nos yeux écarquillés, le petit frère de Fatih Akin ;)

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  2. mais qui est donc la 2e lyonnaise ??!! que de mystère...


    oui c'est un peu dans la même vague que fatih... télérama parlait de kieslowski, j'ai trouvé ça un brin exagéré quand même...


    à samedi !! ;)

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