jeudi 27 janvier 2011

Le Canardeur, de Michael Cimino (Etats-Unis, 1974)



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Note :
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Premier film réalisé par Michael Cimino, « Le Canardeur » se situe à une époque charnière du cinéma américain et semble procéder à une synthèse entre l’ancien et le futur, entre le classicisme et
le modernisme… En sublimant les paysages américains à l’écran et en transformant ses personnages en archétypes, le cinéaste penche souvent du côté du pur western, avec d’ailleurs beaucoup d’éclat
et de talent ! Mais un western où les chevaux des cow-boys et des braqueurs de banques auraient été remplacés par des voitures de sport décapotables… Un humour grotesque et très étonnant vient
lui aussi bien souvent désamorcer un simulacre de mythologie filmique !

L’histoire ressemble à celle de n’importe quel western, au cours duquel les personnages pourront faire la démonstration de leur virilité : John Doherty (surnommé « thunderbolt »), ancien braqueur
réputé, se cache sous la soutane d’un pasteur, quand ses anciens coéquipiers le retrouvent, pas très contents, persuadés qu’il s’est tiré avec le fric de leur dernier hold-up… Heureusement, un
voleur de voiture jeune et fougueux, se faisant appeler « Lightfoot », passe par là et le sauve de la mitraille ! En fait, l’argent avait été caché dans une école qui a aujourd’hui disparue :
Thunderbolt et Lightfoot, finalement rattrapés par leurs poursuivants, vont tous finir par faire équipe pour se lancer dans un nouveau casse important…

Dis comme ça, ça a l’air bateau, mais tout est pourtant constamment détourné ou abordé d’une façon totalement inhabituelle. Les personnages, à commencer par celui de Clint Eastwood, respirent une
forme de mélancolie, liée à leur âge avancé et à un passé gâché. Et puis il y a surtout ces gags complètement délirants et impromptus, qui donnent au film une dimension plus humaine et sensible.
Avant de faire leur « grand coup », la bande doit d’abord gagner de l’argent pour le préparer et accepte toute une série de petits boulots merdiques, comme celui de glacier : il faut les voir
tous défiler à la queue leu leu dans leurs petits camions à glaces pour aller vendre leur marchandise aux enfants… Bref ! On se marre quand même bien…

Mais le plus incroyable de ce film inclassable demeure sans doute la figure de Jeff Bridges, volant littéralement la vedette à Eastwood dans son rôle de Lightfoot, jeune chien fou aux mœurs
déviantes et modernes ! Dès les premiers plans, il a carrément l’air d’un pédé dans son pantalon en cuir trop serré, puis dans sa voiture de sport genre « je m’expose à mort, regardez-moi comme
je suis trop beau et trop cool dans ma caisse de tapiole ! » Plus tard, il devra même se travestir en femme pour les besoins du hold-up ! Les allusions fourmillent ainsi à son égard au cours du
film, avec entre autre sa façon de tortiller du cul ou de rire comme une petite folle. Le duo qu’il finit par former avec Thunderbolt relève quasiment du parfait petit couple d’homos modernes,
qui s’assument totalement : dialogues cryptés, conduite côte à côte en décapotable, échange de gros cigares, etc. Un film complètement gay, en somme, dissimulé sous des allures de « buddy movie »
viril et testostéroné !































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5 commentaires:

  1. Jeff Bridges à la fois touchant et désinvolte est en fait le personnage le plus intéressant. Le film démarre comme une course poursuite avant de dévier sur un braquage qui termine mal. Scénario
    solide qui unit parfaitement légèreté de la forme à l'émotion du fond. Très bon film. 4/4

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  2. Comme tu en parles ça a l'air d'être un film gay, c'est quand même exagéré...

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  3. Gay ou pas c'est un film que j'aime à la folie et qui me fait pleurer des rivières à chaque fois...

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  4. salut


    j'ai toujours  trouvé ce film assez bizarre dans le sens où c'est un excellent long métrage qui pati d'une triste fin


    je n'aime pas tout le temps les happy end mais j'adore quand les héros s'en sortent d'une manière ou d'une autre (ou quand une porte de sortie est entre ouverte)


     

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  5. tout à fait


    je ne dis pas le contraire


    mais j'aime les héros américains purs et durs


    suis un nostalgique ;)

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