lundi 10 janvier 2011

Je suis un No Man’s Land, de Thierry Jousse (France, 2011)



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Note :
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Sortie nationale le 26 janvier 2011



 



Après l’avoir aperçu dans divers seconds rôles au cinéma ces dernières années, il semblait logique que l’on retrouve un jour le (d’habitude plutôt) chanteur Philippe Katerine dans son premier
grand rôle d’acteur pour un film ! C’est donc désormais chose faite avec « Je suis un no man’s land », dans lequel il incarne étonnamment un chanteur, qui plus est se prénomme Philippe… Le côté
loufoque du personnage, tout comme les drôles d’aventures qui vont lui arriver, finissent de nous convaincre que ce rôle lui a été écrit sur mesure, tant il correspond à ce à quoi il nous a déjà
habitué dans toutes ses vies et carrières précédentes…

Tout commence ainsi avec le fameux Philippe, qui après un concert va se retrouver nez à nez avec une fan un brin hystérique dans sa loge. Peu farouche, il va néanmoins la suivre jusque dans une
maison isolée au milieu de nulle part, excité probablement par ses propositions lascives… Cernant mieux la folie de la jeune femme en découvrant des posters de lui grandeur nature dans la maison,
il prendra alors la fuite par la fenêtre, comme il le fait visiblement assez régulièrement, chose que nous constaterons un peu plus tard dans le film. Mais sa nuit est cependant loin d’être
terminée, puisque d’autres surprises assez incroyables l’attendent encore : perdu en pleine campagne, il va croiser un cheval furieux et une ornithologue évanescente, avant de se retrouver dans
la maison où il a grandi, face à ses parents en pyjamas… A partir de là, les jours qui vont suivre vont être comme une malédiction pour Philippe, qui va se retrouver coincé dans le petit village
de son enfance, avec l’impossibilité physique assez mystérieuse de ne pouvoir en partir !

Le film réussit très bien à instaurer une atmosphère très particulière et décalée, à la frontière entre le rêve et le réel. Le poétique et le prosaïque se mélangent dans une forme assez étonnante
et finalement plutôt ludique. Bon, c’est vrai que tout n’est pas franchement réussi, que le rythme reste un peu à la traîne parfois et que l’on s’ennuie par ci par là, mais le ton assez
improbable de l’ensemble parvient à un pouvoir de fascination inattendu. Les scènes nocturnes en forêt relèvent d’un onirisme saugrenu, entre romantisme et trivialité pour le personnage de
Philippe et de la femme dont il tombe amoureux, incarnée par une étonnante Julie Depardieu… Mine de rien, sous des faux airs de comédie, le film sait aussi nous emmener sur des sentiers imprévus
: on assiste finalement à un très beau portrait familial, bien que décalé, à travers ce retour aux sources du chanteur célèbre dans le modeste foyer de ses parents. La maladie de la mère ajoute
également au tableau une dose de drame osée, mais plutôt payante et joliment humaine…

Terminons enfin sur une évocation de « l’acteur » Philippe Katrine, qui par son jeu constamment aérien et à côté de la plaque sait créer une intensité dramatique vraiment charmante et novatrice.
Il a toujours ce regard absent, qui semble voir sans regarder, à moins que ce ne soit l’inverse, et ces façons hésitantes, cet air qu’il prend de toujours se trouver là où il est comme par
erreur, ce qui le rend d’ailleurs si joliment énigmatique et judicieusement attachant…































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2 commentaires:

  1. Eh, mais tu as commencé le Festival d'hiver sans le dire :


    http://chris666.blogs.allocine.fr/chris666-289921-festival_dhiver_sur_christoblog.htm


    Ca te dirait de participer ?

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  2. héhé, merci de ta proposition... j'avais déjà repéré ton festival d'automne, mais je l'avais trouvé trop contraignant pour moi (s'il faut voir tous les films proposés en fait...)

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