mercredi 26 janvier 2011

[Critique] Elvira, maîtresse des ténèbres, de James Signorelli



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Elvira, maîtresse des ténèbres, de James Signorelli (Etats-Unis, 1988)



Note :
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Film culte par excellence, « Elvira, maîtresse des ténèbres » exploite un personnage haut en couleurs (mais pourtant intégralement vêtu de noir) créé par l’actrice Cassandra Peterson pour la
télévision : mélange délirant entre une Morticia Addams (mère de la célèbre famille…) et une héroïne à forte poitrine issue d’un film de Russ Meyer, elle est à l’origine la présentatrice déjantée
à l’érotisme macabre d’une émission à la gloire des plus belles pépites du cinéma de série Z !

On retrouve ainsi cet incroyable personnage sur grand écran, animé pour l’occasion d’une vie trépidante… Croupissant dans les coulisses crasses de son émission au début du film, Elvira rêve
secrètement de monter un grand show à Las Vegas. Manquant malheureusement du financement pour réaliser son rêve, l’héritage de sa grand tante Morgana, décédée à point nommé, pourrait bien changer
la donne… La voilà donc partie dans un bled paumé de la province américaine ultra-conservatrice, où ses mœurs relâchées et peu conventionnelles ne vont pas manquer de provoquer la colère des
villageois (Elvira finira d’ailleurs sur un bûcher pour sorcellerie !) Déçue par son héritage, Elvira va cependant rester quelques temps dans le coin pour tenter de réhabiliter et revendre la
vieille bicoque de sa tante. Quant au reste des biens qu’on lui transmet (un chien et un mystérieux livre de cuisine), ils vont s’avérer bien plus étranges et surprenants qu’ils en ont l’air, le
caniche (très vite relooké tendance « punk » par Elvira) se transformant en gros chien protecteur quand il le faut, et le livre s’avérant en réalité un grimoire magique devant revenir au maître
des ténèbres…

Si l’argument fantastique du long métrage possède un charme fou, il sert avant tout l’atmosphère résolument comique et déjanté de l’ensemble. Les origines surnaturelles d’Elvira, par exemple,
sont un pur moment de rigolade : improbable bébé abandonné devant un orphelinat dans un berceau noir porté par le fameux chien, déjà toute maquillée et fin prête pour la fête d’Halloween dans ses
langes soyeuses… « Elvira, maîtresse des ténèbres » enchaîne les gags à un rythme endiablé, qui nous permet de savourer le film d’un bout à l’autre sans le moindre ennui et de rire surtout quasi
constamment à gorge déployée !

On s’amuse bien sûr des nombreuses références et parodies distillées au fil des scènes : projection de « L’attaque des tomates tueuses » dans un cinéma, Elvira dansant façon « Flashdance » avant
de se prendre un saut sur la tête comme dans « Carrie au bal du Diable », Elvira sortant d’une armurerie avec une grosse artillerie autour du cou à la manière d’Ellen Ripley dans « Aliens, le retour »… Mais on se marre bien plus encore quand la comédie se fait plus
critique et se transforme en véritable ode à la tolérance et à la différence ! Elvira, qui enchaîne les jurons et les provocations, contraste dans ce village puant la bigoterie, mais s’attire
très vite la faveur des jeunes gens, en particulier celle de garçons rendus tout chose devant ses formes affriolantes… Quand, aidée par une de ses fameuses « recettes magiques », Elvira
transforme un banquet organisé par la ligue de vertu locale en véritable orgie graveleuse et lubrique, le film tape un grand coup sur la connerie humaine tout en emportant son spectateur dans la
franche rigolade !

Porté avec fougue par l’excellente Cassandra Peterson, « Elvira, maîtresse des ténèbres » se révèle un énorme plaisir coupable, que l’on pourrait très vite prendre plaisir à se repasser sans
compter, tant il fourmille d’idées et de moments absolument cultes et savoureux, dont le sous-texte n’est bien souvent pas aussi idiot que l’on pourrait croire…































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4 commentaires:

  1. papa tango charlie26 décembre 2011 à 01:11

    Ah merci pour cette belle critique d'un grand film de série B qui a marqué mon adolescence. Mon plus grand plaisir était de faire découvrir ce film qui faisait rire aux éclats et de se rejouer
    les scènes les larmes aux yeux... Comme ça sent bon la cassette vidéo dans son étui avec une jacquette découpée dans téléK7 ou hotvidéo... que de bons souvenirs ^^ 

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  2. Critiqué aussi sur mon blog, moi je suis plus que fan ! Dommage qu'il n'existe pas en dvd chez nous, je garde précieusement ma VHS

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  3. Critiqué aussi sur mon blog, moi je suis plus que fan ! Dommage qu'il n'existe toujours pas en dvd, je garde précieusement ma VHS !

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  4. papa tango charlie4 janvier 2012 à 01:16

    Ah Phil, si tu savais! ma scène fétiche était certainement celle de la fête des vieux avec l'abraca kozorole, ou chastity pariah s'assoie sur un type en demandant " veuillez tirer la langue" ou
    quand mrs meeker lèche l'oreille de son mari...  j'aimais bien aussi la formule de la braguette magique quand bob est dans le noir avec elvira... et puis quand même: c'est elle qui a inventé
    les relookage en premier avec Alcon queen et les redécorations de maison avant C déco.

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