mardi 27 mars 2012

[Critique] I'm Going to Tell You a Secret, de Jonas Åkerlund


i_m_going_to_tell_you_a_secret.jpg(Etats-Unis, 2005)




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A l'occasion de la sortie de son nouvel album "MDNA", passez une semaine complètement MADonna sur le blog de Phil Siné ! Avec "I'm going to tell you a
secret", on apprend finalement qu'on entre en Madonna comme d'autres entrent en religion...


Documentaire sur la tournée mondiale du « Re-invention tour » de la reine de la pop Madonna en 2004, « I’m going to tell you a secret » est une incursion palpitante et passionnante au cœur des
coulisses du spectacle, sur la façon dont est gérée au quotidien une entreprise aussi titanesque et en même temps bien plus que tout cela ! A vrai dire, au-delà des images backstage ou des
captations des concerts (à tomber par terre ! – et seules façon de voir des images du live, à ce jour jamais paru en vidéo dans son intégralité), le film se déroule plus volontiers comme un
carnet de voyage personnel, ponctué au rythme des différentes capitales par où passe la tournée… Une sorte de journal intime, si l’on peut dire, dans lequel Madonna se confie visiblement avec une
belle sincérité et une forme d’honnêteté qui lui est propre…

Si cette période dans la carrière de la star fût l’une des plus décriée, à cause notamment de ses engagements politiques (une Madonna pro-Démocrate et grimée en Che Guevara sur la pochette de son
album « American Life ») et surtout spirituels (son « étude » de la Kabbale), elle fût probablement aussi l’une des plus intéressante et des plus incroyable artistiquement parlant ! Il n’y a qu’à
voir ses prestations pharaoniques sur scène pour s’en rendre compte : ses « re-inventions » musicales et chorégraphiées de « Vogue », de « Music », de « Like a prayer » et son interprétation
musclée d’« American Life » parlent d’elles-mêmes… « La scène devient un animal sauvage qu’il faut dompter », déclare la « Queen of the pop » en personne !

Des déclarations, justement, il y en a beaucoup dans « I’m going to tell you a secret »… Elles peuvent être très drôles, comme lorsque Madonna affirme tranquillement avoir la diarrhée le soir de
la première, ou lorsqu’elle balance des blagues à la con, à mille lieues d’un glamour sophistiqué que l’on attendrait d’une personne comme elle, vouée en idole par le monde entier : « Quelle est
la différence entre une popstar et un terroriste ? On peut négocier avec un terroriste ! » dit-elle pour confirmer l’exigence et le contrôle total de son travail… Mais ses paroles peuvent se
faire beaucoup plus intimes et profondes au fur et à mesure que le film progresse : entre une lecture du Zohar et une visite au péril de sa vie en Israël sur la tombe de Rav Ashlag (kabbaliste
admiré et auteur du livre pré-cité), elle semble obligée de se justifier à l’égard des nouvelles philosophies qu’elle professe… Elle devient alors dans ces moments-là extrêmement touchante et
sensible, et ses mots, que survolent des images d’une beauté empreinte de panthéisme, sont comme un baume apaisant pour les cœurs de ceux qui l’écoutent…

Au fond, Madonna ne prône rien d’autre que l’amour de l’autre, qui passe notamment par une constante réinvention de soi, une nécessité de changer, de se renouveler pour ne pas mourir et sombrer
dans le chaos… Entre des rencontres étonnantes (Michael Moore (dont la glorification de Madonna sur scène fera dire à un fan à la sortie du concert qu’il ne pensait pas venir à une convention
démocrate), Iggy Pop…), des prières délirantes avant chaque concert et cette attention constante à l’autre (la chanteuse s’inquiète sans cesse pour ses danseurs et ses collaborateurs…), on se
rend alors compte que Madonna a véritablement changé et qu’elle s’est parfaitement réinventée par rapport à l’image qu’elle donnait d’elle dans « In Bed with Madonna » en 1991… Elle a désormais
des enfants et pense à l’avenir. Elle fait de grands rêves de paix sans pour autant faire preuve de naïveté : « La seule chose qui va changer le monde est la spiritualité, pas la politique. La
politique va toujours dans le sens du vent. Elle n'offre pas de vraies solutions ». Le film s’achève sur une image de fraternité entre un enfant juif et un enfant palestinien… « I’m going to tell
you a secret » a ceci de merveilleux qu’il semble opérer à un glissement subtil sur la main même de Madonna : après avoir érigé son majeur à la face du monde en philosophie du cul et du « I don't
care », elle change désormais de doigt pour montrer la voie de son index... Elle chante « Imagine » en levant cet index vers le ciel et ce geste la pousse vers des sommets inouïs ! « I've always
thought that my job was to make people up. But it's not enough just to wake people up. You've got to wake people up and give them a direction ». Oh oui, Madonna, c’est ça : montre nous la bonne
direction !



 



Perspective :



- Recherche Susan désespérément, de Susan Seidelman































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3 commentaires:

  1. papa tango charlie27 mars 2012 à 03:49

    Oui, mais ça ne vaut pas soin chef d'oeuvre "in bed with madonna", ce grand film qui retrace sa plus belle tournée, le "blond ambition tour". Avec ses bustiers à seins pointus et quand elle
    mimait des masturbations sur un lit oriental, sur scène, elle arrivait même à faire fantasmer mon grand père!

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  2. Je ne pensais pas voir une telle critique sur ton site. Bonne surprise ! Tu as l'air de l'avoir bien étudié ... Je ne l'ai pas vu ce film.

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  3. héhé, merci !


    tu devrais vraiment le voir si tu es fan de madonna, c'est une pure merveille... il est fourni avec un CD d'extraits du live en plus, c'est pas trop la classe ? ;)

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