vendredi 30 mars 2012

[Critique] 2 Days in New York, de Julie Delpy



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(France, Allemagne,
Belgique, 2011)



Sortie le 28 mars 2012




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Après « 2 Days in Paris », Julie Delpy reprend la plupart de ses personnages haut en couleurs pour leur faire passer cette fois-ci « 2 Days in New York », suite vraiment réussie de la délirante
comédie précitée… Les choses ont un peu changé depuis quelques années pour Marion : elle a un enfant, un nouveau petit copain prénommé Mingus (Chris Rock), sa mère est morte et son chat Jean-Luc,
qui se sent peut-être délaissé, vomit ses boules de poils, ralentissant par là même la vie sexuelle du couple… A l’occasion du vernissage de sa nouvelle exposition de photos, Marion accueille
chez elle son père, sa sœur et le boulet que cette dernière a ramené avec elle, qui est aussi l’ex de Marion… ce qui provoquera d’ailleurs une réplique des plus couillue du film, du genre : «
c’est vrai que tu as toujours besoin pour ta chatte d’une bite qui a déjà traîné dans celle de ta sœur ! »

Voilà, le ton est donné : on parle très cru dans « 2 Days in New York », mais surtout on parle très « vrai », avec un mode comico-réaliste absolument savoureux, quelque part entre crises
d’hystérie désopilantes et humour beaucoup plus tendre… Partant toujours de situations de la « vraie vie », Julie Delpy parvient à faire vivre un esprit joliment équilibré, tenant tout autant de
l’ironie, de l’absurde ou du burlesque… On rit beaucoup dans ce deuxième volet des aventures sentimentalo-familiales de Marion, probablement presque autant que dans le premier, surtout lors de
moments paroxystiques dans le délire « delpyen » : une scène où les personnages décident de mesurer le zizi de l’enfant de Marion, une autre dans laquelle Vincent Gallo en personne « avale »
l’âme de Marion (celle-ci l’ayant vendu lors de son expo, par pur dessein « conceptuel »…), plusieurs séquences encore où l’anglais et le français s’emmêlent et donnent des dialogues de non-sens
et de quiproquos hilarants !

Au fil de cette nouvelle tranche de vie, on prend plaisir à retrouver ici et là des souvenirs du premier film, à travers le personnage du père aux comportements souvent décalés par exemple (vas-y
que je te raye une limousine l’air de rien, vas-y que j’essaie de passer la douane avec des tonnes de saucissons planqués sur moi…), celui de la sœur complètement nympho ou même la brève
apparition de Daniel Brühl, l’ancien taré du McDo parisien, que l’on retrouve ici au journal télévisé prêt à prendre son envol depuis le sommet d’un arbre… Il faut dire que si ça fonctionne,
c’est que la réalisatrice parvient à appliquer une nouvelle fois une formule gagnante : une mise en scène alerte et rythmée (elle expédie par exemple efficacement et en moins d’une minute la
visite touristique de New York) et des lignes de dialogues qui font toujours mouche, drainant un maximum d’idées malines, issues de la vie quotidienne, de l’actualité, de la politique… en un mot
de la vie elle-même, dont le film tout entier semble une jolie simulation, en forme de réjouissante bouffée d’oxygène !



 



Perspective :



- Le Skylab, de Julie Delpy































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5 commentaires:

  1. Une chronique familiale toujours aussi réussit pour Julie Delpy... Seul petit bémol (comme pour le "Skylab" d'ailleurs) une vulgarité un poil (une ptit poil) too much. Mais les acteurs et
    l'intelligence du fond emporte l'adhésion... 2/4

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  2. C'est cru et carrément déjanté, certes ! Mais quelle vitalité et quelle urgence de vivre ! Chouette film bourré d'amour et de tendresse.

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  3. Oui vu avant mon départ de la Capitale lors d'une séance de ciné en plein air dans le 13ème avec des copines de Youyou, un très bon souvenir ! J'avais trouvé le film drôle très woody allien mais
    il est moins émouvant que celui-ci je trouve.

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  4. Ah voilà des spectateurs plus enthousiastes que nos amis ayant échangé sur Nightswimming !


    Je viens de découvrir le film avec le dvd. J'avais trouvé La comtesse assez convaincant malgré le manque de moyens. Je découvre un autre sujet et un autre ton avec 2 days in NY apparemment plus
    conforme aux autres réalisations de Delpy.

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  5. oui la comtesse est une exception en effet... qui m'a d'ailleurs un peu moins plu que ses comédies... mais son cinéma est toujours très intéressant je trouve !

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