dimanche 11 mars 2012

[Critique] All the boys love Mandy Lane (Tous les garçons aiment Mandy Lane), de Jonathan Levine



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(Etats-Unis, 2006)




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Mandy Lane est une adolescente belle et irrésistible, dont tous les garçons du lycée sont amoureux fous… Tous veulent se la faire, sauf que la si désirable Mandy souhaite toujours rester pure et
innocente ! Pareille frustration a de quoi rendre fou tous ces jeunes mâles en pleine ébullition hormonale, à l’image d’un de ses admirateurs qui meurent dans un étrange accident au début du
film, alors même qu’il cherchait à l’impressionner… Cherchant à se faire de nouveaux amis, Mandy Lane accepte une invitation qui la mène pour un week-end dans un ranch isolé à la campagne, en
compagnie de quelques camarades de lycée, qui ne pensent qu’à boire, s’amuser et si possible laisser libre cours à leurs désirs sexuels… La virginale adolescente pourra-t-elle résister à toutes
les jour du saigneursollicitations ?

La grande qualité du film de Jonathan Levine est de jouer en grande  partie sur un scénario ambigu, qui laisse une large place à la surprise et à l’incertitude… Si le film débute comme un
teen-movie un peu sexy comme il en existe tant, son basculement progressif dans le slasher et le film d’horreur s’avère plutôt bienvenue. Le traitement assez inhabituel de la dramaturgie pourra
parfois déstabiliser un spectateur trop habitué à certains schémas du film de genre, mais il contribue finalement à rendre le film plus original et audacieux… Il en découle un vrai film
d’atmosphère, où l’on suit des personnages attendus dans des situations décalées et surprenantes… Le cinéaste joue constamment avec les codes du genre, qu’il s’agisse de celui du film pour ado en
chaleur ou celui du slasher bien sanglant. Certaines scènes de meurtres se révèlent bien cool (une mâchoire arrachée avec le canon d’un fusil enfoncé dans la bouche pour une bonne « gorge
profonde », un coup de couteau porté sur les deux yeux afin de rendre aveugle la victime…), mais l’on retient surtout le subtil décalage dans l’utilisation de certains effets dramatiques : la
révélation assez précoce du meurtrier, le finale ouvert en plein champs et en plein jour après tout un film en quasi huis clos dans le ranch et dans la nuit…

Visuellement et musicalement, « All the boys love Mandy Lane » est un pur bonheur : lumière et photographie à se damner (surtout dans une dernière séquence sous un soleil de plomb), chansons
superbes à la mélancolie adolescente… On vibre avec des personnages qui s’avèrent parfois plus complexes que les clichés qu’ils sont censés représenter : le film s’interroge finalement de façon
biaisée sur les motivations de ces ados, qui les poussent à vouloir se reproduire ou à tuer… Leurs jeunes corps parfaits sont à l’image d’une Amérique au puritanisme extrêmement hypocrite :
derrière les apparences se cachent des secrets souvent monstrueux, que l’on n’arrive parfois même pas à expliquer… Ainsi, si la motivation du tueur est en partie révélée à la fin (son désir
inassouvi de Mandy Lane), le twist ultime qui implique la belle vierge dans toute cette horreur la transforme en véritable ange exterminateur, comme si autant de pureté ne pouvait dissimuler que
le mal le plus absolu, justement celui qui n’a pas besoin de raisons…



Tous les Jours du Saigneur en un coup d'oeil !































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3 commentaires:

  1. Mouais... Le titre m'avait bien botté mais finalement le film se démarque assez peu des codes du genre. Certes la photo fait la blague au début, mais passé la première moitié du film le suspense
    s'effondre et la blonde patine.

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  2. Depuis le temps que je veux le voir celui-là...

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  3. oui va falloir foncer ! :)

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