lundi 9 janvier 2012

[Critique] Nightbreed : the Cabal Cut, de Clive Barker



nightbreed cabal cut
(Etats-Unis, 1990)



Le Jour du Saigneur # 94




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L’histoire du film « Nightbreed » ressemble malheureusement à beaucoup d’autres : un premier montage, généralement le « director’s cut », qui ne plait pas aux producteurs, puis des coupes, et un
remontage qui ne correspond plus à l’esprit initial et dénature alors complètement l’œuvre… A sa sortie en salles, les producteurs ont voulu faire de « Nightbreed » un de ces slasher du cinéma
d’horreur comme il y en avait tant, mais ce n’est visiblement pas en singeant les autres que l’on gagne de l’argent à coup sûr, puisque le film s’est complètement vautré au box office… Et on n’en
parlerait d’ailleurs certainement plus depuis longtemps si le film n’était pas devenu culte avec les années, circulant avec excitation sous les regards des fans de grands frissons, et surtout si
le projet de ressortir le film dans son montage initial n’avait pas été mis en chantier… Actuellement, quelques spectateurs chanceux pourront peut-être admirer la nouvelle version du long métrage
en cours d’élaboration (dans des
festivals comme le PIFFF par exemple
!), mais cette copie, créée notamment à partir d’une vieille VHS miraculeusement retrouvée, aurait encore besoin d’une bonne restauration avant de pouvoir
être exploitée plus largement : qui vivra…

Quand on découvre ce qu’il convient désormais d’appeler « the Cabal cut » de « Nightbreed », on comprend justement que cette version se révèle nettement plus fidèle au roman sur lequel le film se
base, écrit d’ailleurs de la main de jour du saigneurson réalisateur : le grand Clive Barker ! Si le
film est certainement plus lent, ou plus dilué dirons-nous, il met aussi en avant un univers plus riche et plus complexe, opposant le monde des vivants, celui des hommes, et le monde des « morts
» en quelque sorte, celui de « Midian », une région peuplée de monstres en tout genre, qui se cachent sous la terre d’un cimetière isolé… L’ambiance est posée, et l’on reste admiratif du nombre
et de la variété des monstres créés, tout comme de l’originalité et de la qualité (pour l’époque) des effets spéciaux plutôt abondants.

Outre sa richesse formelle et visuelle, « Cabal » se distingue par la profondeur et la subtilité de ses propos. Montrant deux mondes qui s’affrontent, il ose évoquer l’idée que les véritables
monstres ne sont ainsi pas toujours ceux que l’on croit ! Les monstres qui se terrent apparaissent effectivement presque comme de doux agneaux comparés à certains humains, haineux et intolérants…
La palme revient au personnage incarné par David Cronenberg, celui d’un psychiatre psychopathe qui fait porter le chapeau de ses propres meurtres à l’un de ses patients, allant même jusqu’à
convaincre celui-ci qu’il est l’auteur de ses atrocités ! Patient qui rejoindra d’ailleurs bientôt le royaume souterrain de Midian…

Certes, le film ne manque pas de défauts, à commencer par une esthétique parfois vieillie et certaines longueurs (qui sont potentiellement le fait de l’allongement proposé par le nouveau
montage). Cependant, un souffle évident émane de ce « film monde », dont le finale très ouvert et mélodramatique lui confère un air de premier volet d’une saga à venir : il est d’autant plus
frustrant aujourd’hui de se dire que son échec a empêché toute suite à cette histoire qui s’y prêtait pourtant assez aisément…































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3 commentaires:

  1. Voilà du film culte (et je ne dis pas ça car j'adore le monde de Clive Barker) et j'ai hâte de découvrir cette version non cuttée bien qu'à ce qu'il paraît il devient de plus en plus évident que
    certains acteurs soient vraiment mauvais...qui a dit Cronenberg?


    Bon, tout ça pour dire que ce film je l'ai vu une fois étant plus jeune et que ses images ne m'ont jamais quitté!! Vivement le dvd!!

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  2. Lu il y a bien longtemps et vu sur VHS un peu après, j'en garde un souvenir mémorable, notamment du terrifiant "tête de boutons", un tueur devenu culte.

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  3. oh c'est pas si terrifiant que ça tout de même... peut-être que ça a un peu vieilli à vrai dire ! :)

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