jeudi 11 mars 2010

La stratégie du choc, de Michael Winterbottom et Mat Whitecross (Grande-Bretagne, 2010)

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Note :
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Difficile de parler de cinéma lorsque l’on s’attaque à cette « Stratégie du choc », adaptation du livre du même nom (avec en prime le sous-titre « la montée d'un capitalisme du désastre ») de Naomi
Klein, probablement l’une des théoriciennes politiques les plus intéressantes du monde contemporain. D’ailleurs, ce n’en est pas du tout, du cinéma : c’est un documentaire, point barre. Il aligne
les images d’archives et les thèses, les argumentaires et des extraits de conférences où l’on voit Naomi Klein exposer très clairement ses idées… Pourquoi la note de deux étoiles à un film qui
n’est pas du cinéma et qui ne fait rien pour en être alors ? Eh bien avant tout pour l’exemplarité du propos exposé dans le film, qui le rend, sinon nécessaire, tout au moins extrêmement utile et
important !

Le film illustre avec précision la thèse défendue par l’auteur du livre, soit celle qu’après un « choc » quelconque (électrochoc, torture, catastrophe naturelle, guerre…), tout individu peut
facilement être en quelque sorte « reprogrammé », en adhérent à l’idéologie à laquelle on voudra bien qu’il croit. Et c’est très exactement la stratégie utilisée par le capitalisme sauvage,
entièrement dérégulé, qui s’est répandu sur terre comme une traînée de poudre, en abusant des croyances et des malheurs des hommes… La théorie exposée est parfaitement articulée et argumentée,
reposant sur une multitude d’exemples convaincants, mais elle aurait sans doute gagné à plus de clarté et de didactisme. Certains passages demeurent par exemple assez obscurs pour qui n’a pas déjà
une bonne connaissance de la situation géopolitique et économique mondiale… C’est dommage, car du coup le film n’atteint finalement qu’une portion de la population, ce qui est d’autant plus
regrettable en regard de la dimension universelle du propos et de l’urgence à agir pour combattre à tout prix les manipulations de ceux qui nous gouvernent et nous dominent ! A la toute fin du
film, Naomi Klein vise d’ailleurs tout à fait juste en comparant l’importance des grèves (en nombre et en durée) d’avant, qui ont permis certaines transformations sociales, et celles d’aujourd’hui,
quasiment insignifiantes, qui permettent aux dirigeants de tout se permettre… Elle rappelle que la seule solution pour changer le monde, c’est de descendre dans la rue : un bel appel à l’activisme
altermondialiste, qui fait un bien fou !

PS : Il est recommandé de vous rendre en salle pour voir ce film avant dimanche, histoire de voter en conséquence pour les élections régionales… Bon vote à tous ! (même si les révolutions ne sont
jamais passées par les urnes, soit dit en passant…)






























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5 commentaires:

  1. Je suis tout à fait d'accord avec ça ! Je vais essayer de bien voter dimanche...

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  2. Je voudrais pas dire, mais les grèves et les luttes sociales c'est plutôt notre rayon...Pensez-y avant de voter dimanche !

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  3. Oui et ça tombe bien, je suis travailleur et syndicaliste !

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  4. J'aime beaucoup Naomi Klein j'aime beaucoup Winterbotton ... 2 raisons pour aller voir ce film ! J'espère qu'il passera à Pau ou à Toulouse !

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  5. je te le souhaite... là c'est plus le côté klein qui domine, parce qu'il n'y a pas vraiment d'intérêt "cinéma" à ce film...

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