mercredi 3 mars 2010

Ces arts que l’on ne saurait voir...

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Ma 35e cérémonie des César rien qu'à moi !

De passage dans ma province natale ce week-end, j'avais finalement réussi à convaincre mes hôtes de l'intérêt de regarder religieusement la 35e cérémonie des César samedi soir, alors même que je
n'y étais en fait pas attaché plus que ça...

Toutes ces cérémonies qui ne servent à rien, à vrai dire, je n'en ai jamais véritablement compris l'utilité, sinon pour se faire mousser en récompensant des films ayant déjà fait leur carrière en
salles et généralement récompensés par ailleurs dans les festivals, qui eux ont la haute gageure de trier les films les plus méritants... ou du moins d'essayer de le faire.

Prenez "Un prophète" par exemple, visiblement vainqueur haut la main de ces absurdes récompenses : s'il a été sacré aux César, c'est avant tout parce que sa très honorable carrière au cinéma avait
déjà été orientée par son "Grand prix" à Cannes... Bref ! A quoi bon ajouter du lard au cochon, quand celui-ci est suffisamment gras ?

Que dire aussi de tous ces films "oubliés" parmi les nommés ? Cités dans une seule catégorie qui ne leur correspond pas vraiment, comme "Le bal des actrices" (meilleur acteur dans un film
d'actrices ?), "Je suis heureux que ma mère soit vivante" ou "Non ma fille tu n'iras pas danser" (meilleure musique), de Christophe Honoré (dont tous les films sont d'ailleurs injustement exclus
des César pour d'obscures raisons), ou carrément absent de la compétition, comme le pourtant irrésistible "Bancs publics", "Dans tes bras", "Fais-moi plaisir", "Le père de mes enfants" ou "Romaine par moins trente", sans parler bien sûr du
merveilleux "Hadewijch" du génial Bruno Dumont, dont l'existence ne doit probablement pas être connue des
"professionnels de la profession" officiant à l'Acacadémie des Oscacar français...

Bref ! La soirée s'annonçait quand même bien, avec une cérémonie rondement menée par les amusants et sans conséquence Valérie Lemercier et Gad Elmaleh. On a eu droit notamment au passage d'une
chaussure géante, à un ours polaire avec un sac de marque à l'épaule, à un premier César à Tahar Rahim (bonne idée !), à un autre à Riad Sattouf (ça fait rudement plaisir !), un César d'honneur à
Harrison Ford remis en mains propres par la "grande" Sigourney Weaver, un bel hommage de Luchini à Rohmer... et puis clac !

Oui : "Clac !" Car la tempête venait de faire péter tout le réseau électrique de mon bled paumé... et du coup, fatalement : plus de télé et plus de César, coupé sous mes yeux sans cérémonie ! Adieu
veau, vache, cochon, couvée... et cinéma français ! On a terminé la soirée autour d'un "Trivial pursuit" éclairé à la bougie et à se demander si le toit de la maison n'allait pas s'envoler...
N'empêche ! J'ai bien répondu à toutes les questions cinéma qu'on m'a posé ! (matière qui m'offrit d'ailleurs mon premier camembert !) Pour le sport et la géographie, c'était cependant une autre
paire de moufle...

Le lendemain matin, le courant était revenu, mais ni télé, ni radio pour savoir comment s’était terminée la belle soirée du septième art ! Il a fallu attendre l’arrivée du journal local (avec le TV
magazine du dimanche, vous connaissez peut-être ça ?) pour avoir un peu plus d’informations… Je dis « un peu », parce que visiblement, le cinéma, c’est pas trop le truc des habitants du coin. Rien
en couverture déjà, où trois quarts de la page étaient occupés par la défaite des Verts contre Valenciennes (normal, quoi…) et le petit quart restant faisait se battre en duel le bilan de la
tempête sur la France et le salon de la chasse et de la pêche d’Armeville ! C’est en tournant quelques pages qu’on arrivait à trouver une brève sur les récompenses les plus courues du cinéma
français… Nul palmarès complet, faut pas rêver, mais j’eus au moins confirmation que le film d’Audiard avait tout raflé. Et dans ce micro article si pertinemment intitulé « Audiard prophète aux
Césars » (avec une belle faute d’orthographe au passage !), j’ai appris aussi que la belle Isabelle avait gagné sa moultième compression en pleurant sa mère… Ca devait quand même être rudement
émouvant, cette cérémonie ! Pendant que moi, je prenais un sacré vent… Ca m’apprendra à quitter Paris, aussi !






























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9 commentaires:

  1. moi je travaillais, mais paradoxalement je me suis pensée mon phil siné doit être au taquer voire à la cérémonie (him self) perso j'ai pu l'enregistrer, je comprends ta frustration toi le passionné
    du 7 art, de plus je me suis dit il va en faire des commentaires au regard de cette manifestation (j'ai un couple d'amis qui sont dans ce milieu et depuis je comprends mieux ce type de réunion)

    Il ya le côté "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" mes amis sont régisseur et script et je comprends mieux ce type d'émission, derrière tout film il y a tant de travail et
    j'aime lorsque l'on donne le prix d'un montage ou du décor c'est t'ellement de travail

    quant au remise des prix lorsque tu vois arriver un Depardieu bourré comme un coing à une Adjiani totalement shottée (elle n'a pas besoin de faire ça elle est naturellement tellement splendide
    (l'été meutrier reste pour moi un de ses films les plus beau elle est magnique, elle ne me fait pas pitié, mais elle 'm'attriste, elle qui est juste un ange et devenue une ombre d'elle même. Mais
    c'est le lot de beaucoup d'artiste)

    En ravanche pour le "phophète" 1 prix pour l'espoir masculin aurait suffit, il risque de se trouver dans une situation comme celle de Naceri (qui est un bon acteur mais qui a été rattraper par ses
    démons)

    Le reste reste très subjectif à chacun ses goûts .......

    Je t"embrasse mon cinéphilnaute préféré

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  2. J'ai jamais très bien compris à quoi servait cette cérémonie. A part tenter de copier sauvagement les partiques holywoodiennes je ne vois pas trop ce que ça apporte... Et franchement un Trivial
    Poursuit à la place de regarder les Césars, je trouve qu'on y gagne au change :) Pas mal ta petite province donc, à part que l'accès internet ne me semble pas terrible, et ça sa craint...
    (En espérant que ton bled n'ait pas trop souffert des intempéries)

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  3. Honnêtement, rien de bien émouvant... plutôt barbant dans l'ensemble malgré les efforts des deux maitres de cérémonie...
    Seule Jeanne Balibar a su me réveiller de ma torpeur dans un long et épatant moment de génie, de poésie, de beauté et de drolerie pure !
    Desormais j'ai décidé de vouer un culte eternel à cette femme !

    A part ça...

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  4. phil phil phil!! c'est quand que tu nous parles de "a single man"????

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  5. La victoire d'Un prophète était logique et prévisible. Les films nommés face à lui ne faisaient pas le poids, excepté le Resnais qui était mon film français préféré de 2009. La compétition
    était de toute façon faussée dès le début: comment élire le meilleur film ou la meilleure actrice alors que Non ma fille tu n'iras pas danser, le père de mes enfants et Chiara
    Mastroiani (entre autres) n'étaient pas nommés?
    Welcome ou Le concert ne pouvaient pas rivaliser avec le film d'Audiard.

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  6. Je suis d'accord avec toi Isabelle Adjiani est un monument mais elleest très malheureuse et ça se ressent dans ces interventions. Quant à son rôle dans la journée de la jupe elle est juste
    extraordinaire je suis de ton avis bisous mon cinapaute préféré (j"ai fait résumé today hihihi)

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  7. Y a comme une odeur de "parisianisme aigüe" dans ta chronique!!

    En tout cas la cérémonie des Césars est une méga partouze d'hypocrites où tout le monde se touche le sexe en fermant les yeux parce que ça fait branché!!

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  8. Au moins les césars m'ont servit à quelque chose cette année : à faire un bon scènario pour mon prof en "intiation en technique du scènario".
    C'est triste de voir le France se fouvoyer dans un tel avalanche de bon sentiment.

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  9. un scénario sur la soirée ?
    tu fais des études de ciné ? université ou ecole ?

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