Une exécution ordinaire, de Marc Dugain (France, 2010)

Note :

Dès les premières minutes du film, on sent que ça va être long… Si « Une exécution ordinaire » narre une histoire plutôt intrigante, il le fait avec une telle lenteur et un tel manque d’originalité
que ça en devient très vite étouffant et limite décourageant… hélas !

Marc Dugain adapte en réalité une toute petite partie de son roman, dans laquelle une femme médecin, qui use clandestinement de ses dons de magnétiseur dans le régime soviétique de 1952, est
contrainte de rencontrer Staline pour soulager ses douleurs, alors même qu’il est sur le point de mourir. Comme cette étrange relation doit demeurer secrète, la femme prend le parti de quitter son
mari aimant, avec qui elle tente vainement d’avoir un enfant… Ca aurait donc pu être passionnant, mais c’est très vite ennuyeux et grandiloquent. La faute surtout à une mise en scène d’un
académisme insoutenable et d’une platitude à se tirer une balle dans la tête…

Sorti de là, il y a bien sûr une belle brochette d’acteurs, tous aussi formidables les uns que les autres : Marina Hands est tip top, Edouard Baer est magnifique de sobriété et de retenue, et bien
sûr André Dussollier est incroyable et méconnaissable dans son incarnation de Staline, entre modeste camarade et monstre de cruauté froide… On voit bien d’ailleurs où le romancier pas très cinéaste
veut en venir dans cette démonstration d’un Staline tout en ambiguïté, qu’une citation en fin de film illustre parfaitement : « La mort d’un homme est une tragédie ; la mort d’un million d’hommes
est une statistique ». On peut appréhender et pleurer la mort d’une personne chère, mais que faire devant un trop grand nombres de vies qui disparaît ? Quoi qu’il en soit, toute la bonne volonté
d’acteurs aussi talentueux suffit-elle à faire un film ? Là est la question, dont je crains la réponse…