vendredi 1 juillet 2011

[Carte blanche] West Side Story, de Robert Wise (vu par Ex-Prof)


Enseignante à la retraite, Ex-Prof tient pourtant toujours un blog pour nous parler de son métier visiblement passionnant ! Entre les dernières nouvelles de
l’éducation nationale (plutôt malade en ces tristes moments d’obscurantisme) et d’autres infos grappillées ici et là sur la grande marche du monde, elle n’hésite pas non plus à nous faire part de
ses dernières lectures, de sa sensibilité à la nature ou de son expérience de la vie au quotidien, tout simplement… Pour cette carte blanche, elle se souvient de « West Side Story », un film
qu’elle a tant aimé et qui la plonge à chaque fois dans d’agréables souvenirs émus.



carte blanche
west_side_story.jpg



West Side Story, de Robert Wise (Etats-Unis, 1960)



Carte blanche d'Ex-Prof



Blog : Blog de prof



Une époque, un film...

C'était... c'était en 1963 ou 64, peut-être... Oui, je sais, vous n'étiez pas nés... mais moi, j'avais atteint le grand âge de 14 ans, déjà, à cette époque...

J'étais interne, et un week-end, j'eus l'immense surprise de voir débarquer un cousin d'une vingtaine d'années : celui-ci, muni des indispensables autorisations de mes parents, avait projeté de
m'emmener à Paris voir West Side Story...

A l'époque, le film était toujours en exclusivité au Georges V, les exclusivités étant considérablement plus longues qu'aujourd'hui. Avais-je entendu parler de ce film ? Je ne m'en souviens pas.
De toutes façons, le plaisir de "sortir" avec ce cousin que j'aimais bien, avec qui j'avais joué quand nous étions plus jeunes, malgré la différence d'âges, m'aurait conduite à le suivre
n'importe où !

Dès les premières images, dès les premières notes, je fus immédiatement séduite. Que dis-je, séduite ? Clouée sur mon (confortable) fauteuil, devrais-je dire ! Il faut dire que j'étais passionnée
de danse, et c'était sans doute ma première rencontre avec la danse "moderne" (je vous parle là d'une époque préhistorique où des tas de gens - y compris mes parents - n'avaient même pas la télé
- laquelle ne disposait que d'une chaîne...). La musique aussi était nouvelle pour moi, mes parents n'écoutant (sur mon électrophone offert à l'occasion de mon brevet, ou à la radio) que de la
musique classique...

C'est donc tout un monde étranger que je découvrais là, dans un décor inconnu d'escaliers d'incendie et de terrains de sport encadrés de très hauts grillages. Premiers contacts avec un monde de
bandes, de racisme, de violence, dont toute mon enfance campagnarde avait été épargnée... Une autre planète...

Bien sûr, je fus émue par la belle histoire d'amour, par la scène finale (où je réprimai courageusement - et difficilement ! - mes larmes, ne voulant pas les montrer à mon cousin !) ; bien sûr,
je tombai immédiatement amoureuse de Georges Chakiris (et un peu de Nathalie Wood)... Mais ce ne sont pas là mes scènes préférées... Celles-ci sont ailleurs : la chanson-danse des Jets ("When you
are Jet, you are Jet all the way..."), le superbe "Quintet" où "Tonight" est repris - oh combien différemment ! - par les Jets, les Sharks, Anita, Maria et Tony, le terrible moment où Bernardo se
fait tuer (oh ! la musique et le silence marquant cet instant !), le violent "Keep cool !" où perce la folie après la mort...

Combien de fois ai-je vu West Side Story ? A chaque fois que j'en ai eu l'occasion ! Une douzaine de fois, sans doute... Dont une en version française (quelle horreur ! il a fallu que je trouve
d'urgence un endroit où revoir la version originale, pour oublier celle-là !) et une... à la télé, bien plus tard (autre horreur : la taille de l'écran, mal prévue pour le format du film).

J'ai évidemment acheté le disque... Il m'a même fallu en acheter un autre au bout de quelques années, le premier commençant à crachouiller sérieusement, à force d'avoir été écouté...

Je ne crois pas qu'un film m'ait impressionnée aussi durablement que celui-là...



 



Index des cartes blanches estivales 2011































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1 commentaire:

  1. Je l'ai découvert pas plus tard que la semaine dernière, et j'ai moi aussi été séduit et surtout assez surpris de voir comme le film avait si bien vieilli.

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