lundi 22 novembre 2010

Magma, de Pierre Vinour (France, 2010)



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Note :
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Ah, l’Auvergne ! Ses volcans, sa brume, ses paysages panoramiques, ses vaches, ses routes sinueuses… et ses crimes ! Urbain jusqu’au-boutiste et agoraphobe, Paul Neuville, marié un enfant, est
contraint d’aller faire une présentation pour son travail au cours d’un séminaire au beau milieu de cette région bucolique... Sauf qu’au cours de son séjour, il va faire la rencontre d’une femme,
avec qui il aura une liaison et qu’il sera suspecté d’avoir fait « disparaître », après la mystérieuse éclipse de celle-ci…

Si l’intrigue n’a rien d’atrocement innovant ou palpitant, malgré ses quelques rebondissements plutôt futés, la mise en scène, bien que desservie par une pauvreté de moyens évidente, s’avère
quant à elle intrigante et parsemée de frénésies incroyables… Pierre Vinour parvient en effet à créer une pure atmosphère, pleine d’audaces et de recherches formelles parfois maladroites, mais
qui revendiquent toujours une liberté de filmer presque virginale ! Le parallèle établi plusieurs fois entre les paysages volcaniques (l’imminence d’une éruption) et l’intériorité du personnage
principal demeure notamment assez réussi et mystérieux… Le film est ainsi traversé d’un bout à l’autre par une étrangeté souvent inqualifiable, une sorte de malaise inexplicable et diffus, bercé
par une ambiance vaporeuse.

Les jolies apparitions de Natacha Régnier (dans le rôle de la femme de Paul) ont du offrir à « Magma » une grande partie de son modeste budget, mais le rôle principal dévolu à l’acteur Medhi
Nebbou apparaît comme la véritable clé du scénario, le lien entre tous les personnages… D’ailleurs, si la femme qui disparaît (souvent hitchcockienne !) nous semble d’abord le cœur de l’intrigue,
c’est au contraire sur Paul que tout va finir par se cristalliser : un traumatisant passé va venir nous exploser à la figure et un trouble de comportement devient de plus en plus évident dans les
aléas du personnage, qui nous était pourtant apparu tellement sympathique tout d’abord, sous ses faux airs de grand dadais ahuri qui sourit tout le temps… L’histoire se retourne alors sur une
étonnante opacité et l’on se rend compte que tout n’était peut-être que faux semblants, la narration n’étant en réalité que le fruit de plusieurs subjectivités… Pierre Vinour affirme là une belle
façon de mener son spectateur en bateau, en privilégiant le ressenti au factuel, et révèle des talents de cinéaste débutant indéniables !































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