mercredi 2 juin 2010

Sex & the city le film, de Michael Patrick King (Etats-Unis, 2008)



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Note :
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Bien sûr, au cours des quatre années qui nous séparent de la fin de la série au moment de la sortie de ce premier film, il ne s'est rien passé dans la vie de nos quatre "célibattantes" désormais
toutes accouplées. Ou si peu de choses, à dire vrai, d'après l'introduction que nous propose Sex & the city le film. On se doute pourtant bien que si la série avait continué, "Big"
et Carrie en seraient probablement à leur quinzième rupture, pour au final encore mieux se retrouver et s'aimer follement. Mais bon, c'est la loi des séries, comme on dit, quand elles meurent,
leurs personnages meurent aussi...



Passons cependant un peu, puisque l'enjeu est quand même de taille : la série culte de tous les homos et des bourgeoises salopes débarque sur grand écran ! Et il faut bien remarquer que le
problème est un peu là, comme souvent lorsqu'un produit télévisuel est adapté au cinéma : s'il est aisé de créer une "illusion cinéma" à la télévision, il est nettement moins évident de
transposer un format court très "calibré" TV en long métrage. Du coup la "longueur" du film (2h30 tout de même !) joue quelque peu en défaveur des épisodes de la série : tout semble un peu
émoussé, moins vif, moins percutant, moins incisif, bref moins drôle finalement... ou comment faire du moins avec du plus, quand on y réfléchit ! Pourquoi ne pas avoir choisi de faire cinq
nouveaux épisodes de 30 minutes plutôt qu'un seul à rallonge ? Le format court renferme souvent une plus grande intensité dramatique, spécialement pour Sex and the city...



Ne boudons quand même pas complètement notre plaisir, car on est plutôt content de retrouver nos quatre meilleures amies et de les voir vieillir doucement... et s'assagir évidemment. Moins
délurées, mais peut-être plus touchantes ? Derrière la débauche de luxe et du fric tout puissant, Carrie Bradshaw demeure cette chroniqueuse hors pair des sentiments amoureux. Sous le vernis se
cache toujours la profondeur des sentiments, qui n'ont ici rien de superficiel, comme pourtant tout ce qui semble les entourer ! Simplement ici, les filles, qui auparavant cherchaient l'amour -
le vrai ! -, l'ont enfin trouvé... (même si la pantoufle de vair de Cendrillon est fatalement remplacée par une paire de Manolo Blahnik à plus de 500 dollars !)



A noter aussi que le film nous réserve quelques surprises et révélations : le nom complet de "Big" John par exemple, mais surtout (et enfin ! on n'en pouvait plus d'attendre...) l'âge véritable
de la botoxée Samantha (et ça reste impressionnant, croyez moi...)



Mais j'en viens au problème (que posait déjà la série, de façon un chouilla moins exagéré cependant) de la débauche de fric et de frime qui transforme un peu le film en publicité gigantesque pour
marques de luxe et de mode super chic... De là était né chez moi (déjà à l'époque de la série) un étrange paradoxe personnel : comment je pouvais adorer une série qui glorifiait tout ce que je
détestais, tous ces symboles honteusement vains de la croissance inutile. Moi, chantre de la décroissance et de la simplicité volontaire, je me mettais à avoir pour héroïne une fille qui
préférait lire Vogue au lieu de se payer à manger et qui garnissait son placard de chaussures hors de prix pour le commun des mortels n'habitant pas Manhattan... En fait, pour me rassurer,
j'accordais bien plus d'importance aux mésaventures sentimentales de ces filles, et puis après tout, Carrie n'était qu'une pauvresse avant de rencontrer Big, simplement elle ne dépensait pas
vraiment son argent comme il aurait fallu... Sous le vide et la superficialité du décorum, j'avais toujours la conviction que les héroïnes savaient de toute évidence que ce qui comptait vraiment,
c'était l'amour, l'argent n'étant en fin de compte là que pour mieux l'enrober... Et ne pourrait-on pas dire que le film se montre en partie (et très modestement, il faut l'avouer) "impertinent"
à l'égard du luxe et de la mode ? Je m'explique... La fin du film s'impose en effet comme une profonde contradiction à toute cette gloire de l'inutile qu'il montre à longueur de pellicule, d'où
d'ailleurs mon adoration finale et mon sourire niais en voyant apparaître le générique de fin. Tout d'un coup, c'est presque "adieu les paillettes et les robes à plumes dans le cul" pour un
retour à la simplicité volontaire et au plaisir des "vraies choses" : un petit tailleur anonyme en guise de robe de mariée (hum...) et un repas tout simple mais entouré de ceux qu'on aime pour
célébrer un mariage d'une sobriété émouvante (!)... Et puis ne négligeons pas non plus l'ultime réplique du film, rejetant presque tout ce matérialisme auquel on croyait Carrie tellement
attachée, célébrant l'amour et l'amitié comme les seules choses qui ne seront jamais démodés... contrairement à la mode, donc, CQFD !































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7 commentaires:

  1. Je suis étonné par la note. Quand j'ai vu le titre du film de ta critique je me suis dit ça va découper sévère. Je me suis trompé et tant mieux si ce film est si bien que ça.

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  2. Effectivement cette adaptation est plutôt bonne même s'il s'agit avant tout de faire suivre 3-4 épisodes, les coupes sont trop marquées durant le film. Au vu du sponsoring à chaque seconde lefilm
    n'a pas du coûté cher !...

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  3. Très surpris de ta bonne critique..


    La bande annonce est atroce et laisse pourtant craindre le pire...

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  4. Opinion plutôt à contre-courant ; c'est d'autant plus intéressant. Je ne connais pas assez, mais les explications me paraissent un peu tarabiscotée. Un mot lucide en guise de twist ending, c'est
    un alibi un peu faible de la part de ce film ; pourquoi n'assumerait-il pas totalement sa superficialité ? Peut-être qu'il s'ouvrirait justement des perspectives intéressantes en affichant son
    cynisme ?

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  5. Malgré ta critique, pas envie de voir ce film ni sa suite.

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  6. Alors là tu m'étonnes ! Je ne savais pas que c'était ton genre de film. En plus tu l'as plutôt bien noté !

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  7. mais tout est mon genre de film en fait !


    mais pour le coup faut dire que j'adorais la série, du coup je suis un peu influencé pour en parler... le film est ici peut-être surnoté... ;)

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