samedi 12 juin 2010

Les mains en l’air, de Romain Goupil (France, 2010)



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Note :
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Romain serait-il aussi rusé qu'un Goupil ? Parce que mine de rien, en employant Valeria Bruni Tedeschi dans son film, la belle sœur de l'omniprésident Sarkozy, il envoie un message subliminal
tout de même assez fort politiquement... Tout comme lorsqu'il fait dire à l'un de ses personnages au début du film, alors qu'elle se souvient de l'année 2009 depuis l'an 2067, qu'elle ne se
rappelle plus qui était Président de la République à ce moment là... Dans le futur, les gens n'évoqueront plus notre temps présent comme celui de la nouvelle royauté de Sarko Ier, mais surtout
comme un temps où il ne faisait pas bon être un étranger en France !

Car "Les mains en l'air" évoque d'abord la situation difficile de nombreux sans papiers contemporains, que la police a en charge de chasser à la pelle, même s'ils sont ici depuis longtemps, et
malgré leurs enfants qui peuplent nos écoles et s’y épanouissent... Le titre du film tend à décrire symboliquement la façon dont ils sont traités par le gouvernement actuel : comme des criminels
! Romain Goupil a une brillante idée pour traiter son sujet, celle de le montrer à travers les yeux des enfants, chez qui va naître un élan de solidarité et même une action militante efficace,
pour sauver une de leur camarade de classe de l’expulsion... C'est une métaphore bien sûr, une sorte de fable poétique et politique, ce qui justement la rend si belle et plus puissante encore
!

Le cinéaste rappelle finalement la nécessité de l'insurrection devant des lois absurdes, ce que l’on appelle aussi « désobéissance civile ». L’idée naît d’ailleurs d’une mère de famille au cours
d’une réunion à l’école : pourquoi ne pas héberger les enfants sans papiers chez nous, le temps que la situation se calme ? C’est un peu idéaliste, peut-être un peu bête ou absurde, mais c’est la
spontanéité de l’idée qui émeut le plus. Cette mère, c’est bien sûr Valeria Bruni Tedeschi, formidable actrice, bien trop rare au cinéma. Elle incarne magnifiquement ce personnage toujours prêt à
s’impliquer pour aider son prochain. Elle est souvent désarmante et attendrissante, et puis elle envoie parfois une petite pique bien ironique, mais juste comme ça l’air de rien, sans trop
insister… Une femme sans papiers vient de se jeter par la fenêtre à cause d’une descente de police et meurt : au détour d’une phrase, le personnage de VBT parle alors d’ « assassinat », avant
d’être reprise par un individu incarnant « l’autorité », qui lui parle de « suicide »… Le message est simple, clair, limpide : la capacité de Goupil à transmettre les choses de façon tellement
fluide, sans jamais assener ni jamais être lourdingue ou démago façon « film gaucho à messages », est assez incroyable, presque magique, toujours très subtile. Ca pourrait être pesant et
démonstratif, mais c’est en fin de compte tout le contraire ! Grâce à la forme du film, probablement, aux faux airs de film pour et avec enfants… Le tout reste ainsi avant tout humain et
sincèrement émouvant. Le film peut faire pleurer, surtout dans la séquence finale très poignante, mais sans être pour autant larmoyant ! Les jeunes acteurs sont tous particulièrement justes pour
faire passer une pure émotion…































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8 commentaires:

  1. Un film dont j'ai vu la bande annonce et qui me parait pas mal du tout. Mais j'attends de voir les nuances du film (car il y à certains cas ou l'expulsion est "méritoire"). Mais je vais pas
    m'attarder sur ce sujet ;)

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  2. J'adore le cinéma de Romain GOupil... je vais courir voir ça !

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  3. Je partage ton enthousiasme et peut-être même plus. J’ai un vrai coup de cœur.


    Le film  n’est pas du tout moraliste, mais il traduit bien l’urgence, la nécessité de la
    prise de conscience et de l’action face à l’incompréhensible. Qu’est-ce que c’est que ce monde où l’on pourchasse les enfants, les hommes, les femmes « sans papiers » ?


    On ne saura rien des conditions de vie des Tchétchènes dans leur pays d’origine (les conversations en tchétchène ne sont d’ailleurs
    pas traduites, comme pour accentuer notre confusion) parce que ce qui est important c’est ce qui se passe ici et maintenant. Effectivement il y a les maladresses de certains et certaines (j'aime
    aussi beaucoup le personnage de Valeria B.-T.) : ça m’a fait pensé à ce documentaire Les arrivants où l’on suit les assistantes sociales souvent impuissantes, mais battantes, qui accueillent
    des familles demandant l’asile en France. Tu en as peu parlé je crois, Phil.


    Et puis ces enfants filmés : ils sont vifs, drôles, frondeurs, un peu tricheurs, c’est totalement réjouissant et
    salutaire !

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  4. par contre celui ci, sur je vais le voir, peut-être même demain.

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  5. Si certain politique donne ordre aux policiers d'intervenir parfois en milieu scolaire (et c'est inadmissible) ok mais que des flics bousculent (lors de l'interrogatoire) des enfants pour des
    raisins administratives ça pousse le bouchon dans une propagande aussi nauséabonde que ce que le film (et donc Monsieur Goupil) veut dénoncer. Juste le cinéma que je n'aime pas.

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  6. non pas encre vu du coup, j'ai pas réussi à convaincre mes hotes de se bouger au ciné aujourd'hui. Pourtant vu le temps...

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  7. non je parlais bien des mes hotes pour le coup.


    mais a yest je l'ai vu, plutot bien.

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  8. oui, j'ai lu ça sur ton merveilleux blog tout rénové !

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