mercredi 16 juin 2010

Gloria, de John Cassavetes (Etats-Unis, 1980)



gloria.jpg



 



Note :
star.gif

star.gif



 



Si "Gloria" est loin d'être le film le plus personnel de John Cassavetes, il se révèle peut-être son plus "accessible" pour un large public... Produit à Hollywood, il n'était pas le préféré de
son réalisateur, mais il n'en demeure pas moins absolument merveilleux ! Il emprunte au film de genre, principalement au polar et au film noir, pour raconter l’histoire incroyable d’une femme
apparemment tranquille, qui va prendre sous son aile un jeune garçon dont la famille vient de se faire massacrer par la mafia à New York. Comme celui-ci a en sa possession un cahier de son père
convoité par les vilains mafieux, des hordes d’hommes armés sont à leurs trousses…

C’est au cours de ce périple inattendu, allant de taxis jaunes en chambres d’hôtel, de courses poursuite en règlements de compte aux pistolets, que vont se nouer des liens d’affections aussi
improbables que romanesques entre Gloria et le jeune Phil… Femme anti-maternelle par excellence, Gloria (sublime et mythique Gena Rowlands, quelque part entre la femme fatale et la folie pure !)
se découvre des instincts protecteurs, véritablement décuplés et jubilatoirement exagérés lorsqu’elle découvre qu’elle est capable d’abattre un homme à bout portant : c’est alors pour elle une
spirale dans la folie meurtrière, criblant froidement de balles quiconque s’approchera d’elle et du garçon d’un peu trop près… D’ailleurs, Phil ne la voit pas du tout comme une mère, et il se
permet même de la draguer comme s’il était un homme, un vrai ! Leur drôle de relation, parfois filmée comme une histoire d’amour, gagne progressivement en intensité et devient profondément
émouvante… C’est parfois doux, c’est parfois drôle, et c’est toujours très beau !

Et même si le scénario reste parfois un peu poussif ou improbable, les deux personnages finissant notamment toujours par se retrouver « par hasard » dans l’immensité de la jungle urbaine, force
est de constater que « Gloria » demeure un film percutant et vivifiant, réalisé avec fougue et énergie. Certaines scènes « musclées » étonnent d’ailleurs, quand on connaît un peu l’univers
habituel du cinéma de Cassavetes… Et pour terminer sur une anecdote tout aussi étonnante, sachez qu’en plus d’un remake de Sidney Lumet avec Sharon Stone en 1999, toute cette histoire avait
inspiré au cinéaste lui-même le scénario d’un « Gloria 2 », narrant la suite des aventures de cet attachant duo alors que le jeune garçon serait devenu adulte… Scénario demeuré visiblement à tout
jamais au fin fond d’un tiroir !































  • Plus










5 commentaires:

  1. Moi aussi ce film me plait beaucoup, beaucoup. Magnifique portrait de femme tout en ambiguïtés ! Quelle ténacité, c'est magnifique. On voit rarement une femme se servir autant
    d'une arme dans un film d'action et tenir tête à toute une bande d'hommes armés, non ? (enfin à part peut-être Lara Croft...) En même temps je ne vais pas trop voir ce genre de films
    habituellement. ça m'a presque perturbé ce plaisir que j'ai éprouvé à la voir s'attaquer à tous ces vilains mafieux.

    RépondreSupprimer
  2. La preuve qu'un film mineur d'un grand cinéaste reste ungrand film...


    Je me joins à mes camarades pour chanter ses louanges, j'aime beaucoup Gloria aussi.


    Mais je ne me suis jamais remis du choc tellurique Husbands... sans doute mon préféré !

    RépondreSupprimer
  3. moi je crois me souvenir que ça avait été "une femme sous influence"... mais ça remonte à trop loin, il me faut revoir ses films !!

    RépondreSupprimer
  4. Gloria gloria, bonne mauvaise mère, affreuse bonne femme....on a tous besoin d'une gloria pour affronter ce monde terrible.  ce film m'a vraiment bouleversé quand je l'ai vu il ya
    trois ans (je l'ai vu deux fois en une soirée). c'est vraiment touchant de voir cassavetes s'attaquer au film d'action ; et de se rendre compte que son univers est merveilleusement adapté à ce
    genre si hollywoodien. une mise en scène qui mèle confrontation et tendresse (ahhhh la scène dans laquelle gloria repousse le petit comme un chien.... ). Et c'est aussi pour ça que c'est mon film
    préféré de cassavetes, même si c'est le seul (je crois) qui ne lui est pas entièrement "personnel".  Pour moi ce film a la plus grande des qualités que l'on puisse trouver dans
    l'art des histoires : des vertus consolantes, génialement consolantes.

    RépondreSupprimer
  5. pour la petite histoire, il parait que celui qui joue le rôle du petit garçon a reçu à hollywood le prix du pire acteur de l'année!!!

    RépondreSupprimer