mercredi 9 juin 2010

Marathon man, de John Schlesinger (Etats-Unis, 1976)



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Note :
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« Marathon man » est le parfait exemple du thriller politique à tendance paranoïaque issue de la production cinématographique américaine des années 70, alors que le scandale du Watergate laissait
la population en plein désarroi et en pleine crise de confiance avec l’autorité… Ici, il est question d’une mystérieuse organisation, sorte de police non officielle, censée prendre le relais du
FBI ou de la CIA pour le gouvernement des Etats-Unis sur certaines affaires secrètes. Ils essaient d’arrêter un certain Dr Szell, un criminel de guerre nazi ayant officié à Auschwitz, venu
récupérer un ancien trésor de guerre composé de précieux diamants… Sauf que l’agent menant l’enquête (interprété par Roy Scheider) est assassiné ! Il vient mourir chez son frère, le pauvre Babe
Levy, qui prépare une thèse à l’Université et qui n’a rien à voir avec toute cette histoire… Il se prépare également pour le marathon, ce qui va lui servir lorsqu’il sera pris au piège des hommes
à la solde du dangereux nazi.

Le film est entièrement construit autour de ce pauvre innocent sur lequel un terrible étau se resserre. Il est contraint de mener l’enquête à la place de son frère et surtout de fuir à tout prix
les meurtriers qui l’assaillent. Durant tout le long métrage, on ne cesse de le voir courir dans tous les sens, d’abord pour le marathon, ensuite devant le danger… Toujours, il fuit quelque
chose. Métaphoriquement, on peut penser qu’il fuit son passé douloureusement marqué par l’Histoire de juif sans cesse traqué et malmené. A l’université, il travaille sur le Maccartisme, qui a
d’ailleurs poussé son père, brillant chercheur, à se suicider… C’est seulement à la fin du film, dans le dernier plan, une fois qu’il aura mis le nazi hors d’état de nuire, qu’il pourra alors
cesser de courir et reprendre un pas calme et normal, comme s’il venait finalement de régler et de refermer un pan entier et douloureux de sa propre vie… Dustin Hoffman incarne à la perfection ce
jeune homme à la fois intelligent et effrayé, peu assuré et pourtant plein de ressources !

Tout le film de Schlesinger brille d’ailleurs par sa maîtrise, tant scénaristique que formelle, la mise en scène du cinéaste se révélant bien souvent redoutablement efficace ! Les scènes d’action
sont habilement découpées et réglées avec une habileté métronomique… On retient bien sûr la douloureuse scène du calvaire de Levy aux mains de Szell, lorsque celui-ci joue les mauvais dentiste en
lui transperçant le nerf d’une dent saine. La torture vient après la répétition angoissante d’une réplique devenue culte : « Is it safe ? » à laquelle Babe Levy finit par ne plus savoir quoi
répondre… La façon dont la caméra pivote vers la lumière d’une lampe au moment du perçage de dent n’est d’ailleurs pas sans rappeler la scène du découpage de l’oreille dans « Reservoir Dogs » :
Tarantino se serait-il inspiré de ce film talentueux ?



 



Mise en perspective :



- Les trois jours du Condor, de Sydney Pollack (Etats-Unis, 1975)































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4 commentaires:

  1. Ah, typique le genre de film anxiogène qui passe à la Filmothèque du quartier latin en ce moment...J'en ai froid dans le dos rien qu'à lire ton papier...C'est sûr que ça te change des
    intrigues de Carrie...

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  2. Ce film m'a beaucoup marquée quand je l'ai vu pour la première fois. Par son sujet et par sa dureté. Laurence Olivier est effrayant.

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  3. c'est vrai que c'est assez brutal... et la mise en scène est toute en tension. les acteurs sont incroyables !

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  4. ahhhhhhhh ouf, tu reparles de vrais bons films! non parce que Sex & the city 2...

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