vendredi 25 juin 2010

Fatal, de Michael Youn (France, 2010)



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Note :
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Avis à tous les réfractaires à l’humour subtil et léger de Michael Youn : il est fort à parier que vous n’aimiez pas ce film, dans la mesure où ses gags y sont toujours aussi fins qu’auparavant…
Par contre, il est probable que tous les anciens spectateurs des temps bénis du « Morning live » (l’émission qui réveille tes voisiiiiiins !) trouvent leur compte dans « Fatal », nouvelle œuvre
commise par l’agitateur susnommé. Alors que ses précédents films n’étaient pas, avouons-le, des plus folichons, on ne peut qu’être enthousiaste à la vue de celui-ci, le tout premier qu’il réalise
d’ailleurs lui-même (tout seul comme un grand), et qui possède toute la fougue et toute l’hilarité communicative de l’ami Youn !

D’abord, on ne peut qu’être bluffé par le rythme effréné de l’ensemble, par l’enchaînement incessant des gags énAUrmes et des répliques de la mort qui tue, et par la déferlante visuelle, qui
découle d’une mise en scène finalement hyper bien calibrée et maîtrisée… Si le film possède de menus passages à vide ou quelques scènes moins bandantes que les autres, on demeure tout de même
impressionné par la multitude d’idées et d’effets, pour la plupart plutôt bidonnants : entre les canapés Canapi et l’étonnant voyage d’un guéridon, entre une savoyarde très coquine qui se fait
démonter (pardon : des « montais », les bons biscuits locaux) dans sa chambre et un mouton sauvage aussi dangereux qu’hilarant, on se retrouve dans un univers à la fois complètement idiot et
absurde, tellement débile qu’il en devient joyeusement régressif… Bref, en d’autres termes : on se marre bien !

Tout ça, c’est sans compter aussi que « Fatal » possède un regard étonnamment critique et pertinent sur la société actuelle. Cela surprend d’autant plus que Michael Youn s’attaque en premier lieu
à celle qui l’a vu naître : la télévision ! Faut voir les caricatures de présentatrices décérébrées qu’il filme, les émissions de télé-réalité débiles et gratuitement méchantes qu’il démonte sous
nos yeux en décortiquant abondamment toute leur bêtise et leur cruauté… Il n’épargne pas non plus leurs spectateurs, ces êtres méchants et sans la moindre compassion, qui sont pourtant très
probablement les premiers qui iront voir le film… Très fort !

Et puis comme le film évoque l’itinéraire du chanteur de rap Fatal Bazooka, l’« univers sale » de la musique y est « fatal »-ement très prégnant. En filmant la chute de son avatar musical hyper
caricatural, Michael Youn commence bien sûr par se moquer de lui-même et de l’incertitude de sa propre carrière, ponctuée de bides… Mais ça ne l’empêche pas non plus (pour notre plus grand
bonheur par ailleurs !), de parodier moult chanteurs ou chanteuses françaises, parfois même par l’intermédiaire de petits clips tordants ! Il propose également un pastiche bien trash des «
Enfoirés », sous le nom subtilement choisi de « la tournée des Enculés », qui chantent tous pour la grande cause caritative des petits enfants violés (ou violets, au fond c’est presque pareil).
Il faut entendre les paroles pour le croire : « Pédo, file d’ici ! Pédo, file très loin ! Pédo, file d’ici avec tes sales manies ! » Douteux, certes, mais rudement audacieux : un beau pavé dans
la mare du politiquement correct ambiant… Le rappeur « Fat Baz », comme le surnomme ses hordes de fans, nous réserve encore bien des surprises, comme une sublime chanson d’amour à la fin du film
(je vous préserve, pour une fois, l’effet de surprise) ou encore sa capacité héréditaire de faire de la chanson « à chier », mais au sens propre du terme ! (je vous laisse imaginer) En bref, «
Fatal » nous offre du gras, du graveleux, du lourd, de la gaudriole, certes, mais de la gaudriole bien moins stupide qu’elle n’y paraît de prime abord, qui en plus de divertir à la truelle peut
contenir un début de message et de réflexion…































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8 commentaires:

  1. Un peu surpris par ta note.


    Quand j'ai vu que tu parlais de ce film je me suis dis "ça va faire mal".

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  2. Hein?! T'as aimé ça? Ah ouai ok je viens de comprendre que c'était une blague...alors finalement c'est quoi la vraie note?

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  3. Tu confirme ce que j'entends beaucoup à propos de ce film : une réussite. Aprés, je ferais pas forcément la démarche d'aller le voir.

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  4. J' aime pas le morning live (ou plutôt je m' en fout), je ne pense rien (ou si peu) de Mickaël Youn.


    Et puis j' ai vu des extrait du film, et des bouts d' interview de Youn et là je me suis dis ce film y va faire mal...dans le bon sens du terme. Surprenant ce Youn.

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  5. Son "Iznogoud" m'a complètement dégoûté. Lourd, lourd et lourd, et pas drôle. L'humour subtil, il connait pas. Peut-être devrait-il demander des cours aux british ?


    En tout cas je suis plus que réticent à regarder ce film. Cet acteur m'insupporte tellement que ça va être dur de me convaincre ! ;)

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  6. Non c'est pas le réalisateur d'Iznogoud, mais bon les blagues lourdes du film on sait d'où ça vient =P donc c'est tout comme !


    Fatal je critique pas, j'ai pas vu mais je traîne des pieds :)

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  7. oui ! d'ailleurs regarde, même marvelll avait des appréhensions et a été concquis : http://marvelll.free.fr/?p=2321

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