lundi 28 juin 2010

Les petits ruisseaux, de Pascal Rabaté (France, 2010)



petits_ruisseaux.jpg



 



Note :
star.gif

star.gif



 



Voici un film dans lequel il fait bon vivre et où l’on se sent bien chez soi… Rien que le personnage principal, Emile, y installe bien l’atmosphère : s’il a choisi de s’occuper de bonzaïs, c’est
parce qu’ils ne tiennent pas de place, et s’il a toujours refusé de passer son permis de conduire, c’est qu’il ne supporte pas la vitesse… Pour lui, adepte de la pêche et d’une retraite bien
tranquille, tout doit aller à son rythme, sans brusquerie et surtout avec la plus grande simplicité…

« Les petits ruisseaux » est d’ailleurs bien à l’image de son personnage ! Exaltation de la paresse, du repos, des copains, de la liberté et de la tranquillité, le film semble nous propulser dans
les charmes d’une époque disparue, plus « baba-cool » que jamais… Pascal Rabaté adapte en réalité sa propre bande dessinée, et quand on sait ça, on remarque bien que l’univers du neuvième art
contamine peu à peu le long métrage : la petite voiture orange sans permis d’Emile, qui traverse les paysages de France les plus typiques, les cadrages dans le bar PMU où se retrouvent tous les
amis retraités ou RMIstes, des plans sur des trognes dignes des Bidochons… Tout cela contribue à un ensemble visuel très contrasté, entre caricatures émouvantes et poésie grossière.

Le « ton » employé par « Les petits ruisseaux » est juste parfait ! Des gags souvent énormes, mais toujours plein de tendresse pour tous ces petits vieux, et principalement pour Emile, qui à la
mort de son vieux copains retrouve le goût pour les plaisirs de la vie (et de la chair) avec lesquels il croyait bien ne plus jamais avoir à faire : le film montre ainsi avec beaucoup de naturel
et de sincérité la sexualité du troisième âge… Rien de choquant ou de dégueulasse, mais seulement beaucoup d’amour et de plaisirs ! Même l’amour, d’ailleurs, est célébré avec une totale liberté
de cœur et de mœurs : l’escapade d’Emile dans une communauté de néo-hippie vaut son pesant de zygomatiques ! On rigole franchement et constamment au cours du film : de nombreux jeux de mots bien
verts et bien fleuris viennent s’immiscer au gré de situations souvent tordantes… Et même quand la vie s’assombrit ou quand la mort s’invite tout à côté, Pascal Rabaté semble nous rappeler avec
vigueur que la vie est bien trop courte pour songer à se laisser abattre ! Bien que la mort ne soit jamais loin, la vie doit continuer et le rire est bien l’une des dernières choses à la rendre
encore supportable…

Du côté de l’interprétation, Daniel Prévost est vraiment formidable ! Bulle Ogier est très vieille, mais au fond ça ne fait rien, parce que s’il y a une morale à tirer de ce sympathique petit
film à la cool, c’est bien ça : c’est qu’il n’y a pas d’âge pour renaître et pour profiter de la vie aussi simplement que possible ! Un film qui prend son temps et qui rend la vie plus douce sans
pour autant l’édulcorer, voilà qui est suffisamment rare pour être signalé et d’autant plus apprécié !































  • Plus










3 commentaires:

  1. Un film que j'ai envie de voir rien que pour la présence de Daniel Prevot, que je trouve sous employé au ciné contrairement à la tv, ou il brille (extraordinaire dans l'immense Monsieur Joseph).

    RépondreSupprimer
  2. Et ben pour quelqu'un qui déteste les vieux ! Je suis étonnée de ton papier bienveillant. Mais c'est chouette ! Moi aussi j'ai aimé ce film tout simple et qui prend le temps. Tu as vu, on y voit
    plein de gens nus et c'est pourtant d'une pudeur incroyable. Sinon je me souviens avoir vu Daniel Prevost dans un rôle un peu similaire (sauf qu'il était un peu plus vieux con
    au début du film parce qu'après il évolue) avec Serge Hazavanicius ça s'appelait Le soleil au-dessus des nuages.

    RépondreSupprimer
  3. en effet j'aime bien cette idée : plein de gens nus et pourtant très pudique... j'aurais du y penser !


    mais dis donc tu vas beaucoup au cinéma sans m'en parler ces temps-ci ! :)

    RépondreSupprimer