samedi 25 septembre 2010

The Housemaid, d’Im Sang-soo (Corée du Sud, 2010)



housemaid.jpg








Note :
star.gif








Dès les premières images, « The Housemaid » impose une atmosphère moite et en apesanteur qui fascine. Perchée aux étages supérieurs d’un immeuble qui surplombe une rue animée et populaire, une
jeune femme s’apprête visiblement à sauter, dans l’indifférence générale du monde d’en bas. Seul de riches bourgeois l’observent distraitement depuis leur appartement de verre, comme dans une
bulle qui les protège… Une fois le grand saut exécuté seulement, l’agitation et le voyeurisme malsain de ses frères humains entrent en action ! Dès la première scène, Im Sang-soo expose ainsi
avec une belle virtuosité une classe dirigeante fortunée parfaitement isolée d’une réalité sociale tragique de la Corée du Sud, d’un peuple qui souffre juste au bas de la rue, littéralement à ses
pieds…

Le film nous fait ensuite pénétrer une grande maison bourgeoise d’une riche famille sud-coréenne, dans laquelle une autre jeune femme, issue du peuple elle aussi, va faire son entrée comme bonne.
Docile et influençable, elle ne tardera pas à se faire manipuler par le cynisme de ceux qui la dirigent : abusée puis engrossée par le chef de famille, elle sera dissuadée par la maîtresse de
maison calculatrice et sa belle mère acariâtre de ne pas garder l’enfant, à n’importe quel prix ! Doté d’une esthétique stylée et glaçante, « The Housemaid » diffuse une terreur sourde et
languide dans la lente agonie quotidienne de la jeune servante… On pourra juger le tout un peu maniéré et parfois prétentieux, mais la critique sociale est un vrai coup de poing ! Le long métrage
s’achève d’ailleurs sur deux séquences fulgurante : un suicide abrupte et « enflammé » et une conclusion étrange et symbolique d’un salon déplacé à l’extérieur de la maison…































  • Plus
















  • 1 commentaire:

    1. Voilà une bien grosse déception...Im Sang-Soo signe un film techniquement irréprochable. Le film commence comme un drame adultérin sur fond de désir charnel et sensuel avant de brusquement (trop
      brusquement) partir dans un thriller froid où le cinéaste se trouve aussi calculateur que la cocue. La césure entre la première et la seconde partie est trop brutale. Mais le film reste un
      tableau splendide sur les vicissitudes de deux femmes de conditions différentes... Jusqu'à la fin qui se termine aussi brusquement que notre césure. Le drame arrive trop vite, presque une
      bousculade scénaristique (autant dans le cheminement du scénario qu'à l'image). Une déception malgré les qualités indéniables du film. 1/4

      RépondreSupprimer