Ondine, de Neil Jordan (Etats-Unis, Irlande, 2010)

 

Note :

 

« Ondine » est un charmant petit film, qui plonge avec douceur dans la magie et le merveilleux. C’est bien simple, l’histoire que nous raconte le cinéaste ressemble à un conte de fée : un pêcheur
attrape une jeune femme dans ses filets, qui semble pleine de mystère et qui pourrait bien être le nouvel amour de sa vie… Côté folklore irlandais, la petite fille du marin, qui attend une greffe
de rein dans son fauteuil roulant, commence à penser que la jeune femme est une sirène, ou plus précisément une « selkie », qui s’apparente visiblement plus au phoque qu’au poisson. Dire qu’elle
peut même réaliser un vœu… Bien sûr, Neil Jordan sait demeurer rationnel : on nage quand même en plein réalisme social (les habitants un peu tristes d’une petite ville pauvre sur la côte
irlandaise, les problèmes d’alcoolisme…), et l’histoire d’Ondine aura finalement une explication un peu plus sombre et terre à terre… Sauf que le film a l’intelligence de ne pas trop accentuer
ces aspects-là et de tout faire pour laisser le conte prendre le dessus, comme pour mieux sauver tous ces personnages de leur morne quotidien… Côté interprétation, Colin Farrell est très crédible
en Syracuse, pêcheur solitaire et ancien alcoolique, et Alicja Bachleda-Curus, la sardine de l’Est, est une bien jolie révélation ! Tout ça, empreint d'une certaine candeur et de douce naïveté,
ne fait pas un grand film, certes, mais ça laisse une belle occasion de se laisser bercer par un beau récit, joliment tendre et subtilement onirique…