mercredi 19 mai 2010

Quand Cannes cancane…


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Le Festival de Cannes, comme tout le monde le sait, c'est d'abord le strass et les paillettes (puis le stress et la trouillette pour les films en compétition !), le tapis rouge, la montée des
marches, les stars en lunettes noires, le champagne qu’on vomit dans les chambres d’hôtel… et surtout les seins de Sophie Marceau !

Mais c’est aussi (et souhaitons-le « surtout ») la vitrine d’un grand cinéma contemporain, exigeant et intelligent, iconoclaste et plein d’audace, politique et nécessaire. Ce que beaucoup
n’hésite pas à qualifier pompeusement de cinéma « d’auteurs » et qui fait le bonheur année après année de tout cinéphile normalement constitué… Chaque mois de mai à Cannes, on retrouve ainsi les
plus grands films de l’année, les « incontournables », ceux qu’il faut absolument voir et qui se retrouvent toujours très bien classés dans le palmarès de fin d’année de la rédaction de Télérama
ou dans ceux des meilleurs blogueurs de la toile ! C’est d’ailleurs un peu pour cela que Stéphane Delorme titre ce mois-ci son éditorial des Cahiers du cinéma : « Notre Mondial ! » Il y affirme
notamment que « Tous les ans, c’est la même lamentation : « Cannes n’a pas l’air si bien, cette année ». Pourtant, tous les ans, les meilleurs films de l’année y sont ».

Répartis dans les diverses sélections (la Compétition, Un certain regard, la Quinzaine des réalisateurs…), on retrouve comme toujours les derniers chef-d’œuvres des grands noms du cinéma actuel,
de tous ceux qui « font » le cinéma depuis parfois plusieurs décennies déjà : Mike Leigh, Inarritu, Kiarostami, Kitano, Tavernier, Godard, Araki… et tant d’autres ! On y trouve aussi des
cinéastes émergeants, sur lesquels on peut d’ores et déjà parier la richesse du cinéma de demain : Mathieu Amalric (qui s’essaie à la réalisation depuis plusieurs années) ou le jeune Xaier Dolan
(qui nous avait émerveillé l’année dernière avec un premier film hyper maîtrisé, « J’ai tué ma mère »).

Et puis il y a aussi tous ces noms inconnus aux consonances bien souvent imprononçables : le chinois Wang Xiaoshuai, le hongrois Kornel Mundruczo, le tchadien Mahamat-Saleh Haroun, ou encore
Johannes Stjärne Nilsson, Vikramaditya Motwane… Toute cette nouvelle sève exotique est le gage de la vigueur du cinéma partout dans le monde et de sa présence sur chaque continent ! Le Festival
permet de nous faire découvrir un panorama international complet, formé bien souvent de cinématographies étrangères généralement très fragiles… Leur présence à Cannes est une chance formidable et
un tremplin assuré !

Ce point de rendez-vous mondial et unique de tous les cinémas ose même nous parler de réalisations venues d’endroits où faire des films peut encore s’avérer très dangereux, passible parfois de
peines d’emprisonnement pour dissidence à des gouvernements imbéciles… C’est le cas par exemple du cinéaste iranien Jafar Panahi qui, retenu au fond de sa prison, n’a pas pu venir occuper son
siège de juré à Cannes cette année… A mille lieues d’un cinéma hollywoodien de propagande, standardisé à l’échelle mondiale et vendu à la cause ultra-libérale, les cinémas que le Festival
révèlent sont plus que jamais des cinémas politiques, des symboles de résistances éparpillés dans le monde entier, et qui luttent fougueusement pour un peu plus de liberté !































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6 commentaires:

  1. Joli billet où je n'ai lu que des choses avec lesquels je suis en adéquation. Si seulement je pouvais y aller, rien qu'une fois...

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  2. Comme je l'ai entendu dire par quelques personnes qui avaient de nombreux festivals derrière elles, on revoit souvent les mêmes têtes. Comment se fait-il qu'on retrouve toujours des gens comme
    Kitano ou Leigh, où que le film de Loach soit automatiquement selectionné ? Le comité de sélection n'est pas sensé voir plus de 1000 films et choisir les meilleurs ? Et pourtant ces films là ne
    sont pas les meilleurs. J'ai vu des choses meilleures dans les selections parallèles, et même d'excellentes dans des selections improbables comme Le cinéma des antipodes... Ces films là sont
    oubliés ? Bien qu'il y ait quelques nouvelles têtes pour ne pas être trop suspect, on peut quand même douter de l'impartialité du jury. En même temps c'est normal. Si Godard fait un film on le
    sélectionne au moins à Un certain regard, même si c'est une bouse (je ne l'ai pas vu, c'est purement hypothétique...) , parce qu'il faut bien attirer du monde.

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  3. Je suis devenu grincheux :p


    Non mais il y a quelques films où je me suis vraiment ennuyé... Et d'autres qui ne sont pas en selection officielle alors qu'il l'auraient mérités...
    Mais c'est vrai que si le festival n'accueillait pas les "stars" ca ne serait plus Cannes.

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  4. tiens d'ailleurs c'est quand que tu nous parles un peu plus des films que tu as vu... j'ai cru comprendre que tu as déjà vu la palme d'ailleurs !

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