lundi 3 mai 2010

Lenny and the kids (Go get some Rosemary), de Joshua & Benny Safdie (Etats-Unis, 2010)



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Note :
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Quand Lenny récupère ses enfants pour deux semaines, des mains de son ex-femme qui les lui laisse avec inquiétude, c’est le début d’une folle aventure, entre chronique familiale tendre et
déambulation poétique. Déjà avec « The pleasure of being robbed », sorti l’année dernière, les frères Safdie offraient un bel objet d’errance et de plaisirs simples, qui suivait les aléas d’une
jeune femme qui volait plus par fantaisie que par nécessité… Filmé caméra à l’épaule, comme embarquée avec les personnages, respirant le film un peu « bohème fauché », toujours un peu fou et
souvent flou, chaque plan de « Lenny & the kids » semble comme « volé » au quotidien de la petite famille. Le style presque documentaire transforme très vite cet OFNI (Objet Filmique Non
Identifié) en film familial que l’on jurerait presque avoir visionné en super 8 à la sortie de la projection…

On y voit un père insouciant, qui aime ses enfants mais qui ne sait visiblement pas s’en occuper comme un adulte… Il se permet de leur faire faire l’école buissonnière, voire pire, il les drogue
pour qu’il dorme, afin de pouvoir aller travailler l’esprit tranquille ! Ce qui avait commencé comme une charmante évocation filiale pleine d’humour se transforme peu à peu en quelque chose de
plus rude et de moins innocent… On sent la sincérité des cinéastes, qui en dédiant le film à leurs parents montrent qu’ils y incrustent une bonne part de souvenirs ou d’anecdotes personnels… On y
sent l’amour, mais aussi une certaine forme de rancœur, discrète. C’est plutôt émouvant, attachant, et même parfois un tout petit peu gênant…

Même si l’on s’ennuie un peu parfois, « Lenny and the kids » parvient à toucher par sa simplicité même, son aspect plutôt « brut », mais aussi par une étonnante mélancolie qui s’immisce doucement
et finit par surprendre… On est étonné aussi par quelques fulgurances poétiques, comme la capacité du père à faire « disparaître » ses enfants sous les couvertures, ou comme ce rêve impromptu
mais ô combien symbolique, mettant en scène un moustique géant… Quant à la scène d’ascension finale, cette « montée au ciel » téléphérique d’un père et de ses enfants, emportant l’ensemble de sa
vie sur Terre dans des cartons et un frigidaire sur le dos, on laissera à chacun le soin de l’interpréter à sa guise…































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2 commentaires:

  1. Non, le blog est pas mort, Phil ;) J'y ai d'ailleurs posté un article hier soir, ton commentaire m'y a motivé, disons.


    As-tu vu le film "J'ai tué ma mère" de Xavier Dolan ? Et "Little Miss Sunshine" ? Quel est ton avis, les concernant ?

    J'espère que tu vas bien. A très bientôt :) 

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  2. "j'ai tué ma mère", j'avais adoré, et je l'ai d'ailleurs bien classé dans mon palmarès 2009 je crois...


    "little miss sunshine" j'avais trouvé ça pas mal du tout... ;)


    ce sont tes dernières découvertes ?

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