mardi 22 octobre 2013

[Critique] Una Noche, de Lucy Mulloy



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Una Noche



de Lucy Mulloy



(Etats-Unis, Grande-Bretagne, Cuba, 2012)



Sortie le 27 novembre 2013




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Pour son premier long métrage, la réalisatrice américaine Lucy Mulloy a obtenu une autorisation assez exceptionnelle de tourner à Cuba, au cœur de La Havane… Outre une captation très réussie de
la lumière et de la chaleur qui inondent la ville, « Una Noche » en propose également une description sociologique assez réaliste, celle d’un monde comme arrêté et hors du temps, assez pauvre et
répressif, d’où la jeunesse n’a qu’une seule envie : fuir ! La cinéaste filme d’ailleurs avec une belle énergie les grouillements de la ville, sa moiteur et sa sensualité, mais aussi la dérive et
la tristesse de tous ces jeunes, condamnés à travailler pour presque rien et tenter d’en finir au plus vite face à un avenir absent… en finir, ou bien s’enfuir, deviennent alors leurs seuls
horizons possibles.

Mais au-delà de la belle réussite sociologique de son film, Lucy Mulloy met également en scène un étrange « triangle » entre ses trois personnages principaux : un jeune homme, sa sœur et son
meilleur ami… Tous les trois incarnés par de jeunes acteurs débutants et très convaincants (et pour cause, ils ont été castés dans les rues même de La Havane !), ils symbolisent les mystères du
désirs et ce que l’on est parfois prêt à faire par amour… Raul est recherché par la police et ne voit plus de salut qu’en quittant Cuba pour rejoindre Miami : c’est alors que son meilleur ami –
secrètement amoureux de lui – accepte de partir avec lui sur une embarcation de fortune pour traverser l’océan qui les sépare de la Floride… sauf qu’il ne peut pas abandonner sa sœur comme ça !
Voilà les enjeux, qui se transforment en aventure haletante et terrifiante lorsque tous les trois prennent le large sur une barque vite bricolée pour franchir une mer dangereuse… D’autant plus
dangereuse que les passions s’exacerbent au fil de la traversée : l’amour homosexuel est révélé mais rejeté par un Raoul plutôt macho et égoïste (il avait déjà rejeté plus tôt un transsexuel
qu’il avait pris pour une fille et dragué dans la rue), puis le film sociologique se transforme en thriller plutôt angoissant, basculant presque dans l’univers des « Dents de la mer » ! L’étonnement est total, surtout que le métrage sait toujours
rester réaliste et parfaitement cohérent… Un beau film sur le désir et une jeunesse déchue, dont deux des acteurs ont d’ailleurs réalisé dans la réalité le dessein de leurs personnages de
fiction, profitant d’une projection de « Una Noche » dans un festival à New York pour fuir à Miami et y demander l’asile politique…































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2 commentaires:

  1. Ouais c'est ça, une étoile. C'est pas mal mais quand même un peu "aussitôt vu aussitôt oublié".

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  2. Non c'est sûr je ne m'y attendais pas. En même temps je trouve justement que ça arrive un peu trop comme un cheveu sur la soupe...

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